Médecins de la Grande Guerre
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Le mystérieux Sergent
Sapin est-il un héros oublié ? L’abbé Léon Delmotte, Hutois, fut brancardier derrière l’Yser. Il s’efforça de garder unis les Hutois en diffusant un petit journal « Les échos de Huy » qui rassemblait toutes les nouvelles qui lui parvenaient des combattants hutois et de sa ville occupée par l’ennemi. Sa première publication date du 8 mars 1916 et comprend l’éloge que vous lirez ci-dessous et qui concerne le sergent Léon Sapin. Ce sergent héroïque est passé dans les mailles de l’histoire. Nulle trace de sa présence dans les nombreux livres et témoignages de la Grande Guerre. A-t-il vraiment existé ? Un lecteur pourrait-il résoudre cette énigme ? [1] Dr P. Loodts Plutôt mourir de
franche volonté que du pays perdre la liberté Un Héros de chez nous : le sergent Léon Sapin, Chevalier de
l'Ordre de Léopold[2] Il
y a des actes de bravoure qui méritent d'être connus et publiés. Certes, depuis
Liège jusqu'à l'Yser, la bravoure et l'héroïsme des soldats belges se sont
manifestés en mille et mille occasions. Si je me permets de relever ici
quelques-uns de ces faits de guerre héroïques et sublimes, c'est qu'ils ont été
constatés officiellement et qu'ils ont été accomplis par un de nos amis de chez
nous. C'est pourquoi le sergent Sapin me pardonnera de le mettre ici
personnellement en cause. Il faut que les Hutois
sachent que c'est un des leurs qui a pris un drapeau à l'ennemi, que c'est un
des leurs qui a accompli maintes prouesses qui méritent d'être mieux connues.
Vous allez en juger vous-mêmes. Et pour éviter même le soupçon d' exagération,
je me contente de citer fidèlement le rapport qui a été fait au Roi et à la
suite duquel notre ami le sergent Léon Sapin a été créé chevalier de l’'Ordre
de Léopold. « Lors du siège de Liège par les
Allemands, Sapin était dans les environs d'un fort de la position. Grimpé dans
un arbre et caché par les feuilles, il tua à coups de fusil quarante-deux
servants d'une batterie de grosse artillerie ennemie. Chaque balle porta. Resté
seul debout, le commandant de la batterie finit par se rendre compte de
l'endroit d'où partaient les coups. Revolver au poing, il accourut au pied de
l'arbre, mais deux détonations retentirent et à son tour l'officier allemand
tomba, mortellement frappé. Depuis, le sergent Sapin accomplit d'autres prouesses.
C'est ainsi qu'il s'empara du drapeau d'un régiment de hussards après en avoir
tué le Colonel. En une autre circonstance, près de Louvain, envoyé en extrême
pointe d'avant-garde, en compagnie de six hommes, il réussit à capture quarante
soldats ennemis dont un officier. » Vous conviendrez sans doute que cet
extrait avait sa place route marquée dans le journal hutois de l'armée
belge et nul ne s'étonnera des témoignages d'estime et d'admiration qu'ont
suscitées les prouesses du sergent Sapin. Un de ces plus précieux témoignages
est cet extrait du journal français « Le Matin ». « Témoignage écrit qu'à leur
départ le Ministre des Colonies et le général Loé ont
remis au correspondant du Matin. Le Ministre des Colonies et le général Loé, au cours d'une visite au lycée de Cherbourg transformé
en ambulance, se sont déclarés heureux et fiers de pouvoir serrer la main au sergent
Sapin dont sa Majesté le Roi Albert avait reconnu le dévouement sublime à la
patrie en lui décernant la croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold. » [1] Les publications de l’abbé Delmotte sont à nouveau accessibles aux lecteurs grâce à leurs rééditions en un livre publié en 2014 par les Musées de Huy (085 217821): « Les échos de Huy, abbé Léon Delmotte, Editions Memory, 18 Ortheuville, B 6970 Tenneville [2] Ecrit par l’Abbé Demotte le 8 mars 1916 |