Médecins de la Grande Guerre
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Robert
Schuman : une remarquable destinée pour clore deux
guerres mondiales.
Auteurs : Loodts.
P et Galbrun. M. Le 9 mai 1950 Ce 9 mai 1950, Robert Schuman, ministre
français des affaires étrangères invita solennellement les nations
démocratiques de l’Europe à s’associer librement en vue d’édifier une
communauté de destin. Qui fut cet homme considéré comme un des Pères de
l’Europe sinon Le Père de l’Europe ? En fait il fut d’abord le Rassembleur
des deux cultures européennes à savoir les cultures germaniques et
latines. Robert Schuman suite à des
circonstances exceptionnelles eut la
chance mais aussi la douleur de vibrer
au diapason de deux civilisations. Doué de très grandes qualités de courage
mais aussi très astucieux, il parvint à rassembler les peuples européens malgré
les deux guerres fratricides et barbares
que ceux-ci se livrèrent. Quel idéal
n’a-t-il pas poursuivi, quelle finesse ne dut-il pas user pour venir à bout
de tant de haines surgies de toutes les familles endeuillées par les
guerres ? Au cours de la genèse de la déclaration du 9 mai 1950, Robert
Schuman n’a cessé de ruser et d’user de détours pour parvenir à ses fins.
A peine cinq ans après la fin de la
guerre, associer des nations ennemies était une chose impensable ! Première subtilité: Schuman s’est interdit de dévoiler à l’avance les
teneurs de son projet qui est aussi celui de Jean Monnet. En parler prématurément, c’était risquer de
le voir être sabordé dès ses prémices ! Deuxième subtilité: feindre
l’insignifiance du projet devant le Conseil des ministres le 3 mai afin qu’il
puisse être accepté ! Sans la ruse de Schuman, il n’y aurait pas eu de
Déclaration du 9 mai 1950 et peut-être jamais de Communauté Européenne ! Sa jeunesse Schuman est né le 29 juin 1886 à Luxembourg.
Son père étant lorrain, Robert
est de naissance citoyen allemand en vertu du traité de Francfort, signé
le 10 mai 1871 entre Né Allemand, vivant au Luxembourg et avec de
profondes attaches sentimentales envers Le jeune universitaire brille dans toutes les
matières, aussi bien scientifiques que littéraires. C’est pourtant le droit qu’il choisit, mais
évite de se cantonner strictement aux matières juridiques et suit des cours
complémentaires d’économie, d’histoire, de philosophie. Il terminera ses études en 1908.
Schuman effectuera alors différents stages et en 1912, à l’âge de 26
ans, il est le plus jeune des 46 candidats reçus à l’assessorat, grade qui lui
permettra d’assister le président d’un tribunal. Sa mère ne sera hélas plus là pour le
féliciter : Eugénie Schuman meurt tragiquement en tombant de sa voiture
attelée ; elle n’avait que 47 ans ! Schuman racontera plus tard cet
événement tragique (cfr « Robert Schuman » par Claudio Landrini) : Une cousine devait
retrouver son futur mari à Evrange. Toute la famille était en fête. La maman de Robert prend le train pour se
rendre à la cérémonie. Arrivée à
destination, un neveu est venu à la gare et l’attend avec un attelage. Le beau cheval aux yeux ardents frémit impatient de prendre la route. Ils montent, l’homme lâche le frein et la
voiture roule vite. Tout à coup la
vitesse augmente de façon vertigineuse.
Le neveu tire les rênes de toutes ses forces, il crie, il menace, il
tombe. Le cheval semble affolé, mais il
court tout droit. La femme est glacée de
terreur, les yeux écarquillés, les mains agrippant un point d’appui juste
trouvé à temps. L’attelage file à toute allure (. . . ). Un tournant.
La bête suit la route, l’attelage est déporté avec violence vers
l’extérieur du virage. La femme est
éjectée et tombe lourdement mais elle tient toujours, serrés dans sa main, les
rênes. Dix mètres, vingt mètres, cent mètres Elle n’a plus la force de tenir
ces lanières de cuir. Elle les
abandonne, la roue passe et . . .
l’attelage disparaît dans un nuage de poussières. La
disparition de sa mère crée un vide effroyable dans la vie de Robert qui
envisage de se retirer dans un monastère.
