Médecins de la Grande Guerre
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Recueil des proverbes populaires
concernant bien-être et santé... Ne rêver que plaies et bosses L'expression
date du 16ème siècle. On disait alors « ne rêver que de plaids et de bosses »,
où le mot plaid signifiait procès (voir le verbe plaider). Par la suite le mot
a été déformé par le langage courant en plaies. Etre à poil Jusqu'au 17ème
siècle, on disait être à cru pour exprimer la nudité (expression tirée de la
cavalerie). Mais quand on monte sans selles, on est contre le poil de l'animal
d'où l'expression « être à poil ». Haut les cœurs L'image
évoquée est celle d'un fort enthousiasme par rapport à soi-même dans une
situation périlleuse où l'on doit être très courageux. Ce puissant enthousiasme
réussirait ainsi à soulever l'organe vers la bouche, à éjecter son cœur vers le
ciel ! Etre complètement maboul Maboul nous
vient d'Algérie : mahboul (fou) est arrivé dans la
langue française en 1830. Courir comme un dératé Pline
l'ancien pensait que le fameux point de côté que tout coureur peut ressentir
était dû à une dilatation de la rate consécutive à l'effort. Au 18ème
siècle, on pensa alors qu'en ôtant la rate à un sportif, on augmenterait ses
performances physiques et on tenta de dérater quelques chines (avant de mettre
fin à l'expérience!) En mettre sa main au feu L'expression
fait allusion à une pratique courante jusqu'au 12ème siècle :
l'épreuve du feu. On fait saisir à un accusé un fer rougi : si Dieu guérit la
brûlure en moins de trois jours, c'est signe d'innocence… Cette épreuve se
basait sur le principe de l'ordalie (infaillibilité du jugement de Dieu) Ma langue a fourché Cette
expression fait référence à la langue du serpent qui a une forme fourchue (et
qui évoque la médisance). Quand on dit ma langue a fourché, on veut souvent
dire « je ne voulais pas dire çà ». Etre malade comme un chien Cette
expression était fréquente au 19ème siècle, les chiens étaient
fréquemment errants affamés et donc souvent malades. Trouver chaussure à son pied Le
sous-entendu érotique contenant/contenu est ici évident, d'autant qu'au 17ème
siècle la chaussure figurait souvent le sexe de la femme… Ainsi une femme qui
avait « cassé son sabot » avait perdu en réalité son pucelage. Et un
homme qui avait trouvé une épouse avait trouvé « chaussure à son pied ». Bassiner quelqu'un Bassiner
quelqu'un c'est aujourd'hui le fatiguer avec ses bavardages, mais à l'origine
l'expression n'avait pas la moindre connotation péjorative bien au contraire, puisqu'elle
signifiait « mouiller une plaie ou une partie malade pour l'amollir ou la
rafraîchir ». Cà vous pend au nez Les latins
disaient « impendere alicui »
: être suspendu au-dessus de quelqu'un en parlant d'un malheur. On disait aussi
autrefois « pendre à l'œil », ou encore « pendre à
l'oreille » toujours avec cette funeste connotation d'un esprit maléfique
« accroché à soi ». Taper dans l'œil L'expression
trouve son origine dans la croyance antique que l'amour rentrait par les yeux.
Aujourd'hui, l'expression est devenue plus triviale, surtout quand on dit « c'est
tape à l'œil ». Il est intéressant de noter que si certaines personnes
vous tapent dans l'œil, d'autres a contrario vous sortent par les yeux ce qui
correspond effectivement au sentiment opposé… Avoir bonne (mauvaise mine) « Mine »
est issue du latin « minio » (enduire de
rouge). Les belles Romaines utilisaient en effet des colorants naturels
(minéraux et organiques) pour rehausser leur teint. Minio
a également donné « minois » et « minauder ». Prendre le contre-pied Cette
expression fait référence à une expression utilisée dans la chasse à courre. Le
« contre-pied » désigne le chemin que les chiens (qui se sont trompés
de piste) parcourent en sens inverse pour retrouver la bonne piste. Mettre quelqu'un en quarantaine La période
de quarantaine était une période d'isolement de 40 jours pour éviter la
contagion. Aujourd'hui les périodes d'incubation étant connues, la période de
quarantaine varie d'une maladie à l'autre. Il est probable que cette durée de
40 jours ait été choisie en référence à une loi instituée par Philippe auguste
(13ème siècle) : « la quarantaine-le-roi » qui interdisait
à un seigneur offensé de se venger dans les quarante jours qui suivaient
l'offense. C'est un fesse-mathieu Cette
expression tout à fait désuète (qui désigne un avare, un usurier) fait
référence à Mathieu, l'évangéliste qui avant de rencontrer Jésus était un
usurier. C'est un fesse-mathieu est probablement une déformation de la phrase :
« il fait le Saint-Mathieu ». Faire le pied de grue La gue est
un oiseau proche du héron qui peut rester longtemps immobiles sur un seul pied.
Des 14 espèces connues dans le monde, la grue cendrée, au plumage gris, est la
seule qui passe au-dessus de la France. Etre paf « Etre
Paf » c'est tout simplement être tellement ivre que l'on tombe sur le sol
en faisant « paf ». Au 18ème siècle, une eau de vie très
alcoolisée porta le nom de Paf… Pleurer comme une madeleine On devrait
écrire « pleurer comme une Madeleine » car il s'agit de
Marie-Madeleine pleurant au pied de la croix. Etre mal embouché Autrefois « emboucher »
voulait dire nourrir/mettre dans la bouche. Puis, au sens figuré, le mot
signifia : élever/inculquer. Quelqu'un de mal embouché est donc quelqu'un de
mal élevé. Vivre comme un nabab « nabab » ce fût d'abord le nom que l'on dona aux Princes
en Inde. Faire face A l'origine,
« faire face » à un évènement, c'est en fait faire « bonne
figure » et garder pour soi la réalité de ses sentiments/émotions. Ramener sa fraise Fraise
signifie tête en argot. En argot la tête porte souvent le nom d'un fruit :
poire, pomme, poire, citrouille, citron etc.… Faire des gorges chaudes Au moyen
âge, les gorges chaudes étaient les petits animaux (souris, mulots…) que l'on
donnait vivants au faucon pour le récompenser de la chasse. « Faire gorge
chaude », c'était littéralement, en parlant d'un oiseau de proie se
délecter de la chair d'un animal vivant ou récemment tué. Le sens de
l'expression a ensuite évolué pour signifier « railler, se moquer ». Mourir de rire Le principe
consistant à associer le rire à la mort a pratiquement toujours existé. Il y a
peu encore on disait à lui écrit : « rire comme trois cercueils ouverts »… La pomme d'Adam Parce
qu'Adam a désobéi à Dieu en mangeant la pomme du péché, il est devenu un simple
mortel et a dû quitter le Paradis terrestre. Il est évident que ce morceau de
pomme lui est resté à travers de la gorge ainsi qu'à tous ses descendants mâles
! Nu comme un ver Le ver est
ici l'intestin. Avoir le cœur qui bat la breloque La « breloque »
était une sonnerie militaire qui annonçait les repas et les distributions. Le
rythme de cette sonnerie était saccadé, irrégulier et à contretemps, tout comme
un vieux cœur arythmique qui n'est plus très solide. Etre né coiffé Dans
l'antiquité et jusqu'au 17ème siècle, on pensait que naître coiffé
était de très bonne augure. Certaines membranes fœtales étaient même volées et
revendues : ceux qui les achetaient pensaient ainsi acheter prospérité et
bonheur. Le rhume de cerveau L'expression
très ancienne faisait référence à la croyance selon laquelle l'humeur nasale
provenait directement du cerveau. S'en battre les flancs L'expression
serait dérivée d'une comparaison soit avec le coq qui bat des ailes quand il
s'énerve, soit avec le lion qui bat ses flancs avec sa queue quand il est
irrité. Mettre à l'index Mettre à
l'index n'est pas pointer du doigt. L'index était le catalogue des livres
suspects dont l'Eglise interdisait la lecture (création de l'index lors du
concile de Trente en 1563 et suppression en 1917). L'expression fut utilisée la
première fois hors du contexte religieux par les ouvriers qui au 19ème
siècle décidèrent de « mettre à l'indes » les patrons qui ne
respectaient pas les conventions salariales. Etre muet comme une carpe L'expression
date du début du 17ème siècle. La carpe n'est ni plus ni moins
muette que les autres poissons… mais elle a fréquemment la bouche ouverte ce
qui lui donne l'impression qu'elle voudrait parler mais ne le peut. Chanter à tue-tête "Chanter
à tue-tête c'est chanter tellement fort que l'on peut tuer ses voisins en leur
cassant la tête (les oreilles). Manger comme ne mauviette L'expression
date du 16ème siècle. Mauviette est un diminutif de « mauvis »
(alouette huppée). Une mauviette c'est donc une petite alouette maigrichonne. Etre pompette Au 19ème
siècle, on disait « avoir le nez pompette » (de la couleur d'un
pompon rouge). Mais l'expression est probablement plus ancienne. En effet, dans
son Pantagruel, Rabelais décrit le nez d'un ivrogne : « nez pourpuré,
à pompette ». La cour des miracles « La
cour des miracles » était une impasse sombre, sordide et très dangereuse,
dans la quartier des Halles à Paris, où se
retrouvaient brigands et escrocs en tous genres. On disait que nombre de
mendiants faux estropiés se retrouvaient guéris « comme par miracle »
une fois arrivés dans cette impasse qui prit donc rapidement le nom de « cour
des miracles ». Casser du sucre sur le dos Cette
expression fait illusion à une pratique jadis courante : avant de mettre un
morceau de sucre dans sa tasse on devait casser au marteau le pain de sucre. C'est dans mes cordes « Les
cordes ici sont les cordes vocales du chanteur ». Acide urique : la maladie des
rois Entre le 16ème
siècle et le 18ème siècle on pensait que la goutte permettait de
guérir ou, à tout le moins, de prévenir certaines maladies ce qui cadrait bien
dans l'idée de l'époque que certaines maladies pouvaient s'exclure mutuellement.
