Médecins de la Grande Guerre
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Cette notice datant de 1917 et concernant l’hôpital de Beveren à été publiée par l’Imprimerie de l’Institut Militaire Belge des Invalides et Orphelins de la guerre à Port Villez.
Son auteur est le Dr Derache fondateur et directeur de cette importante formation médicale. Le Lieutenant Général Médecin Derache (photo de Patrick Bossaert Derache, colorisée par Francis De Look) NOTICE L’hôpital de Beveren est
situé dans la Flandre Occidentale, sur la route de Linde à Beveren, à 2500
mètres du village de Beveren et à 1200 mètres du village de Stavele, près des
rives de l’Yser, à un carrefour de routes secondaires. Il est donc en dehors de
toute agglomération. Sa façade principale orientée
du sud-ouest au nord-est regarde la partie sud de notre front dont elle est
distante de 9 kilomètres à son point le plus rapproché. Il est facilement accessible
aux voitures de tout genres. Les blessés y arrivent ordinairement en un temps
qui varie entre deux et quatre heures. L’hôpital se compose de
baraquements bâtis à peu près tous sur le même type ; ce sont des
baraquements en bois à double cloison et double toiture sur la description
desquels nous reviendrons plus bas (voir chapitre pavillons). Vu à vol d’oiseau, et la
photographie prise d’un avion ou le plan nous le montre très bien, l’hôpital a
dans son ensemble la forme d’un H majuscule dont la branche transversale serait
légèrement rehaussée. Les deux jambages verticaux
sont constitués par deux longs couloirs couverts à paroi fibrociment, éclairés
de multiples fenêtres, sur lesquels sont disposés perpendiculairement et
s’ouvrent dix pavillons de blessés. L’hôpital est ainsi donc
formé d’une aile droite et d’une aile gauche. La branche transversale de l’H
est formée par un long couloir qui réunit les deux ailes du bâtiment. Sur ce
couloir transversal sont disposés le pavillon des entrants, la salle de
radiographie, les salles d’opération, les laboratoires (laboratoires de
recherches physiologiques, laboratoires d’histologie, laboratoires de
bactériologie, laboratoires de chimie), le service des spécialités
(oto-rhino-laryngologie, électrodiagnostic, ophtalmologie, physiothérapie,
stomatologie, prothèse dentaire). Grâce à ces couloirs latéraux
et transversaux on peut donc transporter un blessé à couvert, à l’abri du froid
et des intempéries de n’importe quel point de l’hôpital à n’importe quel autre
point. Dans l’espace de terrain
compris entre les branches de l’H, on a tracé en avant des jardins français, en
arrière des jardins anglais avec pelouses, bordures de fleurs, bancs, tentes,
où le convalescent peut se promener, se reposer, jouir de l’air, du soleil et
de la verdure. En arrière de l’hôpital
proprement dit sont disposés en deux séries parallèles les pavillons des
infirmières, des médecins, de la pharmacie, du personnel, des magasins, plus en
arrière la salle de réunion et tout au fond la buanderie, les écuries, l’étable
et le service des immondices. Cette description un peu
panoramique étant brossée, passons à une description de détail, et pour cela
suivons un blessé de la salle des entrants jusqu’au lit de sa salle ; nous
passerons ensuite en revue l’ensemble des services institués pour ses soins. Salle des entrants. (photo Tonneau et Etienne) SALLE DES ENTRANTS. Une route de macadam
accessible aux autos permet aux blessés d’arriver jusqu’à sa porte. 1°) Une première chambre sert de corps de garde. Là se tiennent nuit et jour
les brancardiers de service sous la direction d’un sous-officier. Dans une
chambrette ménagée dans une encoignure loge le médecin de garde qui est ainsi
immédiatement prévenu de l’entrée d’un ou des blessés. Le jour le médecin de
garde occupé à son service est appelé par le tintement d’une cloche qui peut
s’entendre de n’importe quel point de
l’hôpital. Dans cette salle le blessé
est rapidement déshabille, débarrassé de ses effets inévitablement toujours
souillés. Ces effets, s’ils ne sont pas
trop détériorés, sont placés dans un sac puis stérilisé, lavé, raccommodés et
déposés au magasin. Le sous-officier de garde
prend le nom, le lieu de naissance, l’adresse des parents du blessé, recueille
son argent s’il veut le lui confier, veille à ce que les menus objets auxquels
il tient, lettres, photographies, portefeuille, soient mis à part et déposés
sur sa table de nuit près de son lit où il les retrouvera quand il rentrera
dans la salle. Le blessé déshabillé et les
formalités étant faites, on le transporte dans la chambre suivante : 2°) Dans cette seconde chambre est disposée une rangée de
dix lits à matelas imperméables toujours prêts et propres. Un lavabo et une
éponge se trouvent à côté de chaque lit. Le blessé déposé sur un de ces lits
est immédiatement nettoyé, lavé à l’eau chaude et au savon, réchauffé par des
bouillottes et par des appareils à air chaud électriques, par les infirmières
de garde, puis le médecin aidé des infirmières passe à l’examen des blessures,
les rafraîchit, les nettoie, renouvelle le pansement, s’il y a lieu. Des boîtes
de pansements stérilisés sont à sa disposition. L’examen médical terminé, le
blessé lavé et soigné, est recouvert de linge propre. Quand le blessé quitte
cette salle les draps de lit sont renouvelés, les matelas sont lavés, le
parquet nettoyé, le tout est arrangé pour recevoir d’autres patients. 3°) La chambre qui suit est en somme une petite salle
