Médecins de la Grande Guerre
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Le Père Brottier, l’aumônier « verni »: en tête dans les
vagues d'assaut pour rester avec ses
ouailles[1]
! Le
missionnaire à Dakar Daniel Brottier, né le 7 septembre 1876 à
L'infatigable pionnier était guidé par un grand idéal qu'il résumait ainsi
lui-même : "Servir, c'est n'être plus soi C'est n'être plus à soi C'est n'avoir presque plus de droits C'est n'avoir que des devoirs…" Le bâtisseur de cathédrale Rentré en France pour raisons de santé, le Père Brottier
va en quelque sorte continuer son activité missionnaire puisqu'il accepte de devenir le principal artisan du « Souvenir Africain ». Cette
organisation avait pour but de construire à Dakar une cathédrale digne de
ce nom, une cathédrale en mémoire des pionniers
blancs mais aussi en mémoire des Africains morts pour L’intrépide aumônier de guerre Père Brottier à cheval Mais revenons 22 ans auparavant
quand la terrible première guerre
mondiale éclata. En août 1914, à Un parcours de
combattant ! 1914 : 26 août :
départ de la gare de l’Est 30
août : incorporation à la 26e divission
d’infanterie 17-25
septembre, bataille de 13-30 novembre, bataille d’Ypres 1915 :
guerre de tranchées sur 1916 : 9-26
mars, bataille de Verdun 5 mai, citation à l’ordre de
l’Armée. Chevalier de 16 mai : seconde citation à
l’ordre de l’Armée Avril-juin, guerre de position en forêt
de Compiègne 15 juillet-28novembre, bataille de 4-6septembre, prise du bois triangulaire 26 novembre, citation à l’ordre de Décembre, guerre de tranchées dans
l’Oise 1917 :
Janvier, février, mars, guerre de tranchées dans l’Oise (suite) 18 mars, libération de Noyon 17 mai, citation à l’ordre du 105e
R.I 20-24 août, Verdun : les
grandes attaques, côte 304 15 novembre, citation à l’Ordre du
121e R.I. Décembre, guerre de position sur l’Argonne Rencontre avec Clemenceau et
création de l’U.N.C. 1918 : 3
février-13 avril, Verdun, secteur de Bezonceaux et
Douaumont 30 mai au 4 juin, chemin des Dames
et village de Troesnes 29 juin, citation à l’ordre de
l’Armée Juin-octobre, Verdun, front de 3 novembre, regroupement autour de
Nancy 11 novembre, armistice : Te deum à
Maron (Moselle) 19 novembre, entrée victorieuse à
Metz devant Pétain 1919 :
Entrée en Allemagne, occupation de 20 mai, relève, le Père Brottier est rayé des cadres Développement de l’Union Nationale
des Combattants 1933 : fait
officier de Témoignage du
Père Brottier, jamais blessé, jamais gazé et premier
dans les vagues d’assaut ! « On m'appelait
l'aumônier verni »
raconta-t-il plus tard. Il est vrai que,
souvent exposé, j'ai été préservé des pires dangers comme par miracle
perpétuel. Mes habits ont été troués, déchirés, je n'ai jamais eu de vraies
blessures. J'en étais devenu téméraire. J'ai fait en volontaire des missions périlleuses auprès des blessés et des mourants, empêchant
les autres d'y aller parce qu'ils risquaient leur vie, tandis que j'étais sûr
d'en revenir ! C'est que le rôle de
l'aumônier, d'infanterie, surtout, requiert, s'il veut être à la hauteur de sa
tâche une abnégation et une bravoure surhumaines. Et non seulement cela, mais
une force physique de beaucoup au-dessus de la moyenne. S'il fallait
recommencer ce que j'ai fait à Verdun et dans la Somme, je ne pourrais plus. Je
ne pourrais plus porter des blessés sur mon dos, demeurer des nuits et des journées
entières dans les trous d'obus, sous des bombardements insensés, sourire et
plaisanter lorsqu'on se sent abruti par le froid, par la fatigue, par le
sommeil, par la peur. Non, voyez-vous, tout cela, c'est quelque chose de
surhumain, avouait-il. Je sais bien, il eut des
aumôniers qui se contentaient d'être les amis des officiers, qui fréquentaient
leurs popotes, et qu'on ne voyait jamais là où ça tapait dur. Tout cela est
humain hélas ! Mais voyez-vous, l'aumônier qui veut rester avec le poilu, qui veut
vivre la vie du fantassin des premières lignes, partager son existence, ses
privations, ses dangers, et bien, c'est celui-là qui est le véritable aumônier
et non celui qui reste dans un l'hôpital
de l'arrière… Car ce n'est pas par des phrases que l'on gagne les autres, mais
bien par des actes. Dans les tranchées pendant
les heures de repos, je ne parlais pas de religion avec mes hommes : j'essayais
de les mettre à l'aise et en confiance. Avec cela, nous devenions camarades.
