Médecins de la Grande Guerre
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L'exceptionnelle famille Becquet
: sept frères soldats sur le front de l'Yser ![1] Le lundi 27 octobre dernier, un cercueil drapé aux couleurs nationales, escorté militairement, s'acheminait vers le cimetière de Laeken, suivi d'un père et de sept de ses fils. C'était la dépouille mortelle de l'adjudant volontaire de guerre Henry Becquet, grand invalide, chevalier de l'Ordre de Léopold II. Né le 16 avril 1890, il s'engage à l'artillerie de tranchée le 28 juin 1915 et servit sous les ordres du colonel du Génie Pierre Van Deuren ; il conquit ses grades dans les tranchées, sous le feu de l'ennemi ; est successivement : brigadier en janvier 1916, maréchal des logis chef en mai 1916, adjudant en novembre 1916. Après avoir été gazé tombera malade et sera tranféré au camp de Mailly en décembre 1917, depuis cette date s’éteignait lentement ayant donné le meilleur de lui à la Patrie. J'ai pu recueillir quelques notes sur la famille Becquet : Le père, magnifique vieillard en qui se retrouve l'ardent patriotisme de ceux de 1830, né en 1860, décédé en 1926, était secrétaire général de la Société des Chemins de Fer Economiques, à Bruxelles, a tout donné au pays. Il avait onze enfants : deux filles et neuf garçons. Dès le mois d'août 1914, il se met à la disposition du Ministère de la Guerre. Thomas. Né le 29 août 1885, marié et père de famille. Réformé en 1915, se fait opérer pour pouvoir prendre du service. Engagé volontaire en mars 1916 au 5e d'artillerie, il est brigadier, puis maréchal-des-logis à la 1ère batterie du 2e groupe du 17e d'artillerie. Se spécialise comme observateur. Il termine la campagne comme 1er maréchal-des-logis. Croix de guerre pour le courage et le dévouement dont il a fait preuve pendant sa longue présence au front ; Croix de Feu ; Chevalier de l'Ordre de Léopold et de l'Ordre de la Couronne ; sous-directeur de Banque Jacques Ne le 15 février 1889. Se trouve à la déclaration de la guerre en Afrique. Rentré en Europe, s'engage en septembre 1914. Caporal en février 1915, sergent en mai 1915, adjudant en novembre 1915, sous-lieutenant en mai 1916. Est désigné pour l'armée coloniale le 20 juillet 1917 et promu lieutenant en décembre 1917. Rentré en Europe en septembre 1918, participe à l'offensive libératrice avec le 4e chasseurs à pied. Citations : Le 9-7-1915 O. J. de la III D. A. : " S'être joint à la patrouille commandée en vue de recueillir certains de leurs camarades restés sur le champ de l'action. " Le 7 février 1919 O. J .A. : " Brillant officier au feu. D'un dévouement absolu, il est toujours le premier à se présenter quand il s'agit de remplir une mission difficile et périlleuse." " S'est particulièrement distingué dans les secteurs de Stuyvekenskerke et de Dixmude, au canal de dérivation de la Lys et de l'Escaut en exécutant des reconnaissances hardies sous le bombardement et sous le feu des mitrailleuses ennemies. A fait la seconde campagne d'Afrique. " Pierre. Né le 29 juin 1891. Marié et père de famille. Travaille en Angleterre dans une usine
militaire en 1914 et 1915. S'engage le 1er novembre 1915 est nommé
maréchal-des-logis technicien en 1917. Est porteur de la croix de guerre. André. Capitaine d'artillerie
(aviation). Né le 19 février 1893. A la mobilisation était élève de la 78e
promotion d'armes spéciales à l'Ecole Militaire. Nommé sous-lieutenant le 31
juillet 1914, puis lieutenant en 1915 à l'artillerie de la 5 D.A. Cité à l'ordre du jour du 21 mars 1918 : " Officier d'élite, se signalant
par son audace et sa haute compréhension du devoir. " " Le 18 mars 1918, n'a pas hésité à
survoler à 400 mètres les organisations de l'ennemi dans un secteur attaqué
pour rapporter des renseignements importants, malgré les tirs des mitrailleuses
qui endommagèrent gravement l'appareil, forçant l'atterrissage à proximité des lignes.
