Médecins de la Grande Guerre

Quelques soldats héroïques cités par le « Manuel de théorie » de 1928.

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Quelques soldats héroïques cités par le « Manuel de théorie » de 1928



PREFACE.

       Conçu en vue d'aider les commandants d'unité et les instructeurs, notre petit manuel a connu un succès qui prouve qu’il est venu à son heure.

       L'édition présente a été complètement remaniée pour tenir compte des desiderata exprimés, Nous avons intercalé dans le texte des récits de guerre et de nombreuses citations à l'ordre du jour de l'armée.

       Nous espérons contribuer ainsi à l'éducation morale du soldat. La lecture des hauts faits de ses ainés – trop peu connus en Belgique – lui montrera ce dont est capable le soldat belge. Choisies également pour l'intérêt technique qu'elles présentent, ces citations donneront au soldat une idée meilleure des possibilités d'emploi de son armement.

       Nous espérons donc que notre manuel, des plus complets au point de vue technique, rendra ainsi de meilleurs services aux officiers instructeurs et aux recrues.

       Nous continuerons à le modifier au fur et à mesure de l'apparition de nouveaux règlements et nous tiendrons compte, comme par le passé, des remarques et suggestions qui nous seraient formulées.

Les auteurs : Levecque et Kicq

AVIS AU LECTEUR.

              Les citations contenues dans ce manuel, quelque extraordinaires qu'elles puissent paraitre, ne sont cependant que des exemples choisis entre tant d'autres, des faits de guerre, à l'actif de nos officiers, sous-officiers et soldats. Elles ont paru aux Ordres du jour de l'Armée belge.

       Soldat d’aujourd’hui, peut-être combattant de demain, ces citations te tracent la voie à suivre, au cas où la Belgique devrait compter sur toi comme elle a pu compter sur eux.

 

RECITS ET CITATIONS

En Russie.

La Croix de Guerre est décernée au brigadier FISCHLIN, Roger :
« Pour avoir conquis sur les champs de bataille de Russie trois Croix et une Médaille de St. Georges et avoir ainsi contribué à magnifier l'héroïsme du soldat belge ».

Un As.

VAN DEN BOSSCHE. Pierre, soldat, milicien 14 :
Toujours en avant losqu'i1 s'agit d'incursionner chez l'ennemi. Cinq fois cité à l'Ordre du jour, s'est à nouveau distingué, dans la nuit du 22 au 2l avril 1918,en coopérant à l'enlèvement d'un poste ennemi dans le secteur de Boesinghe, ramenant une mitrailleuse et des prisonniers dans nos lignes.

Ceux qui furent les Chefs de nos Héros.

DARCHE, Victor-Désiré, major :
Au front depuis le début des hostilités. Commandant le bataillon de garde pendant le combat du 17 avril 1918, a été le brillant chef de son valeureux bataillon. A arrêté la progression allemande devant les ponts de Langewaede et a organisé si rapidement ses contre-attaques que l'ennemi n'a pas eu le temps d'organiser les positions perdues, qui ont été toutes reprises avant la tombée du jour; 500 à 600 prisonniers, 32 mitrailleuses et un nombreux matériel ont été le fruit de son action.

Jusqu'au bout (1er Chasseurs à pied).

FELIX, Alphonse-Hubert-Joseph, sergent, volontaire de carrier :
Au cours de l'offensive des Flandres, commencée le 28 septembre 1918, s'est particulièrement distingué par son sang-froid, son énergie, son esprit offensif et son audace extraordinaires. Marchant à l'assaut à la tête de sa section, à Langemarck, à Poelcapelle et à la crête des Flandres, a contribué à la capture de nombreux prisonniers, de plusieurs mitrailleuses, de lance-bombes et d'une batterie de 7,7. Le 2 octobre 1918, faisant encore partie de la vague d'assaut, après avoir réduit plusieurs fermes occupées par les mitrailleuses ennemies et être arrivé, malgré l'obscurité, les réseaux de fil de fer, le terrain parsemé de trous d'obus, l'intensité du feu de barrage d'artillerie et le tir d'infanterie, dans la ligne des batteries de l'adversaire, a été cerné avec le détachement dont il faisait partie ; s'est vaillamment défendu, a reçu une première blessure par balle, dans la cuisse ; a repoussé deux contre-attaques ennemies ; a reçu une seconde blessure par éclat d'obus à la tête et est ainsi tombé glorieusement en combattant, au pouvoir de l'ennemi.

