Médecins de la Grande Guerre
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L’Ambulance du Palais Royal de Bruxelles Façade principale de l’ambulance Description et fonctionnement de
l’ambulance L’ambulance du Palais Royal de Bruxelles
a été fondée dès le début des hostilités par S.M. la reine Elisabeth. Tout le bâtiment principal, donnant sur la Place des Palais, fut mis à la disposition de la Croix-Rouge de Belgique, qui devait l'utiliser conforment aux stipulations de la Convention de Genève. Les travaux d'installation, exécutés par des ouvriers du Palais, commencèrent le 4 août 1914. S.M. la reine y présida elle-même, et elle reçût les premiers blessés qui arrivèrent le 16 août. Lors de son ouverture, l’ambulance du Palais Royal comprenait une salle d’opération, une salle de pansement, des installations radiographiques et 13 salles de malades contenant 119 lits et auxquelles se trouvaient annexés des lavatorys, bains, douches et WC. Des bureaux, une salle de réception, une lingerie, une blanchisserie, une chapelle et une morgue étaient établis au rez-de-chaussée ; tout le 1er étage était affecté aux hospitalisés, et le personnel logeait au 2ème étage. Le service médical était assuré par 2 médecins chefs de l’ambulance, 3 chirurgiens, 3 médecins internistes, des médecins spécialistes pour la radiographie, pour l’électrothérapie, la mécanothérapie et l’hydrothérapie, pour les maladies des yeux, celles du nez, de la gorge et des oreilles, pour les affections des voies urinaires et pour les maladies de la peau ; 2 médecins ou internes résidents, 1 dentiste, 1 dentiste assistant et des masseurs. Les soins étaient donnés aux malades par des infirmières diplômées, placées sous la direction d’une infirmière en chef ayant directement sous ses ordres 9 infirmières cheffes de salle. Le service des brancardiers était assuré par 3 équipes se succédant de huit en huit heures. Les services de correspondance et d’assistance était assurés par des scouts belges. L’administration de l’ambulance était placée sous les ordres de 2 administrateurs, d’un adjoint, d’un économe et de 2 secrétaires. Tout le personnel, exclusivement recruté parmi les citoyens belges, alliés ou neutres, a toujours prêté son concours à titre complètement gracieux. Rapports avec l’autorité occupante
Conformément aux
principes admis par la Convention de Genève et à l’Article 1er des
statuts de la Croix-Rouge de Belgique, l’ambulance du Palais Royal avait le
devoir d’accueillir les victimes de la guerre de toutes les nations
belligérantes. Il
fut toutefois notifié au pouvoir occupant, lorsqu’il réclama le bénéfice de ce
privilège pour ses nationaux, qu’aucune immixtion ne serait jamais admise dans
le traitement à assigner aux malades et aux blessés, ni dans les détails de
l’administration ; que le personnel en fonction, ne comprenant que des belges,
des alliés ou des neutres, serait maintenu, et qu’aucun autre ne pourrait être
imposé. Du
22 août 1914 au 1er janvier 1915, l’ambulance du Palais Royal a
hospitalisé 293 officiers et soldats allemands, qui furent l’objet des mêmes
soins que les belges. Elle n’en reçut plus d’autres dans la suite, les nombreux
lazarets, installés par l’autorité occupante, pouvant alors suffire aux besoins
sanitaires de ses combattants. Si
le gouvernement allemand respecta, en principe, ses engagements vis-à-vis de
l’ambulance du Palais Royal, celle-ci fut cependant l’objet, de sa part, de
nombreuses vexations. C’est ainsi que le 16 septembre 1914, ses locaux furent
envahis, au milieu de la nuit, par un peloton de soldats allemands commandés
par un officier, et que 23 blessés belges, dont plusieurs venaient d’être
opérés, furent enlevés de force pour être déportés en Allemagne. Les
protestations les plus violentes de la Direction ne parvinrent pas à faire
retirer les ordres donnés ; mais elles semblent cependant ne pas être demeurées