Au 18ème siècle, les patients mélancoliques étaient envoyés dans des
centres de cure, dans l'espoir d'y contracter la goutte et d'être ainsi
débarrassés de leurs troubles psychiques. En fin on pensait également que cette
maladie possédait des vertus aphrodisiaques. Les tentatives d'explication les
plus amusantes ont circulé à ce propos. Montaigne pensait qu'une quantité moindre
de sang passait dans une jambe boiteuse, du fait de ce manque d'usage, et que
les organes sexuels pouvaient donc être irrigués davantage. D'autres pensaient
que, comme garder le lit permet de conserver la région lombaire bien au chaud,
la production de sperme s'en trouvait favorisée. La podagre-le terme ancien
pour désigner la crise de goutte du gros orteil-correspond au nom d'une déesse
grecque, née de l'union de Bacchus et Vénus. Dans A vos souhaits Les Anciens
pensaient que l'éternuement était un signe qui pouvait, selon les cas, être de
bon ou mauvais augure... Pour conjurer le mauvais sort, on disait « Dieu
vous soit en aide… ». Puis plus tard on a dit « que tout soit
conforme à vos souhaits »…qui est devenu « à vos souhaits ». Une mine patibulaire Autrefois « Mine »
signifiait, visage, du latin minio : « enduire
de rouge ». Les Romaines utilisaient en effet des colorants pour leur
teint. Faire tourner les sangs L'expression
fait référence à une ancienne croyance des médecins : en cas de forte émotion,
toutes les humeurs se mélangeaient (sang, bile, lymphe), on parlait alors d'une
« sang-mêlure ». Le nez de Cléopâtre C'est très
étonnamment le philosophe Pascal qui a imaginé beaucoup de choses à propos du
nez de Cléopâtre. Au pied de la lettre Le pied est
ici l'unité de mesure. L'expression veut ainsi littéralement dire: « à
l'exacte mesure de la lettre, des paroles ». Perdre et reprendre ses esprits Aux 16ème
et 17ème siècles, on désignait par esprits animaux
des petits êtres impalpables qui circulaient en permanence dans le corps et
jouaient le rôle de principe vital. Dans le même ordre d'ides on disait « égayer
les esprits ». Ainsi Descartes utilise cette terminologie des esprits
animaux pour décrire le fluide nerveux dû à des impulsions venues du dehors,
qui provoquent des pressions dans les nerfs et donnent aux organes le mouvement
de la vie. Etre tout de Guingois Le mot « guingois »
vient du mot « gigue » (jambe) qui aurait également donné « dégingandé ».
Une personne de guingois c'est une personne qui a les jambes de travers. Réussir haut la main Cette
expression, fait référence à une pratique hippique : quand le cavalier tient
fermement la bride de son cheval pour la retenir ou le diriger à sa guise, il
monte sa main très haut. Autrefois, on disait qu'il
montait « haut la main ». Le geste était élégant et dégageait une
impression d'autorité et d'aisance. Avoir du coffre Se tâter Il s'agit
bien du pouls. Avoir du nez L'expression
est très ancienne et date des romains. En latin on disait : « nasutus homo » : « un homme qui a du
nez » pour qualifier quelqu'un de spirituel, intelligent et fin ! Se regarder le nombril Si on prend
les paroles de Léonard de Vinci et a représentation de l'homme de Vitruve, le
nombril est exactement au centre de l'être humain. A la renaissance on est très
attaché à cette image idéale de l'homme et le nombril est à l'honneur. On dit
aussi « se prendre pour le nombril du monde ». Etre d'humeur noire L'humeur
noire est ici la bile noire secrétée par la rate et non la bile jaune secrétée
par le foie. La bile noire porte aussi le nom d'atrabile ou de mélancolie. Douleur exquise Cette
expression médicale désigne une forte douleur limitée à un point très précis.
Elle trouve son origine dans le mot latin « exquisitus » qui veut dire « recherché, trié ».
L'adjectif s'est ensuite installé dans le domaine culinaire pour désigner un
met succulent (sous entendu recherché). Foncer tête baissée
Cette expression fait
référence aux guerriers de l'antiquité qui, le crâne bien protégé par un
casque, baissaient la tête pour protéger les yeux. Avoir une crise
de foie
Typiquement française pour signifier indigestion, migraine. Etre en nage
Au moyen- Age, on disait être en age (age signifiant ici eau du
latin aqua). Donc être en nage c'est être en eau
(être en sueur). Faire du pathos
Recherche d'effets dramatiques pour toucher le cœur de l'auditoire. On
disait aussi faire de l'ithos pour toucher cette fois la raison. Quelle plaie
En référence aux dix plaies d'Egypte. Manger sur le
pouce
Quand on mange sur le pouce, cela veut dire que l'on mange tellement
rapidement que l'on n'a pas le temps d'utiliser des couverts. On mange donc
avec ses mains ! C'est la douche
écossaise
Au 19ème siècle désignait une méthode d'hydrothérapie très
usitée en Ecosse basée sur l'alternance de jets froids et chauds ! Faire quelque
chose par-dessous la jambe
Cette expression, qui signifiait à l'origine faire quelque chose avec grande
facilité, fait référence aux joueurs de paume et de boule qui lançaient la
balle en la faisant passer par-dessous la jambe pour montrer qu'ils étaient les
meilleurs. Le talon
d'Achille La panacée
universelle Ne savoir où
donner de la tête
« donner » veut dire ici « frapper ».
