Médecins de la Grande Guerre

Yvonne Vieslet, dix ans, la plus jeune héroïne de la guerre!

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Yvonne Vieslet, dix ans, la plus jeune héroïne de la guerre !

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A la mémoire d'Yvonne: une oeuvre d'Emile Liétard.

Portrait d'Yvonne.

Vue générale du monument à la mémoire d'Yvonne sur les lieux de la tragédie à Marchienne-au-Pont.

Les sculptures d'Yvonne et de son ange gardien ornent l'entrée de l'école de Monceau-sur-Sambre.

Yvonne est magnifiquement représentée sur le monument de Marchienne.

Yvonne,au coeur de Monceau-du-Sambre est dans le coeur de tous ses habitants.

Vue de l'entrée de l'école d'Yvonne à Monceau-sur-Sambre.

Existe-t-il plus beau geste que de partager son pain? Ce 15 février 2007, gros scandale, on a volé la statue pour récupérer l'argent du bronze. (Dans quel monde vivons-nous ?)

Ce 26 décembre 2008, la statue n’a toujours pas été remplacée ! (photo F. De Look)

Ce 26 décembre 2008, la photo des deux attaches! (photo F. De Look)

Yvonne nous ne t'oublions pas!

photographie de J.Smit,Western Front Museum 14-18 (museum@westerfront.nl)

Yvonne. (envoi d'Augustin Simon)

Yvonne. (envoi d'Augustin Simon)

Le geste d'Yvonne. (envoi d'Augustin Simon)

La tombe d'Yvonne. (envoi d'Augustin Simon)

Tombe d'Yvonne au cimetière de Monceau-sur-Sambre. (envoi d'Augustin Simon)




Portrait d'Yvonne.

Effroyable drame, celui qui survint le 12 octobre 1918 à Marchienne. Un groupe de prisonniers français était parqué au cercle Saint-Edouard. La petite Yvonne, à la sortie de l'école voulut les apercevoir. Les soldats étaient affamés et Yvonne tendit à l'un d'entre eux la couque scolaire qu'elle avait reçue le matin. Une sentinelle ennemie la  surprit et... horreur.... tira froidement sur l'enfant! Yvonne, transportée à l'hôpital civil de Marchienne décéda quelques heures plus tard. A l'endroit même où Yvonne est tombée se trouve encore aujourd'hui  un monument qui perpétue la mémoire de cette tragédie. 

Yvonne est morte parce qu'elle voulait partager un peu de son bien... un peu de son pain. Elle mériterait certainement d'être la sainte patronne de tous les enfants qui aujourd'hui encore sont entraînés malgré eux dans la violence des guerres que mènent des adultes qui préfèrent tuer que de partager ...    


A la mémoire d'Yvonne: une oeuvre d'Emile Liétard.

Poésie écrite par G. Moulin de Marchienne-au-Pont (21 mars 1928) et lue  devant son altesse Royale Madame la Princesse Marie-José, par M. Arthur Corbier, ancien combattant.  

A Yvonne:

Octobre a vu pointer la défaite teutonne.
L'espoir est dans nos coeurs... là-bas, le canon tonne;
Chaque instant le rapproche, et puissante, sa voix
Anime d'un éclair les pénibles combats
Q'entraîne l'ennemi, pressé par la débâcle.
Effarant sacrilège! Horrifiant spectacle!
Le dépit déchaîné méprise le malheur,
Et la force brutale insulte la douleur!
Cortèges de martyrs, gages de la victoire!
Vos fronts auréolés d'un grand disque de gloire
Se penchent sur vos pleurs vous suivant pas à pas
Et vos spectres s'en vont... qui murmurent tout bas:
"Amis! l'entendez-vous sonner la délivrance!
"Courage!...ce canon... c'est celui de la France!"
Sublime sacrifice au suprême devoir!
Oublier sa détresse et répandre l'espoir!
Grelotter sous la faim, sous les coups, sous les loques!
N'avoir pour tout abri que d'infectes bicoques..;
Ou coucher sur la dure!...et voir à l'horizon,
Poindre l'ardeur aurore... au seuil d'une prison!
La voici: ce château!...cette herbe... une litière!...
Les gars dormiront bien!...la grille... une frontière
Dont nul n'approchera sans affronter la mort!
La garde, l'arme au poing, surveille le transport!
Et la foule, impuissante, à regret s'achemine...

Quand, sortant de l'école, arrive une gamine...
Une belle enfant rose... un tout petit oiseau...
Aux jolis yeux d'azur... frêle comme un roseau...
Qui s'en allait portant, gentillette et mignonne,
Sa candeur juvénile... et le doux nom d'Yvonne.
Haletante... elle observe... et ses yeux, endeuillés,
fixent tous ces héros, pâles, déguenillés,
Dont son âme de gosse a saisi la souffrance.
Elle retrouve en eux, ces beaux soldats de France,
Qu'elle vit, certain jour, sans comprendre pourquoi,
La quitter brusquement; depuis, son jeune émoi,
S'affinant au contact d'une guerre inhumaine,
Aux uns, vouaient l'amour, mais... à d'autres, la haine!
Car ils étaient venus, répandant la terreur,
Ceux qui semaient la mort..., au nom de l'empereur!

Ce lugubre tableau de l'infortune amère
Dans le coeur de l'enfant, vient d'éveiller sa mère!
Un seul penser l'agite: Oh! les petits ont faim!
Un seul élan la pousse, une "couque" à la main...
Elle atteint les barreaux... un tonnerre!...une flamme!...
Une plainte!...un soupir!...un coup d'aile!...et son âme...
S'envole vers les cieux!...Ange de Charité
Protège l'héroïne!...Et toi,Postérité;
Qui jugeras un jour, ce meurtre et sa folie,
Qu'importe ton arrêt... si la mélancolie,
Au rappel de la cause et du drame émouvant,
Réserve ta pensée à la sublime enfant!
Quant à nous, les témoins, notre amour te l'atteste,
Nous n'avons qu'un désir, glorifier ton geste!
Au pied de ton calvaire, Yvonne, nous voici!
Tes soeurs, pieusement, viendront fleurir ta stèle,
nos gars s'inclineront, en passant, devant elle,
Et monteront la garde aux portes du tombeau,
Où se presse, en ce jour, sous les plis du drapeau,
Tout un peuple fidèle, aux côtés de sa Reine!
Ah! que parmi les Grands ton ombre se promène,
Afin de soutenir leur souci de la Paix!
Hélas!...à l'horizon, plus d'un nuage épais,
Tient les hommes prudents, fait trembler bien des mères,
Au fond des fiers palais, comme au sein des chaumières!
Puisse ton holocauste, à tous dicter la loi:
L'âme de la Patrie y puisera sa foi!


© P.Loodts Medecins de la grande guerre. 2000-2020. Tout droit réservé. ©