Médecins de la Grande Guerre

Le village de Linsmeau dans la tourmente.

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Le village de Linsmeau dans la tourmente.

Victorin Michel (1918-1981)

Couverture du fascicule.La Chapelle de Notre-Dame de la Colombe. (Dessin de Roger Grooten)

Rue du Centre à Linsmeau.

« Le Uhlan » par Roger Grooten.

Monument à la gloire des Martyrs du 10 août 1914 et des deux Linsmeautois tombés au combat. (photo Dr Loodts)

Les détails du monument. (photo Dr Loodts)

La liste des 18 tués et disparus lors de la tourmente des 12 et 13 août. (photo Dr Loodts)

Deux militaires de Linsmeau tombé au champ d'honneur. (photo Dr Loodts)

L'église et le monument au fond. (photo Dr Loodts)

Monument dédié aux soldats des deux guerres. (photo Dr Loodts)

Monument dédié aux soldats des deux guerres. (photo Dr Loodts)

La chapelle de Notre-Dame de la Colombe. (photo Dr Loodts)

Le village de Linsmeau dans la tourmente.[1]

     A la lumière de témoignages recueillis, nous avons tenté d’écrire cette page relatant la tragédie du 12 et 13 août 1914 dans notre village de Linsmeau.

     Les troupes belges battent en retraite vers Tirlemont. Quelques arrière-gardes dont un sergent posté dans un ravin, sur la grand-route Tirlemont-Hannut, tiennent celle-ci en enfilade. Un officier allemand s’avance à cheval et intime l’ordre au sergent belge de se rendre. Tandis qu’il met pied à terre, le Belge l’abat d’un coup de feu et se retire, laissant l’officier pour mort sur la route déserte.

     Plus tard, le garde-champêtre de la localité, Jean-Baptiste Debotze, viendra avec quelques hommes et un genre de traîneau que l’on appelle en wallon « sëklit » dans l’intention d’enterrer le cadavre. Sabre au clair, le garde rend d’abord, à l’officier, les honneurs militaires. L’attitude de ces hommes est donc absolument correcte.

A cause des pillards ?

     Mais que s’est-il passé avant leur arrivée ?  Il semble qu’aujourd’hui les avis soient concordants sur ce point et le bourgmestre M. Ruelens, qui avait 9 ans au moment des faits, nous l’a confirmé : un ou des pillards, se croyant à l’abri de tout regard, auraient dévalisé la victime de ses bottes, bijoux et objets précieux.

     Cependant, à quelques centaines de mètres de là, dans la campagne montant vers Neerheylissem, une avant-garde forte de quelques centaines de ulhans, dissimulés dans le « bois des Seigneurs », observe, à la jumelle, le déroulement des événements. La troupe se met en mouvement en deux colonnes distinctes vers la grand-route et cerne le groupe formé par le garde-champêtre et ses adjoints, et la folie meurtrière se déchaîne.

La répression.

     Léopold Désirant, 64 ans, ouvrier agricole est surpris dans sa cour et fusillé. La ferme Katel est incendiée. Ses occupants Lucien Joniaux, 47 ans, cultivateur, et sa femme Caroline Neerdael, 62 ans, sont égorgés et leurs corps jetés dans les flammes sous les yeux de leur fils. Plus haut, sur la grand-route les soudards envahissent la maison de Constant Bourguignon et y massacrent Xavier Henrouille, 40 ans, maçon, et Eugène Kaisin, 40 ans, ouvrier d’usine. Huit maisons sont la proie des flammes et pillées.

     Le groupe du garde-champêtre et tous les hommes adultes trouvés dans le village sont rassemblés sur la place et conduits devant le cadavre de l’officier à coups de crosse et baïonnette.

     Victor Léonard, 38 ans, qui tentait de s’enfuir, est abattu sur le Tombois. Toute la nuit, illuminée par les incendies, retentirent les vociférations des bourreaux et les cris des victimes. Les chiens hurlent à mort. Au village, femmes, vieillards et enfants se terrent, terrorisés.

