Médecins de la Grande Guerre
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Visite guidée de l’ancienne
abbaye des Chartreux. I. L’histoire de la Chartreuse de
Neuville : Vue aérienne de l’abbaye La Chartreuse de Neuville fut
fondée en 1324. En 1789, l’édifice est décrété bien national par les
révolutionnaires qui le revendent à un particulier qui en fera une carrière de
pierres. En 1870 les terres sont
revendues aux Chartreux qui choisissent de reconstruire le monastère sur les
fondations séculaires. Ils commandent à Clovis Normand, architecte Hesdinois, non seulement l’édification d’une Chartreuse à
Neuville, mais aussi celle d’un autre monastère Chartreux en Angleterre, à Parkminster près de Horsham dans le Sussex. Les chartreux restent à Neuville une
trentaine d’années avant d’être expulsés par les lois d’exception en 1901 : les
moines s’expatrient alors à Parkminster en Angleterre
avec leurs biens. Le monastère se trouve à
nouveau entre les mains de l’Etat, qui cède le bien aux Hôpitaux de Campagne
les Hesdin. Dés 1907, la Chartreuse devient un sanatorium. De 1908 à 1912 s’ajoute aux patients, un phalanstère artistique présidé par
Anatole France. Cette communauté accueillera de grands noms tels que Guillaume
Apollinaire, Jules Renard, Le Sidaner, Paul Fort, Ludmila Savitzky, Jules Rais,
Paul Landowski,… II. La Grande Guerre à la
Chartreuse : ·
Civils, religieux et militaires Dans les premiers jours de la Grande Guerre
s’installe dans l’ancien monastère un hôpital militaire Français. Peu de temps après, un contre-ordre
émanant du Grand Quartier General de Joffre substitut à cet établissement un
hôpital civil belge. Suite aux inondations stratégiques de la plaine d’Ypres en Belgique
visant à barrer l’avancée des Allemands dans le nord de la Belgique. La
population civile toujours plus nombreuse est transférée en arrière front, le
plus souvent le long du littoral français. C’est dans ce cadre que l’hôpital civil ouvre ses portes
officiellement en Octobre 1915. La plupart des civils arrivent par
leurs propres moyens, à pied ou en charrette tandis que d’autres, souvent les
plus blessés et les enfants, furent acheminés en train au départ d’Hazebrouck
avec pour destination la gare de Montreuil ou d’Etaples. Le gouvernement belge est représenté en la
personne du Directeur Jonlet. La gestion du site est
assurée par l’Abbé Plouvier, un aumônier. Auprès de
lui se trouve une centaine d’individus variés et qualifiés, qui l’assistent
dans cette tâche : Les médecins et infirmières du domaine public ou militaire
s’assurent de la santé des patients. Des ouvriers se chargent de l’organisation de la vie quotidienne du
monastère. La
vocation principale du monastère est, bien sûr, hospitalière. Ceux qui ne sont
pas blessés ont le statut de réfugiés. Nous savons qu’en moyenne le bâtiment
héberge de 700 à 1000 personnes chaque année, ce qui représente en moyenne 200
hommes, 300 femmes, 250 enfants et de 200 à 300 militaires. Les bombardements, les décès, les
naissances, les communions, … rythment la vie quotidienne. En général, les adultes vaquent à
différentes occupations. Tous les corps de métiers nécessaires sont représentés
et la Chartreuse fonctionne à nouveau comme un petit village avec boulanger,
sabotier, menuisier, concierge, service des eaux, lingère, épicier… Le plus souvent, les hommes s’occupent à
l’entretien des bâtiments et des terres tandis que les femmes, elles, sont
formées par les religieuses à être de bonnes mères de familles. ·
La
colonie scolaire : Les écoles de Belgique cessent de
fonctionner dès le début des conflits. Les enfants, laissés à leur sort
« traînent » dans les rues, parlent aux soldats et jouent dans les
décombres. Les adultes, de peur de voir cette génération devenir « sauvage »,
prennent la décision de mettre tous les enfants en zone sûre dans des colonies
scolaires. L’Abbé Plouvier,
à la tête de cette colonie, fait tout
son possible pour maintenir un semblant de vie normale en ces temps de guerre.
Il attache une grande importance à l’éducation et entretient une correspondance
importante avec le ministère des Sciences et des Arts de Belgique afin de se
procurer les ouvrages nécessaires et conformes à la scolarité des enfants. Il
semble que la Chartreuse soit l’une des plus importantes colonies scolaires
belges de la première Guerre Mondiale. Il faut même installer en plus des 20
000m², des préfabriqués pour accueillir les jeunes enfants. Dès l’arrêt des conflits, l’hôpital se
vide. Les derniers réfugiés partent au mois d’avril 1919 pour laisser de
nouveau la place au sanatorium. III.
Les activités : Autour de cette période est mis en place
sur le site différentes activités : - exposition - base de données égrenant les
noms des réfugiés - visites conférences - conférences - ateliers pédagogiques … Information pour visiter le site : L'accès aux jardins et à la
cour d'honneur est libre. Les espaces intérieurs de La Chartreuse ne sont
accessibles qu'en visite guidée. La visite dure 1h. Elle permet de parcourir une grande partie du
monastère : cour d'honneur, église, le grand cloître, la salle capitulaire, la
bibliothèque, une cellule de moine, le réfectoire... Accessible aux personnes à mobilité réduite à
l'exception de la bibliothèque et du premier étage de la cellule U (escaliers). Vous trouverez à l'accueil livres et documents en
consultation libre, une boutique, et la possibilité de prendre un verre. Lara Loose
Contact
pour les visites : p.allindre@lachartreusedeneuville.org |