Médecins de la Grande Guerre

Le carré des soldats allemands du cimetière d’Evere.

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Le carré des soldats allemands du cimetière d’Evere.

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Le monument français commémorant la guerre de 1870. (Photo Dr Loodts)

Détail du monument français commémorant la guerre de 1870. (Photo Dr Loodts)

La tombe d’Adolphe Max, impressionnante par sa superficie. (Photo Dr Loodts)

Britannia, le monument à la mémoire des officiers anglais décédés des suites de leurs blessures encourues à Waterloo. (Photo Dr Loodts)

Sous le monument Britannia, une crypte contient 17 sépultures réparties dans 16 cellules. (Photo Dr Loodts)

Britannia majestueuse dans un océan de verdure en plein cœur de Bruxelles. (Photo Dr Loodts)

Les lions terrassés par Britannia. (Photo Dr Loodts)

Les lions terrassés par Britannia. (Photo Dr Loodts)

la crypte. (Photo Dr Loodts)

Trois capitaines anglais reposent ici. (Photo Dr Loodts)

L’entrée de la crypte est protégée par d’impressionnants boucliers portant les noms d’illustres bataillons anglais. (Photo Dr Loodts)

Le monument prussien commémorant la guerre de 1870-1871. (Photo Dr Loodts)

Le monument prussien commémorant la guerre de 1870-1871. (Photo Dr Loodts)

Le monument prussien commémorant la guerre de 1870-1871. (Photo Dr Loodts)

Le monument prussien commémorant la guerre de 1870-1871. (Photo Dr Loodts)

L’impressionnant monument de la ville de Bruxelles dédié aux policiers morts en service. (Photo Dr Loodts)

La ville de Bruxelles reconnaissante représentée par une jolie pleureuse au drapé soigné. (Photo Dr Loodts)

Quelques-uns des policiers morts en service. (Photo Dr Loodts)

Stèle de Hugo Heyn et de Joseph Herberge. (Photo Dr Loodts)

Le monument dédié aux soldats Allemands de la Grande Guerre a la forme d’un temple et contient un autel orné d’un cœur surmonté d’une croix. (Photo Dr Loodts)

Stèle de Max Mieke et Emil Schäefer. Ces deux soldats moururent fin novembre 1914 après avoir été blessés vraisemblablement sur le front de l’Yser quelques semaines auparavant. (Photo Dr Loodts)

Les soldats Hubert Schmiekling et Frirderich Reinich moururent le même jour. (Photo Dr Loodts)

Vue d’une partie du carré allemand. (Photo Dr Loodts)

Vue arrière du monument. (Photo Dr Loodts)

Le fronton du «  temple » est sculpté d’une scène représentant l’évacuation d’un blessé. Le brancardier (ou son officier) regarde avec bienveillance le visage du blessé en même temps que, de sa main gauche, il soutient sa nuque. (Photo Dr Loodts)

Le carré des soldats allemands n’est pas grand ; 1.184 jeunes Allemands y reposent pourtant. (Photo Dr Loodts)

Les stèles alignées dans la lumière de l’été 2014. (Photo Dr Loodts)

Ici, les soldats reposent par groupe de six. (Photo Dr Loodts)

Le carré des soldats allemands du cimetière d’Evere

       Le cimetière d’Evere, renferme les souvenirs douloureux des guerres qui ravagèrent l’Europe depuis 1870. Un monument à l’architecture déconcertante rappelle la bataille de Waterloo. Les sculptures représentent Britannia victorieuse de terrifiants lions. La crypte  contient les sépultures de quelques 17 officiers anglais morts de leurs blessures dont le célèbre lieutenant-colonel Gordon, aide de camp du duc de Wellington.  Deux monuments rappellent que la ville de Bruxelles procura des soins aux  victimes  des deux camps de la guerre franco-prussienne de 1870. Pour ce qui est de la première guerre mondiale, le cimetière d’Evere comprend  cimetière militaire anglais et un autre allemand.  Plus près de notre époque, la seconde guerre mondiale est évoquée avec par la pelouse d’honneur de la Force Aérienne qui contient 215 stèles correspondant aux pilotes belges abattus en combattant dans les airs. Une histoire émouvante que cette pelouse voulue par la maman d’un pilote. Le 10 mai 1940, premier jour de la guerre, le lieutenant aviateur Etienne Dufossez abat un avion allemand mais hélas est descendu à son tour. Sa maman, madame Dufossez-Van Haelteren mènera un véritable combat pendant de nombreuses années,  pour faire rapatrier à Evere  tous les corps des pilotes Belges tués à l’ennemi. Elle réussira son entreprise et, pour cette raison, cette pelouse de la force aérienne devrait aussi être dédiée à toutes les mères  des combattants. Voir Les Vieilles Tiges de l’aviation belge asbl. Enfin à côté des sites militaires du cimetière, je m’en voudrais de ne pas signaler l’existence d’un   remarquable monument de la ville de Bruxelles dédié à la mémoire de ses policiers morts en service !  Sur l’arrière de ce monument figurent les noms des policiers qui y ont été ensevelis.

       Mais  de tous ces monuments et pelouses militaires, le plus émouvant d’entre eux  est selon moi le carré des soldats allemands décédés à Bruxelles pendant la première guerre mondiale. Un monument  impressionnant évoquant un temple antique contenant un cœur en métal, marque de loin le  carré des Allemands pourtant  complètement isolé des autres secteurs du cimetière par une  haie large et haute. Il règne dans ce carré une atmosphère de calme et de sérénité qui nous donne des difficultés à imaginer la souffrance passée de ces  1.114 soldats qui y reposent.  Beaucoup d’entre eux moururent dans les derniers mois de 1914 succombant à petit feu à leurs blessures encourues sur les rives de l’Yser. Tous ces jeunes hommes blessés avaient pu être évacués vers l’arrière à Bruxelles  et  la plupart d’entre eux avaient conservé l’espoir de guérir.  L’infection, le sort, ne leur permirent  pas de rejoindre leurs familles. Ils gémirent, pleurèrent puis  moururent dans Bruxelles sans avoir pu être rapatriés. Leur sort est similaire à celui des 3.724 militaires et civils belges qui moururent en France dans les hôpitaux belges de l’arrière. Que d’espoirs déçus pour eux-mêmes et pour leurs familles ! Une douleur identique quelques soient la nation, la langue, la culture ! 

       Moi, qu’à tort, on appelle « Allemand » au lieu d’Homme tout simplement. Aux zones glaciales et torrides, à l’Afrique et à l’Amérique, à l’Asie et à l’Europe : Enfin à tous les pays où l’on est capable d’écouter, je ne crie que ces mots : Humanité ! Amour !

       N’est-ce pas toujours la même douleur, la même joie, qui fait battre le cœur de l’Australien, du Chinois, de l’Esquimau et de l’Africain. Unis que nous sommes par ces sentiments naturels, réunissons-nous donc aussi contre cet ennemi terrible, commun à tous, la guerre ! Plaignons et pleurons en commun les victimes de ce massacre maudit, dont la faute incombe à tous ; mais levons aussi joyeusement nos regards à l’aurore de la paix et de la liberté, à la patrie des patries, à la patrie de l’Homme : vive cette Patrie ! (Ernst Friedrich , 1924)

Hannut, ce 3 juillet 2014

Dr Patrick Loodts

 



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