     Dans la campagne, les hommes sont toujours aux mains des ulhans : laissons la parole au bourgmestre Minsart : « Les Allemands firent preuve d’un cynisme épouvantable. Ils demandaient aux habitants s’ils avaient déjà été en aéroplane et, les faisant promener devant la gueule des mitrailleuses, leur disaient que dans un instant ils allaient s’envoler dans l’espace. Puis, ils les mettaient en joue avec leur revolver et tiraient de façon que la balle effleurât la tête et emportât les oreilles.

     Pendant toute cette ignoble scène, un officier répétait continuellement en français : « il faut les fusillés tous, c’est la loi ! » Le bourgmestre continue : « Les brutes lâchèrent enfin les malheureux, sauf une dizaine d’habitants, dont le garde-champêtre. Ils attachèrent ces derniers à leurs mitrailleuses, les mains en croix. Quelques-uns ne pouvant suivre, furent attachés par les pieds la tête heurtant le pavé ... Le bilan de cet affreux carnage se résume ainsi : huit tués, dix disparus dont on ignore le sort ».

Un pied émerge du sol.

     Le 13 août, un calme encore angoissant, a succédé à cette affreuse journée. Un cultivateur de la localité, Isidore Mouillard se hasarde enfin dans la campagne vers Racour. Il veut savoir si ses cultures n’ont pas subi trop de dégâts. Son regard rase le sol et ... il aperçoit un pied émergeant d’une terre fraîchement remuée. Il a la révélation brutale de l’horrible destin des « disparus ». M. Mouillard alerte les autorités communales, on dégage les terres et dans le charnier on découvre, en fait, les douze corps horriblement mutilés de : Constant Bourguignon, 50 ans, cultivateur, et de ses deux fils Jules 28 ans, ouvrier maçon et François 18 ans, cultivateur, Joseph Caubergs, 18 ans, ouvrier-briquetier, de Neerheylissem, Jean-Baptiste Debotz, 59 ans, garde-champêtre, Edouard Dothée, 36 ans, cultivateur, Antoine Etienne, 28 ans, maçon, Joseph Joniaux, 25 ans, maçon, fils de deux personnes dont les cadavres furent jetés dans les flammes ; Louis Mouillard, 28 ans, maçon, Henri Paeschen, 33 ans, cordonnier, Léon Tirriard, 22 ans, maçon et Isidore Triffaux, 27 ans, plafonneur. Tout était consommé. Linsmeau avait écrit une page particulièrement sanglante de son histoire.

     Auguste Joniaux est décédé le 27 novembre 1979. Son épouse, Marie Hannesse, est décédée le 21 juin 1985.

Un témoin oculaire.

     Il est intéressant de compléter l’article de M. Mottart par certains détails.

     Voici ce que rapporte M. Victor Smeers qui avait dix ans au moment des faits et qui garde de ces journées un souvenir ineffaçable. (La rédaction)

     En revenant avec mon père d’avoir été chercher du fourrage pour le bétail, j’ai vu un grand poteau installé par les Allemands au bois de Marnières. Ils avaient donc un poste de téléphone de campagne. Peu après une patrouille venant d’Hampteau a essuyé des coups de feu au chemin de Linsmeau. Les hommes se sont sauvés. Un soldat a vu son cheval blessé au boulet. J’ai vu repasser cet uhlan. Il tenait toujours sa lance bien qu’allant à pied. Un jeune lieutenant est demeuré en arrière. Un soldat belge caché dans « les Pierrées » a tiré sur la patrouille. L’officier allemand, trop téméraire peut-être s’est avancé vers le Belge et lui a crié « Rends-toi, soldat ! » Il est descendu de son cheval et le soldat belge l’a tué. Le cheval de l’officier est repassé tout seul dans le village. Un soldat allemand a essayé de l’arrêter avec sa lance, mais le cheval l’a franchie d’un bond.

