Médecins de la Grande Guerre

L’Ambulance du Palais Royal de Bruxelles 1914-1915.

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L’Ambulance du Palais Royal de Bruxelles 1914-1915.

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Façade principale de l’ambulance

Groupe de convalescents dans la cour

Plan de l’ambulance

Médecins et personnel administratif de l’ambulance

Salle des pansements

Salle d’opération

Salle 9

Une opération

Salle 5

Salle d’opérarion

Salle 11

Un lavatory

La chapelle

Lingerie

Salle de cours

Une leçon de géographie

Madame Marie Depage exerçant, en 1914, les fonctions d’infirmière à l’ambulance du Palais Royal et morte, le 7 mai 1915, à la suite du torpillage du « Lusitania », victime de son dévouement aux œuvres de la Croix-Rouge de Belgique

 L’Ambulance du Palais Royal de Bruxelles
1914 – 1919



Façade principale de l’ambulance

Description et fonctionnement de l’ambulance

       L’ambulance du Palais Royal de Bruxelles a été fondée dès le début des hostilités par S.M. la reine Elisabeth.

       Tout le bâtiment principal, donnant sur la Place des Palais, fut mis à la disposition de la Croix-Rouge de Belgique, qui devait l'utiliser conforment aux stipulations de la Convention de Genève.

       Les travaux d'installation, exécutés par des ouvriers du Palais, commencèrent le 4 août 1914. S.M. la reine y présida elle-même, et elle reçût les premiers blessés qui arrivèrent le 16 août.

       Lors de son ouverture, l’ambulance du Palais Royal comprenait une salle d’opération, une salle de pansement, des installations radiographiques et 13 salles de malades contenant 119 lits et auxquelles se trouvaient annexés des lavatorys, bains, douches et WC.

       Des bureaux, une salle de réception, une lingerie, une blanchisserie, une chapelle et une morgue étaient établis au rez-de-chaussée ; tout le 1er étage était affecté aux hospitalisés, et le personnel logeait au 2ème étage.

       Le service médical était assuré par 2 médecins chefs de l’ambulance, 3 chirurgiens, 3 médecins internistes, des médecins spécialistes pour la radiographie, pour l’électrothérapie, la mécanothérapie et l’hydrothérapie, pour les maladies des yeux, celles du nez, de la gorge et des oreilles, pour les affections des voies urinaires et pour les maladies de la peau ; 2 médecins ou internes résidents, 1 dentiste, 1 dentiste assistant et des masseurs.

       Les soins étaient donnés aux malades par des infirmières diplômées, placées sous la direction d’une infirmière en chef ayant directement sous ses ordres 9 infirmières cheffes de salle.

       Le service des brancardiers était assuré par 3 équipes se succédant de huit en huit heures.

       Les services de correspondance et d’assistance était assurés par des scouts belges.

       L’administration de l’ambulance était placée sous les ordres de 2 administrateurs, d’un adjoint, d’un économe et de 2 secrétaires.

       Tout le personnel, exclusivement recruté parmi les citoyens belges, alliés ou neutres, a toujours prêté son concours à titre complètement gracieux.

Rapports avec l’autorité occupante

       Conformément aux principes admis par la Convention de Genève et à l’Article 1er des statuts de la Croix-Rouge de Belgique, l’ambulance du Palais Royal avait le devoir d’accueillir les victimes de la guerre de toutes les nations belligérantes.

       Il fut toutefois notifié au pouvoir occupant, lorsqu’il réclama le bénéfice de ce privilège pour ses nationaux, qu’aucune immixtion ne serait jamais admise dans le traitement à assigner aux malades et aux blessés, ni dans les détails de l’administration ; que le personnel en fonction, ne comprenant que des belges, des alliés ou des neutres, serait maintenu, et qu’aucun autre ne pourrait être imposé.