" Etienne. Né le 11 septembre 1894. S'engage en septembre 1914 au 1er
grenadiers. Est nommé successivement caporal le 6 décembre 1914, sergent le 1er
janvier 1915, adjudant le 3 mai 1915, sous-lieutenant en septembre 1915,
lieutenant en juillet 1917. Cité à l'ordre du jour du régiment le 16
mai 1915. " Pendant les combats de la fin du
mois d'avril 1915 auxquels a pris part le régiment, tous les officiers,
sous-officiers, caporaux et grenadiers ont fait leur devoir avec un grand
courage et un parfait esprit de sacrifice. " Outre les distinctions
honorifiques et les citations à l'ordre du jour de l'armée en date du 14 mai et à l'ordre du jour de
la division à la même date. j'ai l'honneur de porter à la connaissance du
régiment, la conduite particulièrement élogieuse des militaires dont les noms
suivent et qui m'ont été désignés par les commandants de bataillon et de
compagnie de mitrailleuses : " Adjudant Becquet, 3/11. " (s) Colonel A.E.M. LOTZ. ., Cité à l'ordre du jour de l'armée le 19
avril 1917. " Est nommé chevalier de l'Ordre de
Léopold et décoré de la croix de guerre : " Becquet Etienne, sous-lieutenant
1er grenadiers, 7e compagnie. Chargé de conduire une expédition
dans la nuit du 29 au 30 mars 1917, dirigée contre la première ligne ennemie. A
fait personnellement deux reconnaissances très périlleuses de l'objectif qui
lui avait été désigné et qui était situé au-delà du canal de l'Yperlée, a mené son détachement à l'attaque avec une
hardiesse et une énergie remarquables et a réussi pleinement la mission qui lui
avait été assignée. Grièvement blessé au cours de l'opération, il a dû subir
l'amputation du pied gauche. " "A peine remis de son amputation, il n'a pas voulu être démobilisé et à continuer la guerre comme observateur à bord des avions." Nommé chevalier de la Légion d'Honneur. En 1917, l'Ambulance de l'Océan fut le théâtre d'une scène émouvante : le Roi Albert, en personne, décora Etienne Becquet qui venait de subir l'amputation du pied. Il décora en même temps le père de cette famille héroïque, et attacha lui-même les croix sur la poitrine de ces vaillants patriotes. Il remit au père Becquet son portrait dédicacé : « Pour le bel exemple de patriotisme donné par ses huit fils » Gérard. Né le 26 mars 1896. Engagé volontaire le 5 août 1914 au 14e
de Ligne. Caporal le 28 septembre 1914, sergent le 7 février 1915, adjudant le 15
novembre 1915, sous-lieutenant le 11 août 1916 au 4e chasseurs. Passé
au 6e chasseurs en décembre 1916. Blessé le 24 juin 1917 au Redan de
la Maison du Passeur, Lieutenant le 26 mars 1918. Tombé au champ d'honneur à Moorslede, le
30 septembre 1918. Citation : " Officier qui s'est toujours
distingué par le plus beau courage, le zèle le plus inlassable et le plus
parfait dévouement. Blessé une première fois à Steenstraete,
le 24 juin 1917, et incomplètement guéri a été adjoint à un commandant de
bataillon. A fait preuve dans cette fonction d'une activité inlassable et du
plus grand mépris du danger. A été blessé mortellement à Moorsleede,
le 30 septembre 1918 en accomplissant une mission dont l'avait chargé le
commandant de bataillon. Au front depuis 50 mois. Est chevalier de l'Ordre de
la Couronne et porteur de la Croix de Guerre. " En plus de ces héros, il y a encore Baudouin-Léopold, né le 21 février
1898, filleul de S M. Léopold II. En 1915, il veut passer la frontière,
mais arrêté par les sentinelles allemandes, il fait trois mois de prison à
Saint-Gilles, puis est envoyé en Allemagne d'où il ne rentre qu'à l'armistice. La croix civique de 2ème
classe brille sur la poitrine de ce vaillant : Un neuvième Becquet : Antoine est né le 26 octobre 1900.
Celui-là était trop jeune en 1914
pour servir, mais depuis fut soldat. . . . .
. . . . Avec le poète disons : Belgique soit fière de tes
enfants ! [1] Tiré de « Le Courrier de l’Armée » du 15 novembre 1924 écrit par le Major L. T. et quelques ajouts tirés d’un journal « Vie française » du 12 avril 1986 . |