     Avec une totale inconscience, les gens se sont précipités pour voir l’officier abattu[2]. C’était certainement un noble, car il a été placé plus tard dans un magnifique cercueil capitonné[3]. C’est alors que quelques individus sans scrupules lui ont volé de l’argent et même ses bottes. L’après-midi, le maïeur a chargé le garde-champêtre et la garde civique d’aller chercher le corps de l’officier sur une civière. Au même moment est descendue de Lincent une colonne d’ulhans, en rang par quatre. Ils avaient sans doute été prévenus par la patrouille située dans le bois des Marnières. En effet, le matin de ce jour, le vieux « Panche » de Piétrain était en train de « piquer » c'est-à-dire de couper le blé à la petite faux et au crochet dans les environs. La patrouille est venue deux ou trois fois demander à boire à cet homme. L’après-midi, les Allemands lui ont dit « Quittez les lieux, car il va se passer de drôles de choses ». Ce groupe de soldats avait donc observé tous les événements à la jumelle[4].

     La colonne venue de Lincent a commencé à tirer et à brûler. Cela a duré une heure. Puis les soldats sont entrés dans le village et ont arrêté les hommes par groupes. Certains ont eu la chance de revenir, d’autres n’ont pu échapper au massacre.

     La ferme Katel est incendiée. Le mari Lucien Joniaux, caché dans le four, en est extrait et jeté dans les flammes « du maf » (du gerbier). Un homme de Racour s’enfuit de la ferme et traverse les terres en direction de son village. Il est abattu aussitôt. La femme de Joniaux vient crier et ameuter les gens. Elle est tuée à l’entrée de la cour. Le fils, faisant partie d’un groupe d’hommes arrêtés, passe devant la ferme en feu et voit le corps de sa mère.

     Les Allemands arrêtent le père du narrateur, le boucher, le grand-père de Jo Peeters, Victor Léonard et quelques autres. Léonard ne cesse de répéter : « Léon, on va-t-èsse tortos touwés ! » Il tente de s’enfuir en passant sous la tête d’un cheval. Il essaye de gagner la drève du Tombois, mais est tué avant d’y parvenir. Pour prévenir toute tentative de fuite, les hommes sont liés à la selle des chevaux. Ils sont conduits dans une prairie à la dernière maison du côté de Pellaines. Ils demandent à être déliés. Les Allemands acceptent. Le groupe reste là jusque 11 heures du soir et est ensuite conduit dans les champs. Un officier vient donner l’ordre de libérer les prisonniers. Un des Allemands leur dit : « Si on entend encore tirer, on vous fusillera tous ».

     Le lendemain de la tragédie, des hommes manquent à l’appel. Le troisième jour, le père du clerc actuel, Isidore Mouillard, prend sa bêche et va voir ses pommes de terre. A une vingtaine de mètres de son terrain, il voit un pied qui émerge du sol. Il revient au village et dit : « Mu, dju sais où sont lès-omes ». Des volontaires, accompagnés du docteur Garot de Lincent se rendent sur place et découvrent le charnier. Les malheureux ont été massacrés, liés les uns aux autres (d’une manière très spéciale, dira le médecin). Le garde-champêtre est défiguré et méconnaissable ; certains autres, d’après un récit fait à Neerheylissem, ont les ongles arrachés. Les victimes sont ramenées dans le village écrasé de douleur. L’auteur de ce récit qui avait dix ans au moment des faits s’enfuit à Libertange pendant un mois. Son frère, sommé par les Allemands d’écrire des bons de réquisition, échappera à la tuerie.

Les réfugiés français chez nous.

     Pendant la guerre 1914-1918, vers la fin de l’année 1917, Ludendorf préparait sa grande offensive afin de percer le front allié dans le nord de la France pour détruire les armées franco-anglaises et atteindre Paris.

     Alors, l’autorité allemande décida d’évacuer les habitants du Nord et de les faire héberger en Belgique occupée.

     C’est ainsi que Linsmeau reçut un contingent des environs de Solesmes, Cambrai et Saint-Piton.

     Une de ces familles venait d’un village appelé Candry, situé pas bien loin de Romeries.

     Ce furent les autorités belges qui répartirent ces familles chez nous. Nous étions évidemment obligés de les accepter. Les Français, bien traités, eurent vite fait de s’incorporer à la population. Ils furent mis, au point de vue ravitaillement, sur le même pied que les gens du cru. A Linsmeau, le « ravitaillement » se distribuait chez les Sœurs, à « l’école ménagère ». La commune était chargée de la répartition des vivres et autres moyens d’existence.