Ensuite, quand l'heure sonnait pour
l'assaut je partais le premier en tête et je les entendais murmurer : « Il
n'a pas peur le curé ». Et bien, croyez-moi, quand ils me voyaient partir
en avant d'eux, et les entrainer, c'était le plus beau sermon que je pouvais
leur faire et j’étais sûr de les avoir tous à la messe le lendemain… » Ainsi était le Père Brottier, l'aumônier du 105e
et 121e régiment d'infanterie de la 26e Division, dans
les batailles de l'Yser, de Verdun, de le Père Brottier monta quatre fois à Verdun… « Dans ses boyaux où
l'eau suinte de partout, dans ces tranchées transformées en rivières, depuis longtemps,
on ne s'est pas déchaussé. Les pieds sont lacéré dans la boue, dans la neige,
et sont meurtris; la chaussure mouillée comprime douloureusement les chairs; on
marche sur des épingles… jamais je n'ai tant souffert. » Un soldat
témoigne sur le Père Brottier à Verdun : « La soif fait souffrir
les poilus ; l'aumônier comprend que sa tâche est de leur trouver de l'eau à
tout prix et le voilà décidé, lui qui connaît tous les recoins de ce
gigantesque champ de bataille, à quitter une belle nuit les premières lignes
pour aller à l'arrière retrouver une source qu'il avait repérée. Le chemin est
relativement court, mais la violence des bombardements est telle que l'aller et
le retour ne sont qu'une longue marche à 4 pattes. Dans quel état revient,
après plus de six heures notre glorieux porteur d'eau ? Mais pas un bidon ne
manque à l'appel, pas un non plus est vide. Je vous laisse penser l'accueil que
reçut notre aumônier, lorsqu'il rejoignit nos lignes », dira un témoin. Le père Brottier le premier
dans les tranchées ennemies ! « Il est absolument vrai
aussi, dira aussi le
témoin, que le Père Brottier
connut ces assauts furieux de l'ennemi décidé à tout et que serrés les uns
contre les autres autour de lui, nos poilus qui allaient se lancer à la
contre-attaque, se sentaient protégés par sa présence: « Près de vous,
Monsieur l'aumônier, on est comme sous une aile. » C'est ainsi qu'il aimait plus tard à
raconter, non sans beaucoup d'humour ce dialogue qu’il entendit entre poilus dans un trou d'obus »: « Ah, si nous étions
aumôniers, nous ne serions pas ici, maugréait un poilu. Ils ne partent jamais
avec la première vague. Pas vrai, répliqua un autre poilu, le nôtre, celui du
121, ne nous laisse jamais partir tout seuls, il est toujours avec nous. Je te
dis qu'il est derrière et qu'il ne viendra pas, reprit le
premier. « Je jugeai alors, précisai le Père, que le moment était venu de me montrer : me levant, je sautai dans
leur trou, j'abordai paisiblement ces hommes qui allaient risque leur vie, et
leur offris des cigarettes. Inutile de vois dire que je fus bien accueilli, et
que la conversation s'orienta le plus naturellement du monde sur un autre
terrain. Quelques minutes après nous partions en avant, et je mis le premier le
pied dans la tranchée ennemie… » Le père Brottier courageux brancardier Réconfort à un blessé avant son transport Absolument vrai aussi que le 21 août 1917, un officier français, grièvement
blessé, est resté entre les lignes, dans ce no man’s land, où les mitrailleuses
ennemies tirent comme au champ de foire, et où s'aventurer en plein jour
équivaut à une mort certaine. Mais qu'à cela ne tienne ! Le Père Brottier connaît cet officier et veut à tout prix aller le
chercher : avec une tranquille audace, il attache le drapeau de La croix de l'aumônier Depuis toujours, le Père Brottier souffrait d’une
