Médecins de la Grande Guerre
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L’ambulance de
Wavre-Notre-Dame et la pérégrination des Ursulines durant la Grande Guerre
racontés par une Ursuline anonyme. Introduction par le Dr Loodts. Le récit que vous allez lire provient d’un chapitre (page 36 à 44) d’un livre dont nous avons reproduit la page de titre et qui fut publié en 1941 pour commémorer les 100 ans de l’installation des ursulines à Wavre-Notre-Dame. Les ursulines créèrent dans ce village une institution scolaire et un pensionnat, qui acquirent rapidement une renommée internationale. Entre les deux guerres, dans les milieux aisés de nombreux pays riverains de la Belgique, il était de bon ton de mettre ses jeunes filles en pension chez les ursulines de Wavre-Notre-Dame afin de leur procurer un enseignement de qualité en même temps que l’apprentissage des bonnes manières et la maîtrise de la langue française. Les parents de ces jeunes favorisées amenèrent la prospérité dans cet établissent qui put investir des sommes considérables dans l’embellissement du couvent, de ses écoles et du pensionnat. Aujourd’hui à certaines dates, l’amateur d’histoire peut visiter l’immense institut qui recèle des trésors d’architecture. La pièce maîtresse de ceux-ci consiste en un merveilleux jardin d’hiver créé en 1900 pour que les parents des pensionnaires puissent dans des conditions idéales rencontrer leurs jeunes filles autour d’une tasse de café ou de thé. Ce jardin couvert est véritablement envoûtant de par son décor intérieur et ses vitraux qui jouent avec la lumière pour créer en toute saison une ambiance printanière revigorante. Le lecteur intéressé trouvera ci-dessous les renseignements pratiques concernant ce jardin d’hiver. Les sœurs Ursulines connurent de plein front la guerre 14-18 puisque Wavre-Notre-Dame était situé dans le secteur des forts qui ceinturaient Anvers. L’institution vaste, immense même, constitua un endroit idéal pour hospitaliser les soldats blessés. L’armée belge repliée à Anvers ne manqua pas cette opportunité et deux colonnes d’ambulance soutenant deux divisions s’y installèrent pour y créer un hôpital de campagne. Bien évidemment les religieuses aidèrent aux soins et à l’intendance. On connaît la suite de l’histoire ; Anvers dut finalement être abandonné aux mains ennemies. Les religieuses, après avoir vu les colonnes d’ambulances évacuer leur institution pour rejoindre la côte belge, décidèrent elles aussi de quitter leur cher couvent. Elles entamèrent alors pour la plupart un exode vers l’Angleterre où elles ne tardèrent pas à se rendre très utiles. Toute cette aventure fut racontée par une ursuline anonyme dans le récit passionnant que je me suis permis de recopier ci-dessous à votre intention. Les Ursulines de Wavre-Notre-Dame dans la tourmente :
1914-1918 DURANT près d'un siècle, sous la conduite de grands monarques, la Belgique a connu les bienfaits de la paix. Mais le jour où il lui faudrait, pour rester intacte, sacrifier l'honneur, elle n'hésitera pas. Ce sera la guerre de résistance, avec son noble déploiement d'héroïsme, mais aussi avec son triste cortège de privations, de ruines, de sang et de deuils... Le couvent de Wavre-Notre-Dame, situé dans le secteur des forts qui forment la ceinture d’Anvers, ne pourra échapper aux bombardements destructeurs : durant quatre années, ses habitantes connaîtront l'exil et la dispersion. Dès la mi-juillet 1914, des bruits de mobilisation font procéder en hâte à l'achèvement des examens en cours, et le 1er août les élèves sont licenciées. Le mardi 4 août, nos portes s'ouvrent au septième régiment de ligne ; dix-huit cents hommes sont hébergés : les officiers logent dans les dortoirs, les soldats, dans les salles et dans les classes. Avec quelle pitié on panse leurs pieds endoloris par les marches forcées ! Toujours de nouvelles troupes de passage trouvent ici un gîte hospitalier. Du matin au soir, les religieuses sont à la besogne, même le dimanche, tant la tâche est urgente, les unes pour remettre en état ou confectionner chemises et chaussettes, les autres, pour peler les quantités énormes de pommes de terre destinées aux troupes cantonnées au couvent, ou emportées en d'immenses marmites vers quelque fort voisin. Le mercredi 20 août, le danger se fait pressant; il faut assurer la sécurité d'une trentaine d'enfants de nationalité étrangère que nous n'avons pu rendre à leur famille : après un voyage mouvementé de près de deux jours, quatre religieuses les installent à Knocke-sur-Mer. La supérieure, Mère Albertine, ne tarde