     On raconte même qu’un fermier, s’étant vu confisquer par les Allemands, un sac de farine qu’il transportait frauduleusement, fut tenu de livrer cette farine pour le ravitaillement des Français.

     Inutile d’ajouter que les habitants de Linsmeau firent tout pour donner aux Français l’impression d’être chez eux.

     Ces réfugiés nouèrent des relations assez suivies dans les villages voisins où ceux qui les hébergeaient avaient soit de la parenté, soit des amis. Le cas se produisit tout spécialement à Neerheylissem.

     Malgré la précarité de leur situation, les réfugiés avaient su garder et la vivacité de leur race et aussi et surtout leur fierté : lorsqu’on vint annoncer officiellement la mort de son fils tué au front, un vieux papa français s’écria : « C’est qu’il a fait son devoir ! Vive la France ! »

     La guerre finie, tous ces braves gens rentrèrent au pays où ils se relogèrent vaille que vaille, dans les ruines que les teutons avaient laissées. Beaucoup d’habitations étaient touchées : certaines à peine habitables, d’autres totalement détruites.

Les ouvriers de chez nous chez les réfugiés français en France.

     Les Français se remirent courageusement au travail après la tourmente qui avait duré plus de quatre ans et leur avait coûté un million de morts et des dizaines de milliers de maisons écrasées.

     Fin 1919 début 1920, ils firent appel à la main-d’œuvre belge pour activer la restauration des villes et des villages endommagés par les combats.

     Un entrepreneur liégeois vint recruter des corps de métier dans nos parages. C’est ainsi que des maçons, des plafonneurs, des menuisiers de l’actuel Hélécine, de Pellaines et d’autres villages, alléchés par les salaires plantureux, (près du triple de ceux pratiqués en Belgique) s’en furent travailler en France dans le cadre de ce que l’on appelait : « La restauration ».

     Et voilà que, par une curieuse coïncidence, ils eurent l’agréable surprise d’être affectés à des travaux au pays d’où étaient venus qui avaient séjourné à Linsmeau.

Une Française devenue Linsmeautoise.

     De cette équipée, subsiste chez nous une preuve incontestable. Un jeune maçon, Armand Kempeneers, s’étant épris d’une jeune fille de Romeries, Anaïs Marouze, où il séjournait, l’épousa et, la « campagne » finie, la ramena dans ses bagages à Linsmeau. Ils y furent heureux d’un bonheur calme et tranquille et jouirent de la considération de tous.

     Après 1914-1918, chaque commune érigea « un monument aux Morts » commémoration dérisoire de tant de carnages.

     Chaque année, le 11 novembre, les Anciens Combattants en tête, les édiles communaux et la population, ainsi que les enfants des écoles, vont s’incliner devant ce monument.

     L’Armistice signé, les troupes belges et alliées allèrent occuper l’Allemagne vaincue. Les soldats et prisonniers rentrèrent au foyer. Hélas ! Linsmeau devait déplorer la mort de deux braves : le Commandant L. de Foestraets et le soldat Joseph Jadin. La commune reconnaissante donna leur nom à deux rues du village.

     Un monument, à la gloire des martyrs du 10 août 1914 et de nos deux braves, fut érigé au cimetière. On y grava leur nom. Des cartes postales furent imprimées. En 1919, Linsmeau organisa un grand cortège avec chars pour commémorer la victoire de la civilisation sur la barbarie.

     Comme Arthur Masson, dans son livre : « Toine dans la tourmente » disons ensemble : « Que Dieu leur pardonne s’il le juge bon, mais qu’il les ait ensuite en méfiance infinie ».




Tableau commémoratif

de la tragique journée du 10 août 1914,

les bandits teutons

pillèrent la commune de Linsmeau, incendièrent huit maisons et massacrèrent dix-huit civils.

 

1 Bourguignon Constant, âgé de 50 ans, cultivateur à Linsmeau, solidement ligoté, affreusement massacré et enterré dans une fosse commune.