Son meilleur ami, Henri Eschbach parvient à le
convaincre de ne pas opter pour cette vocation ; il lui dira :
« Dans notre société, l’apostat laïc est une nécessité urgente ; je
ne puis imaginer de meilleur apôtre que toi.
Tu resteras laïc parce que tu
réussiras à faire le bien, ce qui est ton unique préoccupation. » « Faire le bien », Schuman va le
faire, il part s’installer à Metz cruellement dépourvu d’avocats car entre 1871
à 1875, un tiers de la population messine émigra en France avec parmi eux quasi
la totalité des magistrats et avocats.
C’est d’ailleurs ainsi que Maître Stroever, un
avocat de Cologne reprit à bas prix une étude florissante et devint même maire de Metz de 1900 à 1908.
C’est donc au milieu d’une population mixte d’origine allemande et française
que Schuman va s’installer. Cependant, au fil du temps, la population immigrée dépassera en nombre la population française et
en 1884, la langue allemande sera alors imposée à Metz comme seule langue
officielle. Le patriotisme restera fort
ancré dans la population de langue française. Chaque année d’ailleurs, on
célèbre à la cathédrale la « messe du souvenir » dont la nef est tendue
de noir pour l’occasion ! C’est dans ce milieu fort agité et par les
chemins tortueux de l’histoire politique et militaire de l’Europe que Schuman
établit son étude. Il plaide en langue
allemande et est rapidement reconnu
comme étant un avocat très efficace et cela malgré sa modestie et son caractère
effacé. Son activité professionnelle est
débordante mais Robert n’oublie pas l’idéal qui est le sien : « faire
le bien ». Il offre son concours
bénévole au Bureau de bienfaisance, donne des conférences sur l’enfance
abandonnée, s’engage dans l’Union Populaire Catholique Lorraine qui a pour
mission de propager les valeurs chrétiennes.
Cette Union est la branche francophone et francophile du Volksverein allemand, en fait un Mouvement d’action
catholique soutenant les députés catholiques.
Schuman sera fortement encouragé dans son action par le père allemand
Willibrord Benzler qui abbé de l’abbaye bénédictine
de Maria-Laach devint l’évêque de Metz. Cet évêque conquit rapidement les cœurs des
Lorrains car il respecta leur identité culturelle ainsi que leur patriotisme. Il officiait pour eux en français. C’est cet
homme de 59 ans qui remarqua le jeune avocat de 27 ans et le pria d’accepter la
présidence de la « Direction des Œuvres Diocésaines de Schuman et Quand celle-ci survient Robert Schuman a 28
ans. Il
fut grandement soulagé d’avoir été réformé en 1908 pour raisons
médicales. Son père n’a t-il pas porté
l’uniforme français et lui-même, n’a-t-il pas des amis français et
allemands. Le 3 août 1908 sa mère lui
avait écrit ces mots: « Ne crois-tu pas que c’est Notre-Dame de
Lourdes qui t’a fait échapper au service militaire, pour l’ardeur que tu
mettais à lui envoyer autant de pèlerins ? C’est une récompense qui en
vaut d’autres. » Le 31 juillet 1914, Guillaume II proclame
l’état de risque de guerre. Les Lorrains
sont contraints d’abandonner leurs journaux de langue française. Parler français en public est considéré comme
un acte d’hostilité et l’état civil n’accepte désormais plus que des
prénoms à consonance germanique sur les actes de naissance. La brutalité du
changement entraîne une résistance dans tous les cœurs ! Dès le début
Schuman est incorporé comme commis aux écritures dans une unité en garnison à Metz qui travaille à la consolidation
des fortifications. Le 12 juillet 1915,
il sera affecté comme « Hilfsarbeiter »,
c'est-à-dire « travailleur auxiliaire », à une trentaine de
kilomètres au nord-ouest de Metz. Il fut
magasinier dans un dépôt vestimentaire.