Cette expression fait référence aux taureaux qui se sentant attaqués de toutes
parts, ne savent plus où frapper de la tête. Se mettre martel
en tête
S'infliger des coups de marteau. Etre mal en
point
On disait autrefois « être en mal point » et être en bon point »
(qui a donné embonpoint). Un bain de pieds
Un bain de pieds fait référence à une ancienne pratique chez les garçons
de café. En servant un verre ou une tasse de café, le garçon – pour faire bonne
mesure – faisait sciemment déborder le verre, la tasse. On appela alors « bain
de pieds » cet excédent de liquide ! Passer l'arme à
gauche
Cette expression serait d'origine militaire : un guerrier mort est un
guerrier qui ne peut plus se servir de son épée, celle-ci est donc rangée dans
son fourreau, situé sur son flanc gauche. Jeter de la
poudre aux yeux
A l'origine l'expression voulait dire surpasser ses concurrents sans
aucune connotation péjorative… Poudre vient du latin pulvis
(poussière) : la « poudre » que l'on jetait aux yeux était la
poussière que l'on soulevait en courant très vite, poussière qui aveuglait les
autres concurrents. Tuer le ver
C'est prendre un petit ver d'alcool le matin à jeun, remède réputé
efficace pour venir à bout des oxyures et autres parasites intestinaux. Cette
expression date du moyen âge ! Crouler de
vieillesse ; un vieux croulant
Au 16ème siècle crouler avait un tout autre sens et
signifiait « trembler », être secoué par ». Mener quelqu'un
par le bout du nez
Certains voient dans cette expression une allusion à la façon dont
autrefois on conduisait les buffles en tirant un anneau passé dans leurs
narines. Recouvrez la
santé
L'étymologie de « recouvrer » n'a rien à voir avec celle de
recouvrir (couvrir de nouveau). Dormir
tête-bêche
Autrefois on disait : « deux chevets », puis on a dit « à tête béchevel »… avant
de dire tout simplement « tête-bêche ». Etre muet comme
un sphinx
Le sphinx de Thèbes (monstre à corps de lion et tête de femme) avait la
réputation de tuer ceux qui ne pouvaient résoudre ses énigmes. Son silence
implacable lui conférait une supériorité mystérieuse et inquiétante… Etre le muet du
sérail
Cette expression fait allusion au sérail des sultans d'autrefois. Le
sérail était la partie du palais où résidaient les épouses ; il était gardé par
des eunuques. Ces derniers avaient interdiction de raconter ce qui se passait
dans le harem et n'étaient souvent autorisés à communiquer que par gestes… Il y a du monde
au balcon
Cette expression fait référence aux théâtres du 19ème où les
femmes se tenaient au balcon, les poitrines joliment mises en valeur. Maigre comme un
clou
Cette expression date du 19ème et il est amusant de constater
qu'au 17ème on disait a contrario « gras comme un cent de clous »
(les clous se vendaient par paquet de cent). Se saigner aux
quatre veines
L'expression date de l'époque où la saignée était fréquente. Avoir une épée
de Damoclès au-dessus de la tête
Damoclès était un courtisan du roi Denys, tyran de Syracuse en 400 av
J-C. Avancer à la queue
leu leu
Leu est ici le loup. Quand au redoublement de « leu », il s'agirait
d'une faute d'orthographe. L'expression serait en réalité « à la
queue le (de) leu ». Avoir le cœur gros
Cette expression sous entend que l'on a le cœur
(poitrine) gonflé de sanglots et de larmes. Les anatomistes de la renaissance
pensaient d'ailleurs que le cœur des personnes mélancoliques était plus gros
que celui des autres (d'après Riolan, l'autopsie de
Marie de Médicis aurait montré un cœur particulièrement gros). Passer la main
Cette expression est tirée du jeu de baccara. « Passer la main » c'est passer le
sabot à un autre joueur. Porter quelqu'un
sur ses épaules
L'expression date de l'antiquité où le vaincu porte la
vainqueur sur ses épaules (symbolisant ainsi qu'il ferait tout ce que le
vainqueur désire). Renaître de ses
cendres
Le phénix était un dieu ayant l'apparence d'un grand
oiseau huppé, au cou doré et à la queue blanche, qui était supposé vivre plusieurs siècles. Quand li sentait
la mort proche, il s'exposait couché dans son nid fait de plantes aromatiques,
aux rayons de soleil, et était ainsi réduit en cendres. Il renaissait alors
sous forme d'un petit vers qui se transformait en un nouveau phénix. Avoir la pépie
Cette expression qui veut dire avoir très soif fait
référence à la « pépie » qui est une maladie des poules entraînant un
dessèchement de la langue et une soif très intense. Mettre au pied du
mur Au 16ème
siècle, on disait mettre au pied du mur sans échelle"…ce qui rend tout
sens à cette expression imagée qui pousse dans ses derniers retranchements celui
qui en est la cible ! Etre piqué « Piqué »
fait référence ici à la piqûre d'un redoutable
araignée : la tarentule. A Tarente (Italie) la piqûre de cette araignée était
réputée provoquer des accidents neurologiques graves. Donner sa langue
au chat Cette
expression du 19ème provient en fait de « jeter sa langue aux
chiens ». Les chiens étaient probablement beaucoup plus répandus que les
chats, et certainement plus féroces qu'aujourd'hui. Se faire du
mauvais sang On dit aussi
se faire un sang d'encre. Cette expression date du 18ème où l'on
pouvait constater chaque fois que l'on faisait une saignée que le sang veineux
était bien sombre et donc de plus mauvaise qualité que le sang rouge artériel.
Une raison de plus de justifier les saignées. Avoir du cœur au
ventre Le « cœur »
est ici un des quatre sens du mot cœur (cœur, estomac, mémoire, courage) au 15ème
siècle on disait « cuer » (n'avoir point de
cuer au ventre). Cette expression serait d'origine
militaire et daterait du 11ème siècle. Apprendre par cœur Pour les
Grecs, ces viscères jouaient un rôle important dans les émotions et les
pensées: la rate permettait de rire, le cœur commandait à la mémoire, à la
volonté et à l'intelligence: d'où l'expression « apprendre par cœur ». Avoir le compas
dans l'œil En latin, compassare veut dire « mesurer avec le pas » et
donc a donné bien sûr le mot compas (un compas ayant deux jambes comme nous)
Michel ange serait le premier à avoir utilisé cette locution pour exprimer la
précision de l'œil. Se rincer la dalle La dalle en
argot c'est la gorge ou le gosier... Se faire des cheveux
blancs Chacun sait
qu'en cas de gros soucis, on peut vieillir prématurément… Darwin raconte
l'histoire d'un homme que l'on amenait au supplice, et dont le blanchiment des
cheveux était si rapide qu'on le devinait à l'œil nu. Mettre la puce à
l'oreille Il s'agit
d'une expression d'origine médiévale qui évoquait les « démangeaisons
amoureuses » (picotements que l'on ressentait dans tout le corps quand on
est très amoureux) et plus précisément une démangeaison dans le vagin symbolisé
ici par l'oreille. Avoir le spleen "Avoir
le spleen c'est se faire de la bile (noire). La bile noire encore nommée « mélancolie »
était l'humeur secrétée par la rate : elle n'a rien à voir avec la bile jaune
secrétée par le foie. On notera que « spleen » (du grec splen qui a donné splénique) signifie en effet rate en
anglais. Prendre des
vessies pour des lanternes Autrefois la
lanterne avait toujours une forme ronde un peu comme une vessie de porc que
l'on aurait gonflée d'air, d'où la méprise possible. Casser sa canne = mourir.
Fait référence à la trachée. En un tour de main Expression
très ancienne. On disait aussi en un tournemain (le temps de tourner la main). C'est un imbécile « Imbécile »
vient du latin : in (privatif) et bacillum (bâton) :
sans bâton, sans soutien. La fièvre
acheteuse Par allusion
à la fière aphteuse ! Remède de bonnes
femmes Déformation
du vieux français « remède de bonne fâme »
qui veut dire remède de bonne réputation. Prendre un bon
grog Vient de
l'amiral anglais Edward Vernon (1684-1757) surnommé Grogram
par ses hommes parce qu'il portait continuellement un manteau de grosse toile
de soie de Naples appelé grogram. Un jour, le navire
étant à court de rhum, l'amiral décida de couper la ration avec de l'eau
citronnée, les matelots furieux donnèrent le nom de grog à la boisson ! Avoir un coup de
pompe Allusion
venant sans doute de l'aviation : « un coup de pompe » c'est un trou
d'air. Avoir les reins
solides Allusion au
dos bien sûr. Prêter main-forte Au 12ème
siècle et pendant plusieurs siècles encore, on ne dit pas « au secours ou
à l'aide mais on crie « main-forte ». Par le
ventre-saint-Gris Ancien juron
qui vient d'henri IV. Le roi de France disait en fait « Par le ventre et
le sang du christ » mais avec une prononciation chantante qui faisait
entendre : « ventre sangue… Christi ». Un remède de
cheval Il m'épate Le mot « épater »
voulait autrefois dire « casser les pattes : casser les bras et
les jambes ». Vendre la peau de
l'ours L'expression
vient d'une fable de La Fontaine. Avoir la tête près
du bonnet C'est être
irascible. Bourrer le mou En ancien
français, le mou désigne la cervelle ; on disait aussi « gonfler le mou »