sans effet, car cet acte inhumain ne se renouvela plus. Cours institués à l’ambulance Salle de cours Soucieuse
d’occuper utilement les loisirs de ses pensionnaires, la Direction de
l’ambulance résolut, au début de l’année 1915, de fournir à ces derniers
l’occasion d’améliorer leur instruction en leur faisant donner des leçons par
un professeur. Les
premiers résultats obtenus furent assez encourageants pour laisser entrevoir la
possibilité d’assurer, par ce moyen, aux invalides, surtout aux mutilés devenus
inaptes à un labeur manuel, un gagne-pain pour l’avenir. L’Echevin de l’Instruction
publique de la ville de Bruxelles eut l’amabilité de mettre à disposition de
l’ambulance tout le matériel scolaire qui lui était nécessaire et de lui
assurer le concours de plusieurs membres de son corps enseignant. L’enseignement,
gracieusement donné par 16 professeurs, portait sur : la langue française, la
langue flamande, les langues étrangères, l’orthophonie, l’arithmétique,
l’algèbre, la géométrie et la géographie. Fermeture de l’ambulance L’évacuation
du territoire national ayant permis de commencer la concentration des
formations sanitaires, l’ambulance du Palais Royal a été évacuée le 10 février
1919. Plusieurs invalides ont pu réintégrer leurs foyers, ceux qui avaient
encore besoins de soins ont été dirigés vers des hôpitaux militaires, les
autres ont trouvé un bienveillant accueil à l’Ecole professionnelle pour
soldats invalides (située à Woluwe-Saint-Pierre, 19 avenue Edmond Parmentier),
où ils vont faire l’apprentissage d’une profession manuelle. Relevé du nombre de malades et de la
durée des séjours Du
16 août 1914, date de son ouverture, au 10 février 1919, date de la fermeture,
l’ambulance du Palais Royal fut appelée à hospitaliser 945 blessés ou malades
se répartissant comme suit : En
additionnant la durée des séjours, on trouve que le traitement de ces 945
sujets a nécessité 77.481 journées d’hospitalisation. 33
décès ont été enregistrés, soit une moyenne approximative de 3,5%. Ressources et dépenses Toutes
les dépenses relatives aux travaux d’installation de l’ambulance ont été
liquidées par l’administration de la Liste Civile. Une partie du mobilier
provenait du Palais Royal, le restant a été fourni par la Croix-Rouge de
Belgique, qui a également procuré à l’ambulance, depuis son ouverture jusqu’au
1er janvier 1916, tout ce qui était nécessaire au traitement, à
l’alimentation des malades et à la bonne marche des différents services. Après
la dissolution du Comité Directeur de la Croix-Rouge de Belgique par l’autorité
occupante, l’ambulance du Palais Royal se trouva dans l’obligation d’assurer
par elle-même le fonctionnement de l’œuvre ; elle devait dès lors, apurer les
dépenses relatives aux soins à donner, aux hospitalisés, à la nourriture, à
l’habillement, à la lingerie, au blanchissage, au salaire des domestiques, au
combustible, à l’entretien du matériel et des locaux, etc…
Aux
fins de se procurer ces ressources, l’ambulance s’adresse à de grands
établissements financiers et à des philanthropes qui répondirent tous avec un
patriotique empressement à son appel, et la mirent à même de poursuivre sa
tâche, pendant toute la durée de l’occupation, tout en lui conservant son
caractère essentiellement belge (Banque Nationale, Société Générale de
Belgique, Banque de Bruxelles, Caisse de Reports et de Dépôts, Banque
d’Outremer, Crédit Général Liégeois, Crédit Anversois, Société Solvay et Cie,
Compagnie des Propriétaires Réunis, Madame Alfred Goldschmidt, S.A.S. le Prince
de Ligne, le Comte de Mérode Westerloo,
M. Warocqué, M. Alfred Orban,
M. Guinotte, le Baron Lambert, M. A. Bouvier, etc…). La
Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux, la Société des Tramways
Bruxellois et celle des Chemins de Fer Economiques voulurent bien accorder la
