Médecins de la Grande Guerre

L’Hôpital militaire belge de Cauvalat

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L’Hôpital militaire belge de Cauvalat.

Le Vigan (Gard) – Hôpital Militaire Belge de Cauvalat.

Avèze (Gard) – Hôpital Belge de Cauvalat.

Les malades tuberculeux et la population cévenole.

A Cauvalat sans distinction d’arme et de rang.

Florent Casier.

Victor-Alidoor Vandewiele.

Corps de Ballet des Moissonneuses dans la revue « Les Folles Germaniques ». Représentation à l’hôpital militaire belge du Cauvalat au profit des prisonniers français de la région viganaise.

Corps de Ballet des Moissonneuses dans la revue « Les Folles Germaniques ». Représentation à l’hôpital militaire belge du Cauvalat au profit des prisonniers français de la région viganaise.

L'Abbé Louis Merle Duzas. (photo Elisabeth Roux)

Homélie pour la messe des funérailles. (photo Elisabeth Roux)

Petite monographie écrite en 1915 par l'Abbé  Merle-Duzas. (photo Elisabeth Roux)

Petite monographie écrite en 1915 par l'Abbé  Merle-Duzas. (photo Elisabeth Roux)

L’Hôpital militaire belge de Cauvalat

1916/1918

Les thermes de Cauvalat qui exploitaient quatre sources : Augustine, Benjamine, Émilie et Verdier avaient connu, sinon une grande prospérité, — leur propriétaire réclamait régulièrement une subvention de 1200 franc-or à l’État—, leur heure de gloire au XIXe siècle. En 1907, la nouvelle législation sur les jeux avait permis l’ouverture de salles de jeux dans les établissements thermaux et Baccarat et Petits Chevaux y avaient été organisés. Toutefois l’établissement connaissait des difficultés et, en 1912, on se demandait comment le rendre plus attractif. La guerre de 1914-1918 lui permet de trouver temporairement une nouvelle vie.

La Belgique est envahie dès le début du conflit. Une partie importante de la population belge connaît l’exil. Le territoire belge est pratiquement entièrement occupé durant tout le conflit. Coupée de son arrière naturel, l’armée belge doit se réorganiser en terre étrangère, en France et en Angleterre, où fleurirent hôpitaux, centres d’instructions et autres usines de guerre. Le service de santé de l’armée belge était particulièrement insuffisant en 1914. Après l’invasion de la Belgique, il fallu quasiment improviser. Il y eut un afflux de blessés belges chez les alliés français et anglais. En France, note le docteur P. Loodts qui a étudié le corps médical de cette armée, les Belges créèrent peu à peu différents hôpitaux de l’arrière pour rassembler les soldats belges qui avaient été accueillis dans les établissements français. « Ces hôpitaux étaient souvent créés à partir de propriétés mises à la disposition des Belges par les autorités françaises ou par de généreux mécènes. »  Deux cartes postales ont fixé l’image de cet hôpital

La création de l’hôpital militaire de Cauvalat

L’épouse du banquier Édouard Cazalet, née Henriette Herman de Paw, d’origine belge a favorisé l’installation de l’hôpital militaire à Cauvalat. Le Viganais du 03/08/1916 rapporte aussi que le Comité des réfugiés belges à Montpellier, après avoir organisé une ambulance, signale au gouvernement belge l’établissement de Cauvalat comme propice à la formation d’un hôpital. « Ces messieurs s’interposèrent et grâce à la générosité des propriétaires, le contrat fut signé. Merci donc à MM. Isemberg (consul de Belgique à Sète), Ruyters (directeur des tramways et président du Comité des réfugiés belges de Montpellier) et Duffour (architecte, gestionnaire du sanatorium belge de Montpellier), merci aux familles Sarran et Flessière. » L’hôpital « est destiné aux malades victimes des rigueurs de l’hiver passé dans les tranchées et des fatigues de cette terrible guerre qui ont besoin de la chaleur réconfortante du beau soleil du Midi. »