qui a donner « gonfler » (tu me gonfles). Chercher noise à
quelqu'un Le mot noise
vient du latin nausea (qui avant de signifier nausée
exprimait le bruit que l'on fait en vomissant). La réa St Pierre Bien sûr
c'est le paradis. Etre tête en bas C'est ne plus
avoir les pieds sur terre. Avoir la trouille Trouille
voulait dire colique, diarrhée. Etre gâteux Cette
expression avait un sens médical bien précis. Etre gâteux, c'est être
incontinent. Des yeux de lynx Lynx est en
réalité une déformation du nom de Lyncée, le pilote
du navire Argo qui transportait les argonautes. Lyncée était célèbre pour sa vue perçante qui lui
permettait de voir tout ce qui se passait au ciel et aux enfers ! Couper l'herbe
sous le pied Remonte au
16ème siècle où herbe signifiait moyen de subsistance, par analogie
au fait que les Français de l'époque se nourrissaient essentiellement de
légumes et de fruits. Mon doigt m'a dit L'expression
vient du soldat le doigt sur la couture du pantalon. A force d'être en contact
avec l'uniforme, le petit doigt serait ainsi au courant des choses de la guerre
! Suer sang et eau L'eau est
une humeur hippocratique qui prend l'une des quatre formes suivantes: urines,
salive, larmes, sueurs. Avoir quelqu'un
dans le nez Cette
expression vient du fait qu'on ne peut plus sentir quelqu'un ! Çà nous fait une
belle jambe Autrefois,
le galbe, la finesse de la jambe, était important non pour les femmes qui les
cachaient mais pour les hommes qui les exhibaient. Bientôt on commença à se
moquer de ceux qui faisaient « la belle jambe ». S'en mettre plein
la lampe L'expression
trouve son origine dans le vieux français : labba
(gosier, ventre). Labba aurait alors donné le verbe « amper » (boire) et laper. Manger le morceau Fait
référence à une pratique policière du 19ème. Le prisonnier était à
jeun pendant son interrogatoire et ne mangeait que lorsqu'il avait avoué ! Faire du tintouin Suffisamment
de bruit pour que les personnes aient l'impression qu'une grosse cloche tinte
bruyamment à leurs oreilles ! Fort comme un turc Référence à
l'empire Ottoman. Etre en odeur de
sainteté L'odeur de rose
de Bernadette Soubirous quand on ouvrit son cercueil. Un régime
draconien Allusion à Dracon,
législateur athénien ayant vécu en 700 avant J-C. Se faire tirer par
les oreilles Remonte à
l'antiquité romaine quand au cours d'un procès un témoin du plaignant refusait
de déposer, ce dernier pouvait contraindre physiquement le témoin à venir
devant les juges en le tirant par l'oreille. A l'article de la
mort Article
vient du latin articulus qui veut dire au moment « de »
expression du 16ème siècle. De pied en cap Cap est ici
la tête du latin Caput. Autrefois on disait aussi
parler « en cap à cap » (pour dire en tête à tête). Avoir le cœur au
bord des lèvres Cœur dans le
sens d'estomac. Pour les latins Cor/cordis voulait
aussi bien dire cœur qu'estomac. Avoir un tuyau Avoir des
renseignements que l'on a glissé dans le tuyau de l'oreille. Maigre comme un
coucou Autrefois on
disait maigre comme un coucou mais aussi gras comme un coucou, du fait du
métabolisme particulier de cet oiseau maigre au printemps, gras en automne. Etre nase En argot la « nase »
est le nez mais aussi la syphilis, et quand on dit être nase, cela veut dire
être en mauvais état comme si on avait la syphilis ! Se ronger les
sangs Se tracasse
au plus haut point. Sangs est ici au pluriel parce que l'on distingue le sang
artériel du sang veineux. Donner un coup, de
pouce à quelqu'un Favoriser
quelqu'un, le « pousser » est devenu par déformation (...). Des paroles
sibyllines Les sibylles
étaient des prêtresses grecques qui faisaient connaître les oracles d'Apollon mais
leurs dires étaient réputés difficiles à interpréter. Avoir une fringale La fringale
(on disait autrefois « faim-valle ») est une maladie des chevaux qui
les oblige à s'arrêter pour manger tellement leur faim est dévorante. Se faire porter
pâle La pâleur
était un symptôme qui donnait le droit de quitter la troupe pour aller
consulter le médecin militaire. Avoir les foies Pour les
grecs, les viscères jouaient un rôle important dans les émotions et les pensées
: le foie était ainsi le siège du courage. Avoir le foie blanc (vidé de son
sang) c'était avoir très peur. L'expression a ensuite évolué vers sa forme
actuelle. Garder la tête
froide Un
physiologiste du 19ème (Poerhaave) aimait
à dire « tête froide, ventre libre et pieds chauds, remède à tous les maux ». Agir pour la frime Agir pour
l'apparence. Frime signifiait le visage (on parle encore de frimousse
aujourd'hui). Allonger le compas Marcher plus
vite. Compas vient du latin populaire compassare :
mesure avec le pas ! Un mouvement
d'humeur Fait
allusion aux humeurs. Propre comme un
sou neuf Glacer le sang
dans les veines L'expression
est issue du nom que l'on donnait à la pleurésie la « sanglaçure ».
On pensait en effet que la pleurésie était due à un refroidissement important
du corps ! Montrer pâte
blanche D'après la
fable de la fontaine « Le loup, la chèvre et le chevreau ». Filer un mauvais
coton Dérivée
d'une expression du 18ème utilisée dans le jargon du tissage : « jeter
un vilain coton » c'est perdre son aspect lisse et soyeux en parlant d'une
étoffe. Avoir la gueule
enfarinée Cette
expression fait allusion à la naïveté de certains personnages de la comédie
d'autrefois, souvent trop poudrés. Prendre une cuite Littéralement
: Etre cuit dans son vin. C'est un esprit
fort L'expression était courante au 14ème
siècle et désignait ironiquement les personnes se targuant de ne pas croire aux
choses de la religion. N'avoir rien au
ventre
Signifie que l’on n’a pas de cœur au ventre, « cœur »
signifiant courage ! Avoir le bras
long
Avoir la puissance - Au départ le bras de Dieu. Les grands
esprits se rencontrent
C'est Voltaire qui aurait inventé l'expression à la fin de sa vie à Ferney. L'argent n'a pas
d'odeur
Vespasien et les taxations des urines qui servaient aux teinturiers. On
se moqua de l'empereur qui excédé brandit une pièce de monnaie en disant « Non
Olet » (cela ne sent rien). Verser des
larmes de crocodile
Une croyance datant des Grecs et des Romains veut que les crocodiles
pleurent « hypocritement », imitant la voix humaine pour attirer
leurs victimes. Il ne se mouche
pas du pied
C'est quelqu'un d'important ou plutôt qui se croit important. Cette
expression ferait allusion à un célèbre tour de saltimbanques au Moyen-âge :
tout en se contorsionnant, ces derniers tenaient leur pied entra les mains et
le mettaient sous le nez comme pour mimer un mouchage. Or les saltimbanques
étaient tenus en piètre considération à l'époque… L'usage courant a ensuite
préféré transformer le « pied en coude » : se moucher du coude était
en effet une pratique courante chez les paysans. Avoir voix au
chapitre
Le « chapitre » désignait dans un monastère l'endroit où les
moines de chœur se réunissaient. Manquer de nerf
Nerf vient du latin nervus qui veut dire nerf
mais également force. Avoir du coton
dans les oreilles
Le confesseur d'Henri IV était un Jésuite habile appelé Cotton. Ce
dernier avait beaucoup d'influence sur le roi ce qui fit dire plus tard à
voltaire : Notre roi est un bon prince, il aime la vérité : c'est dommage qu'il
ait du Cotton dans les oreilles". Piquer une
quinte
Pour le commun « piquer une quinte » veut dire se mettre dans
une violente colère. A l'origine « Quinte » est un terme médical
faisant allusion à une forte toux se reproduisant toutes les cinq heures où bien
à la fièvre quinte (tous les cinq jours). Il ya loin de la
coupe aux lèvres
Cette expression fait allusion à l'époque ancienne où l'on mangeait en
position couchée. Passer sur le
billard Tirer au flanc
Autrefois les flancs de l'armée étaient moins exposés. C'est un
pied-plat
Très méprisante, cette expression émanait des aristos habillés de
chaussures à haut talon qui parlaient ainsi des personnes du peuple toujours
chaussés de souliers plats. Se porter comme
un charme
Le charme est un arbre vivant en moyenne 150 ans. La pilule
perpétuelle
Petites boules d'antimoine que l'on avalait en guise de laxatif. On les
récupérait ensuite dans les selles pour pouvoir les réutiliser. Une pilule
perpétuelle servait à toute une famille parfois sur plusieurs générations. Tomber dans le
troisième dessous
Cette expression signifie que le moral est très bas. A l'opéra il y
avait trois étages sous la scène pour le machiniste et les accessoires. Une
pièce qui était un échec se disait « tombée dans le troisième dessous ! » Sentir le fagot
Cette expression désigne la personne suspecte et faisait référence à
l'hérésie et à ses fagots du bûcher ! Se mettre au
pieu
Le mot pieu vient de piau, forme picarde du
mot peau ! Le piau était la peau dans laquelle on
s'enveloppe avant de se coucher pour dormir. Vivre sur un
grand pied
Les souliers à la poulaine, leur bout pointu ressemblait à un bec de
poule, furent très en vogue au 15ème siècle : on les portait