Comment Schuman vécut-il cette période ? On peut se le demander
mais malheureusement nous ne possédons aucun document relatant ces quatre
années de guerre vécues par Schuman. Nous ne pouvons donc nous livrer qu’à des
suppositions. Schuman a-t-il eu à certains moments l’envie de rejoindre le
front français ? A-t-il au contraire été par désespoir tenté d’aller
mourir sur le front allemand ? N’y avait-il pas en effet sur le front
allemand beaucoup de jeunes gens qu’il avait connus et appréciés comme
étudiants et amis durant ses études universitaires en Allemagne ? Une chose
est certaine : le jeune Schuman dut être en proie à un questionnement
incessant sur ce que devait être réellement son devoir ! Il est
vraisemblable que Schuman ait écrit de
longues pages sur cette partie de sa vie mais celles-ci ont été gardées secrètes
voire même détruites, par Schuman lui-même ! Ne l’a-t-on pas accusé plus
tard dans la presse, à En réalité, les Lorrains, les Alsaciens ont été
soumis à des choix absolument cornéliens
durant les deux guerres ! Tout homme sensé dira aujourd’hui qu’il est
impossible de juger les comportements des soldats de ces deux contrées pendant
les deux guerres mondiales. Il est seulement possible de constater que non
seulement des membres d’une même famille
se sont trouvés contraints de se combattre de chaque côté des tranchées mais
que la conscience même de chaque soldat était divisée, écartelée entre des
choix qui quels qu’ils fussent n’étaient jamais
exempts de remords, ou de
sentiments pouvant aller d’un extrême à l’autre, comme la lâcheté ou au
contraire la désespérance et l’état suicidaire, au point de parfois donner le change et d’afficher un
vrai héroïsme ! On peut supposer que l’expérience de Schuman pendant la première guerre
mondiale le fit rêver, dès cet instant déjà à une autre Europe. Que pensa Schuman très religieux du Dieu que chaque camp
voulait mettre de son côté et de cette
Eglise qui n’avait pas su faire taire la guerre ? L’entre-deux-guerres :
une carrière de député régionaliste Le 19 novembre 18 le général Pétain entre à
Metz. Il est accueilli en libérateur
mais malheureusement Paris nomme dans la ville au Poste de Commissaire de Le 16
novembre 1919 auront lieu les premières élections législatives de
l’après-guerre et le nouveau parti majoritaire créé en Alsace et Lorraine,
l’Union Populaire Républicaine demande avec insistance à Robert Schuman de le
représenter. Schuman acceptera devant l’insistance du chanoine Collin. : « Ce n’est pas l’ambition qui me
guide écrira-t-il à son cousin Albert Duren. Combien
aurais-je préféré me consacrer à ma profession, aux œuvres religieuses et sociales,
à ma famille ! Mais il y a des devoirs auxquels on ne peut se dérober (. .
. ) »
Elu député, Robert Schuman va se montrer un
incroyable travailleur et au terme d’une première législature il aura battu
tous les records parlementaires en tant qu’auteur ou rapporteur de projets et
de préparations de lois. En 1924, son prestige personnel est confirmé par sa
réélection et il conservera son siège de député durant toute la période de
l’entre-deux-guerres.
Schuman
va représenter le courant lorrain et alsacien
qui accepte l’intégration progressive à En 1932 se sentant plus progressiste que son
parti, Schuman le quitte et adhère au Parti Démocrate Populaire (PDP). Il
quittera ce parti à son tour en 1939, scandalisé par l’analyse que le
secrétaire général du parti faisait de la situation en Espagne qui taisait les
massacres commis contre les religieux espagnols. C’est dans ce contexte qu’il
faut juger sa démission et non pas dans
la survenue quelques temps après de la dictature en Espagne. Après cette
nouvelle démission, Schuman adhérera à la nouvelle formation politique qui
prendra la relève de l’UDP, le Mouvement Républicain Populaire.