       Du 22 août 1914 au 1er janvier 1915, l’ambulance du Palais Royal a hospitalisé 293 officiers et soldats allemands, qui furent l’objet des mêmes soins que les belges. Elle n’en reçut plus d’autres dans la suite, les nombreux lazarets, installés par l’autorité occupante, pouvant alors suffire aux besoins sanitaires de ses combattants.

       Si le gouvernement allemand respecta, en principe, ses engagements vis-à-vis de l’ambulance du Palais Royal, celle-ci fut cependant l’objet, de sa part, de nombreuses vexations. C’est ainsi que le 16 septembre 1914, ses locaux furent envahis, au milieu de la nuit, par un peloton de soldats allemands commandés par un officier, et que 23 blessés belges, dont plusieurs venaient d’être opérés, furent enlevés de force pour être déportés en Allemagne. Les protestations les plus violentes de la Direction ne parvinrent pas à faire retirer les ordres donnés ; mais elles semblent cependant ne pas être demeurées sans effet, car cet acte inhumain ne se renouvela plus.

Cours institués à l’ambulance



Salle de cours

       Soucieuse d’occuper utilement les loisirs de ses pensionnaires, la Direction de l’ambulance résolut, au début de l’année 1915, de fournir à ces derniers l’occasion d’améliorer leur instruction en leur faisant donner des leçons par un professeur.

       Les premiers résultats obtenus furent assez encourageants pour laisser entrevoir la possibilité d’assurer, par ce moyen, aux invalides, surtout aux mutilés devenus inaptes à un labeur manuel, un gagne-pain pour l’avenir. L’Echevin de l’Instruction publique de la ville de Bruxelles eut l’amabilité de mettre à disposition de l’ambulance tout le matériel scolaire qui lui était nécessaire et de lui assurer le concours de plusieurs membres de son corps enseignant.

       L’enseignement, gracieusement donné par 16 professeurs, portait sur : la langue française, la langue flamande, les langues étrangères, l’orthophonie, l’arithmétique, l’algèbre, la géométrie et la géographie.

Fermeture de l’ambulance

       L’évacuation du territoire national ayant permis de commencer la concentration des formations sanitaires, l’ambulance du Palais Royal a été évacuée le 10 février 1919. Plusieurs invalides ont pu réintégrer leurs foyers, ceux qui avaient encore besoins de soins ont été dirigés vers des hôpitaux militaires, les autres ont trouvé un bienveillant accueil à l’Ecole professionnelle pour soldats invalides (située à Woluwe-Saint-Pierre, 19 avenue Edmond Parmentier), où ils vont faire l’apprentissage d’une profession manuelle.

Relevé du nombre de malades et de la durée des séjours

       Du 16 août 1914, date de son ouverture, au 10 février 1919, date de la fermeture, l’ambulance du Palais Royal fut appelée à hospitaliser 945 blessés ou malades se répartissant comme suit :
• 605 belges
• 43 français
• 3 anglais
• 1 russe (engagé volontaire dans l’armée belge)
• 293 allemands

       En additionnant la durée des séjours, on trouve que le traitement de ces 945 sujets a nécessité 77.481 journées d’hospitalisation.

       33 décès ont été enregistrés, soit une moyenne approximative de 3,5%.

Ressources et dépenses

       Toutes les dépenses relatives aux travaux d’installation de l’ambulance ont été liquidées par l’administration de la Liste Civile. Une partie du mobilier provenait du Palais Royal, le restant a été fourni par la Croix-Rouge de Belgique, qui a également procuré à l’ambulance, depuis son ouverture jusqu’au 1er janvier 1916, tout ce qui était nécessaire au traitement, à l’alimentation des malades et à la bonne marche des différents services.

