Médecins de la Grande Guerre
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Les dix frères Ruellan[1] Une héroïque famille
française Il nous est arrivé, à diverses reprises, au cours de la publication du Tableau d’Honneur de la guerre, de publier côte à côte les photographies de deux ou de trois frères, ou celles d’un père et d’un ou de deux de ses fils, cités les uns et les autres, à l’ordre de l’armée. Mais, le Tableau d’Honneur étant maintenant terminé, un cas vient de nous être signalé, qui présente un caractère si exceptionnel, comme exemple de patriotisme familial, qu’il mérite bien, à ce titre, une publicité également exceptionnelle. Il s’agit d’une famille de héros, de neuf frères, qui, tous, ont fait la guerre dans les armes combattantes où ils ont été couverts de citations, de croix de guerre et de Légion d’honneur. Six ont été tués. Il en reste trois. Les neuf frères Ruellan sont nés à Saint-Malo de parents aujourd’hui décédés. On trouvera dans leurs mâles visages que nous donnons en cette page beaucoup de traits physiognomoniques communs, la même expression de claire énergie, mêmes regards, même sourire ; de beaux types de soldats français. L’un d’eux, Julius, était prêtre et infirmier. Il s’est fait verser dans les chasseurs à pied où il conquit ses galons de lieutenant, sa première citation à l’armée et sa croix de la Légion d’honneur. Il était capitaine au 93ème d’infanterie quand il fut tué à Sainte-Marie-à-Py, presque à la fin de la guerre, le 1er octobre 1918. Un autre, Louis, capitaine au 308ème d’infanterie, fut tué à Ablaincourt le 22 novembre 1916. Un troisième, André, sergent au 7ème colonial, meurt à Ville-sur-Tourbe le 16 mai 1915, moins de trois mois après son frère Bernard, adjudant-chef au 3ème bis de zouaves, décédé à l’hôpital de Frévent des suites de ses blessures. Deux autres, le brigadier Henri Ruellan, du 7ème d’artillerie, et le lieutenant Berehmans Ruella, du 23ème alpins, sont tués, le premier devant Vauquois le 27 février 1916 et le second à Poperinghe le 31 mai 1918. Les survivants, tous trois officiers, tous cités à l’ordre du jour de l’armée, sont le capitaine Charles Ruellan, du 247ème d’infanterie, chevalier de la Légion d’honneur, le lieutenant Xavier Ruellan, du 223ème d’artillerie, et le sous-lieutenant Stanislas Ruellan, du 129ème d’infanterie. Mais il faut donner le texte même des citations qui composent pour toute cette famille un magnifique tableau d’honneur : * * * Julius, abbé, capitaine au 93ème d’infanterie (4 citations, dont 2 à l’ordre de l’armée) : Officier de la plus haute valeur morale, animé du plus pur sentiment du devoir s’alliant aux plus belles qualités militaires ; a été grièvement blessé à la tête par un éclat d’obus quelques instants avant l’attaque du 30 décembre 1917, en allant observer une fois encore l’ennemi et surveiller les derniers préparatifs des hommes qu’il avait mission d’entrainer à l’assaut. (13 janvier 1918.) Officier d’un courage et d’un sang-froid remarquables, aimé et admiré de tous. Pendant deux jours consécutifs a mené sa compagnie à l’attaque, entraînant ses hommes par son exemple. A été tué au moment où il s’emparait de son objectif. (2 décembre1918.) On me fait judicieusement remarquer qu’en fait les neuf frères Ruellan étaient dix ! Et ils ont fait la guerre tous les dix. On parle de André, Berchmans, Bernard,Charles, Henri, Jules, Louis, Stanislas, Xavier. Et on oublie Auguste, qui déjà souffrant n'a pu partir au combat, mais a été affecté au dépôt du 47ème Régiment d'infanterie à Saint-Malo, poste qu'il a tenu jusqu'en juillet 1917 date à laquelle il a été réformé à 100%. Il souffrait de paralysie et en est décédé en 1955. Six sont morts au combat, André, Berchmans, Bernard, Henri, Jules, Louis. Charles et Stanislas ont survécu et Xavier gazé en 1918 en mourra en 1931. Pour en savoir plus voir : Les dix frères Ruellan, héros et martyrs 1914-1918 |