répugnance instinctive pour les mourants
et pour les morts. « Mais dit-il
j'en ai tant enseveli, de pauvres
soldats, que vous pouvez tous mourir ; je vous fermerai les yeux, je vous
déposerai dans votre cercueil, sans crainte comme sans embarras ! Oui
maintenant c'est fini, je suis aguerri pour toujours ! » Confiera-t-il
à ses proches ! « Gardez-la bien,
gardez-la précieusement, Car elle a été mon témoin
muet pendant toute la guerre. Sur cette croix, Combien de lèvres de
mourants se sont collées! Elle a reçu le dernier
soupir de tant de petits soldats, Elle a touché tant de
pauvres poitrines trouées, Labourées, déchiquetées! Et je puis dire que si le
cordon de cette croix Pouvait exprimer tout le sang
dont il a été imbibé, L'eau dans laquelle on le tremperait En deviendrait toute rouge. » Lettre à une
veuve « Nous avons quitté la
somme. J'ai voulu, avant de partir, aller faire une dernière prière sur la
tombe aimée ! Que de fois ma pensée est allée vers vous pendant ces semaines où
je sentais votre cœur en proie à une torture trop compréhensible. Ne vous
inquiétez pas, votre pensée l'a accompagnée jusqu'au bout, et dieu sait la souffrance
que lui-même a dû ressentir à ce moment là, de ne pouvoir, dans un dernier
souffle, vous crier son amour ! Mais un tel silence persiste
autour du cœur qui souffre, une telle émotion grandit à l'idée de tant
d'espoirs anéantis, qu'il vous faut élever votre âme autrement ce serait trop
dur. Tout repose sur la certitude du revoir: un jour la douleur doit finir, la
séparation doit cesser ! C'est à cette lumière là que tout s'éclaircira pour
vous. Rappelez-vous le temps où tout votre être se tendait vers le coin de terre,
sur lequel nous combattions côte à côte : c'est là, soyez en sûr, que nous nous
retrouverons en communion d'âmes avec votre cher disparu. » Père Brottier Lettre à une
mère « J'ai vu votre enfant
pour la dernière fois le vendredi 17 août, nous avons dîné ensemble ; je
l'avais à ma droite. Le bataillon montait en ligne. Le repas ne pas aussi gai
que d'habitude, mais néanmoins, tout le monde faisait bonne contenance. Nous ne
vouions, ni les uns ni les autres nous impressionner mutuellement. Devant
partir d'un autre côté, je me séparai d'eux à la nuit tombante… Hélas ! Je n'ai
pas revu votre cher enfant vivant. L'on m'a raconté qu'au moment de prendre
position à l'endroit où il a été frappé, il a eu le pressentiment très net du
danger. A un camarade qui lui conseillait d'attendre une accalmie, il répondit
: « Non, il faut que j'y aille, c'est mon devoir »! « La triste
consolation m'a été donnée de lui dire adieu lorsque les brancardiers le
portèrent au cimetière militaire, près de ses camarades tombés au champ
d'honneur. Votre douleur est immense, Madame, et votre cœur saignera
cruellement de cette séparation dont le temps ne fera qu'aviver la peine. Soyez
fière, cependant, parce que votre enfant est mort de la mort des braves, son
devoir accompli jusqu'au bout. » Avril 15 sur Les troupes qui occupent les tranchées depuis des mois s'ennuient. « J'ai songé à la photographie,
écrit-il ! On les photographierait non pas un soldat isolément mais une
escouade, un bout de tranchée, une batterie et on enverrait cela à la famille :
une photographie du front… » Mars 16, Bois
D’Avocourt : l’assaut inutile annulé grâce au Père Brottier Mars 1916, à l'orée du bois d'Avocourt, une unité
reçoit l'ordre d'enlever des positions où l'ennemi bien retranché dans des
abris aménagés fait des cartons… « Vous