d'autant plus longs que l'on était fortuné (la ponte mesurait Se terminer en
queue de poisson
L’expression ferait allusion aux sirènes : on entend un chant
divin, on voit d’abord un joli visage, puis un joli buste… pour terminer sur
une queue de poisson. Le mal de Naples
Les Français l’appelaient « mal de Naples » et les Italiens
disaient. « le mal français ». Tous
parlaient bien sûr de la même maladie la syphilis qui a sévi pendant les
conflits entre Français et Italiens sous
Charles VII, Louis XII et François Ier. Il semble en effet que la
maladie se soit introduite en Europe à Avoir les pieds
nickelés
L’expression existait bien avant la bande dessinée de Fortan (1908). Le mot « nickelé » n’aurait rien
avoir avec le nickel, mais serait plutôt une déformation du mot « niclés » (malformés/tordus) Celui qui a « les
pieds nickelés » est mal foutu, paresseux, et répugne donc à travailler… Etre mis à pied
« La mise à pied » c’est le renvoi. L’expression est empruntée
au monde de la cavalerie : en cas de faute, le cavalier se voyait
privé de son cheval et se retrouvait donc « à pied ». Tirer à
quelqu’un les vers du nez
Ce mot « vers » serait ici d’origine latine : verum (vrai). Tirer le vrai c’est chercher à connaître la
vérité. A l’œil
Au 19ème siècle, cette expression signifie « à
crédit », ou plus précisément « sur la vue, sur la bonne mine de
celui à qui on fait crédit ». Le glissement sémantique vers la gratuité
est dérivé de ce premier sens. Graisser la
patte
Cette expression est très ancienne puisque elle daterait du 6ème
siècle (règne de Clotaire Ier). L’Eglise prenait alors un impôt sur
la vente de porc. Quand un marchand se présentait pour payer sa dîme sur le
parvis de Notre-Dame de Paris, il mettait un morceau de lard dans la main du
chanoine, pour tenter de l’attendrir et payer moins d’impôt. Il lui graissait
donc la patte au sens propre… Reprendre du
poil de la bête
Cette expression prend son origine dans les croyances romaines. En cas
de morsure par un chien, il était recommandé de poser sur la plaie un poil de
l’animal, pour guérir le mal par le mal. Les Italiens disent d’ailleurs :
« del can che morde et pela sana » (du chien qui mord le poil
guérit). Avoir un poil
dans la main
L’expression date du début du 19ème siècle mais son origine
remonte à l’Antiquité. Crassus, un général de César, cherchait à intimider
l’ambassadeur de Séleucie qui lui répliqua : « I1 croîtra du poil
dans cette main avant que tu aies la liberté de voir la Séleucie ». Prendre son pied
L’origine de cette expression remonte à l’époque des corsaires aux 17ème
et 18ème siècles. A la fin d’un combat naval, les vainqueurs
alignaient sur le pont du bateau les objets et l’ensemble du butin, en les
répartissant selon leur type et leur valeur. Puis la pile d’objets était
partagée en « pieds » (1 pied =12 pouces=33 cm), Chaque marin
prenait alors « son pied » (plusieurs pieds s’il était gradé). Tout
cela se faisait dans la bonne humeur, la liesse et la fête, ce qui explique le
sens actuel de l’expression. In petto
In petto qui veut dire « en secret » vient de l’italien :
in petto, du latin in pectore qui signifie dans son
cœur. Cette expression (maintenant peu utilisée) fait référence au Pape
qui décidait tout seul de choisir un cardinal. Se désopiler
Les Anciens pensaient que rire était un moyen de se désopiler la rate :
c’est-à-dire de la déboucher, de la désobstruer (opiler
signifie en effet encombrer). Une fois que la rate est bien
« désopilée », elle peut se dilater et évacuer ainsi de la bile noire. Mener une vie de
bâton de chaise
Cette expression fait référence à la chaise à porteurs du 17ème siècle qui
servait de taxi pour les trajets courts. La chaise était portée par deux hommes
grâce à deux bâtons latéraux amovibles (on enlevait les bâtons pour faire
sortir le passager), Un « bâton de chaise » menait donc une vie très
agitée, il était constamment manipulé, i1 subissait beaucoup d’allées et
venues, et pouvait même servir d’arme le cas échéant. Faire un pied de
nez
Un « pied de nez » c’est à l’origine un nez qui mesure un pied
(donc environ Avoir du toupet
Cette expression prend son origine en Italie au 16ème siècle.
L’époque, les tueurs à gage (les bravi) étaient estimés de leurs contemporains
et restaient le plus souvent impunis. Pour qu’on ne les reconnaisse pas, ils
avaient pour habitude lors de leurs méfaits, de rabattre sur leur front un
toupet qui d’ordinaire pendait sur le côté. On les considérait comme des
personnes courageuses et audacieuses : d’où l’expression « avoir du
toupet »… Les doigts dans
le nez
L’expression date des années 20 et fait allusion au jockey à la victoire
assurée, dont les mains, sont si disponibles (pas besoin de cravacher, tenir
les rênes…) qu’il pourrait même se mettre les doigts dans le nez ! Avoir la haute main sur quelque chose Pour les
Anciens, la « main haute » c’est la » main droite (celle qui
tient la lance et est donc plus haute que l’autre) ; et la « main
basse » c’est la gauche (celle qui tient la bride). On disait indifféremment
« main haute » et « haute main » et c’était bien sûr la
main la plus noble. Avoir du sang de navet De tous
temps le navet a eu une réputation de sous-légume. Moins décoratif que d’autres
légumes, il serait pour certains inodore et sans saveur. Et en plus i1 est très
pâle voire anémique : son sang est donc certainement de très mauvaise qualité…
comme celui d’une personne faible et
Poltronne. Avoir La courante Cette
expression très imagée qui évoque la diarrhée, tait référence à une danse dont
le nom était « Courante », ainsi nommée à cause des nombreuses
allées et venues dont elle était émaillée. Pour l’anecdote, Avoir un cœur d’artichaut Avoir un
cœur d’artichaut c’est avoir un cœur disponible pour tous. Autrefois on disait
« cœur. L’artichaut, une fleur pour tout le monde ». L’Espagnol dit
aussi corazàn de alcachofa. Se marier de La main gauche Un mariage
de la main gauche était au départ un
mariage entre un aristocrate et une roturière. Pendant la cérémonie,
l’époux donnait la main gauche à sa femme (et non la droite) pour signifier que
le mariage ne transmettrait le rang ni à la femme, ni aux enfants.
« Mariage de la main gauche » signifie aujourd’hui concubinage et un
enfant de la cuisse gauche est un entant
né d’un concubinage. Boire à tire-larigot Cette
expression (boire abondamment d’un seul trait) date du 16ème siècle.
Le chanoine Ne pas être dans son assiette « Assiette »
signifie ici, la façon dont on est assis. Un malade, quelqu’un qui souffre, ne
peut rester longtemps dans la même position, et n‘est donc pas dans son
assiette. Dans le barbier de Séville, Beaumarchais fait dire à Bazile : « je ne suis pas dans mon assiette
Ordinaire ». Etre parée comme une accouchée Cette jolie
expression a progressivement disparu au cours du 20ème
siècle. : Elle fait référence à une coutume (du 15ème au 17ème
siècle) : la femme, après son 1er accouchement, recevait ses amies
et voisines, parée comme une reine, et dans une chambre complètement décorée
pour l’occasion. A partir du 18ème siècle, l’expression est utilisée
au sens figure, pour se moquer des femmes trop apprêtées et trop pomponnées. Ce sont des comptes d’apothicaire
Les factures
des pharmaciens avaient autrefois mauvaise réputation : prix trop chers,
erreurs camouflées, etc… Avoir la bride sur le cou Un cavalier
qui veut stopper la course de son cheval tire sur la bride ; quand au
contraire il désire le laisser galoper librement, il lui laisse la bride lâche
(on dit bride abattue), et qui pend sur son cou. Avoir la bride sur le
cou », c’est donc être libre d’agir à sa guise. Mentir comme un arracheur de
dents Cette
expression date du 16ème siècle : elle est une allusion aux
ancêtres des dentistes qui promettaient à leurs patients que leur intervention
serait totalement indolore. Dorer la pilule Autrefois on
avait coutume de donner un aspect plus agréable aux médicaments en les secouant
dans une petite boîte contenant une feuille d’or (doreur de pilule). Les
Espagnols disent : « Si la pildora bien supiera, no la doraran por defuera » (si la pilule
avait bon goût, on n’aurait pas besoin de la dorer)… Etre la coqueluche de quelqu’un Au
Moyen-âge, en cas d’épidémie de chant du coq (notre actuelle coqueluche) les
médecins recommandaient à leurs patients de porter une
« coqueluche », sorte de capuchon permettant de garder la tête au
chaud (mot composé du mot « coq » et du mot latin cucullus
(capuchon)). Ce bonnet « protecteur » avait une forme étrange, et les
gens le prirent en affection d’où
l’expression « Etre la coqueluche de quelqu’un ». Saisir l’occasion par les cheveux La déesse de
l’Occasion (ou déesse de Baisser les bras Au
Moyen-âge, quand deux personnes n’étaient pas d’accord et que l’on voulait
régler le différent à l’amiable, on leur faisait passer l’épreuve de la croix.