d’opération. On trouve dans cette salle un jeu d’instruments toujours prêts et
stérilisés, une table d’opération, des pansements. Supposons qu’on ait à arrêter
une hémorragie, à pratiquer une injection intraveineuse, à faire un pansement
compliqué où encore à procéder à une opération d’extrême urgence, c’est dans
cette salle rapidement et facilement qu’on pourra intervenir. 4°) Une quatrième chambre complète ce pavillon des
entrants. Cette chambre qu’on pourrait appeler « salle des
agonisants » comprend trois lits. C’est sur un de ces lits qu’on dépose le
blessé gravement atteint dont les minutes sont comptées (éclatement crânien, traumatismes
violents, effets explosifs des membres, etc…) un tel blessé ne peut être
transporté au milieu d’un pavillon où il ne trouve pas le repos ; sa mort
impressionnerait ses camarades. Service radiographique. (photo Tonneau et Etienne) SERVICE RADIOLOGIQUE. En face de cette salle des
entrants, séparée d’elle par la simple largeur du couloir transversal se trouve
le service radiologique. Le blessé qui sort de la salle des entrants est,
ordinairement transporté sous l’ampoule. Très rares sont les blessés qui ne
passent pas aux rayons X. La plaque fait le diagnostic,
il est souvent bien difficile de dire s’il y a un projectile ou non inclus dans
les tissus, l’orifice d’entrée et la nature du traumatisme renseignent souvent
mal ; bien des pénétrations abdominales nous ont été révélées par rayons
X ; il est naturellement inutile d’insister sur l’importance de la
radiographie en cas de légions osseuses. a)
Installation
fixe. Elle se compose : 1)
d’un
contact tournant Gaiffe grand modèle sur courrant continu de 110 volts avec
déclencheur automatique permettant la radiographie très rapide (jusqu’à 1/50e
de seconde) ; 2)
d’une
table radiologique Belot permettant l’éclairage par le haut et par le bas
(ampoules Goolidge sous table et par-dessus) et servant à tous les besoins
radiologiques ; 3)
d’une
table radiologique Ledoux-Lebard avec radiobathymètre Dessane pour
localisations radioscopiques des projectiles et leur extraction sous le
contrôle intermittent de l’écran. Les
locaux comportent : 1)
un
laboratoire de radiologie pour manipulations ordinaires de radiographie et
radioscopie (table de Belot) une chambre noire en annexe et un local réservé au
classement des fichiers ; 2)
une
pièce intermédiaire où sont disposés les appareils générateurs du courant a
haute tension (courant tournant, tableau de commande et rhéostats montés sur
paravent mobile) ; 3)
une
salle d’opération (table Ledoux-Lebard réservée aux recherches de projectiles
sous le contrôle intermittent de l’écran et à leur localisation au
radiobathymètre. En vue des deux usages, ce local peut être ou fortement
éclairé (lumière abondante du jour, éclairage électrique à 400 bougies) ou
plongé dans une obscurité complète. b)
Installation
transportable. Elle
est fournie par une voiture radiologique autonome Gaiffe montée sur châssis
Saurer, comportant un groupe électrogène avec bobine et interrupteur à mercure
et à gaz, une table radiologique complète pour l’éclairage par le haut et par
le bas, un pied support d’ampoule, une chambre noire et tous les accessoires
permettant toutes les opérations radiologiques au lit du malade. Cette voiture
radiologique nous a donné les meilleurs résultats, elle nous a permis de
contrôler nos immobilisations et nos extensions de fractures. Les radiographies
prises successivement après les corrections faites à l’extension et à
l’immobilisation nous ont permis d’arriver à des coaptations idéalement bout à
bout des extrémités osseuses fracturées. Nous sommes arrivés ainsi à obtenir
des résultats réellement étonnants chez les fracturés de la cuisse. Le
cliché étant pris, les localisations faites, l’intervention décidée, le blessé
est conduit à la salle d’opération. Les
salles d’opération sont situées au milieu du grand couloir transversal, au
centre même de l’hôpital dont elles forment visiblement le cœur. Les
salles d’opération se composent de deux grandes salles rectangulaires de 8
mètres sur 6 mètres réunies par une salle intermédiaire qui est la salle de
stérilisation, de 6 mètres sur 6 mètres. Les
salles d’opération et de stérilisation répondent à toutes les exigences de la
chirurgie ; elles sont peintes en blanc au ripolin émail, pavées de
carreaux céramiques éclairées latéralement par de larges baies en verre dépoli,
éclairées par le haut pat un plafond à panneaux vitrés. Le
soir l’éclairage est assuré par de nombreuses lampes de 400 bougies montées sur
fils à contre poids et qui peuvent s’abaisser et être tenue par un aide. Un
réflecteur nickelé à 4 lampes sur pied portatif peut encore éclairer le champ
opératoire dans les interventions délicates. Un
système de jalousies qu’on abaisse à la tombée du jour cache la nuit les feux
de la salle d’opération. Le
chauffage des salles d’opération est assuré par un chauffage central à eau
chaude qui forme un système indépendant. Quatre
gros tubes émaillés encadrent chaque salle et y entretiennent nuit et jour une
température constante. Sur ces tubes on fait chauffer les couvertures qui
envelopperont le blessé pendant le transport jusqu’à sa salle. Ajoutons
ici que sur la partie du couloir où s’ouvrent les salles d’opération deux
portes à deux battants empêchent le froid et les courants d’air de pénétrer et
de venir abaisser la température. Une salle d’opération. (photo Tonneau et Etienne) SALLE D’OPERATION SEPTIQUE. Une des deux salles