ne pouvez pas attaquer dans ces conditions reproche vivement le Père Brottier à un officier de l'état-major de la division. Ce serait criminel ! Et l'officier
de répondre : « Mais ce sont les
ordres ! S'il en est ainsi, s'écrie l'aumônier, puisque vous envoyez ces hommes à une mort certaine, partez le premier
et je vous suis ; nous nous ferons tuer ensemble ; ce sera juste, et personne
n'aura à redire ! » Et l'ordre fut donné de reprendre le bois d'Avocourt… « dès que les
circonstances le permettront. » Mai 18, le
témoignage du sergent Bedu sur le chemin des Dames Chemin des Dames, 27, 28, et 28 mai 18. Les Allemands lancent une offensive.
Le 121e est jeté dans la bataille pour colmater la brèche. Pendant 4
jours Troesnes est encerclé,
bombardé, mitraillé. Pendant 4 jours, le Père Brottier
visite les avant-postes pour panser les blessés et encourager les combattants.
Parmi ces derniers le sergent Dedu qui témoigne : « D'une fenêtre de la
mairie, où ma section avait une mitrailleuse braquée, je pouvais voir l'ennemi
à moins de deux cents mètres, qui cherchait à nous encercler, et dont les feux
prenaient en enfilade les rues du village. Les obus de 88 arrivaient par
rafales, effondraient les maisons une à une et déchiquetaient nos abris. Nos
postes avancés, dissimulés derrière les gros peupliers de la prairie,
s'efforçaient de repousser les éléments d'assaut en de furieux corps à corps. A
un certain moment, de mon poste d'observation, je vis sortir d'une des maisons
emportées par les explosions, un être humain tout courbé et tassé. Stupeur…
C'était une vieille femme, une pauvre petite vieille qui n'avait pas voulu
fuir, ni voulu se décider à quitter son chez elle et ses souvenirs ! Par quel
miracle n'avait-elle pas été écrasée sous les murs de sa propre demeure ? Elle
était là, perdue au milieu de la rue, et elle marchait inconsciente en plein
champ de tir allemand, sûre que d'un instant à l'autre, elle allait être
fauchée par une rafale… quand, de derrière un gros arbre, sortit un homme en
casque et longue capote bleue, méprisant
le danger, il s'avança vers la petite vieille, la prit par les épaules, et
doucement l'entraina hors du champ de tir de l'ennemi. Or pendant tout ce
temps, la mitrailleuse ennemie, postée à
moins de deux cents mètres, s'était tue : personne d'en face n'avait tiré un
seul coup de fusil… « Cet homme, sa grande
barbe blanche me l'a fait reconnaître de suite : c'était notre cher aumônier,
le Père Brottier ! Je ne conclus pas, car
aujourd'hui encore, je ne peux dire ce qu'il y eût de plus poignant : De cet
acte d'héroïsme d'un aumônier militaire
pour sauver une vieille femme… ou de ce fait inouï que, dans ce petit coin de
la bataille, tous les tirs se soient arrêtés l'espace d'un instant : un acte
parmi tant d'autres – ignorés ou oubliés – actes quasi journaliers que nous
évoquions souvent entre nous, lorsque nous descendions des lignes ». Dans cette bataille, le 121e perdit 445 hommes mais le 121e tint. Le 4 juin, l'allemand, saigné à blanc,
se retire. Le Grand Quartier Général écrivit dans l'ordre du jour de l'armée : « Daniel Brottier, aumônier légendaire, âme magnifique, où s'allient
harmonieusement l'ardeur du soldat et le dévouement du prêtre ». Le Père Brottier et l'ennemi « Jusqu'au bout, le fantassin allemand se sera montré égal à lui-même,
brave et méprisant la mort… » Le 19 Novembre
18 : l'entrée triomphale dans Metz : Pétain salue le Père Brottier ! Les plus belles troupes sont invitées à l'honneur par le général Mangin ! « Vive
