Médecins de la Grande Guerre

Un journal danois aida les enfants belges réfugiés d’Amsterdam.

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Un journal danois aida les enfants belges réfugiés d’Amsterdam[1]



Des parents qui, dans la fuite devant l’envahisseur, ont perdu leurs enfants, les reconnaîtront peut-être dans ce groupe

       Tous ces enfants aux joues rondes, bien vêtus, groupés dans une salle chaude auprès d'un arbre de Noël- monstre, ce sont les mêmes petits Belges qui, il y a quelques semaines, étaient recueillis en Hollande où ils arrivaient amaigris, affamés, presque nus, beaucoup d'entre eux perdus par leurs parents au cours des péripéties de la fuite devant l'invasion.

       Ils sont réunis là 540, à l'Asile pour l'Enfant belge, une œuvre touchante créée à Amsterdam et qui a déjà placé dans les familles hollandaises plus de 1.600 petits Belges.

       Ils viennent d'assister à une séance de lanterne magique, de manger des gâteaux, de recevoir des jouets et des vêtements. Les bannières, déployées au-dessus de leur groupe, portent des inscriptions, en danois, qui signifient : « Merci mille fois, petits amis danois. – Hommage à l'ambassadeur belge à Copenhague. – Merci au « Berlingske Tidende » ! – Vive le Danemark » etc. ; car une partie des frais de la fête a été payée avec le produit d'une collecte faite par les écoliers danois « pour leurs petits amis belges », et une autre par le Berlingske Tidende, un grand journal de Copenhague.

       Les membres de la colonie belge réfugiée à Amsterdam, présents à cette fête, éprouvèrent une grosse émotion, lorsque, en chœur, les enfants entonnèrent la Brabançonne et le Lion flamand. Les élèves, plus grands, de l'Ecole belge d'Amsterdam chantèrent à leur tour un hymne spécialement écrit par un de leurs compatriotes, le poète René de Clercq, et qu'accompagna au piano le compositeur J. Opsomer.

       Nous ne publions pas, d'habitude, de pareils groupes pris au cours de semblables fêtes. Cette fois il nous a paru utile de reproduire cette photographie, pensant que peut-être de malheureux parents, réfugiés en Angleterre ou en France, et tourmentés du sort de leur enfant, reconnaîtront leur fillette et leur garçon sur notre gravure. Ils apprendront ainsi que leur cher petit est en bonne santé et qu'il est bien soigné en attendant les jours meilleurs qui verront les familles se reconstituer.

       Le président de l'Œuvre, à qui ils peuvent s'adresser pour obtenir des renseignements est M. G.-F.- J. Brands, notaire; l'adresse : 521, Heerengracht, à Amsterdam.

 



[1] L’Illustration n° 3450 du 16 janvier 1915



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