Elles se mettent l’une en face de l’autre, debout, les bras en croix à
l’horizontale… et tiennent ainsi le plus longtemps possible. Le premier qui
« baisse les bras » a tord. On cœur bat la chamade A la guerre,
la chamade était une sonnerie de trompette ou de tambour pour signifier que
l’on souhaitait se rendre, demander une trêve, ou enlever les morts. Un cœur
qui bat la chamade est-il un cœur prêt à se rendre ? Avoir un grain L’expression
date du 17ème siècle et le grain n’a rien à voir ici avec une
quelconque graine, c’est une mesure de poids pour les apothicaires : ainsi
un (pharmacologique) c’est 60 mg de produit, une obole c’est trois grains, etc… Quand Avoir une face de carême Une face de
carême est la face attristée et fatiguée de celui qui jeûne pendant les 40 jours
du carême. L’expression se veut désagréable et insultante ; et elle a en
effet été utilisée au départ par les non croyants qui voulaient se moquer des
catholiques pratiquants. Au 16ème siècle, on disait aussi « un
amoureux de carême » pour parler d’un amoureux timide et honteux qui
s’abstient de toucher à la femme qu’il aime. Faire bonne chère « Chière »
était très courant jusqu’au 17ème siècle et désignait le visage. On
disait « faire bonne chière pour dire
« faire bon visage », avoir un visage réjoui. Puis l’expression a
rapidement évolué : quel meilleur moyen d’avoir un visage épanoui que de
se régaler d’un mets délicieux ? Avoir l’esprit de l’escalier
(d’escalier) L’expression
sous-entend que la personne a l’esprit lent et qu’elle est incapable de briller
dans un salon, d’avoir de la répartie et de répondre du tac au tac. Ce n’est
que lorsqu’elle est partie, puis arrivée en bas de l’escalier qu’elle trouve
sa répartie. Le collier de Vénus Le collier
de Vénus est une expression médicale qui désigne l’éruption de petits
boutons rosés apparaissant autour du cou en cas de syphilis secondaire.
Quoi Vénus ? Parce que c’est la déesse de l’amour et que la syphilis est
transmise par l’amour… Dans le même ordre d’idées, Vénus a
donné « vénérien ». Etre cinglé Le mot
« cingler » ferait ici référence aux tristes traitements que l’on
peut réserver à des personnes emprisonnées (ou enfermées),
« Cingler » c’était fouetter une personne avec un cordage goudronné –
probablement parfois jusqu’à en devenir fou de douleur… Avoir l’estomac dans les
talons On disait
autrefois : « l’estomac lui est tombé, dans les talons » .L’idée
de l’expression est que l’on a tellement faim que même les talons, si éloignés
de l’estomac, crient famine. Se faire de la bile Il s’agit
ici de la bile noire secrétée par la rate (et non de la bile jaune secrétée par
le foie). La bile noire c’est aussi la mélancolie ou l‘atrabile. A noter la
forme grammaticale « se faire de la bile » qui exprime bien la notion
de sécrétion interne. Etre sur les dents L’expression
est très ancienne (au Moyen-âge on disait « être adens »).
Il faisait allusion aux chevaux qui, lorsqu’ils sont épuisés, laissent saillir
leurs dents sur le mors. Pendant très longtemps l’expression voulait dire être
épuisé de fatigue ; ce n’est que récemment qu’elle a évolué vers son sens
actuel : être dans un état de grande tension, d’attente irritable. Un cou proconsulaire Le « cou
proconsulaire » est une expression médicale que l’on utilise en cas de
syndrome : cave supérieur (s’accompagnant d’un cou enflé), évoquant
ainsi le cou du proconsul romain Vitellius… Celui-ci était en effet connu pour
ses excès alimentaires, son embonpoint et son cou large et gonflé. Etre porté sur la chose En ancien
français, le mot « chose » désigne clairement les organes sexuels. Au
16ème siècle, on disait : « Faire la chose de Dieu »,
« Choser » et « Enchoser ». La barbe ! On peut dire
aussi « Cà me barbe », L’expression serait liée à la situation d’une
personne, assise sur son siège, et obligée d’écouter les bavardages du barbier,
pendant que celui-ci lui rasait le menton. En rester (être) baba Le mot
« baba » viendrait du verbe latin batare
(ébahir, béer, avoir la bouche ouverte d’ébahissement). Le redoublement de la
syllabe « ba » renforce la notion
d’ébahissement. Batare a également donné :
bailler/bayer, bègue, bouche bée, bégueule (bée-gueule), les badauds. Cette
expression date du 18ème siècle. Rendre une bitture L’origine du
mot « bitture » vient du scandinave : bitti
(le billot de bois sur lequel on enroule les cordages pour amarrer un
bateau), Les marins disaient « prendre une bonne bitture » pour
exprimer le fait qu’il y avait une longueur de câble suffisante. Cette notion
de mesure d’avance a d’abord désigné un repas trop copieux, puis ensuite une
soûlerie. A noter par ailleurs que bitti a bien sûr
donné bitte d’amarrage. Etre un blanc-bec Bec est
issu du latin beccus (qui veut dire bien sûr
« bec d’oiseau », mais surtout bouche »). Cette expression
illustre l’importance que l’on a toujours attachée à la barbe : signe de virilité,
expérience, de sagesse… Un blanc-bec, c’est celui qui a le tour de
la bouche (le menton) imberbe. Avoir une araignée au plafond Cette
expression, qui décrit bien sûr quelqu’un dont le cerveau (le plafond) est
dérangé par une araignée (une idée loufoque), est utilisée dès la deuxième
moitié du 19ème siècle. A l’époque, on disait aussi « avoir une
hirondelle dans le soliveau » (une pièce du grenier). Les Anglais ont débarqué Cette expression qui fait allusion à
l’arrivée des règles chez la femme, fait référence à l’uniforme militaire des Anglais qui, jadis,
était rouge. Avoir la bosse des maths Franz Josef
Gall (1757-1828), chef de file de phrénologie, pensait que l’on pouvait
identifier les dispositions d’un individu grâce à la configuration anatomique
de sa tête et de cerveau : il dessina ainsi une carte des tubérances ou « bosses »… C’est la montagne qui accouche d’une
souris L’expression
est tirée d’une célèbre fable de 1a Fontaine, qui l’a tenait lui-même du poète
latin Horace qui écrivait : « Parturient montes, nascetur ridiculus mus ».
