Les commentaires sont ceux qui se trouvent sur les
panneaux placés près de la tour. Les photos sont d’André Pirson.
Le moulin de Klerken appelé maintenant la tour de la Paix
La première guerre mondiale, entre 1914
et 1948, a complètement bouleversé la vie humaine et végétale. Les tranchées, bunkers
et abris ont transformé la région en un véritable terrain de guerre. Les
explosions de mines, les bombardements et les batailles ont considérablement
mutilé le paysage, sans oublier le lourd tribut humain.
Après 1918, le Westhoek
a été rebaptisé en « Verwoeste Gewesten » (Les régions dévastées). Les cimetières
militaires servent de fosse commune à des dizaines de milliers de soldats, les
monuments s’élèvent et les musées perpétuent le souvenir de la « Grande
Guerre ». Des panneaux explicatifs ont été placés sur 30 sites clés
témoins de la guerre du Westhoek. Ces panneaux
comptent parmi les initiatives à travers lesquelles la Province de Flandre
occidentale a décidé de soutenir les commémorations du centenaire. Au dos de ce
panneau, le visiteur peut découvrir l’historique plus détaillé de ce site.
A l’endroit où se trouve le moulin
actuel, fut érigé en 1766 un moulin à vent à huile en bois par J.F. de Necker.
Le moulin à galerie de fer date de 1879, mais le moulin est surtout connu comme
vestige de la Première Guerre Mondiale. Lors du passage des Allemands en 1914,
le moulin est la cible de nombreux bombardements. Vu son implantation
stratégique, les troupes allemandes l’utilisent très vite comme poste
d’observation. La vue sur le front est impressionnante et offre un avantage
stratégique considérable. En 1917, le moulin est ravagé par le feu après
l’impact d’un projectile.
Le 28 septembre 1918, le premier jour de
l’ »Offensive finale, les Allemands parviennent encore à résister, car ils
purent mitrailler les Belges depuis les collines. Les attaques échouèrent donc
sur les flancs de la colline. Le 29 septembre, des Régiments de Ligne belges
finissent par s’emparer du moulin mettant fin à l’occupation allemande de Klerken. La ruine du moulin est ensuite rebaptisée Moulin
de la Paix.
Un moulin en bois destiné à la
production d’huile fut érigé en 1766 par F. de Necker sur le site du moulin
actuel. En 1871, le moulin fut adapté à la mouture du grain. Trois greniers
furent aménagés à cet effet dans la cage du moulin. En 1879, L. Vandenbussche fit remplacer le moulin en bois par un moulin
à passerelle en pierre pourvu d’une galerie en fer. Le moulin se composait d’un
rez-de-chaussée (huilerie pour colza et graines de lin) et de quatre greniers
(moulin à grains). Ces greniers remplissaient plusieurs fonctions :
grenier de stockage, grenier à farine, grenier aux meules et combles.
En 1880, une machine à vapeur fut
installée dans une dépendance située du côté sud du moulin, de manière à
permettre la poursuite des activités en cas de manque de vent. Cette
dépendance, caractérisée par la présence d’une haute cheminée, fut probablement
érigée vers 1880. A la fin de la Première Guerre Mondiale, le complexe fut
complètement détruit. La dépendance actuelle en briques, du côté est, fut
construite dans les années 1920.
L’huilerie, équipée d’un broyeur, fut
démantelée en 1901. A cette époque, les moulins à huile avaient, en effet,
perdu leur utilité économique. Mais le moulin resta en activité en tant que
moulin à grains jusqu’à la Première Guerre mondiale.
Le 28 septembre 1918, l’armée belge
lança l’offensive de la libération. Les troupes réussirent à reprendre
l’intégralité du bois de Houthulst en une seule journée.
La distance qui sépare l’étang du Blankaart de la crête de Klerken
était relativement courte ; il semblait donc que la tâche de la DI
(division d’infanterie) , constitué des 2e, 3e et 22e
régiments de ligne, serait des plus aisées. Toutefois, la pente importante
entraîna de nombreux problèmes. Les troupes partirent de Merckem et purent
s’emparer assez rapidement de la Frankenstellung et
de la Preussenstellung. La Bayern Stellung
à hauteur de Jonkershove offrit un peu plus de
résistance, mais cet obstacle fut lui aussi rapidement surmonté. Dans la
matinée, les soldats du 22e régiment de ligne se trouvaient déjà
dans les ruines de Houthulst. Le 2e régiment de ligne, qui devait
suivre le 3e vers le nord à hauteur de Hoogkwartier,
s’était toutefois trompé de chemin, se retrouvant de ce fait derrière le 3e.
L’attaque de la 1ère DI fut donc arrêtée, avec cette conséquence
qu’il lui fut impossible de prendre les collines de ’s Graveneik
et de Terrest le 28 septembre.
La 10e DI fut contrainte de
prendre le village de Klerken et les hauteurs de Smisse avec le moulin (l’actuel Moulin de la Paix). Du haut
des collines, les Allemands pouvaient mitrailler parfaitement les troupes
belges, et les attaques des 19e et 20e régiments de ligne
échouèrent le même jour sur le flanc de la colline de Terrest.
Le 29 septembre 1918, le moulin fut
finalement repris par les 2e, 3e et 22e
régiments de ligne de l’armée belge. On raconte encore que les Allemands
s’enfuirent en direction de Zarren et Terrest par des galeries souterraines. L’offensive finale
entraîna la mort de très nombreux soldats (à Klerken,
554 militaires dans le camp belge).
Ces photos vous montrent le panorama dont bénéficiait
l’ennemi
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