nos libérateurs ! » hurlent les Messins, et nos petits soldats sont couverts de
fleurs et de baisers ! Au milieu d'eux, derrière le drapeau du 121e,
et à deux pas du colonel, haute taille et allure martiale, défile le Père Brottier ! Pétain suit préside à cheval les cérémonies, l'a reconnu, se redresse, et
le salue à l'épée, tandis que, fendant la foule, une humble lorraine vient
jusqu'à lui, et baise en pleurant le bas de sa soutane encore toute jaunie de
la boue des tranchées. La souffrance
physique du Père Brottier après la guerre Après la guerre, et quatre années au front, sa santé sera encore plus
altérée par la dysenterie rebelle et une diphtérie ! En 1917, il paraît un
vieillard à barbe blanche prenant dans
son potage à midi jusqu'à 8 comprimés d'aspirine pour soulager ses rhumatismes !
Après la guerre, la direction de
l’orphelinat de l’œuvre d’Auteuil Le rosier de France En 1919, après avoir participé à l'occupation du pays rhénan jusqu'au mois
de mai 1919, il quitte l'armée et se consacre à l'Union Nationale des
combattants. En 1923, il prend en charge comme directeur les orphelins de l'œuvre d'Auteuil ! Les besoins sont
énormes, l'orphelinat est trop petit pour satisfaire à toutes les demandes. Le
Père organise à nouveau tout son réseau en vue de trouver des sous par de
multiples activités dont un concert à Notre-Dame donné par Berlioz et 300
musiciens. On reconnaît l'ancien aumônier militaire à son discours aux enfants : « Défiez-vous de
certaine vie facile, presqu'égoïste, où tout cous est procuré à souhait. Devenir des hommes ; tel
doit être votre idéal ; c'est si difficile et si nécessaire à la fois. Un
homme, c'est celui qui, une fois pour toutes, s'est fixé un idéal et pour qui
rien n'est trop ardu, pourvu que cela l'en rapproche. Un homme c'est celui qui
sait ce qu'il veut et l'accomplit coûte que coûte ! Ne soyez pas ces ombres
d'hommes qui vont au-devant d'eux-mêmes au hasard de la route, poussés par on
ne sait quel destin mystérieux, tirés de-ci de-là par des puissances
tyranniques qui les torturent et les détruisent peu à peu. Sachez ce que vous
voulez, et quand vous le savez, agissez à plein rendement. Ne vous laissez pas
décontenancer par les défections. Marchez quand même de l'avant, les blessés ne
doivent pas retarder la marche de l'armée. Tenez bon ! Un cœur bien chevillé
bat en vous. Ne vous laissez pas abattre : luttez comme des soldats. » Je
voudrais, mes enfants, voir se lever parmi vous des corps francs, c'est-à-dire
des équipes d'apprentis chrétiens, travailleurs et consciencieux, sans peur et
sans reproche. » 1924 : lancement des premières souscriptions 1925 : inauguration de la chapelle 1926 : agrandissement des locaux et création de nouveaux ateliers 1927 : Création du journal "Le courrier des Orphelins apprentis d'Auteuil" 1928 : Institution du prêt d'honneur et ouverture de la salle de cinéma 1929 : Institution des petits commodards avocats
de l'œuvre auprès de Dieu en1930 : ouverture de l'annexe de Vésinet 1931 : Ouverture de l'annexe de la motte-Grenet 1932 : Ouverture de Saint-Michel en Bretagne 1933 : Ouverture du « foyer à la Campagne » : cette œuvre permit
l'envoi en cinq ans de 1.500 orphelins dans des familles à la campagne pour
être formé au travail agricole. Pour célébrer la réussite de ce projet, le Père
Brottier planta à Auteuil au cours d'une fête
familiale en 1934 un rosier en garnissant ses racines de la terre recueillie
aux quatre coins du pays par les enfants entrés au « foyer à la campagne ».
