Médecins de la Grande Guerre

Les postes chirurgicaux avancés.

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Les postes chirurgicaux avancés.

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APDI 44 Non daté Non commenté 1

APDI 44 Non daté Non commenté 2

APDI 44 Non daté Non commenté 3

APDI 70 191701 1917 06 Secteur Steenstraete Abelenhof 1

APDI 70 191701 1917 06 Secteur Steenstraete Abelenhof 2

APDI 70 191701 1917 06 Secteur Steenstraete Abelenhof 3

APDI 70 191701 1917 06 Secteur Steenstraete Abelenhof 4

APDI 78 Le Roi et la Reine au PCA Abelenhof Janvier 1917 1

APDI 78 Le Roi et la Reine au PCA Abelenhof Janvier 1917 2

APDI 78 Le Roi et la Reine au PCA Abelenhof Janvier 1917 3

APDI 78 Le Roi et la Reine au PCA Abelenhof Janvier 1917 4

AP D II 22 Le docteur F Delporte à l'Abelenhof Juin 1917

APDII 73 Abelenhof 14 decembre 1917

Les postes chirurgicaux avancés

       Les blessés de l’abdomen n’avaient que très peu de chance de s’en sortir. Les intestins perforés laissaient passer dans la cavité abdominale leur contenu composé de matière fécale accompagné de milliards de bactéries. Très vite la péritonite survenait et avec elle la mort. Pour avoir une chance de survie, il fallait être opéré le plus rapidement possible après avoir été blessé. Au milieu de l’année 1916, le service de santé décida d’établir des postes chirurgicaux avancés, à proximité immédiate du front, pour permettre aux blessés de l’abdomen d’être opéré le plus rapidement possible.  Les directeurs des trois grands hôpitaux du front, à savoir L’Océan, Hoogstaede, et Beveren (qui déménagera à Cabourg)  eurent chacun un P.C.A à gérer. L’hôpital de l’Océan choisit d’installer le sien à Sint-Jans Molen, l’hôpital d’Hoogstaede choisit l’emplacement de Grognies et enfin Beveren choisit l’emplacement d’Abelenhof. Le poste de Sint-Jans Molen attira certainement les rancœurs des médecins opérant dans les deux autres car il était le seul à être équipé d’un matériel extrêmement novateur à savoir de quatre voitures automobiles disposés en rectangle avec au centre une vaste tente, elle-même reliée à une cinquième voiture servant de salle d’opération. Cette installation mobile était en fait une copie de l’autochir française conçue par le docteur Marcille et avait été offerte par la reine Elisabeth. 

Le poste chirurgical avancé d’Abelenhof et le docteur Frantz Delporte

       Le poste chirurgical avancé d’Abelenhof entra en fonction le 19 juillet 1916. Entre cette date et le 15 novembre 1916, on note 26 blessés reçus dont 18 étaient des blessés de l’abdomen. Sur ces 18 opérés, cinq survirent, ce qui nous donne un taux de guérison de 28%. Ce taux de guérison était déjà une grande amélioration mais il fut encore augmenté quand, au début de  l’année 1917,  on améliora le poste de chirurgical  avancé  en lui construisant un abri bétonné  et en rendant son fonctionnement continu. Finalement l’activité totale du P.C.A. d’Abelenhof, entre son ouverture et sa fermeture le 10 juillet 1917, comprendra  la réception de 19 blessés  non-abdominaux et 44 blessés abdominaux. De ces derniers, 7 moururent avent l’intervention. 21 décédèrent après l’intervention. Au total l’intervention donnait 47% de survie. Un opéré de l’abdomen dans les meilleures conditions avait donc près d’une chance sur deux de s’en sortir. Ce pourcentage fut retrouvé à quelques pour cent près dans les autres postes chirurgicaux avancés.

13 photos témoignent de ce que fut le P.C.A. d’Abelenhof. Ces photos proviennent d’un des deux albums classé comme appartenant au sous-lieutenant médecin  Max Delporte.

Pour les examiner !

En réalité Max Delporte n’était pas médecin mais ingénieur.  

       Actif au Congo belge où il étudie le potentiel hydro-électrique de plusieurs chutes, il regagna l’Europe début 1915 pour se porter volontaire. Il s’engagea alors comme simple soldat au sein de la Compagnie des sapeurs-pontonniers commandée par son ami Robert Thys, héros des inondations de l’Yser. Il suivra les cours de Sous-lieutenant auxiliaire du Génie et se retrouve affecté au 1er Génie. Tué au front (à Kippe) le 18 septembre 1918, il  laissa deux albums photos consacrés principalement à ses activités au sein du génie. En revanche, il avait effectivement un frère aîné, Frantz, médecin dont il a pris plusieurs photos en 1917, essentiellement au P.C.A. d’Abelenhof.

       Que pouvons-nous dire sur le Dr Frantz Delporte (né à Bruxelles le 30 juin 1881) ? Son dossier qui se trouve au Centre de documentation du Musée Royal de l’Armée n’a pas été consulté mais il  apparaît (journal Le Soir du 20 août 2009) qu’il fut un très grand mécène comme en témoigne ci-dessous un extrait d’un article paru dans le soir du 20 août 2009.

       Le docteur Franz Delporte fut professeur honoraire à l’Université libre de Bruxelles, où il avait défendu en 1912 une thèse de doctorat sur l’embryon humain. Cet homme de notoriété internationale fut aussi un collectionneur avisé.

       A la fin de sa vie, il s’entretint avec le conservateur en chef des Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles, le baron Roberts-Jones, de la possibilité de léguer sa collection, et c’est finalement en 1973 que ce qui était alors le legs le plus important jamais accordé au musée fit son entrée dans l’institution.

La cohérence d’un tout

       Cet ensemble de 229 œuvres d’art témoigne d’une vie passionnée par la beauté dans toute sa diversité : si l’art ancien prédomine (peintures et sculptures), l’on trouve aussi de l’orfèvrerie, une tapisserie du XVIe siècle, ainsi qu’une sélection d’objets égyptiens, islamiques, précolombiens, indiens, africains, chinois et japonais. Le 26 février 1974, l’on inaugure cette collection désormais publique. Neuf salles du musée lui sont consacrées et selon l’expression des conservateurs, il s’agit d’un véritable musée dans le musée. En effet, les arts non européens ne sont habituellement pas exposés aux Musées royaux des beaux-arts mais plutôt au Musée du Cinquantenaire. L’ensemble, présenté comme tel, conserve la cohérence que Franz Delporte lui donna.

Peut-être un lecteur pourrait-il nous en  dire un peu plus sur la vie professionnelle de ce médecin ?

       Les photos qui accompagnent cet article ont été retravaillées. La numérotation des photos commence par APD pour Album Photo Delporte suivi d’un chiffre romain I ou II désignant l’album. Les nombres qui les suivent correspondent à la page de l’album. La légende de la photo correspond textuellement à celle de l’album. Seules trois photos ne sont ni datées ni situées : Il s’agit très vraisemblablement de Frantz Delporte dans son petit laboratoire.

       La visite des souverains à Abelenhof remonte plus précisément au 16 janvier 1917 lorsqu'ils visitent le secteur sud de la 2e DA.  (sur base des éphémérides royales publiées par le Crédit Communal sous le titre Albert et Elisabeth 1914-1918.)

Vincent Scarniet et Patrick Loodts

 



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