Les montagnes accoucheront, il en naîtra un rat ridicule). Faire ses ablutions
« Ablutions » vient du latin ablutio
(action de se laver). Le mot est toujours employé au pluriel par référence aux
deux ablutions musulmanes : la
grande (immersion du corps dans un bain), et la petite (lavage des
mains, des pieds et du visage). Union de l’aveugle et du
paralytique Cette
expression souligne ironiquement le fait que l’addition de lacunes est malheureusement
souvent inutile… Le poète Florian (18ème siècle) essaye pourtant
joliment de faire mentir cette expression : « A nous deux, nous
possédons le bien à chacun nécessaire : j’ai des jambes et vous des
yeux ». Dans le plus simple appareil Autrefois
« appareil » voulait dire « vêtements », où l’utilisation
de cette expression pour parler d’une personne complètement nue. Anse sentinelle On nomme
ainsi l’anse intestinale qui en cas l’appendicite entoure l’appendice enflammé
comme pour empêcher une propagation de l’infection. Cette anse « monte
ainsi la garde » auprès de l’appendice… Mettre du baume au cœur Le baume était autrefois un médicament et plus
spécifiquement un médicament à visée apaisante, tranquillisante. « Ce peu
de lignes semblait distiller un baume salutaire sur sa blessure »
(Rousseau, La nouvelle Héloïse). Le préfet de l’aine Cette expression
médicale qui désigne le ganglion le plus gros dans une série d’adénopathies
inguinales (comme par exemple dans le cas de la syphilis), est bien sûr un clin
d’œil au Préfet du département de l’Aisne, qui est un homme important… Voir la berlue Berlue » était le nom que les Anciens
donnaient à un phénomène hallucinatoire ou un étourdissement survenant chez des
personnes sous-alimentées : on disait d’ailleurs plutôt « bellue » ou « barlue ». Avoir des atomes crochus Début du 19ème
siècle, le mot « atome » exprimait en philosophie une affinité très
forte entre deux individus. « Atome » remonte en fait à l’Antiquité
et est issu grec a-tomos = indivisible. Terme
« crochu » n’a bien sûr ici aucun sens péjoratif : il est pris
au sens de « accrocher ». Etre vert de peur Cette
expression fait référence à un phénomène physiologique auquel les Anciens
croyaient : une forte peur (ou une grande angoisse) entraînait une
hypersécrétion de bile qui se mélangeait au sang veineux (bleu)… S’embrasser à bouche que veux-tu Selon les
auteurs, il faudrait en fait comprendre « avec une bouche aussi grande que
tu le veux », ou « s’embrasser autant que voudront les
bouches », ou bien encore s’embrasser selon la sorte de baiser que tu
voudras ». Rouler sa bosse Cette
expression qui date du début du 19ème siècle faisait à l’origine
référence à la forme arrondie du ventre après plusieurs semaines de banquets et
de noces. Faire un bide Au 18ème
siècle, il était de bon ton qu’un auteur de théâtre étudie soigneusement
son entrée et sa sortie de scène. En cas de succès il restait sur scène à
gesticuler et à discourir ; et en cas d’échec il partait discrètement,
pratiquement en rampant. On disait alors qu’il partait sur le ventre. Le ventre
est devenu bidon, puis bide … A Bras raccourcis Un
dictionnaire de 1740 explique que « raccourcir » un bras c’est le
replier. Tomber à bras raccourcis sur quelqu’un c’est se jeter sur lui avec les
bras fortement repliés dans un premier temps… pour frapper avec une tension
maximale par la suite. Rire comme une baleine Cette
expression fait allusion à la baleine dont la taille de la bouche est il est
vrai impressionnante. Cadavre exquis Cette jolie
tournure nous vient d’un jeu imaginé par les Surréalistes qui consiste à faire
composer une phrase (ou un dessin) par plusieurs personnes, sans qu’aucune
d’elles ne sache ce qu’on fait les personnes précédentes. A première fois
qu’ils jouèrent, les Surréalistes obtinrent la phrase suivante : « Le
cadavre exquis boira le vin nouveau »… qui donna son nom au jeu. Un beau ténébreux L’expression
évoque un superbe homme aux cheveux noirs et aux yeux de braise… Son
origine raconte une toute autre histoire : dans un célèbre roman chevaleresque
du 15ème siècle, Amédis de Gaule souffrait
d’un amour sans retour pour la belle Oriane. Malheureux et inconsolable, il se
retira dans les ténèbres de son désespoir… C’est un cautère sur une jambe de
bois L’expression
est très explicite : un remède appliqué sur une jambe de bois ne pouvant
évidemment ne donner aucun résultat. Le cautère (du grec kautêrion :
brûlure) était une tige métallique chauffée pour brûler superficiellement les
tissus dans l’objectif erroné de prévenir une infection. Boire comme un chantre Le
« chantre » est ici un synonyme de « chanoine ». Les
chanoines et les moines avaient la réputation d’être de gros mangeurs et de
gros buveurs. Bayer aux corneilles Verbe
« bayer » vient du latin batare (avoir la bouche
bée, ouverte). La « corneille » c’est l’oiseau bien sûr : on
disait ailleurs également « bayer aux grues ». L’Image véhiculée par
l’expression serait alors la suivante : rester bouche bée en regardant
voler les oiseaux. Faire des chichis Le chichi
était le surnom que l’on donnait aux cheveux Postiches au 19ème
siècle. « Chichi » viendrait soit de « chic »,
soit de chiqué », soit peut-être des deux… En avoir le cœur net En latin
cor/cordis voulait dire à la fois cœur et estomac.
Ici c’est de l’estomac dont il s’agit,
et la notion de cœur net pourrait s’opposer par exemple à la notion d’estomac
barbouillé. Virer sa cuti Au sens
propre il s’agit bien sûr de la cuti-réaction qui devient positive. Compte tenu
de la gravité de la tuberculose, « virer sa cuti » était, à la fin
des années 40, une véritable victoire, considéré comme un changement notable du
corps. Aujourd’hui, cette expression évoque le plus souvent le passage de
l’hétéro à l’homosexualité, ou un changement radical d’opinion politique. Tourner sept fois sa langue dans
sa bouche Le chiffre 7
trouve probablement son origine dans les 7 jours de la semaine : l’idée
étant qu’il vaut mieux attendre quelquefois une semaine avant d’émettre
certaines paroles. Ne pas bouger le petit doigt L’auriculaire
a la réputation d’être paresseux, de ne pas servir à grand-chose (sauf
peut-être se gratter l’oreille). Ne pas bouger le petit doigt, c’est vraiment
ne même pas en faire le strict minimum. Couper les cheveux en quatre L’expression
parle d’elle-même… mais elle l’était beaucoup plus encore à l’origine, au 17ème
siècle, où l’on disait « fendre un cheveu en quatre » comme on fend
une bûchette, ce qui est très nettement plus ardu ! Faire une entorse au règlement Au départ,
ici, « entorse » n’évoque pas son sens médical d’élongation ou de
rupture ligamentaire. C’est un dérivé de l’ancien français : en tordre =
tordre en dedans. Avoir l’âme chevillée au corps Cheville
vient du latin clavicula (petite clé) et signifie
« attache entre deux parties » : « Avoir l’âme attachée au
corps » est bien sûr tout à fait explicite, lorsque l’on parle d’une
personne qui survit à une grave maladie. Etre complètement fêlé/timbré Au départ on
disait « avoir le timbre fêlé ». On comparait en effet la tête au
timbre qui la recouvre (partie arrondie du casque d’un chevalier).
« Mon timbre commence à être un peu fêlé et sera bientôt cassé tout à
fait » (Voltaire). Une fièvre carabinée Il s’agit
bien sûr d’une forte fièvre, forte comme une attaque de carabins. Les carabins
étaient au 16ème siècle de redoutables soldats de cavalerie légère,
dont l’arme s’appelait la carabine : ils arrivaient en galopant face à l’ennemi,
déchargeaient leur arme et repartaient tout aussi vite. C’est l’hôpital qui se moque de
la charité
« Charité » était le nom que l’on donnait autrefois aux
dispensaires catholiques … L’expression sous-entend ici que
« hôpital » et « charité » c’est la même chose, que leurs
problèmes sont les mêmes et qu’il est donc ridicule que l’un se moque de
l’autre. Avoir Le doigt sur La gâchette Tout le
monde pense que l’expression fait allusion à une arme avec laquelle on est prêt
à tirer… C’est faux et impossible car dans une arme à feu la
« gâchette » est à l’intérieur et donc inaccessible ; le terme
technique qui conviendrait serait « détente ». A l’origine, la
« gâchette » est en fait la « gâche » d’une serrure … Avoir un coup de cœur L’expression,
relativement récente, serait un croisement entre deux expressions :
« avoir un coup au cœur » et « avoir un coup de
foudre » Savoir (connaître) sur le bout
des doigts Cette
expression (très ancienne) nous viendrait des Latins qui disaient « savoir
sur l’ongle », ad unguem) car l’ongle était un attribut réputé très
subtil, seul capable d’évaluer la finesse ln marbre. Coincer la bulle A l’origine,
l’expression vient de l’argot militaire et fait allusion au travail de mise en
place de la plaque de certain mortiers dont l’horizontalité st vérifiée par un
niveau dont la bulle doit être placée (coincée) entre deux repères. Puis, les
militaires ont gardé l’expression pour parler de leur temps de sommeil et de
repos. En son for intérieur Le mot
« for » nous vient du latin forum : lieu. (place)
où étaient traitées les affaires publiques et où était rendue la justice. La
religion catholique s’appropria le mot et distingua le « for
extérieur » (le jugement des tribunaux ecclésiastiques) et le « for
intérieur » (le jugement de la conscience). Seul le « for
intérieur » est resté, traduisant le secret et l’intimité de la pensée. S’en laver les mains Cette
expression est directement tirée de l’évangile : le gouverneur romain
Ponce Pilate (qui fit condamner Jésus au supplice de la croix à la demande de
la foule déchaînée) était pourtant convaincu de l’innocence de ce dernier.
C’est land il fut menacé d’être dénoncé à César qu’il accepta de sacrifier
Jésus. II se lava alors publiquement les mains pour témoigner de son absence de
responsabilité dans cette condamnation. « Je ne suis pas responsable du
sang de ce juste ; à vous de
voir » (Evangile de Matthieu) Prendre quelqu’un en grippe Il ne s’agit pas ici de la maladie que l’on
connaît. « Grippe » avait autrefois un autre sens qui a aujourd’hui
disparu : manie, dada. Prendre quelqu’un en grippe, c’est lui en vouloir,
être sur son dos de façon obsessionnelle. Avoir une case en moins Cette
expression fait référence à En chair et en os L’expression
date du 16ème siècle, et on disait alors « En os et en chair ».