guère à mettre la maison à la disposition de la Croix-Rouge de Belgique. Le 24 août, la 3ème colonne d'ambulance établit dans nos locaux l'hôpital volant de campagne, et, le 8 septembre, une seconde colonne d’ambulance se joint à la première : les blessés affluent en ce lendemain d'une nouvelle tentative de sortie d’Anvers. La nuit, les religieuses, dont beaucoup sont munies du diplôme d'ambulancière ou d'infirmière, s'installent au chevet des malades pour permettre aux desservants des colonnes d’ambulance de prendre quelque repos. Aux heures de souffrance et d'agonie, Dieu parle aux âmes et celles-ci répondent à ce suprême appel : un jeune mineur fait sa première communion – ce sera aussi la dernière – sur son lit d'ambulance. Quand un blessé succombe, sa dépouille mortelle, enveloppée du drapeau et suivie de religieuses en prière, est portée au cimetière sous la menace grondante des canons. Du 6 au 27 septembre, des échos de bataille nous arrivent de toutes parts ; nous assistons de loin au lamentable défilé des populations en fuite. Comme la canonnade se rapproche, le dimanche 27, le médecin en chef fait évacuer les blessés : que de malheureux, faute d'un nombre suffisant de voitures d'ambulance, doivent s'éloigner à pied, se traînant péniblement le long des murs pour éviter les shrapnells qui tombent de partout. Bientôt la situation n’est plus tenable pour les habitantes du couvent : des obus ébrèchent les tours, provoquent des débuts d'incendie. Le 28 septembre, vers six heures du soir, intervient la grave décision : il faut fuir. Vers où ? Nul ne le sait exactement ; on songe à la Hollande. Nous passons par la chapelle pour y consommer les Saintes Espèces... A huit heures, nous cheminons, silencieuses, sur la route qui mène à Lierre, n'emportant de la maison aimée qu'un seul trésor : Jésus-Eucharistie, source de paix, modèle d'abandon. Nous atteignons Lierre vers minuit et passons la nuit chez les ursulines, pour repartir dès le lendemain matin, arriver à Courtrai vers dix heures du soir et atteindre le lendemain Ostende. Avec nos élèves rappelées de Knocke-sur-Mer, nous nous installons à l'Hôtel Rochester mis à notre disposition. L'activité des religieuses trouve à s'employer au service de la patrie, dans les nombreuses ambulances où l'on a évacué vingt-cinq mille blessés, soignés jusque-là dans l'enceinte fortifiée d'Anvers. Hélas! la métropole succombe, l'armée envahissante se rue sur les Flandres : nos Sœurs s'embarquent pour Folkestone, et là, se voient obligées de céder la place auprès de leurs blessés, à une équipe de brancardiers anglais. Désormais, c'est l'exil... Nous nous dirigeons vers Londres et nous devons nous résoudre à la dispersion : Mères et Sœurs sont disséminées par groupes dans différentes communautés. Les ursulines de Greenwich et d'Upton, les Petites Sœurs des Pauvres de South-Lambeth, les visitandines de Harrow-on-the-Hill, les servites de Marie de Stamford-Hill, les Sœurs de la Miséricorde de St John's Wood, de Walthemstone et de Birmingham, les Sœurs de St Mary's Convent, à Cambridge, les Sœurs de Saint-Paul à Lemmington, se montrent pour nous d'une exquise bonté : daigne Dieu les bénir à jamais pour cette fraternelle charité. Que deviendront nos chères enfants, demeurées à l'orphelinat de Bethnall-Green avec un noyau de la communauté ? La Providence veille... Les Pères franciscains de Woodford-Green mettent libéralement à notre disposition le domaine voisin de leur couvent, que la duchesse de Newcastle vient de leur léguer par testament. «The Oaks», situé aux confins de l'Epping-Forest, doit son nom aux deux chênes séculaires, de grandiose allure, qui ombragent son parc. La vaste demeure est vide, et l'on retrouve un instant le dénuement joyeux des origines de Gethsémani. Mais la détresse ne dure guère : en annonçant au prône du dimanche l'arrivée des « Belgian Sisters », les bons Pères franciscains provoquent la libéralité de leurs paroissiens : bancs, chaises, tables, objets de literie, de vaisselle, affluent de toutes parts ; quelques dames demandent des leçons de français qu'elles rétribuent largement ; un comité se constitue pour nous procurer les ressources indispensables. Dès ce moment, la vie redevient normale et nous pouvons songer à organiser les cours pour les élèves qui nous ont accompagnées dans l'exil. Durant ces semaines, que se passe-t-il à Wavre-Notre-Dame ? Un groupe de vaillantes : onze religieuses allemandes et deux ursulines belges : Mère Félicité et Mère Dominique, sont restées à la garde du logis. Elles assistent, calmes mais