Les installations et le personnel de l’hôpital

Les bâtiments

Les bâtiments étaient vieux, il fallait les rénover et les adapter à leur nouvelle utilisation. Le Viganais, le 14 novembre 1915, annonce l’arrivée d’une équipe de 65 soldats du génie belge, sous la conduite de l’adjudant Jacobs, des militaires « dont la tenue martiale a été fort remarquée », qui sous la direction de l’architecte qui les accompagne doivent remettre en état l’établissement des thermes, « destiné à recevoir un fort contingent de convalescents belges. » L’Écho des Cévennes du 30/01/1916 cite encore : « Une équipe d’une quarantaine d’hommes sous la direction du caporal Baar travaille à Cauvalat, avant d’être dirigée sur Rouen pour coopérer à la construction de l’hôpital militaire belge de Bon Secours, un nouvel établissement, un grand hôpital pourvu des perfectionnements les plus modernes devant accueillir 1 500 malades. A Cauvalat, on aménage des réfectoires, des chambres, des dortoirs, une lingerie, un mess des officiers, une cuisine, des lavabos et un groupe électrogène sont installés. On construit une chapelle et un atelier mécanothérapique (la mécanothérapie est un procédé de rééducation par des appareils qui permettent mobiliser les articulations) et un four incinérateur. Il faut aussi des objets de literie, du linge, du matériel de cuisine, de table et celui de l’infirmerie Au total 80 tonnes de matériel sont apportées. La commission composée du major (ou du lieutenant–colonel) Walens, directeur du service technique du génie belge, d’Isenberg, de Ruyters, de Duffour, vient inspecter les travaux. « Un superbe drapeau belge est hissé à l’entrée de l’avenue de la reine Élisabeth. »


Le général médecin Mélis

En mai 1916, avant l’inauguration, le général médecin Mélis, inspecteur général de l’armée belge visite Cauvalat. Selon l’Echo des Cévennes, « il s’est retiré enchanté et n’a pu que louer  la magnifique installation et l’organisation parfaite de cet établissement sanitaire modèle. »

Le personnel soignant

            Le docteur Froidbise, médecin principal de 1ere classe, ayant rang de colonel est nommé directeur de l’hôpital. Le 30 décembre 1915, il arrive avec son épouse qui s’installe au Vigan, 7 Rue de l’Horloge. (Il semble que les officiers ne logeaient pas à Cauvalat[1].) 35 infirmiers militaires l’accompagnent. C’est à l’officier d’administration Stroobants que doit incomber « la future gestion de l’hôpital. » Deux aumôniers sont mentionnés : l’abbé Merle-Duzas, prêtre belge, vicaire à Saint-Charles et professeur d’anglais au collège Saint-Stanislas à Nîmes, et l’abbé Maquinay « si dévoué à l’hôpital. » Nous connaissons les noms des gestionnaires ; en 1916, c’est le major d’infanterie, Guillaume Weyns, 62 ans, « chargé dans la gestion de l’hôpital » qui fait les déclarations de décès. En 1917, un autre officier de 25 ans, Pierre Mersch, chargé lui aussi de la gestion fait ces déclarations ; en 1918, c’est l’officier-adjoint au gestionnaire, Robert Ruysplans, 42 ans. Le sergent Homère Vromant, 35 ans, puis le sergent Charles Bildot, tous deux « chargé des soins » accompagnent le gestionnaire envoyé à la mairie. Quelques infirmiers, François Lerique, Marcel Frankignoul, sont cités comme témoins de mariage. L’infirmier Jean Legrand, professeur dans le civil, fait venir son épouse Eugénie et son fils nouveau-né, Freddy, le 4 février 1918. Les malades les plus valides aidaient aussi aux soins des tuberculeux[2]. Une photographie de groupe montre treize femmes de 18 à 50 ans environ, qui entourent les malades, elles n’ont pas des blouses d’infirmières, Qui étaient-elles ?

Les malades tuberculeux et la population cévenole.

Les malades

L’Écho des Cévennes, résolument optimiste, ne parle que de convalescents. Le préfet du Gard nomme l’hôpital, « le sanatorium belge de Cauvalat ». Nous connaissons les unités auxquelles appartenaient ceux qui sont morts à Avèze.L’armée belge était divisée en une Armée de Forteresse et une Armée de Campagne. L’armée de campagne comportait six Divisions d’Armée et une Division de Cavalerie. Chaque Division d’Armée (D.A.) possédait six régiments composés chacun de trois bataillons. Un bataillon possédait quatre compagnies de plus ou moins 200 hommes et une compagnie d’État-major. Les malades viennent des différentes provinces belges, Brabant (9), Flandre occidentale (6), Flandre orientale (6), Anvers (5), Limbourg (5), Hainaut (2), Luxembourg (1)… Ils appartiennent aux différentes divisions d’artillerie, aux corps des transports de ces divisions, aux centres d’instruction auxiliaire, aux régiments de ligne, à un régiment de lanciers, aux centres de secours… Il y a deux chasseurs à pied et un carabinier, un brancardier, un chauffeur du « grand parc automobile » et un ouvrier militarisé… L’acte d’État-civil a enregistré leur matricule militaire. L’armée belge les a envoyés à Cauvalat sans distinction d’arme et de rang. Cette diversité apparaît dans leurs uniformes sur la photographie prise devant l’hôpital.