En août 1939, Schuman passait ses vacances sur
la côte belge à Nieuport quand un matin il lut dans le journal la nouvelle du
pacte de non agression entre Le 2 août soit à la date fixée pour son
évasion, Schuman reprend le train pour Strasbourg. Arrivé à destination, il
monte dans le train qui se dirige vers Colmar, ville dans laquelle il retrouve
son ami Eschbach. Les deux amis passent quelques
heures ensemble avant que Schuman prenne cette fois le train pour Mulhouse où
il retrouve la passeur Anselme. Schuman
passa la nuit chez le passeur qui le lendemain après un bref voyage en chemin
de fer, lui fit traverser la campagne pour rejoindre Belfort où ils
logèrent. Le lendemain ils se remirent
en route pour atteindre Dole. Via Poitiers et Ligugé, Schuman rejoint son cousin Monseigneur Léon Schmitt à
Lyon. Finalement, il trouve un endroit
sûr pour se cacher à l’orphelinat de Saint-amour à Beaufort dans l’Ain. Il
passera deux années dans cette institution où il enseignera le catéchisme aux
orphelins !! Après la libération de Paris Schuman est heureux de pouvoir
se mettre à nouveau à la disposition de ses concitoyens. A Tournus, le Général de Lattre
de Tassigny qui, en septembre 1944, à la tête de Schuman conserva durant son ascension son
entière modestie (il n’aimait ni les voitures à cocardes, ni les escortes
policières et préférait l’autobus).
Longtemps locataire d’un petit logement à Paris rue du Bac au sixième étage
et sans ascenseur, il se contenta comme ministre, de loger dans le minuscule appartement de la rue de Verneuil
qu’il acheta au début des années cinquante.
Schuman était tout aussi simple
pour ses repas qu’il prenait dans les
restaurants les plus modestes. A l’âge de
soixante-cinq ans il révolutionne le vieux continent Ministre des affaires étrangères sans
interruption de septembre 1948 à décembre 1952 sous 8 gouvernements
différents, c’est en cette qualité qu’il
fit, au nom du gouvernement, la déclaration du 9 mai 1950, qui est à l’origine
du « plan Schuman » qui
donnera le jour à « L’Europe ne se
fera pas en un seul jour et d’un seul coup, mais moyennant des réalisations
concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. Le regroupement des nations européennes exige
que l’opposition séculaire entre
Afin de pouvoir faire cette déclaration
d’apparence anodine, mais en réalité tout à fait révolutionnaire, Schuman usa
de finesse. La genèse de cette déclaration mérite qu’on la détaille. En réalité
cette déclaration a été écrite par Jean Monnet, le Commissaire au Plan du
gouvernement français par la grâce de Léon Blum. Dès 1943-44, Jean Monnet avait déjà émis
l’idée d’une coordination entre les
différents pays d’Europe mais c’est en 1949 que l’on va penser sérieusement au
futur de l’Europe à la suite de signes
annonciateurs d’une nouvelle crise entre pays européens. Il y a d’abord la surproduction d’acier et
d’un début d’une véritable guerre des prix entre Le jour
de l’entrevue à Londres, l’annonce du Plan s’étale sur six à huit colonnes dans
les journaux du monde et selon les prévisions de Schuman, les commentateurs,
qui n’ont pas eu le temps de recevoir les critiques des grands patrons de la
sidérurgie et des nationalistes revanchards, proclament avec enthousiasme que ce plan signera la fin
définitive de la guerre entre européens ! Monnet et Schuman ont donc remporté leur pari audacieux. Aucun
des deux ne pouvait réussir seul. Ces
deux hommes n’eurent jamais entre eux
la moindre amitié. Certes ils
s’estimaient mais jamais ils ne se
louangèrent mutuellement de leur succès
parce que finalement ils n’eurent jamais
besoin de beaucoup de reconnaissance pour vivre
mais seulement du sentiment d’avoir toujours été fidèle à leur
idéal !
Le 25 juillet 1952,
Le mercredi 19 mars 1958, Robert Schuman est
élu à l’unanimité Président de l’Assemblée Parlementaire Européenne. Quel
honneur pour cet homme dont l’allure est celle
d’un notaire de province. Un peu
gauche, ne possédant que de piètres qualités oratoires, très myopes, Robert Schuman se sentait plus à l’aise dans les couloirs de
l’abbaye de Ligugé (où il y effectua de nombreuses retraites) que dans ceux du
Palais-Bourbon !