Le sens de l’expression était alors différent et traduisait le caractère mortel
et éphémère de l’homme : la chair et les os… Avoir le cafard L’expression
(datant de la fin du 19ème siècle) viendrait de l’arabe kefir qui veut dire « personnage hypocrite,
mauvais » donc personnage qui a des idées malsaines. La cheville ouvrière « Cheville »
vient du latin clavicula (petite clé) et veut dire
« attache ». Au sens premier du terme, la « cheville
ouvrière » c’était la forte cheville qui reliait le train avant du corps
de la voiture à cheval : une pièce
essentielle. Au sens figuré,
« cheville ouvrière » évoque donc cette notion d’élément
incontournable, d’agent principal d’une entreprise ou d’un projet. Opiner du bonnet Le bonnet
était autrefois obligatoire. en effet, en l’absence de
chauffage efficace l’hiver, les gens avaient froid en permanence. Le bonnet était
donc indissociable de la tête… Faire le fier-à-bras L’expression
est assez imagée : on voit très bien « fier-à-bras » rouler des
épaules, balancer ses bras puissants… Pourtant l’étymologie est tout
autre ! Fierabras est un personnage de chanson de
geste : c’est le nom d’un géant sarrasin qui est vaincu par Olivier,
compagnon de Roland… Avoir le cœur bien accroché « Cœur »
a ici le sens d’estomac (un sens qui aujourd’hui disparu). Pour les
anciens le cœur représentait en effet quatre organes/fonctions : le
cœur, l’estomac, la mémoire, le courage. On dit bien d’ailleurs « Etre
écœuré », « Avoir mal au cœur », etc… Faire la petite (La grosse) commission « Commission »
vient ici du verbe latin committere remettre quelque
chose à quelqu’un. Autrefois les selles furent appelées
« commission » car l’entant remettait à sa mère quelque chose que
celle-ci lui avait instamment demandé. Les selles sont naturellement devenues
la grosse commission quand on a voulu donner un nom au petit pipi (la
« petite commission »). Voir trente-six chandelles L’expression
est ancienne, datant ou 15ème siècle : les chandelles
traduisent la série de points lumineux qui peuvent apparaître au mal en point.
Le numéral « 36 » reste très mystérieux … On disait d’ailleurs aussi
« voir les chandelles » ou voir mille chandelles ». Bouffer comme un chancre Il s’agit ici non pas d’une allusion au
chancre de la syphilis (qui est petit et indolore) mais d’une allusion au
chancre mou (autre maladie vénérienne qui se propage jusqu’aux ganglions de
l’aine). Le mot « chancre » vient du mot latin cancer (cette expression
serait au départ une plaisanterie de carabin… La Chair est faible Cette
expression vient directement de l’Evangile (parole du Christ au jardin des
Oliviers) : Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas tous dans
la tentation, car l’esprit est prompt et Chair est faible ». Avoir les cheveux qui se dressent
sur la tête Cette
expression fait référence à tous les mammifères dont les poils se hérissent en
cas de peur, de danger. Au 12ème siècle on disait plutôt :
« avoir la tête hérissée ». Belle (jolie) à croquer Dans cette
expression, faut-il voir le sens de croquer (manger) ou le sens de croquer
(faire un croquis) ? Jusqu’à Balzac seule la première origine (manger)
était admise, et c’est ce dernier qui ait fourni la deuxième origine… Clouer le bec Cette
expression vient en réalité du latin c1audere (clore, fermer) et non pas de clavus (clou). Autrefois on disait d’ailleurs « clore
le bec ». Se mettre en cheville avec
quelqu’un « Cheville »
vient du latin clavicula (petite clef, attache entre
deux parties), « Se mettre en cheville avec quelqu’un » : c’est
créer des liens, des attaches avec cette personne. Se creuser le ciboulot La ciboule désigne ici en vieux français la
tête de l’oignon. « Ciboulot » est devenu ainsi le surnom donné à la
tête. Se mettre le doigt dans l’œil On disait
avant « Se donner du doigt dans l‘œil » : cela voulait dire être
maladroit, se tromper (allusion à la maladresse de celui qui, voulant se
signer, se trompe et met le doigt dans son œil et non sur son front). Avoir la chair de poule Au 18ème
siècle, cette expression fait partie de la terminologie médicale courante
(avoir la peau de poule). Elle fait bien sûr référence à l’aspect de notre
peau semblable à une peau de poulet en
cas de frissons de froid ; mais également à la poltronnerie des volailles. Avoir un grand cœur On pense que
cette expression vient d’une croyance selon laquelle quelqu’un de bon, Généreux
et courageux avait un cœur plus grand que les autres. De nombreuses autopsies
furent d’ailleurs engagées pendant plusieurs siècles pour tenter le vérifier
cette caractéristique anatomique. Cracher au bassinet Cracher au
bassinet » c’est payer avec une certaine réticence, tout comme le
bronchitique peut éprouver de grandes difficultés à expectorer ses mucosités
dans un crachoir. Le bassinet (ou bassin) est ici le nom du récipient utilisé
pour faire la quête à l’église (16ème siècle). C’est du bidon L’expression
est liée à une pratique commerciale d’autrefois : un commerçant faisait
gonfler une pièce de drap pour la faire paraître plus luxueuse et plus belle.
Le gonflement destiné à tromper le client était appelé un « bidon »
(un ventre). Les coliques du miserere Cette
expression désignait les violentes douleurs d’une personne souffrant d’une
crise d’appendicite, le patient étant plié en deux de douleur, comme si il
implorait la miséricorde Dieu. Jeter sa gourme « Jeter
sa gourme » c’est quitter l’adolescence, perdre ses illusions et devenir
un adulte. La « gourme » est une maladie du poulain
(inflammation de la bouche) qui a longtemps été considérée comme un mal
nécessaire pour venir adulte. Il faut que jeunesse jette sa gourme »
(Balzac). Tomber dans les pommes Cette
expression est une déformation de la locution : « Tomber dans les
pâmes ». Se pâmer » signifiait en effet en ancien français
« s’évanouir ». Garder quelque chose pour la
bonne bouche Expression
est d’abord culinaire et concerne tous les mets sucrés que l’on garde pour la
fin du repas. Puis elle est passée dans le langage des poètes et autres
esthètes qui expriment ainsi que l’on garde le meilleur pour la fin… S’arracher les cheveux Dans
l’Antiquité, « s’arracher les cheveux » était un signe de deuil, de
tristesse et de désespoir face à la mort. Certaines femmes allaient jusqu’à
déposer leurs cheveux sur le corps du défunt. Puis l’expression a évolué
traduisant la rage que l’on peut avoir face à certaines situations. Avoir le cul entre deux chaises Jusque très
récemment (première moitié du 20ème siècle) on disait « avoir
le cul entre deux selles » évoquant ainsi un cavalier installé entre eux
montures, donc dans l’incapacité d’avancer efficacement. Etre dans Les bras de Morphée Morphée
(Dieu des Songes) était le fils de Etre d’humeur égale Cette
expression (d’abord médicale) voulait dire que la personne était en bonne
santé parce qu’il y avait équilibre
entre les 1es différentes humeurs hippocratiques. Fier comme un pou Le mot « pouil »
(ancien français) avait aussi bien le sens de poulet que de pou. Il s’agit donc
ici d’une mauvaise traduction du mot « pouil » : un poulet ou jeune coq est en effet
fort fier... Pour la petite histoire, l’emblématique coq français trouve sa
source dans un jeu de mots sur gallus (coq)/Gallus
(Gaule). Travailler du chapeau Le « chapeau » est bien entendu ici la tête (caput
en latin qui a donné chef, chapeau, chapitre, capitaine…). Le chapeau (ou le
bonnet) faisait autrefois partie de la tenue vestimentaire de base et il était
difficile de dissocier la tête de son vêtement. Avoir les dents longues S’agit d’une
expression très ancienne qui ne signifiait aucunement au départ être ambitieux.
« Avoir les dents longues » c’était seulement avoir très faim …
tellement faim qu’effectivement cela pouvait rendre agressif et prêt à se
battre, d’où le sens actuel. Sortir de la cuisse de Jupiter La nymphe Semélé
attendait un entant de Jupiter : malheureusement elle mourut foudroyée en
voulant contempler le père du fils qu’elle portait en son sein. Jupiter, pour
sauver son fils Bacchus de la mort décida de le porter à l’intérieur de sa
cuisse pendant les trois derniers mois du terme. Prendre un bouillon de onze
heures « Prendre
un bouillon de 11 heures » c’est mourir vers minuit à cause d’un bouillon
empoisonné, Autrefois, tard le soir, on faisait boire aux malades qui
souffraient, un bouillon calmant et sédatif à base d’ornithogale (plante
liliacée). Le fameux bouillon en a gardé une funeste réputation… Hippocratisme digital C’est parce
que cette déformation des doigts (Dernière phalange plus grosse) a été
longuement décrite par Hippocrate, que l’on a décidé de la nommer d’après
lui. |