       Après la dissolution du Comité Directeur de la Croix-Rouge de Belgique par l’autorité occupante, l’ambulance du Palais Royal se trouva dans l’obligation d’assurer par elle-même le fonctionnement de l’œuvre ; elle devait dès lors, apurer les dépenses relatives aux soins à donner, aux hospitalisés, à la nourriture, à l’habillement, à la lingerie, au blanchissage, au salaire des domestiques, au combustible, à l’entretien du matériel et des locaux, etc

       Aux fins de se procurer ces ressources, l’ambulance s’adresse à de grands établissements financiers et à des philanthropes qui répondirent tous avec un patriotique empressement à son appel, et la mirent à même de poursuivre sa tâche, pendant toute la durée de l’occupation, tout en lui conservant son caractère essentiellement belge (Banque Nationale, Société Générale de Belgique, Banque de Bruxelles, Caisse de Reports et de Dépôts, Banque d’Outremer, Crédit Général Liégeois, Crédit Anversois, Société Solvay et Cie, Compagnie des Propriétaires Réunis, Madame Alfred Goldschmidt, S.A.S. le Prince de Ligne, le Comte de Mérode Westerloo, M. Warocqué, M. Alfred Orban, M. Guinotte, le Baron Lambert, M. A. Bouvier, etc…).

       La Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux, la Société des Tramways Bruxellois et celle des Chemins de Fer Economiques voulurent bien accorder la gratuité du parcours, sur leurs lignes, aux pensionnaires de l’Ambulance. Les deux dernières sociétés eurent même l’amabilité d’étendre le privilège au personnel de l’ambulance.

Liste des personnes ayant collaboré, à titre gracieux, aux différents services de l’ambulance du Palais Royal

Direction

Dr Depage, médecin chef de l’ambulance – jusqu’au 28 octobre 1914, pour aller prendre la direction de la Croix-Rouge sur le front de l’Yser
Dr Le Bœuf, médecin chef de l’ambulance
Colonel Baron De Moor, administrateur de l’ambulance

Personnel Médical

Dr Hannecart, chirurgien en chef
Dr Villers, médecin interniste
Dr Funck, médecin interniste
Dr Heger-Gilbert, médecin interniste
Dr Fontaine, chirurgien
Dr Taquin, chirurgien
Dr Brothée, chirurgien
Dr Delaet, médecin résident
J. Bigwood, interne résident
Dr Hauchamps, chef du service de radiologie
Dr Libotte, chef du service d’électrothérapie
Dr Le Clerc-Dandoy, spécialiste des voies urinaires
Dr Buys, spécialiste nez, gorge, oreilles
Dr Coppez, spécialiste des yeux
Dr Bayet, spécialiste de la peau et en syphiligraphie
Huet, chef du service de stomatologie
Decorte, dentiste assistant
Van Geertruyden, Olbrechts, Bernard et Thiry, internes des hôpitaux attachés à l’ambulance Dupont Léon, Sandberg et Destrée, massage et rééducation physique
Rolin-Jaequemyns Nelly, infirmière en chef
Comtesse de Villegas de Saint-Pierre-Jette Margueritte, infirmière en chef adjointe

Les infirmières :

Sœur Anselme, Soeur Athanasia, Soeur Auxiliatrice , Backx, Bailleux, Baltus, Bergeret, Bonnevie, Boone, Buck, Campbell, Sœur Colomba, Cornet-Aucquier, Crawley, Damas, Debarsy, Depage Marie, Desprest, De Vin, de Reyssner, de Roubaix, Dodge, Comtesse d’Oultremont Marie, du Bois, Emery, Sœur Emilienne, Sœur Eulalie, Fayaux, Fontaine Ch, Franssen, Graabeke, Frost, Gillot, Goedertier, Goetinck, Goodchild, Griffin Alice, Griffin Edith, Griffin Florence, Grosfils, Hart, Hagström, Hawkins, Hellemans, Hennico, Sœur Hugolina, Illegems, Jones, Sœur Joséphine, Ledbridge, Lechmere, Lebon, Lefaeux, Lee, Lerat, Loos, Mahoney, Sœur Marie-Firmine, Soeur Marie-Joseph, Sour Marie Louise, Sœur Marie Thérèse, Martin, Mattele, Matthys Laura, Matthys Maud, Masson, Joséphine, Masson Marguerite, Masson Marie, Masson Thérésa, Meert, Meuleumans, Michaix, Miller, Miller, Montjoie, Moore Ruth, Morison, Nielsen, Olsen, O’ Shea, Sœur Padmos, Patterson, Peddar, Peleeheid, Proogloff, Quinaux, Sadler, Sartorius, Schandeleer, Scheyven Jenny, Scheyven Fanny, Sœur Schuddeboom, Servranckx, Siret Carmen, Siret Marie-Louise, Siret Thérèse, Slock Hilda, Slock Isabelle, Stokes, Stonact, Sœur Sylvie, Torsin, Twiss, Sœur Valentine, Van der Bruggen, Van der Hoeck, Van der Smissen, Van Doort, Van Essen, Sœur Van Moorik, Sœur Van Wyck, Soeur Van Wyck Pélosie, Verbist, Verleyen, Verloove, Vermeire, Vernier, Verspreuwen, White, Warlomont, Willems, Wright, Zoute

