Médecins de la Grande Guerre

L’abbé Tauleigne brancardier et premier « radiographe » de France.

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L’abbé Tauleigne brancardier et premier « radiographe » de France.

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Jean-Baptiste-Auguste Tauleigne 1870 - 1926

L'abbé Tauleigne menant une expérience avec ses étudiants (vers 1904)

Appareil émetteur-récepteur de télégraphie conçu par l'abbé Tauleigne


L’abbé Tauleigne, brancardier et premier « radiographe » de France.



       Cet homme fut extraordinaire par le nombre de ses inventions dans le domaine de la physique. Auguste Tauleigne est né en 1870 en Ardèche et deviendra prêtre en 1890. Après avoir enseigné quelques temps au petit-séminaire de Joigny, il est nommé curé à Pontigny-sur-Yonne. Il n’en continue pas moins ses recherches et parvient à mettre au point des inventions dans le domaine de la télégraphie sans fil, de l'optique (appareil de projection), de l'acoustique (haut-parleurs et phonographe), de la photographie trichrome.

       Durant la Grande Guerre, il s’engage comme volontaire et est désigné comme brancardier à l’hôpital militaire de Menton. Il se passionne alors pour les techniques de radiographie et devient vite le responsable du service RX. Tout en effectuant son travail, il a le loisir de mettre au point plusieurs inventions.

       L’une d’elles sera une grille permettant de réduire les rayons X qui diffusent en dehors de la zone à examiner et qui, de ce fait, compliquent la lecture d’une radiographie. Une autre sera un radiostéréomètre, très utile pour le chirurgien, car il permet de localiser exactement un projectile ayant pénétré dans un organe ou dans un membre. Pour étudier le résultat de ses inventions, Auguste n’hésite pas à ingérer du plomb pour le localiser ensuite exactement par des radiographies qu’il effectue sur lui-même. Deux années de guerre passées à ingérer du plomb et à manipuler la lampe RX sans précaution (pas de gants ni de tablier plombé) lui occasionneront une radio-dermite des mains, une paralysie d’un bras et une atteinte générale de son état de santé. En janvier 1916, le Médecin-Général Inspecteur Delorme assista pendant quatre heures à son travail de « radiographe », lui demandant d’établir le diagnostic d’une centaine de blessés. Le Général-médecin conclut en félicitant le médecin-chef de l’hôpital : « je vous félicite, Monsieur le Major-chef, vous avez ici le premier « radiographe » de France. Aussi, je vais faire envoyer à Menton le plus grand nombre possible de grands blessés » et …constatant les brûlures aux doigts de l’abbé, il ajouta « J’estime que cette blessure est aussi honorable, sinon plus, que celle que l’on reçoit au front ». Maigre reconnaissance de l’armée, Auguste fut nommé caporal mais il ne reçut jamais de décorations pour avoir été désigné le « premier radiographe de France ». Auguste fut réformé en 1916 et rejoignit sa paroisse de Pontigny.

       Continuellement malade, après dix ans de souffrance, il s’éteignit le 5 juin 1926. Auguste eut cependant la joie de recevoir de la Fondation Carnegie de Chicago, en 1923, une médaille d’argent et 5.000 francs en récompense pour ses travaux dans le domaine de la radiologie.

       De Juin 2017 à mai 2018, Françoise Guerin, exposa, dans l’abbatiale de Pontigny, toute une collection iconographique rappelant la vie, les découvertes et l’abnégation de l’abbé Tauleigne. Grâce à l’érudition de cette habitante de l’Yonne, le génial inventeur et héroïque brancardier eut droit, dans le cadre des Commémorations de la Grande Guerre à une nouvelle reconnaissance bien méritée.

Dr Loodts P.

Source : Patrimoine d’Ardèche

 



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