Schuman
était un célibataire endurci (il
confessa à Jules Moche « qu’un vrai croyant ne peut commettre l’acte de
chair que dans le mariage ») qui n’avait qu’un seul objectif : servir
sans faille. On ne lui connaissait qu’une double passion : son terroir mosan (en
1926, il acheta à Scy-Chazelles une maison, où il
aima se retrouver au calme. Cette demeure
était entretenue par une gouvernante sourde et à moitié muette qui resta
au service de Schuman pendant 42 ans) et
sa collection de quatre mille livres et autographes (autographes de nombreux rois de France et
d’écrivains). Claudio Landreni raconta sur ce lecteur
passionné deux belles anecdotes :
Dans le train qui le
ramenait de Londres à Paris, le Président Auriol offrit gentiment le champagne
aux journalistes : -Et je bois à votre
santé, messieurs dit-il en levant sa coupe. -Et mesdames, corrigea
Robert Schuman en regardant Lise Elina, reporter de
la radiodiffusion française. -J’ai constaté dit le
Président que vous remarquiez toujours les dames ! -C’est peut-être pour
cela, rétorqua Schuman, que je suis resté célibataire !
Quand il se trouvait à
Metz où il avait son étude d’avocat, Robert Schuman avait l’habitude d’aller en
autobus à sa maison de Scy-Chazelle. Près de l’arrêt d’autobus, il y avait un
kiosque à journaux. Schuman, chaque fois
qu’il faisait le trajet et pendant qu’il attendait l’autobus se distrayait à
lire les journaux accrochés autour du
kiosque. Finalement il était tellement
absorbé par la lecture qu’il manquait souvent l’autobus et, à sa grande joie,
était forcé d’attendre le prochain. Un
monsieur qui par hasard le rencontrait chaque fois, lui dit un jour :
« Maître, je crois que vous devriez engager un secrétaire qui vous
empêcherait de lire, sinon, vos clients se fatigueront d’attendre votre
retour ».
Finalement le mérite de Schuman, ce Rhénan
véritable moine-politicien, « réaliste mystique » (J. de Borbon-Busset) ,
« homme carrefour » sur une terre déchirée ne fut-il pas avant tout,
avant même d’être un des Pères fondateurs de l’Europe, d’être le grand humaniste qui réforma le sentiment
patriotique en lui enlevant sa sauvagerie dévastatrice ?
Imprégnons-nous une dernière fois de sa
parole : « Le patriotisme,
ce sentiment noble qui a forgé les nations, qui leur a proposé et fait
accomplir des tâches magnifiques, a fréquemment dévié, dégénéré en intolérable
fanatisme et est ainsi devenu une source d’insécurité et de déchirements fratricides. Nous ne sommes, nous ne serons jamais des
négateurs de la patrie, oublieux des devoirs que nous avons envers elle. Mais au-dessus de chaque patrie, nous
reconnaissons de plus en plus distinctement l’existence d’un bien commun,
supérieur à l’intérêt national, ce bien commun dans lequel se fondent et se
confondent les intérêts individuels de nos pays. La loi de la solidarité des peuples s’impose
à la conscience contemporaine. Nous nous
sentons solidaires les uns des autres dans la préservation de la paix, dans la
défense contre l’agression, dans la lutte contre la misère, dans le respect des
traités, dans la sauvegarde de la justice et de la dignité
humaine. » Sources et
bibliographies - « Robert Schuman », Raymond Poidevin, collection Politiques et Chrétiens, Editions Beauchesne,1988. -
« Robert Schuman cet inconnu », Claudio Landrini , 1967 Imprimerie
Saint-Paul S. A., Luxembourg. - « Robert Schuman, Père de
l’Europe », René Lejeune, Editions du Jubile, 2000 -
Article écrit par Georges Suffert à l’occasion
de l’enterrement de Robert Schuman, Dans
l’ « Express », 12 septembre 1963 |