Médecins de la Grande Guerre
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Le transfert du
capitaine anglais Charles Fryatt[1] Le capitaine Fryatt dont l'exhumation a eu lieu le 6 juillet 1919 à Bruges fut capturé en mer avec son équipage à bord du bateau marchand le « Brussel ». Là on trouva sur lui une montre que lui avait offerte le Roi d'Angleterre il avait, au cours d'un combat régulier, coulé un sous-marin allemand… Dès lors, il fut envoyé à Bruges et traduit devant le conseil de guerre comme franc-tireur condamné sur-le-champ, et conduit au peloton d'exécution le 27 juillet 1916. Les funérailles ont eu lieu sans grand apparat. Elles n'en furent que plus émouvantes dans leur simplicité. Toutes les autorités s'étaient donné rendez-vous dans le palais du gouvernement provincial où avait été érigé le catafalque. A 11 heures les délégués de la plupart des sociétés brugeoises se trouvent réunis avec leurs bannières devant l'escalier d'honneur de l'hôtel provincial en même temps que la musique du 6e chasseurs à pied. A midi, le gros bourdon des halles sonne le glas pendant que le carillon entonne la marche funèbre de Chopin. Le cortège funèbre se met immédiatement en marche ; suivi par les délégations des sociétés avec leurs bannières en berne. Viennent ensuite les boy-scouts, la musique du 6e chasseurs. M. William Fryatt, frère du capitaine, soldat de l'armée britannique, suit la dépouille mortelle il est accompagné du capitaine Hartnell, qui était sous-lieutenant à bord du « Brussels » et qui passant devant le conseil de guerre allemand fut condamné à quatre années d'emprisonnement. Enfin viennent les autorités. A leur tête on remarque le baron Ruzette, ministre de l'agriculture. M. Villiers, ministre d'Angleterre à Bruxelles, les autorités judiciaires et consulaires, tous les officiers de la garnison, etc. Le cercueil en chêne, clouté d'or, est descendu et hissé dans le wagon spécial qui doit le transporter à Anvers. Les restes mortels de Fryatt sont, en route pour leur ultime repos. La cérémonie d’Anvers, Dans la salle d'attente de
première classe étaient réunies les notabilités : M. Franck, ministre des colonies, M. le baron M. Van de Werve et de Schilde , gouverneur
de la province ; M. Devos, bourgmestre avec tous les échevins et les généraux belges
Drubbel, Mahieu, Chabra, Lartigue, Cornellie ; les
officiers de la base navale britannique, française et américaine. Puis tandis que résonne un
air funèbre joué par la musique du 5e de ligne belge, le cercueil,
recouvert d'un drapeau anglais et porté par huit soldats écossais, traverse le
hall de la gare. Le cercueil, porté sut un affût
belge que traînent sept chevaux montés par nos artilleurs, est escorté de
soldats écossais et de porteurs de couronnes. Une courte cérémonie religieuse
a lieu, puis le général Hanoteau s'avance et épingle
sur la bière, la croix de la Léopold. Le cercueil est alors placé
sur l'ascenseur et on le fait descendre sur le ponton. Contre le quai se trouve le
destroyer-anglais « Orpheus H. 28 » sur
lequel l'équipage est rangé. Le cercueil est alors déposé
à l'arrière du navire anglais et couvert de fleurs. - A 5 h 20, le navire
démarre escorté des navires belges et français, qui l'accompagnent jusqu'à la
frontière. [1] Notre Pays, revue panoramique Belge du 20 juillet 1919. Editeur J. Felix, 20 rue Albert de Latour à Bruxelles |