Médecins de la Grande Guerre
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Le carré des soldats
allemands du cimetière d’Evere Le cimetière d’Evere, renferme les
souvenirs douloureux des guerres qui ravagèrent l’Europe depuis 1870. Un
monument à l’architecture déconcertante rappelle la bataille de Waterloo. Les
sculptures représentent Britannia victorieuse de terrifiants
lions. La crypte contient les sépultures
de quelques 17 officiers anglais morts de leurs blessures dont le célèbre
lieutenant-colonel Gordon, aide de camp du duc de Wellington. Deux monuments rappellent que la ville de
Bruxelles procura des soins aux
victimes des deux camps de la
guerre franco-prussienne de 1870. Pour ce qui est de la première guerre
mondiale, le cimetière d’Evere comprend
cimetière militaire anglais et un autre allemand. Plus près de notre époque, la seconde guerre
mondiale est évoquée avec par la pelouse d’honneur de la Force Aérienne qui
contient 215 stèles correspondant aux pilotes belges abattus en combattant dans
les airs. Une histoire émouvante que cette pelouse voulue par la maman d’un
pilote. Le 10 mai 1940, premier jour
de la guerre, le lieutenant aviateur Etienne Dufossez
abat un avion allemand mais hélas est descendu à son tour. Sa maman, madame Dufossez-Van Haelteren mènera un véritable
combat pendant de nombreuses années,
pour faire rapatrier à Evere tous
les corps des pilotes Belges tués à l’ennemi. Elle réussira son entreprise et,
pour cette raison, cette pelouse de la force aérienne devrait aussi être dédiée
à toutes les mères des combattants. Voir Les
Vieilles Tiges de l’aviation belge asbl. Enfin à
côté des sites militaires du cimetière, je m’en voudrais de ne pas signaler l’existence
d’un remarquable monument de la ville
de Bruxelles dédié à la mémoire de ses policiers morts en service ! Sur l’arrière de ce monument figurent les
noms des policiers qui y ont été ensevelis. Mais de tous ces monuments et pelouses militaires, le plus émouvant d’entre eux est selon moi le carré des soldats allemands décédés à Bruxelles pendant la première guerre mondiale. Un monument impressionnant évoquant un temple antique contenant un cœur en métal, marque de loin le carré des Allemands pourtant complètement isolé des autres secteurs du cimetière par une haie large et haute. Il règne dans ce carré une atmosphère de calme et de sérénité qui nous donne des difficultés à imaginer la souffrance passée de ces 1.114 soldats qui y reposent. Beaucoup d’entre eux moururent dans les derniers mois de 1914 succombant à petit feu à leurs blessures encourues sur les rives de l’Yser. Tous ces jeunes hommes blessés avaient pu être évacués vers l’arrière à Bruxelles et la plupart d’entre eux avaient conservé l’espoir de guérir. L’infection, le sort, ne leur permirent pas de rejoindre leurs familles. Ils gémirent, pleurèrent puis moururent dans Bruxelles sans avoir pu être rapatriés. Leur sort est similaire à celui des 3.724 militaires et civils belges qui moururent en France dans les hôpitaux belges de l’arrière. Que d’espoirs déçus pour eux-mêmes et pour leurs familles ! Une douleur identique quelques soient la nation, la langue, la culture ! Moi, qu’à tort, on appelle
« Allemand » au lieu d’Homme tout simplement. Aux zones glaciales et
torrides, à l’Afrique et à l’Amérique, à l’Asie et à l’Europe : Enfin à
tous les pays où l’on est capable d’écouter, je ne crie que ces mots :
Humanité ! Amour ! N’est-ce pas toujours la même
douleur, la même joie, qui fait battre le cœur de l’Australien, du Chinois, de l’Esquimau
et de l’Africain. Unis que nous sommes par ces sentiments naturels,
réunissons-nous donc aussi contre cet ennemi terrible, commun à tous, la
guerre ! Plaignons et pleurons en commun les victimes de ce massacre
maudit, dont la faute incombe à tous ; mais levons aussi joyeusement nos
regards à l’aurore de la paix et de la liberté, à la patrie des patries, à la
patrie de l’Homme : vive cette Patrie ! (Ernst Friedrich , 1924) Hannut, ce 3 juillet 2014 Dr Patrick Loodts |