angoissées, au formidable duel d'artillerie qui allume en divers endroits de la maison des foyers d’'incendie. Devant le danger par trop imminent, elles acceptent l'offre que leur font les Allemands d'évacuer leurs blessés. Ils ne sont plus que deux. Elles suivent des yeux, impuissantes, les progrès du feu qui se propage avec rapidité de pavillon en pavillon... jusqu'à ce que l'occupant leur intime à leur tour une consigne : il faut fuir ces lieux où la mort peut les frapper d'un instant à l'autre. Non sans courir de terribles risques, puisqu'il faut traverser en partie la ligne de feu, elles sont conduites à Bruxelles et, de là, à Aix-la-Chapelle. Mère Félicité, Mère Dominique ne restent guère longtemps en Allemagne : elles ont hâte de rejoindre leur communauté et passent en Hollande. Ayant acquis bientôt la conviction que ce n'est pas dans ce pays que leurs consœurs se sont retirées, elles reprennent le chemin de la Belgique. Après bien des péripéties, elles arrivent à Wavre-Notre-Dame le 13 octobre, pour y contempler un cruel spectacle : là où se dressaient les hauts bâtiments, leur apparaît, dans la sinistre pénombre du soir, une carcasse calcinée, sans toit, aux larges trouées... Elles s'installent dans la maison du directeur, et cèdent aux villageois, en guise d' église paroissiale, la seule pièce demeurée intacte dans la grande maison en ruines : la salle crypte, située sous la chapelle. C'est là que vient s'agenouiller, le mardi 27 octobre, le cardinal MERCIER, dont la visite leur est un puissant réconfort. Le 3 novembre, nouvelle surprise : Mère Ignace et Mère Alphonse sont là, et donnent aux deux isolées des nouvelles de la communauté. Venues en reconnaissance, les voyageuses se hâtent de refaire voile vers l'Angleterre et ramènent, quinze jours plus tard, un groupe de vingt cinq religieuses : nos œuvres scolaires vont reprendre. A Peulis, à Koningshooikt, à Wavre-Sainte-Catherine, les écoles sont rouvertes. Pour nos classes moyennes et préparatoires, nos écoles normales, nous disposons d'un local approprié : en juillet 1914, la communauté avait acquis à Malines, rue Milsen, les bâtiments de l'école professionnelle de la Sainte-Famille : pied-à-terre précieux au moment de la destruction de notre pensionnat. Sous la direction de Mère Emilie, de Mère Adèle, de Mère Cyrille, les trois écoles normales moyenne, primaire et froebélienne, et les classes préparatoires et moyennes fonctionnent régulièrement. Beaucoup d'élèves rentrent chaque jour en famille... Le ravitaillement des autres, qui sont internes, constitue un problème qui ne se résout pas tous les jours de façon satisfaisante... Il est des heures d'alerte : en juillet 1915, au retour d'un de ses voyages en Angleterre, Mère Ignace se voit arrêtée ; elle est soumise à un interrogatoire long et serré, puis retenue une quinzaine de jours prisonnière sur parole à notre maison de la rue Haute ; à Wavre-Notre-Dame, on perquisitionne, sans résultat, évidemment. Le 22 octobre 1917, Mère Adèle reçoit du pouvoir occupant l'ordre de licencier les élèves dans les dix jours, et le 2 novembre les locaux scolaires sont mis sous scellés. La mesure frappe non seulement l'école normale, mais toutes les élèves de l'établissement, alors au nombre de cinq cent trente. Sur le conseil du curé-doyen de Notre-Dame, on ouvre dans un autre local, pour les élèves de Malines et des environs, une école paroissiale dont nos élèves régentes prennent la direction : que ces vaillantes jeunes filles trouvent ici l'expression de notre admiration et de notre affectueuse reconnaissance. En Angleterre, l'autre partie de la communauté s'est établie à « The Oaks » comme il a été dit plus haut, à partir du 23 octobre 1914 ; elle s'y sent bientôt entourée d'amis. Les anciennes élèves anglaises témoignent à l'envi aux ursulines en exil leur sympathie et leur dévouement ; la population de Woodford rivalise d'affectueux empressement ; et quelle bonne distraction pour les enfants que ces visites multipliées des bons Pères franciscains qui s'ingénient à les tenir en joie, à leur procurer d'agréables surprises, à les entourer de délicates et généreuses attentions. L'hospitalière demeure des « Oaks » communique directement avec l’église des Pères : aussi ses habitantes profitent-elles largement des beaux offices auxquels le zèle des religieux et la piété empressée des fidèles assurent un éclat extraordinaire. C'est dans cette petite église gothique que bon nombre de nos religieuses eurent l'insigne faveur de recevoir l'habit d'ursuline ou de prononcer leurs vœux, cérémonie qui fut