Les plus nombreux (17) sont des soldats de 2me classe. 9 sont des Volontaires de guerre. Il ya quelques sous-officiers, le sergent Herman Reggers, Volontaire de guerre ; le caporal Auguste Van der Oustraeten, Volontaire de guerre lui aussi. Une quinzaine de malades étaient des miliciens des classes de 1900 à 1915. La milice belge était composée annuellement d’environ 10 000 hommes, choisis jusqu’en 1909 suivant l’ancien système du tirage au sort, ils étaient essentiellement affectés aux régiments de forteresse. 7 malades décédés étaient affectés à des troupes auxiliaires et au corps des transports. Les classes de milice de 1909 à 1912 sont obtenues sous le régime du service militaire obligatoire d’un fils par famille, elles sont incorporée dans des régiments d’active, les malades de ces classes viennent des régiments d’artillerie, des régiments du génie, d’un régiment de lanciers… Avec la classe 1913, le service militaire est obligatoire pour tous les hommes, ce qui fait croitre le nombre des miliciens. On connaît très rarement leur profession antérieurement à la guerre, Julien Ryckboer était cultivateur à Follinchove, en Flandre occidentale ; Jules Gyselenck est dit coiffeur….

Les malades sont acheminés par des trains de plusieurs voitures sanitaires qui sillonnent la France «  apportant vers des régions plus favorables des convalescents affaiblis. » On attend, au début de janvier 1916 un premier groupe de « convalescents » qui arrivent dans trois voitures ambulances avec des couchettes, des fauteuils « confortables » et des compartiments réservés à la cuisine et au service. Ils arrivent par la ligne de Tournemire et le colonel Froidbise demande à ce que le train soit arrêté au passage à niveau d’Avèze pour que les malades soient transportés le plus rapidement possible à l’hôpital.» En mars 1916, un« convalescent » est un lieutenant colonel. Un autre train comportant un grand wagon sanitaire belge ; il en arrive à peu près tous les mois de l’année 1916 et encore en janvier 1917. Parmi eux à deux reprises des soldats noirs : « un nègre du Congo belge », dans un convoi venant de Nîmes « un sous-officier nègre. » Selon le docteur P. Loodts, l’hôpital de Cauvalat, spécialisé dans l’accueil des tuberculeux a accueilli 112 malades. Il y a des Flamands et des Wallons. Le colonel Froidbise, lors de la Fête nationale « s’adresse à ses compagnons d’armes, dans leur langue maternelle, en flamand. » Ces soldats sont jeunes et les célibataires sont plus nombreux que les hommes mariés. Ces militaires sont gravement atteints. La presse indique les décès : Le 27 août 1916 L’Écho des Cévennes signale « deux nouveaux décès » ; le 19 novembre, le journal évoque la mort « d’un sous-officier belge récemment arrivé. » Il y a 10 décès en 1916, 21 en 1917, 4 en 1918 avant la fermeture de l’hôpital. Le plus âgé de ceux qui meurent est Émile Van Hille, veuf de 45 ans, Volontaire de guerre et chauffeur au Grand Parc automobile, il avait 45 ans. Le plus jeune, Victor Engelbesen a 19 ans, carabinier, il appartenait à la milice de 1913. La plupart étaient célibataires ; parmi les morts, six seulement sont des hommes mariés. Certains échappent à la mort comme Édouard Van Dyck « soldat belge actuellement en traitement à l’hôpital militaire de Cauvalat » qui épouse une avézole. A l’occasion des mariages les noms des témoins sont donnés : François Alpaerts, Louis Quisnaerts et Jean Zaes, âgés de 26 ans sont « tous trois soldats belges attachés à l’hôpital militaire belge […] domiciliés et amis des futurs »

Nous connaissons 61 noms grâce au registre de l’État-civil, mais soignants et malades ne sont pas facilement reconnaissables dans les actes de mariage et il n’est pas aisé de les identifier sur les quelques photographies de l’époque. Parfois un site internet donne une image.

    Sur les 112 hospitalisés à Cauvalat, 37 y sont morts. Cette mortalité proche de 33% est semble bien être plus du double de celle du sanatorium de Montpellier (15%).

Les rapports avec la population cévenole

La presse fait preuve d’une grande cordialité envers les blessés belges : « Nous souhaitons à ces hospitalisés de la nation amie un prompt et complet rétablissement » et même d’un optimisme forcé : « Nous avons interrogé un hospitalisé de Cauvalat qui nous a déclaré que le séjour dans cet établissement rendait peu à peu la santé à tous les malades. » Les Belges répondent à ces amabilités. Le colonel Froidbise, par voix de presse, informe la population qu’elle peut visiter les voitures ambulances dans la gare du Vigan ; l’établissement est ouvert le dimanche après-midi le 27 février 1916. La population visite « le magnifique hôpital » et se retire « enchantée de la bonne ordonnance qui le régit. » 

