Médecins de la Grande Guerre

Charles Hamilton Sorley, le plus jeune des grands poètes de guerre

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Charles Hamilton Sorley, le plus jeune des
grands poètes de guerre



       Charles Hamilton Sorley avait juste 20 ans quand il mourut, victime d’un sniper, en 1915 à la bataille de Loos. Il peut être considéré comme le plus jeune des grands poètes de guerre du Commonwealth. Son fameux poème « When you see millions of the mouthless dead » fut retrouvé dans son paquetage. Le jeune capitaine ne lui avait pas encore donné de titre. Son corps ne fut pas retrouvé ou identifié. Le mémorial de Loos fut édifié pour rendre hommage aux 20.610 soldats qui comme lui n’ont pas de tombes connues.



Vue du mémorial à l’arrière du cimetière militaire de Loos. ( Photo: Door Wernervc - Eigen werk, CC BY-SA 4.0 )

       Ce poème, très pessimiste, souligne cependant avec force l’absurdité de la guerre. Il devint célèbre et fut mis en musique en 1919 par Charles Wood, un célèbre compositeur irlandais. Vous trouverez ci-dessous ce poème en anglais puis un essai de sa traduction en français. Nul doute qu’il vous interpellera !

When you see millions of the mouthless dead
Across your dreams in pale battalions go,
Say not soft things as other men have said,
That you’ll remember. For you need not so.
Give them not praise. For, deaf, how should they know
It is not curses heaped on each gashed head ?
Nor tears. Their blind eyes see not your tears flow.
Nor honour. It is easy to be dead.
Say only this, ‘They are dead.’ Then add thereto,
‘Yet many a better one has died before.’
Then, scanning all the o’ercrowded mass, should you
Perceive one face that you loved heretofore,
It is a spook. None wears the face you knew.
Great death has made all his for evermore.

Traduction:

Quand vous voyez les millions de morts sans voix
Dans vos rêves et qui marchent en cadence au milieu de leurs amis
Ne dites pas de doux mots comme tant d’autres l’ont fait,
Et n’oubliez jamais cela. Dans votre intérêt, jamais !
Ne leur adressez jamais vos prières. Car sourds, comment pourraient-ils les entendre ?
Un tas de malédictions ne sont-elles pas suspendues sur leurs crânes décharnés ?
Pas de pleurs. Leurs yeux aveugles ne peuvent voir vos larmes couler.
Pas d’hommage. C’est trop facile d’être mort.
Dites seulement : « ils sont morts » en ajoutant
Et beaucoup, parfois meilleurs qu’eux, moururent avant.
Alors, regardant toute cette masse de soldats,
Vous reconnaîtrez peut-être quelqu’un que vous avez aimé.
C’est un fantôme. Personne ne porte le visage que vous connaissiez.
La Grande faucheuse les a fait siens pour l’éternité.

Traduction Dr P. Loodts)

 



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