présidée jusqu'à deux fois par Mgr DE WACHTER, évêque auxiliaire du cardinal-archevêque de Malines. On ne tarde pas à reprendre, avec la poignée d'élèves dont l'exil a fait plus étroitement « nos enfants », les études arrêtées par l'exode : on accorde à l'anglais, durant les premiers mois surtout, une part primordiale. Mais ce n' est pas à ces quelques élèves internes que se borne notre action éducatrice. A l'initiative de Monseigneur DE WACHTER, des écoles belges s'ouvrent partout. Celles de Wandsworth, de Harrow on-the-Hill, de Cambridge, de Bexley-Heath, de Lemmington, de Kennnington-Road, au centre de Londres, de Birthley près de Newcastle, sont confiées à nos religieuses qui ont dû abandonner, pour s'y consacrer, l' œuvre des « homes », à laquelle plusieurs d' entre elles s' étaient dévouées au début. Ainsi, les zélées ouvrières débordent de la ruche sans qu'au centre l'activité diminue ; bien au contraire, à Woodford, le groupe d'élèves, restreint au début, n'a pas tardé à s'accroître, et le gouvernement a adopté nos classes. Bientôt même, une école normale est ouverte ; elle est inaugurée en septembre 1917, quelques semaines avant la fermeture de notre école normale de Malines : nous bénissons la Providence qui ne permet pas qu'une de nos œuvres les plus chères, la formation d'éducatrices chrétiennes, soit interrompue. A la fin des hostilités, la population de notre internat dépasse deux cents élèves, dont soixante-deux normaliennes. Aussi, bien des chambres à coucher ont-elles été transformées en classes, et les dortoirs établis dans des maisons voisines : Woodside, Sainte-Angèle, Brandon-House, Spring. Malgré l'ardeur à l'étude, il est des heures de détente : joyeuses randonnées à travers la forêt, visites instructives aux riches musées de Londres, fêtes traditionnelles célébrées avec éclat. Des distractions d'un genre moins attrayant nous sont ménagées par les zeppelins et les avions qui viennent semer sur Londres la terreur et la mort : presque chaque soir, le sinistre « take cover » nous oblige à descendre, jusqu'à minuit, une heure, au rez-de-chaussée ou dans les sous-sols. Fêtes, promenades, veillées, ne peuvent ralentir l'ardeur enthousiaste pour l'étude. En août 1918, les élèves de la quatrième année normale conquièrent, devant un jury siégeant à Londres, leur diplôme officiel. Durant l'exil, notre communauté connaît des heures de deuil : Mère Berchmans, âgée de trente ans, Mère Mélanie qui en compte cinquante-six, Mère Clémence, plus âgée, et la rieuse Mère Eustelle qui n'a que trente-huit ans, prennent successivement leur essor vers le ciel. Pour remplacer celles qui s'en vont, deux recrues se présentent au cours de ces quatre années, deux vaillantes que n'effraye pas le dénuement d'une communauté en exil. L'une, native d'Edimbourg, élève, puis professeur d'anglais à Wavre-Notre-Dame avant la guerre, se joint à nous le 6 janvier 1915 : Claire Mc GUlNESS (Mère Patricia) ; la seconde, Colette GROFFEN (Mère Ildefonse) nous est amenée d'Anvers par Mère Ignace, en janvier de la même année. En Belgique aussi, deux entrées, qui nécessitent l'organisation d'un noviciat: Blanche ANDREWS (Mère Berchmans) et Marguerite GOEYVAERTS (Mère Louisa). Les mois s'écoulent, les années passent ; la guerre meurtrière dure toujours... on n'ose presque plus en escompter la fin... Et voilà que soudain, vers octobre 1918, un espoir s'allume qui se mue bientôt radieuse réalité : 11 novembre 1918, armistice, fin des combats, prévision fondée d'un retour dans le pays libéré... La Saint-Albert approche : pour la fête de la supérieure, c'est une séance toute patriotique qui a lieu. Deux mois plus tard, la fête du 2 février réunit une dernière fois maîtresses et élèves : fête intime, irradiée par l'espoir de rejoindre la patrie. Depuis le 11 novembre, Wavre-Notre-Dame vit dans l'attente ... La communauté va pouvoir se reformer dans sa belle unité d'avant guerre. Mère Ignace qui, vers Noël, a trouvé le moyen de pousser jusqu'à Woodford, n'en ramène que trois religieuses, mais elle a été témoin des préparatifs du grand déménagement. Le matin du 28 mars, le « Pretoria » prend à bord le gros de la communauté. Traversée pénible, par une mer agitée, mais quelle joie lorsque apparaît, aux yeux qui scrutent l'horizon, la tour effilée de Notre-Dame d'Anvers ! Quelle émotion quand, le lendemain soir, les exilées retrouvent les lieux quittés il y a plus de quatre ans ! Du couvent, il ne reste que de tristes décombres, mais l'ardente volonté qui soulève les âmes fait passer sur ces ruines un souffle de résurrection. |