d’opération est réservée en temps normal aux opérations courantes de chirurgie
de guerre ; telles que les extractions de balles, d’éclats d’obus et de
grenades, les débridements, les épluchages des plaies, les nettoyages des
trajets, etc. Un électro-vibreur de
Bergonié appliqué au mur facilite cette chirurgie des extractions. Cette salle comprend trois
tables à renversement où peuvent travailler à l’aise et en même temps trois
équipes de médecins. Des tables de narcose, des
étagères en verre, des vitrines à instruments, des tabourets nickelés, des
boites à pansements montées sur supports métalliques, des flacons à
antiseptiques en complètent le mobilier. SALLE D’OPERATION ASEPTIQUE. Cette salle d’opération est
réservée en temps normal aux interventions qui exigent une aseptie absolue,
laparotomie de guerre, hernies, appendicectomies, etc… Trois tables permettent ici
également à trois équipes de médecins de travailler en même temps. Le mobilier est exactement le
même que celui de l’autre salle ; notons cependant ici un gros
électro-aimant employé en chirurgie oculaire et crânienne. SALLE D’OPERATION AVEC TABLE LEDOUX - LEBARD. Nous l’ajoutons ici pour
grouper le service opératoire, nous en avons parlé au chapitre « Service
radiologique ». Cette salle avons-nous dit
est une annexe du laboratoire de radiographie, elle permet l’extraction des
projectiles sous le contrôle intermittent. Elle dispose de toute
l’instrumentation Ledoux-Lebard-Ombredame. INSTRUMENTATION DES SALLES D’OPERATION. Les salles d’opération
possèdent tout le matériel nécessaire pour toutes les interventions possibles
sur les membres, l’abdomen, le thorax, les yeux, le crâne, le squelette, la
gorge, le nez, les oreilles, etc. Nous avons déjà signalé comme
instrumentation un peu spéciale l’électro-vibreur de Bergonié,
l’électro-aimant, le compas de Hirtz, avec centreur Charlier, le doigtier de la
Baume. Nous signalons encore l’instrumentation complète de Lambotte et le
trépan électrique de de Martel. SALLE DE NARCOSE. Avant de pénétrer dans la
salle d’opération, le blessé passe par une petite salle située en face sur le
couloir transversal. Dans cette salle le blessé est rasé, désinfecté et endormi
sur une table roulante. Donc le blessé ne pénètre
dans la salle d’opération que endormi, préparé, recouvert de linge propre. Salle de stérilisation. (photo Tonneau et Etienne) SALLE DE STERILISATION. C’est là, qu’après s’être
débarrassé de ses vêtements de dessus, qu’on dépose dans un vestiaire, le
chirurgien se désinfecte. Des lavabos avec distribution d’eau stérile chaude et
froide, des brosses stérilisées sont à sa disposition. L’eau stérile des lavabos est
fournie par deux réservoirs remplis d’eau qu’on stérilise journellement dans
une chaudière autoclave verticale chauffée par un grand réchaud à pétrole à 4
becs bunsen. Une cheminée d’aérage assure l’évacuation des gaz et des odeurs
qui résultent de la combustion de ces vapeurs de pétrole. Un autoclave horizontal sert
encore à la désinfection des instruments, d’après le système Bellanger de
Paris. Ordinairement cependant, les
instruments sont stérilisés dans de larges bouilleuses qu’on chauffe sur une
cuisinière ou sur des réchauds à pétrole. Une étuve sèche en amiante
doublée de tôle est employée et réservée exclusivement à la désinfection des
instruments coupants, bistouris et ciseaux. Le mobilier de cette salle de
stérilisation est complété par des tables recouvertes de zinc sur lesquelles
sont disposées les boites de réserve de pansements, les boites de tabliers
stérilisés, les champs opératoires, les bonnets, les brosses stérilisées, la
poissonnière avec les gants stériles, les bassins avec les solutions
antiseptiques et l’alcool. Le blessé opéré et enveloppé
de couvertures chauffées préalablement sur les tubes de chauffage de la salle
d’opération est transporté alors sur un brancard roulant à son pavillon où son
lit a été préparé. Un pavillon de blessés. (photo Tonneau et Etienne) PAVILLONS. Chaque pavillon étant
absolument du même type la description d’un seul suffira. Chaque pavillon est un
bâtiment en bois à double paroi et à double toiture d’une longueur de 28 mètres
et d’une largeur de 6, 25 mètres. Il est construit sur des dés en maçonnerie
plus ou moins élevés suivant les pavillons allant de 0, 50 m. à 1, 80 m. La
hauteur de la maçonnerie diffère d’un pavillon à l’autre. Tout l’hôpital
formant un « tout » communiquant et horizontal, les pavillons ont dû
être plus ou moins élevés pour corriger la déclivité du terrain. L’élévation du
pavillon assure une bonne ventilation du plancher des salles et met le bâtiment
à l’abri de l’humidité. Il contient ordinairement 26
blessés dans la salle commune ; plus 2 blessés dans deux chambres
d’isolement situées à droite et à gauche à l’entrée. Les deux chambrettes qui se
trouvent à l’autre extrémité du pavillon et qui font pendant à celles de
l’entrée servent l’une de salle de bains, salle de réserve de vaisselle,
l’autre de tisanerie et de lingerie. Tout à l’extrémité du
pavillon enfin, et séparés du reste du bâtiment par une cloison et une porte,
se trouvent deux réduits servant l’un de débarras pour seaux, urinaux, balais,
torchons, l’autre de W.C. Le W.C. est composé d’un
siège sous lequel est disposé une tinette mobile. Les matières fécales sont
enfouies dans de la sciure de bois contenue dans un réservoir en sablier
mobile. En tirant une poignée, on incline le réservoir qui projette la sciure.
