Médecins de la Grande Guerre

L’élève-médecin Bernard Lefevre et l’artilleur français Jean Berteaux.

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L’élève-médecin Bernard Lefevre et
l’artilleur français Jean Berteaux

       A Gembloux, leurs tombes parlent de l’amour qui les unissaient à leurs parents. 



La tombe de Bernard Lefevre est devenu un caveau familial. Le portrait de Bernard est représenté sur la stèle. On reconnaît la plaque gravée de la « Terre Patriale » à droite de la tombe.


Des palmes impressionnantes à la gloire de Bernard Lefevre ornent le caveau familial



Ce très beau portrait sculpté de Bernard Lefevre traduit sans doute le caractère franc et décidé du jeune homme


Bernard Lefevre, né à Gembloux le 29 mars 1893. Etudiant en médecine à l’Université Libre de Bruxelles. Soldat milicien du 8ème Régiment de Ligne. Chevalier de l’Ordre de Léopold II avec palme. Décoré de la croix de guerre, de la Médaille Commémorative de la campagne 1914-1918 et de la Médaille de la Victoire. Tombé en brave pour la défense des foyers et de l’honneur du peuple belge à Marchovelette devant Namur le 22 août 1914.

       Dans le cimetière de Gembloux, une tombe rappelle le souvenir de l’étudiant Bernard Lefèvre, mort pour la patrie le 22 août 1914. Cette tombe émouvante nous rappelle aussi l’immense chagrin que les mères éprouvèrent à la perte d’un fils à la guerre car la maman de Bernard fit figurer à côté de la demeure ultime de son fils le poème gravé sur métal qu’elle rédigea en témoignage de sa douleur et de son affection. Dans ce texte, elle « fait parler » le  sol sacré de la patrie assimilé à la « Mère » éternelle qui gardera précieusement la vie de « son  fils » et veillera dorénavant sur ses nuits. Le sol sacré, symbole de la fécondité prend ainsi le relais de l’amour maternel. Il console la maman, certaine que son fils est dans de bonnes mains. Madame Lefevre intitulera avec logique son poème, par « La Terre Patriale ».  Patrial, adjectif qui n’est plus employé de nos jours, a trait à l’amour de la patrie. Ce poème est daté de plus de cent ans ! Et pourtant, en le lisant en cette fin de l’année 2017, nous revivons le chagrin de cette mère et pensons que ses larmes, amenées par les pluies incessantes de ce mois de décembre, baignent encore le tombeau de son fils.

       Voici donc ce texte émouvant :



La Terre Patriale

Dors ô mon vaillant fils ! Doucement en mon sein
Repose. Je bénis ton amour noble et saint
Envers ton sol natal et te serai fidèle.
Pour toi j’ai fait éclore une fleur immortelle
Dont le parfum suave et pareil à l’encens,
Flottera, chaque nuit, sur ton sommeil d’enfant.
Et le jour, je dirai consolante, à ta mère
Que la pure existence, ici-bas éphémère,
Va se perpétuant dans l’infini des cieux,
Que ton esprit survit, éternel, radieux,
Et verse dans son cœur ton exquise tendresse.
Tandis qu’auréolé d’honneur et de bonté,
Écrit par l’Avenir au temple de l’Histoire
Ton nom resplendira de sublime beauté
Et que, pieusement, je garderai ta gloire.

T.M. (Ta mère)



La tombe de Bernard Lefevre est située à proximité du monument commémorant les victimes des deux guerres mondiales.

       Fait étonnant, non loin de la tombe Bernard Lefevre, se trouve celle d’un soldat français du même âge (21 ans) et décédé le même jour, le 22 août 1914 après avoir été blessé à Ramilies. Ici aussi la sépulture du héros raconte l’histoire de l’amour filial car ses parents (Emile Berteaux en 1943 et Alix Legaux en 1953) ont voulu reposer à côté de leur fils. On voudrait évidement connaître mieux l’histoire de cette famille française. D’où provenaient-ils ?  Emigrèrent-ils en Belgique après la guerre 14-18 pour rester auprès de la tombe de leur fils ?  Que de mystères à résoudre pour sortir ces vies de l’oubli du temps !



A la mémoire de Jean Berteaux, brigadier au 81ème Régiment d’Artillerie française. Blessé au combat de Ramilies et décoré de la Médaille Militaire. Décédé à l’ambulance de Gembloux le 22 août 1914 à l’âge de 21 ans


Les parents de Jean Berteaux, Emile Berteaux et Alice Legoux de nationalité française ont choisi de reposer près de leur fils

Dr Loodts Patrick

 

 



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