gratuité du parcours, sur leurs lignes, aux pensionnaires de l’Ambulance. Les
deux dernières sociétés eurent même l’amabilité d’étendre le privilège au
personnel de l’ambulance. Liste des
personnes ayant collaboré, à titre gracieux, aux différents services de
l’ambulance du Palais Royal Direction Dr Depage, médecin chef de l’ambulance –
jusqu’au 28 octobre 1914, pour aller prendre la direction de la Croix-Rouge sur
le front de l’Yser Personnel Médical Dr Hannecart,
chirurgien en chef Les
infirmières : Sœur Anselme, Soeur Athanasia, Soeur Auxiliatrice , Backx, Bailleux, Baltus, Bergeret, Bonnevie, Boone, Buck, Campbell, Sœur Colomba, Cornet-Aucquier, Crawley, Damas, Debarsy, Depage Marie, Desprest, De Vin, de Reyssner, de Roubaix, Dodge, Comtesse d’Oultremont Marie, du Bois, Emery, Sœur Emilienne, Sœur Eulalie, Fayaux, Fontaine Ch, Franssen, Graabeke, Frost, Gillot, Goedertier, Goetinck, Goodchild, Griffin Alice, Griffin Edith, Griffin Florence, Grosfils, Hart, Hagström, Hawkins, Hellemans, Hennico, Sœur Hugolina, Illegems, Jones, Sœur Joséphine, Ledbridge, Lechmere, Lebon, Lefaeux, Lee, Lerat, Loos, Mahoney, Sœur Marie-Firmine, Soeur Marie-Joseph, Sour Marie Louise, Sœur Marie Thérèse, Martin, Mattele, Matthys Laura, Matthys Maud, Masson, Joséphine, Masson Marguerite, Masson Marie, Masson Thérésa, Meert, Meuleumans, Michaix, Miller, Miller, Montjoie, Moore Ruth, Morison, Nielsen, Olsen, O’ Shea, Sœur Padmos, Patterson, Peddar, Peleeheid, Proogloff, Quinaux, Sadler, Sartorius, Schandeleer, Scheyven Jenny, Scheyven Fanny, Sœur Schuddeboom, Servranckx, Siret Carmen, Siret Marie-Louise, Siret Thérèse, Slock Hilda, Slock Isabelle, Stokes, Stonact, Sœur Sylvie, Torsin, Twiss, Sœur Valentine, Van der Bruggen, Van der Hoeck, Van der Smissen, Van Doort, Van Essen, Sœur Van Moorik, Sœur Van Wyck, Soeur Van Wyck Pélosie, Verbist, Verleyen, Verloove, Vermeire, Vernier, Verspreuwen, White, Warlomont, Willems, Wright, Zoute Les
brancardiers : Cliford, Colinez Henri, Debuck Maurice, Dederen, Delelienne Charles, De Paepe, Dumont Henri, Goudsmith, Hoffman Roger, Jacobs Paul, Kint,
Lannoy Jean, Mathey Louis, Plestier
Henri, Schmidt Pierre, Van Campenhout, Van der Kuhn,
Van Haelen, Verniers Jos, Waegeneer Gérard, Willaerts Personnel Administratif Leclercq Georges, Hanssens
Eugène, Delcourt Albert, Barbry Edouard,
Sous-lieutenant Bessire, George Arthur, Knapen Alphonse, Lörtscher Louis,
Thiriar, Vrielynck Joseph, Devillé, Godfroid Marthe Service des cultes Mgr Pieraerts,
aumônier en chef Service de lingerie Lingerie Comtesse d’Oultremont
Elisabeth, directrice du service Les Lingères : Barbry Ed., Barbry, Ceunick, De Keyser, De Nayer,
Baronne Greindl, Lambelin, Lambelin, Lutens, Tissot, Verbeyst Services divers Heyninkx, architecte Personnel enseignant Plas Vital, directeur des cours Les professeurs : Anciaux, Bastiné, Berlingin, Bovyn, Coeckelbergh, Demaseure, Gespert, Guffens, Le Page, Merlot, Moulin, Pierry, Piron, Reignier, Roosen, Rousselie, Rubens, Seyffers, Smith, Somers, Van Campenhout, Van den Berghe, Van Romphey Service des scouts Lutens R, chef-scout Les scouts : Becquet, Claes, Clavineau, Depage Henri, De Schryver, Dugardin, Frickx, Hasselmans, Hayoit Charles, Henrard Jean, Herweg, Koning Pierre, Lutens fils, Meert, Montenz, Nicolet, Noblet, Oversteyn, Parmentier, Paulus, Plasman, Richart, Sartiny, Schellekens, Simon, Snoeck, Sohie, Stubbe, Swisser, Trimpont, Van Acker, Van der Veken Pierre, Van Goethem, Van Hoeck, Van Rethy, Van Romphey. ©Bernard Focquet Source : Rapport
commandé par S.M. la reine Elisabeth en février 1919 qui fut remis le 15 mars
1919 ; l’auteur est inconnu. Les photos jointes au rapport ont été rassemblées
à l’époque par l’ingénieur Charles Lebebure. (Archives
du Colonel Médecin Robert Focquet et de Laura Matthys, infirmière à l’ambulance
du Palais Royal du 16 août 1914 au 24 mars 1915) |