La chasse, en somme, au lieu de se faire par eau se fait par sciure de bois. La
façade postérieure du pavillon est percée d’une fenêtre par laquelle on vient
prendre chaque jour (service de l’incinération) les matières des tinettes, le
linge sale, et les pansements souillés. La toiture des pavillons est
formée d’un double revêtement de bois recouvert d’un produit spécial
« rock ». A l’extérieur le pavillon est
peint en gris, à l’intérieur en blanc. Le plancher est recouvert de linoléum.
24 fenêtres de chaque côté éclairent largement la salle. Des volets extérieurs
mobiles sur coulisses sont destinés à protéger les blessés contre les rayons du
soleil et le soir à masquer l’éclairage de la salle aux observateurs ennemis. Cet éclairage du soir est
fourni par 3 lampes de 50 bougies et deux lampes veilleuses après l’extinction
des feux et lumières. La ventilation du pavillon
mérite qu’on s’y arrête. Elle est assurée par 28 vasistas placés de chaque côté
d’un belvédère qui surmonte le milieu de la toiture. L’air se renouvelle
constamment dans cette espèce de long couloir. Ajoutons que les fenêtres
latérales peuvent s’ouvrir également. Ventilé par le haut (belvédère), ventilé
latéralement, ventilé par les couloirs, le pavillon ne dégage jamais aucune
odeur, l’atmosphère y est toujours fraîche, ne dégage pas l’odeur habituelle
aux hôpitaux. Le chauffage du pavillon est
assuré par trois poêles à feu continu. MATERIEL DES SALLES. Chaque salle dispose d’un lit
en fer tubé avec sommier métallique, matelas, traversin ; de draps de lit,
d’un oreiller et de couvertures en nombre suffisant et variable suivant les
saisons. A côté de chaque lit se
trouve une table de nuit en bois verni, à étage et tiroir où le malade peut
caser les menus objets qu’il tient à avoir près de lui. Chaque salle dispose d’un
chariot de pansement, en bois à étagères, monté sur roulettes. Le chariot
pouvant rouler d’un lit à l’autre facilite les pansements courants au lit du
malade. Sur le chariot sont
disposés les instruments, les solutions
antiseptiques, les bassins et les seaux à pansements. Une poissonnière et une
lampe à alcool sont à la disposition du médecin pour stériliser gants,
instruments canules, etc… Deux grandes cruches sont
remplies chaque matin d’eau stérile prise à la pharmacie et utilisée à l’heure
des pansements. Chaque salle est encore pourvue d’une cuve thermophore
permettant de conserver de l’eau chaude pendant 24 heures. Chaque pavillon est
approvisionné de bouillottes, de sacs en caoutchouc pour injection de sérum, de
matelas à eau, des pannes, d’urinaux, de crachoirs dont la désinfection est
rigoureusement assurée. Un grand bac en tôle placé
près du W.C. est destiné à recevoir les pansements souillés et les détritus. Comme
les tinettes, ces bacs sont vidés plusieurs fois par jour par la fenêtre placée
dans la paroi postérieure du pavillon. Le service du pavillon est
assuré par deux infirmières et par deux brancardiers sous la direction d’un
médecin. La salle de pansements. (photo Tonneau et Etienne) LA SALLE DE PANSEMENTS. Un pavillon de la série des
pavillons des blessés, et donc encore une fois accessible par les couloirs sert
de salle de pansements. Cette salle de pansements est subdivisée en 4 locaux
successifs : 1 - Une salle de plâtres C’est dans cette salle que
l’on fait les appareils plâtrés. Une table en zinc sur laquelle est couché le
blessé permet l’application de l’appareil. 2 – La salle de pansements
proprement dite. On y trouve deux tables
d’opération, des boites à pansement, des solutions antiseptiques, des
instruments, des étagères, des tables en bois, des tables à narcoses, des
armoires, etc… La salle est chauffée par une
grande cuisinière qui sert en même temps à l’ébullition des instruments et à la
stérilisation de l’eau. C’est dans cette salle que l’on fait le grand pansement
impossible au lit du blessé. Les tables d’opération où
l’on peut mettre le blessé dans la position voulue, rendent le pansement plus
facile, moins douloureux ; l’instrumentation et les champs opératoires
dont on dispose comme dans une véritable salle d’opération permettent de le
faire d’une façon plus soignée et plus rigoureusement aseptique. 3 – La 3e chambre