2 Bourguignon Jules, âgé de 28 ans, ouvrier maçon, à Linsmeau, fils du précédent, solidement garrotté, massacré et enterré dans la même fosse.

3 Bourguignon François, âgé de 18 ans, cultivateur à Linsmeau, fils du n° 1 et frère du n° 2, lié à la queue d’un cheval, traîné dans toute la commune. Quand ils se sont arrêtés, il avait la tête gonflée démesurément, les yeux hors de la tête. Il fut enterré avec les autres victimes.

4 Cambergs Joseph, âgé de 42 ans, ouvrier briquetier à Neerheylissem, victime des mêmes atrocités et trouvé dans la fosse commune.

5 Debotze Jean-Baptiste, âgé de 59 ans, garde-champêtre à Linsmeau, arrêté dans l’exercice de ses fonctions. Ayant subi les mêmes atrocités que le n° 3 et, pour finir, les victimes ont été enterrées avec la poitrine défoncée tous de la même façon.

6 Desirant Léopold, âgé de 64 ans, ouvrier agricole à Linsmeau, fusillé dans sa cour et abandonné dans le fossé voisin.

7 Dolhée Edouard, âgé de 36 ans, cultivateur à Linsmeau, retrouvé dans la fosse des XII et aussi horriblement massacré que ses compagnons.

8 Etienne Antoine, âgé de 28 ans, ouvrier maçon à Linsmeau, ayant subi les mêmes tortures et enterré dans la même fosse.

9 Henrioulle Xavier, âgé de 40 ans, ouvrier maçon à Linsmeau, tué dans la demeure de Constant Bourguignon à la chaussée.

10 Joniaux Lucien, âgé de 47 ans, cultivateur à Linsmeau, carbonisé dans l’incendie de sa maison.

11 Neerdael Caroline, âgée de 62 ans, ménagère à Linsmeau, carbonisée de la même manière que son mari Joniaux Lucien.

12 Joniaux Joseph, âgé de 25 ans, ouvrier maçon à Linsmeau, fils des n° 10 et 11, ligoté, massacré et enterré avec les onze malheureux.

13 Kaisin Eugène, âgé de 40 ans, ouvrier d’usine à Neerheylissem, tué dans l’habitation de Constant Bourguignon, à la chaussée.

14 Léonard Victor, âgé de 38 ans, cultivateur à Linsmeau, percé de balles sur le Tombois pour être sorti des rangs des captifs des captifs et y abandonné sans soin.

15 Moullard Louis, âgé de 28 ans, ouvrier maçon à Linsmeau, a été retrouvé dans la fosse commune dans le même état que ses compagnons.

16 Paeschen Henri, âgé de 33 ans, cordonnier à Linsmeau, a eu le même sort que ceux retrouvés dans la fosse commune.

17 Tirriard Léon, âgé de 22 ans, ouvrier maçon à Linsmeau, a souffert les mêmes supplices, les mêmes traitements et la même agonie.

18 Triffaux Isidore, âgé de 27 ans, ouvrier plafonneur à Linsmeau, douzième victime retrouvée dans la fosse commune, dans le même état.
Et, quant à oublier la barbarie teutonne, quant à oublier l’horrible tragédie qu’ils ont perpétrée de sang-froid, cela, non ! jamais... et nous saurons nous en souvenir, car l’avenir nous appartient.

G. Lurquin.

 



[1] De Victorin Michel (†) dans « Les Cahiers d’Hélécine » n° 11 « Linsmeau » Souvenirs et documents. 2ème  partie – Editions Goyens – Neerheylissem. 1982

[2] Il y a même des gamins venus des villages voisins qui ont détalé dans les terres sous le feu des soldats.

[3] La tombe de cet officier de 22 ans fut constamment fleurie par les Allemands. Lors de son exhumation, ceux-ci annoncèrent au bourgmestre et aux personnalités présentes que s’il manquait une des cinq dents en or de l’officier, la commune de Linsmeau paierait une amende de plusieurs millions de marks.

[4] Le narrateur a également signalé que dans la foule il y avait un étranger habillé de velours qui a assisté à tous ces événements. Un espion, peut-être ?



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