1934 : Ouverture des annexes de Malepeyre et restigné 1935 : Ouverture des annexes de Perpezac,
Verneuil et Nice 1936 : Ouverture des annexes de Mengé et Nouans. De 180, les orphelins recueillis vont passer progressivement à 500, 800, et 1.400. Chaque année, les orphelins d'Auteuil ont l'honneur de participer à Paris à
la cérémonie sur la tombe du soldat inconnu. Zidore, « Titi d'Auteuil » raconte : « Depuis 9 heures du
matin, l'œuvre d'Auteuil au complet est rangée sur le boulevard Haussmann. Nous
formons une masse de 520 individus qui s'ébranle à 10 heures Tout le monde marche au pas, avec un ensemble
impressionnant, derrière notre clique de clairons et tambours qui électrise
tout le monde sur son passage. Puis, viennent ensuite le drapeau et les
aumôniers, encadrant le Père. Le public vibre, et à mesure qu'on approche de la
concorde, une foule de cent mille personnes, massées sur les trottoirs, les
balcons et dans les jardins, applaudissent sans fin, et ne cessent de crier : « Vive
le Père Brottier ». C'est qu'il est connu dans
tout Paris, le P. Brottier ! Et dès qu'il
s'avance, le peuple le reconnaît à sa grande allure sacrée, à sa longue barbe
blanche, à la troupe d'enfants qui le suivent, et aussitôt l'acclame. Les
femmes lui jettent des fleurs, et les anciens Combattants le saluent en
murmurant : « et dire qu'il ya des gens qui croient que La chapelle Sainte
Thérèse Fervent propagateur du culte à la petite Thérèse de Lisieux, le Père Brottier veut mettre
ses orphelins sous la protection de la petite sainte. Il décide de lui élever
une chapelle et lance une souscription. Pour faire rentrer de l'argent rien ne
le rebute pas même un affichage dans le métro. En quelques mois trois millions
et demi de francs sont récoltés et trois ans après la chapelle est inaugurée ! Une confiance
inébranlable en son pays En 1936, il souffre de voir un nouveau
conflit se rapprocher et dira « La guerre est inévitable et sera mondiale ! Oui, l'avenir est
plein de menaces. La France est divisée ; la politique nous ronge comme un cancer. Tout le génie de français ne
semble tourné que vers ce qui les divise ! Tout cela est affreusement navrant; mais
voyez-vous, quelques soient les apparences, je ne puis me défendre d'une
espérance invincible : j'ai la foi en l'avenir de la France ! L'aumônier de guerre Daniel Brottier, qui
n'hésitait pas à se lancer hors des tranchées en tête de la vague d'assaut, mourut le 28 février 1936. Dr Loodts P. [1] Source: cet article a été rédigé à partir du
livre écrit par le Général Georges Grillot « Le Parcours du Combattant du
Père Brottier. Dakar.Verdun.
Auteuil ». Ce livre fut publié en 1990 et imprimé par l'atelier des
Orphelins apprentis d'Auteuil, 40, rue de |