est une petite salle d’opération septique. C’est là que l’on pratique
les interventions telles que les ouvertures d’abcès, de phlegmons, débridements
de trajets purulents, excision de tissus mortifiés dans les gangrènes gazeuses,
etc.. Une table d’opération et le
matériel nécessaire permettent de pratiquer toutes ces interventions. 4 – Une 4e chambre
sert de dépôt de gaze non stérilisée. C’est là que la gaze est débitée, coupée
en compresses, roulée en tampons pour être envoyée à la stérilisation et
ensuite distribuée à la salle d’opération et dans les salles des blessés. Laboratoire de bactériologie. (photo Tonneau et Etienne) LES LABORATOIRES. Un pavillon entier comprend les 4 laboratoires. 1 – Laboratoire de
physiologie. On y pratique des expériences
sur les chiens et les cobayes. Des tables, une gouttière, des appareils, des
rouleaux enregistreurs, un métronome, son à la disposition des opérateurs. 2 – Laboratoire d’histologie. Il est muni de tout le
nécessaire pour préparation et examen des pièces anatomiques intéressantes
(colorants, miro-tome, microscope, étuve, etc). 3 – Laboratoire de
bactériologie. Egalement muni de tout le
nécessaire. On y pratique journellement
des préparations (hémocultures, cultures microbiennes diverses, examens de
sécrétions des plaies dont on établit la courbe microbienne, examen de culots
de centrifugation d’urines ou de liquides céphalorachidiens, analyses
microbiennes des eaux, etc.) Réaction de Widal, réaction
de Wassermann, etc. 4 – Laboratoire de chimie. Il est consacré à l’analyse
des urines, des eaux, des denrées alimentaires, etc. Il dispose de tous les
produits chimiques et appareils indispensables (appareils de centrifugation,
appareils de dosage, hottes d’aérage, chalumeaux, bec de Bunsen, etc). LES SERVICES DES SPECIALITES. Laboratoire de recherches cliniques sur les affections
du système nerveux. Il est annexé à l’hôpital un
laboratoire de recherches cliniques sur les affections du système nerveux. On y
étudie, on y détermine la lésion nerveuse dont un blessé peut être atteint, on
y décide de l’utilité d’une intervention. Ce laboratoire est encore
destiné à fixer le déficit fonctionnel des blessés du cerveau, de la moelle et
des nerfs au moment de leur évacuation. Il dispose des instruments
courants de la pratique neurologique et notamment d’une table d’électrodiagnostic
avec métronome interrupteur inverseur, clef de Courtade, combinateur de
Wattville, etc. Oto-rhino-laryngologie. Ce service est doté d’une
instrumentation perfectionnée permettant des examens complets et des
interventions spéciales. Ces examens complètent ceux
qui son faits dans les premières formations sanitaires et confirment ainsi
l’opportunité d’une intervention, de soins spéciaux immédiats ou la nécessité
de l’envoi d’un patient à l’arrière. Outre le traitement des
affections banales et des lésions traumatiques relevées chez les hospitalisés,
le service assure quotidiennement à 14 h.1/2 l’examen des malades externes. Ces consultations externes
sont alimentées par des soldats venant des infirmeries ou des cantonnements
voisins et par des civils réfugiés ou nécessiteux. Comme instrumentation le
service dispose d’appareils précis pour le diagnostic des affections du nez, de
la gorge et des oreilles ; éclairage électrique, instrumentation pour la
trachéoscopie, l’oesophagoscopie, la translumination des sinus, etc. Cabinet d’ophtalmologie. (photo Tonneau et Etienne) Service d’ophtalmologie. Ce service comprend un
cabinet de consultation auquel est annexé un cabinet noir pour les examens
ophtalmologiques. Il dispose de tout le
matériel nécessaire aux examens des yeux, et aux soins à leur donner. Fauteuil
mécanique avec appui-tête à renversement, échelles diverses, boîte à essai,
diploscope de Remy, stéréoscope, périmètre et ophtalmomètre de Javal. Les interventions se font
dans une des salles d’opération de l’hôpital, où se trouve un électro-aimant à
main de Hirschberg pour l’extraction des corps étrangers intraoculaires. Laboratoire d’électro et de mécano-thérapie. (photo Tonneau et Etienne) La Physiothérapie. Elle comprend : 1)
Une
station de mécanothérapie où nous disposons des principaux appareils de
mobilisation active, passive et activo-passive des différentes articulations.