Le 23 juillet, à l’occasion de la Fête nationale belge, l’hôpital militaire de Cauvalat est inauguré. Les festivités sont l’occasion de réaffirmer l’attachement patriotique et l’amitié franco-belge. Le programme de la fête est en deux parties : la cérémonie officielle avec chant de Te Deum, dans la chapelle de l’hôpital pavoisée de drapeaux des nations de l’Entente et le concert de charité. La première partie est réglée selon le protocole belge. Le sous-préfet du Vigan, Marguier, y assiste en grand uniforme ainsi que l’évêque de Nîmes de passage au Vigan et le directeur de l’hôpital, les officiers belges, de nombreux fonctionnaires et des autorités religieuses et civiles. « Cette cérémonie impressionnante se termine aux accents de La Brabançonne dont le refrain, véritable symbole de la nation belge se répercute dans la vallée. » Le gala de charité est organisé au profit des malades Le concert est dirigé par le Belge François Gaillard, « l’extraordinaire flutiste du conservatoire de Verviers », chef d’orchestre à l’opéra de Montpellier. Des artistes étrangers et locaux chantent Cocorico, La Marseillaise, Les Merveilles de la création, Bientôt… Les chœurs sont composés de soldats belges et de choristes du Vigan dirigés par le sergent Lyjnen. Les Belges organisent le dimanche suivant une seconde journée au profit des Serbes.

En mai 1917, les Belges donnent encore une grande fête patriotique et charitable au profit des soldats prisonniers et mutilés de l’arrondissement du Vigan et des Français du Nord, chassés par l’invasion allemande. C’est la seconde fois que la Phalange artistique se produit. Elle donne « Les Folies germaniques, la revue si appréciée du sergent Van Tuyckom. » Les jeunes avézoles constituent le corps de ballet. La petite (Raymonde) Martin « trahit les sentiments de tous en débitant avec une assurance remarquable une poésie de remerciements aux soldats belges. » 

Les relations avec la population cévenole se traduisent aussi par quelques idylles et des mariages avec des jeunes filles d’Avèze. Une idylle entre un soldat belge de 26 ans « actuellement en traitement à l’hôpital militaire belge de Cauvalat » et une Avèzole de 20 ans, fille d’un cultivateur, entraîne une première naissance a lieu le premier décembre 1917 et le 29 décembre les parents se marient pour légitimer leur fils. L’acte souligne que « l’interruption des communications avec la Belgique due à la guerre a mis l’intéressé dans l’impossibilité absolue d’obtenir le consentement de ses parents. » Le marié signe très maladroitement ; L’idylle tourne court et le couple divorce en 1922. En juillet 1917, Georges Deconick épouse Anna Secondy ; leur fille Georgette naît en janvier 1918. En 1918 il y a trois mariages mixtes sur les 9 actes du registre d’Avèze : Pierre Henrotay, épouse Marie Azéma, fille d’un cafetier du Vigan ; les témoins sont uniquement des soldats belges. En février François Van Nuffel se marie avec Cécilia Fadat d’Avèze, en octobre Jules Gyselinck avec Clémence Fesquet, fille d’un cultivateur. En septembre 1919, au lendemain de la guerre, c’est Hilaire Laga qui épouse Irène Nadal.

La fermeture de l’hôpital

Lorsque le gouvernement belge décide, par mesure d’économie — « l’administration d’un grand hôpital ne coûte pas plus cher que l’administration d’un petit » — de supprimer tous les petits hôpitaux et de transférer l’établissement de Cauvalat en Haute–Savoie, à Faverges un certain nombre d’habitants du Vigan adresse, en vain, une pétition au sous-préfet pour que le préfet intervienne auprès du gouvernement belge afin de conserver le sanatorium. L’hôpital, ses malades et son personnel partent le 18 avril 1918. L’Écho des Cévennes rapporte les manifestations d’amitié qui accompagne ce départ. « Ce n’est pas sans regret que nos concitoyens et les habitants des communes environnantes ont vu arriver ce départ annoncé depuis longtemps. » Une foule considérable avait tenu à venir saluer nos alliés, qui ont été très sensibles à cette marque de sympathie. Une Viganaise fait pour la circonstance un poème patriotique qui exprime les «  vœux qui vous font escorte » :

Vous quitterez bientôt la terre viganaise,
Terre qui vous aima, pour vos deuils pour vos malheurs
Qui fut fière de vous, les premiers défenseurs
De ce sol si chéri de la Terre française.
En vous voyant partir, nous vous disons merci : « Merci ! »
Merci pour votre Roi et merci pour vos frères !
Merci pour vos Martyrs, pour votre Armée entière,
Et merci pour vos
morts que nous gardons ici !
En Savoie maintenant, nos vœux vous font escorte.
Acceptez les aussi comme de douces fleurs :
Souvenir ! Amitié ! C’est le nom qu’elles portent…

 

Madeleine Souche



[1] Selon les récits du soldat Gyslinck à ses enfants.

[2] Idem.



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