Médecins de la Grande Guerre
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Nos paquebots pendant la guerre.[1]
Le grand public connaît notre service de paquebots de l’Etat qui, via
Ostende-Douvres, relie
En 1914, la flottille de notre ligne maritime comprenait dix navires à
marche rapide, dont cinq à aubes, ayant une vitesse de 21 à 22 nœuds, et cinq à
turbines, qui, filant plus de 24 nœuds, soit environ
Bien avant 1914, l’Administration de La région du littoral n’ayant pas été envahie pendant la première période des hostilités, le service des paquebots continua à fonctionner quasi normalement jusqu’au 14 octobre 1914, date de l’arrivée de l’ennemi à Ostende. Toutefois, Douvres, port militaire, ayant été fermé au trafic des passagers, nos malles se dirigèrent sur Folkestone à partir du 4 août. D’autre part, en présence des dangers que présentait la navigation de nuit et de l’encombrement qui régnait dans le port de Folkestone, où fonctionnaient cinq lignes régulières de navigation, le troisième et le deuxième service Ostende-Douvres furent successivement supprimés ; dès le 19 août, il ne subsistait plus qu’un départ journalier dans chaque sens.
Dès le début, nos paquebots à turbines, qui, grâce à leur vitesse et à
leurs formes, étaient susceptibles d’être transformés en croiseurs auxiliaires,
furent mis à l’abri d’un coup de main éventuel de l’ennemi : le Jan Breydel, le Pieter De Coninck et
Durant la période du 4 août au 14 octobre 1914, et notamment au cours du
siège d’Anvers, nos paquebots furent chargés de missions de confiance :
transport de matériel, de soldats, de blessés et de malades, pour l’armée
belge, coopération au débarquement et à l’embarquement de troupes françaises et
britanniques, transport des fonds et de l’encaisse métallique de
L’évacuation d’Ostende commença le 10 octobre et dura cinq jours ;
les paquebots effectuèrent à cette occasion un service extrêmement intense,
emportant des milliers de passagers, de blessés, de malades, de militaires vers
l’Angleterre où le nord de Du 19 août au 14 octobre, nos malles-poste ont embarqué à Ostende pour Folkestone 48.683 passagers. Aucun de nos paquebots ne tomba entre les mains de l’ennemi.
Pendant la guerre, toutes nos malles-poste furent mises successivement à
la disposition de l’Amirauté britannique pour coopérer aux transports
militaires : les cinq malles à turbines furent transformées en
navires-hôpitaux et utilisées spécialement pour conduire en Angleterre des
malades et des blessés ; les malles à aubes servirent au transport des troupes.
Durant la période du 21 septembre 1915 au 31 décembre 1918, nos paquebots
accomplirent, pour le compte des armées alliées, 3.604 voyages entre les ports
français et anglais de
Ces voyages présentaient cependant de sérieux dangers, car les mines
mouillées ou dérivantes abondaient dans la partie méridionale de la mer du Nord
et dans En résumé, plus de 4.000 voyages ont été effectués et plus de 2.500.000 hommes ont été transportés par les paquebots de l’Etat belge. On peut donc dire que ceux-ci ont apporté une aide précieuse à la tâche énorme accomplie par les Alliés et il convient de signaler ici que leurs états-majors et leurs équipages ont, au même titre que nos soldats, fait preuve de dévouement et d’abnégation dans l’accomplissement de leurs devoirs. Rappelons enfin ici que pour rentrer en Angleterre, après l’armistice, le maréchal Sir Douglas Haig, accompagné de ses généraux, choisit le paquebot belge Jan Breydel, à bord duquel il traversa le Pas-de-Calais via Boulogne-Douvres, ce qui marque suffisamment que les malles de la ligne Ostende-Douvres jouissaient d’une réputation de tout premier ordre auprès des autorités britanniques. A Ostende, tous les ouvrages d’art et installations nécessaires à l’exploitation de la ligne Ostende-Douvres avaient été détruits ou dévastés par les Allemands, qui en outre, avaient semé d’épaves le chenal et le port. Les différents services intéressés se mirent énergiquement à l’œuvre pour rétablir promptement la navigation et moins de deux mois après la signature de l’armistice, c'est-à-dire le 18 janvier 1919, le paquebot à turbines Ville de Liège faisait sa rentrée triomphale à Ostende, ramenant au pays un premier et important contingent d’exilés. Ce fut une réception délirante, où la joie se mêlait à l’émotion d’une foule impatiente de revoir des parents ou des amis.
Dès ce jour, les relations régulières entre
Ce succès est d’ailleurs parfaitement justifié ; d’abord par les
qualités nautiques remarquables de nos paquebots, qui sont des navires à
turbines à trois hélices, équipés d’une façon moderne (éclairage électrique,
télégraphie sans fil, moyens de sauvetage perfectionnés, etc.) et possédant
tout le confort désirable ; ensuite parce que la ligne Ostende-Douvres
constitue la route la plus rapide et la plus économique pour nos relations avec
Un paquebot à turbines, destiné à remplacer une des malles à aubes, est
en construction dans les chantiers de Complément d’information sur la Malle « Léopold II » par
Dominique Henrard – Gestionnaire du Patrimoine de
Marine au Musée Royal de L’Armée. Envoyé par Jean Godefroid En 1914, notre pays disposait de 13 malles, dont
dix en service actif, gérées par l’Administration de la Marine. A heures fixes,
elles assuraient la liaison régulière entre Ostende et Douvres. Il s’agissait
de : - cinq navires
à aubes : Léopold II (comme sur deux de vos photos) ; Marie
Henriette ; Princesse Clémentine
(I) ; Princesse Henriette et Rapide. - cinq
paquebots à turbines : Jan Breydel ;
Pieter de Coninck ; Princesse
Elisabeth ; Stad
Antwerpen et Ville de Liège
Malle « LEOPOLD II » Ton. Br : 1.376 - 798 t.j.n.
[1] Extrait du Bulletin Officiel du Touring-Club de Belgique du 1e mai 1922. Clichés du « Service de Presse et de Publicité
du Ministère des Chemins de fer ». |