Les traumatisés de guerre doivent être mobilisés précocement. Dans la salle au
lit même du blessé nous avons soin de commencer le plus tôt possible la
mobilisation à la main, cette mobilisation est alors complétée dès que l’on
peut, par un traitement aux appareils. 2)
Les
appareils à air chaud. 3)
Une
installation de bains électriques destinés au traitement physiothérapique des
lésions des nerfs périphériques. Cette installation se compose de deux postes
de traitement gaivanique et d’un poste
de traitement faradique. Service de stomatologie. Les locaux réservés au
service de stomatologie comprennent : 1° Une salle d’attende 2° Un bureau 3° La dentisterie
opératoire : large salle généreusement éclairée munie de trois fauteuils. 4° Un atelier de prothèse
monté de façon à y faire tous les travaux de caoutchouc ou de métal nécessaires
aux traitements des fractures de mâchoires et à la prothèse restauratrice des
maxillaires. La pharmacie. (photo Tonneau et Etienne) PHARMACIE. Le service pharmaceutique
dispose de deux pavillons séparés par une cour cimentée. L’un de ces pavillons
comprend les chambres des pharmaciens, l’officine et la tisanerie. C’est à l’officine que chaque
matin, les infirmiers vont chercher les pansements et les médicaments prescrits
par les médecins des salles et qui leur sont remis à travers un guichet. La tisanerie fournit la
tisane aux blessés. Un appareil à distiller l’eau
fournit l’eau distillée nécessaire à la préparation des solutions, des potions
et du sérum employés journellement. L’autre pavillon est séparé
en trois chambres : a)
Une
chambre qui sert de dépôt d’objets de pansements, de béquilles, de cerceaux,
d’urinaux, d’appareils pour fractures, etc. b)
Une
chambre qui sert de magasin de réserve
pour les produits médicamenteux. c)
Une
troisième chambre complètement indépendante et séparée des deux autres, qui
sert de magasin aux liquides et matières inflammables. Dans la cour séparant
ces deux pavillons se trouvent trois chaudières chauffées au charbon pour
stériliser l’eau employée dans les salles et qui fonctionnent toute la journée. FONCTIONNEMENT DU SERVICE MEDICAL. Au cours de ces pages nous
avons eu l’occasion déjà d’en parler. Il est cependant intéressant de grouper
en un seul chapitre le fonctionnement de notre hôpital, tout au moins dans ses
points importants. Dès qu’un blessé entre,
avons-nous dit, il est examiné par le médecin de garde. Le médecin de garde
décide alors si une radiographie est nécessaire, si une intervention d’urgence
s’impose et signale au médecin de la salle où sera placé le blessé la gravité
du cas. Il fera passer le cas grave avant le cas bénin et le blessé touché
depuis plusieurs heures avant le blessé touché depuis peu de temps. Il rendra
compte encore du cas s’il le faut au médecin chef. Un médecin est attaché à
chaque salle ; il y est aidé de deux infirmières et de deux infirmiers. Le
médecin d’une salle opère ou assiste à l’intervention pratiquée sur ses
blessés. Il les suit dans l’évolution de leurs lésions journellement et
s’occupe de leurs pansements ; tâche de satisfaire leurs désirs, les
console et les encourage. Les infirmières sont chargées de veiller à la
propreté de leurs blessés, signalent au médecin de la salle ce qui se passe
pendant ses absences, prennent les températures, renouvellent les draps de lit,
s’occupent de la stérilisation des instruments, des gants, veillent encore à ce
que l’approvisionnement d’objets de pansement de linge, de médicaments soit
suffisant, elles veillent enfin à la propreté et à la bonne tenue des salles. Les infirmiers sont chargés
de la grosse besogne ; nettoyage, brossage, préparation des bains,
distribution des aliments, approvisionnement de charbons, vidange, etc. La nuit, le médecin de garde
chargé du service des entrants, est en outre chargé du service des
salles ; il est aidé par trois infirmières qui, régulièrement, font les
tour des pavillons, donnent aux blessés les soins indiqués et surveillent
particulièrement les cas graves signalés. Un infirmier de garde dans
chaque salle est chargé de passer les urinaux, les pannes, etc. Il appelle les
infirmières et le médecin en cas de nécessité. Une équipe opératoire est
chargée d’opérer la nuit les blessés dont les lésions réclament l’intervention. Chaque matin, le médecin
directeur fait le tour des salles, examine les blessés, décide des
interventions et du traitement à instituer ; le soir, il procède à une
seconde visite spécialement pour les blessés graves. Le médecin des salles est encore
chargé de la rédaction des feuilles de clinique du blessé. Les élèves médecins aident
les médecins dans le service des salles et sont chargés des narcoses. L’après-dîner les médecins
chargés de services s’occupent des blessés en traitement et ouvrent leurs
consultations. La chapelle. (photo Tonneau et Etienne) SERVICE DU CULTE. Un pavillon situé à
l’extrémité d’une des rangées de pavillons a été transformé en chapelle. La chapelle est donc
accessible par les couloirs. Les blessés couchés peuvent y être transportés à
couvert et à l’abri du froid. Beaucoup d’objets prélevés
dans les ruines d’Ypres ont permis d’orner convenablement l’autel. Des chaises
et des bancs sont à la disposition des assistants. Un aumônier attaché à
l’établissement est chargé du culte. Il est prévenu par le médecin de l’entrée
d’un blessé grave ou de l’état de celui-ci. EAUX. L’eau employée à l’hôpital de
Beveren provient de trois sources. 1° Ruisseau. On a capté un ruisseau qui
prend sa source entre Leyseele et Klein-Leyseele ; ce ruisseau se déverse
dans un grand bassin creusé dans une prairie où l’eau est décantée. De là elle
passe à travers un filtre composé de coke, de gravier, de sable et de galets,
et est refoulée par une pompe actionnée à l’électricité dans le château d’eau.