Les brancardiers :

Cliford, Colinez Henri, Debuck Maurice, Dederen, Delelienne Charles, De Paepe, Dumont Henri, Goudsmith, Hoffman Roger, Jacobs Paul, Kint, Lannoy Jean, Mathey Louis, Plestier Henri, Schmidt Pierre, Van Campenhout, Van der Kuhn, Van Haelen, Verniers Jos, Waegeneer Gérard, Willaerts

Personnel Administratif

Leclercq Georges, Hanssens Eugène, Delcourt Albert, Barbry Edouard, Sous-lieutenant Bessire, George Arthur, Knapen Alphonse, Lörtscher Louis, Thiriar, Vrielynck Joseph, Devillé, Godfroid Marthe

Service des cultes

Mgr Pieraerts, aumônier en chef
L’Abbé Van Reeth, aumônier adjoint
Carré-Van Reeth, sacristain
Révérand
Gahan HST, pasteur protestant
Dupuis Albert, pasteur protestant adjoint
Block Armand, rabbin

Service de lingerie



Lingerie

Comtesse d’Oultremont Elisabeth, directrice du service
De Bie, sous-directrice

Les Lingères :

Barbry Ed., Barbry, Ceunick, De Keyser, De Nayer, Baronne Greindl, Lambelin, Lambelin, Lutens, Tissot, Verbeyst

Services divers

Heyninkx, architecte
Wilmart, chef du service désinfection
Ceuninck Georges, ameublement et mobilier
Antoine, courrier

Personnel enseignant

Plas Vital, directeur des cours

Les professeurs :

Anciaux, Bastiné, Berlingin, Bovyn, Coeckelbergh, Demaseure, Gespert, Guffens, Le Page, Merlot, Moulin, Pierry, Piron, Reignier, Roosen, Rousselie, Rubens, Seyffers, Smith, Somers, Van Campenhout, Van den Berghe, Van Romphey

Service des scouts

Lutens R, chef-scout
Hayoit Michel, chef-scout

Les scouts :

Becquet, Claes, Clavineau, Depage Henri, De Schryver, Dugardin, Frickx, Hasselmans, Hayoit Charles, Henrard Jean, Herweg, Koning Pierre, Lutens fils, Meert, Montenz, Nicolet, Noblet, Oversteyn, Parmentier, Paulus, Plasman, Richart, Sartiny, Schellekens, Simon, Snoeck, Sohie, Stubbe, Swisser, Trimpont, Van Acker, Van der Veken Pierre, Van Goethem, Van Hoeck, Van Rethy, Van Romphey.

©Bernard Focquet

 

 

 

 

 

 

Source :

       Rapport commandé par S.M. la reine Elisabeth en février 1919 qui fut remis le 15 mars 1919 ; l’auteur est inconnu. Les photos jointes au rapport ont été rassemblées à l’époque par l’ingénieur Charles Lebebure.

       (Archives du Colonel Médecin Robert Focquet et de Laura Matthys, infirmière à l’ambulance du Palais Royal du 16 août 1914 au 24 mars 1915)

 

 



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