L’analyse moyenne des eaux du ruisseau a donné : Degré
hydrotimétrique 23 Résidu
à 100 36 Nitrites 0 Ammoniaque 0 Nitrates 0,79 Chlorure
sodique 0,065 Matières
organiques en acide oxaliques 0.19 Analyse
bactériologique : nombreuses espèces liquéfiantes. Coli : deux colonies
trouvées une fois sur six analyses. A l’époque des sécheresses le
débit du ruisseau est devenu insuffisant. On a procédé à un curage du ruisseau,
ce qui n’a d’ailleurs fourni de l’eau que pendant quelques jours. 2° Eau de l’Yser. A ce moment pour suffire aux
besoins de l’hôpital il a fallut amener au bassin de décantation l’eau de
l’Yser. L’analyse des eaux de l’Yser
donne comme résultat : Degré
hydrotimétrique 23 Nitrites 0 Résidu
à 100 0,30 Ammoniaque 0,30 Nitrates 0,063 Chlorure
de sodium 0,060 Matières
organiques 0,17 Analyse
bactériologique : moyenne en quatre jours : 1450 colonies. L’analyse après décantation
donne un résidu moins fort : 0,20. On a constaté des traces de
fer provenant de la canalisation nouvelle. Au bassin de décantation l’eau
de l’Yser est comme l’eau du ruisseau, filtrée et refoulée par la pompe
jusqu’au château d’eau. Ces eaux servent
exclusivement aux usages domestiques. 3° Puits. On a creusé un puits de 5
mètres de diamètre d’une profondeur de 8 mètres. Une pompe actionnée à
l’électricité refoule également l’eau de ce puits jusqu’au château d’eau dans
un réservoir spécial. Cette eau du puits sert exclusivement aux usages de la
cuisine et de la pharmacie où elle est amenée par une canalisation indépendante
de la canalisation des autres réservoirs. L’analyse a donné comme
résultats : Degré
hydrotimétrique 26 Résidus 0,40 Traces
de nitrite / Traces
d’ammoniaque / Nitrates 0,084 Chlorure
de sodium 0,071 Matières
organiques 0,30 L’analyse bactériologique
donne de nombreux liquéfiants fluorescents. Cette eau n’est consommée
qu’après ébullition. Le château d’eau. Le château d’eau est monté
sur un échafaudage de 8 mètres de haut fait de troncs d’arbres. Il est situé
sur la partie du terrain la plus élevée de l’hôpital. BUANDERIE. – LINGERIE. L’hôpital possède une
buanderie mécanique qui permet de laver la quantité énorme de linge que les
soins des blessés exigent. Cette buanderie se compose d’une grande chaudière à
vapeur et d’un moteur qui actionne au moyen de courroies de transmission et de
poulies toute une série d’appareils à laver le linge. Le linge d’abord trempé dans
de grands bacs est jeté dans des cylindres, lessiveuses à palettes intérieures
où par le frottement dans une savonnée, il se nettoie ; il repasse ensuite
dans des bacs de rinçage puis dans des turbines où par la force centrifuge il
est exprimé et séché en peu de temps. Enfin le linge sortant des turbines passe
à travers des rouleaux calandreurs. Un grand séchoir dont le
chauffage est assuré par de gros radiateurs à ailettes à courant de vapeur
permet de sécher rapidement le linge qui sort de la buanderie. A cette
buanderie est annexée une lingerie où le linge est vérifié, réparé, repassé,
plié et mis en place. BAINS. La salle de bains comprend 8
cabines pour dames, 3 cabines pour officiers, 2 cabines pour sous-officiers, 1
cabine pour bains spéciaux. STERILISATION. Le service de stérilisation
se compose d’une grande étuve et d’une chaudière qui lui envoie la vapeur sous
pression. LES EAUX RESIDUAIRES. Toutes les eaux résiduaires
de l’hôpital, eaux de buanderie, de cuisine, de relave, etc., sont déversées
par une canalisation spéciale dans deux fosses cimentées. EVACUATION DES IMMONDICES. Les déjections des blessés,
les pansements souillés, les matières usées, etc., sont incinérées dans un
grand four incinérateur (Hors fall destructor) installé en arrière des
baraquements de l’hôpital. Une corvée de deux hommes est chargée du service des
vidanges. RAVITAILLEMENT DE L’HOPITAL. La viande est fournie tous
les jours par la boucherie de la division qui occupe le secteur auquel
correspond l’hôpital. Le pain provient de la boulangerie militaire d’Adinkerke
d’où il est amené tous les jours par voie ferrée jusqu’à Klein-Leyseele ;
de Klein-Leyseele il est transporté à l’hôpital par auto camion. Le beurre et
les œufs sont achetés les mercredis et samedis de chaque semaine au marché de
Dunkerque d’où ils sont amenés par chemin de fer et autos. La bière est fournie
toutes les semaines par la brasserie militaire, le vin et les diverses denrées
tous les jours par l’intendance. Le charbon est amené également chaque mois de
Calais par chemin fer et par auto camions. LA DEPENSE. Un pavillon parallèle à la
cuisine sert de magasin pour les denrées alimentaires ; on y dépose toute
la provision de haricots, riz, café, œufs, etc., qu’on fournit à la cuisine. Cuisine de la troupe. (photo Tonneau et Etienne) CUISINE. Un pavillon situé au milieu
du jardin, au milieu de l’hôpital donc, est affecté au service de la cuisine. Le jardin potager et la ferme. (photo Tonneau et Etienne) LA FERME. Nous avons à l’hôpital 12
vaches laitières qui fournissent journellement une certaine quantité de lait
frais pour les blessés. Il s’en faut cependant de beaucoup que le lait des
vaches suffise à la consommation, on est obligé de compléter la ration du
malade par une certaine quantité de lait condensé. Groupe des Officiers. (photo Tonneau et Etienne) Groupe des Infirmières. (photo Tonneau et Etienne) PERSONNEL. L’hôpital est dirigé par un
médecin chef de service assisté de 12 médecins, d’un médecin radiographe et de
10 élèves médecins. Trois pharmaciens sont attachés au service pharmaceutique.
Un officier gestionnaire, assisté de deux officiers, est chargé du service
administratif sous l’autorité du médecin chef. LOGEMENT, CUISINE ET MESS DES INFIRMIERES, MEDECINS ET
OFFICIERS. Deux pavillons servent au
logement des infirmières. Ces pavillons ont été divisés de chaque côté en
quatorze chambrettes à parois d’éternit et clôturées au dehors par un rideau
sur glissière. Chaque chambrette est éclairée par une fenêtre vasistas. Chaque
infirmière dispose d’un lit et d’un petit mobilier indispensable : lavabo,
étagère, penderie, etc. 1° Un salon meublé de meubles anglais coquettement
disposés permet aux dames de se réunir. 2° Une salle à manger avec tables et chaises. Le mess des officiers comprend : 1° Une salle à manger avec tables, chaises et buffet. 2° Une tabagie garnie de tables, chaises et fauteuils
club, qui sert de salle de réunion. C’est dans cette salle qu’une fois par
semaine se font encore entre médecins des causeries médicales. 3° Une bibliothèque avec tables, chaises, etc., où
chacun peut aller consulter les principaux livres classiques, les périodiques,
les revues, les journaux médicaux qui y sont déposés. LOGEMENT DU PERSONNEL. Trois baraquements forment
les dortoirs du personnel. Chaque dortoir, contient 35 à 40 lits tubés de même
type que ceux des blessés. Les quatre chambrettes des extrémités ont été
réservées aux sous-officiers. Un quatrième baraquement divisé en deux locaux
inégaux et séparés par une cloison sert de mess pour sous-officiers et de mess
pour les soldats. MAGASIN ET VESTIAIRE. Deux pavillons servent : L’un de magasin de réserve de
vêtements, linges, draps, literies, ustensiles en tous genres nécessaires aux
blessés. La salle des fêtes. (photo Tonneau et Etienne) LA SALLE DES FETES, CONCERTS ET RECREATIONS. Une immense salle de réunion
longue de 32 mètres, large de 12 mètres, permet de donner aux blessés les
représentations théâtrales les plus variées (comédies, drames, opéras,
opérettes, cinéma, etc.) BIBLIOTHEQUE. Une bibliothèque assez fournie,
composée de livres français et flamands, permet aux blessés au lit de se
distraire. LES JARDINS. Nous avons déjà signalé les
jardins anglais, les jardins français et les plantations de pommes de terre.
Signalons encore en arrière des bâtiments un grand jardin potager qui fournit
une bonne partie des légumes à la cuisine. GARAGES. Les garages sont situés à
l’extrémité droite de l’hôpital par rapport à la façade principale. La centrale électrique. (photo Tonneau et Etienne) LE GROUPE ELECTROGENE. L’hôpital tout entier est
éclairé à l’électricité. a)
deux
dynamos et deux moteurs de 45 HP à huiles lourdes. b)
Une
batterie d’accumulateurs de 60 éléments. SERVICE DE L’INCENDIE. De multiples précautions ont
été prises pour prévenir ou limiter l’incendie dans nos baraquements tout en
bois. LA MORGUE. Un petit pavillon situé au
fond de l’hôpital sert de dépôt mortuaire. Ce pavillon est divisé en
deux salles : 1° la morgue proprement dite, 2° la salle d’autopsie. Après la mort, le blessé est
conduit au dépôt mortuaire, où sa famille si elle est à portée pourra venir le
saluer. Il y est mis en bière et recouvert du drapeau national. Après les
formalités nécessaires il est transporté dans un village voisin où il est
enterré suivi de ses camarades avec les honneurs militaires. LE MUSEE. Cette chirurgie de guerre si
riche en leçons doit avoir ses souvenirs. Beveren-sur-Yser, le 1e août 1917. Dr Derache. |