Est nommé Chevalier de l’Ordre de la Couronne et décoré de la Croix de Guerre :

DEWOLF, Gustave, soldat, 10ème de ligne :
Très bon fusil-mitrailleur. Le 16 octobre 1918, à Thourout, sa compagnie étant violemment contre-attaquée, reste cramponné énergiquement au terrain. De son arme, habilement employée, tirant comme il la manœuvre, complètement à découvert, il fauche dans les rangs ennemis de nombreux Allemands, qu'il abat à bout portant, contribuant puissamment à l'échec de la contre-attaque. Est tombé peu après, en héros, mortellement atteint d'une balle en plein front.

Nos braves au Congo.

Sont citées à l'Ordre du four de l'Armée :
Les 2ème, 3ème compagnies et la compagnie de mitrailleurs du l0ème bataillon, pour les belles qualités militaires, le courage et le mordant dont ces unités ont fait preuve au combat de Shingangena, le 21 septembre 1917, en enlevant d'assaut la position ennemie fortement organisée et défendue, et située sur une hauteur aux flancs abrupts. A fait subir à l'ennemi de fortes pertes et capturé deux européens, 33 soldats et un sérieux butin de guerre, dont deux mitrailleuses.

Congo.

Une armée coloniale, conduite par des officiers et sous-officiers blancs, assure la police de notre colonie. Après une période de préparation nécessaire pour les équiper d'une façon moderne, nos troupes coloniales se sont couvertes de gloire en Afrique orientale allemande, où elles s'emparèrent de Tabora, la capitale, en 1916.

Nos Marins au Congo.

LEENAERS, Albert-Edouard, premier lieutenant de marine, commandant la canonnière « Netta » :
Pour la décision, la belle hardiesse et l'habileté avec lesquelles il a attaqué le navire « Wami . », d'un tonnage plusieurs fois supérieur à celui de la canonnière « Netta », forçant l'équipage ennemi à mettre le navire à la côte et à la faire sauter. A dispersé ensuite des troupes qui venaient de débarquer, a bombardé le poste de Kassaba armé d'artillerie, et obligé la garnison à l'abandonner.

Ceux qui furent les Chefs de nos Héros (1er de Ligne).

LEFRANCQ, Léo-Joseph-Félicien, sous-lieutenant auxiliaire :
Le 30 septembre 1918, à l'aube, participant à une action d'ensemble menée par son bataillon, enlève d'assaut, à la tète de son peloton, et après une longue marche d'approche dans un terrain fangeux, une partie des retranchements fortement organisés de la ferme « Violette », Prenant, sous un bombardement incessant, le commandement de la compagnie, dont tous les officiers avaient été blessés on tués, donne à tous l'exemple des plus belles vertus militaires, électrisant ses hommes par son inébranlable fermeté. Maintient la position toute la journée, malgré les rafales d'artillerie et de mitrailleuses. Fait prisonnier, au cours d'une contre-attaque ennemie, après avoir brûlé sa dernière cartouche de pistolet, contusionné par des débris de maçonnerie, suscite, par sa conduite héroïque, l'admiration de l'adversaire et provoque cet éloge spontané d'un officier allemand capturé au cours d'opérations ultérieures : « Il a fait notre admiration à tous par sa belle attitude, avant et après sa capture. Vous pouvez être fiers de lui. C'est beau d'avoir des officiers comme cela ».

Un commandant de compagnie.

TRUMPENEER, Alfred, caporal milicien '10 :
Au cours de l'offensive de septembre 1918 a été un exemple de bravoure et de ténacité ; a mené son unité avec la plus belle vigueur et le plus grand mépris de la mort. Le 29 septembre 1918, au soir, alors que sa compagnie avait perdu son capitaine, ses officiers et un grand nombre de gradés, il a usé d'initiative et a su conduire son groupe à la victoire, et cela à l'admiration des officiers d'unités voisines.

Un homme à l'affût (12ème de Ligne).

SAPIN, L.-H.-J., caporal :
Pour sa brillante conduite en patrouille et au combat. S'est, en outre, distingué en tuant tous les servants d'une batterie ennemie qui enfilait le plateau de Bellaire (Liège).

Ceux qui furent les Chefs de nos Héros.

MILLET, Lucien-Joseph , capitaine :
Au cours du combat du 17 avril 1918, dans le secteur de Steentraete, ayant été chargé de reprendre, avec sa compagnie, les ouvrages « Wilson » et « Hermine », a conduit les contre-attaques avec un tel brio que ces ouvrages sont repris immédiatement, malgré l'énergie de la défense de l'ennemi. Il y capture 300 prisonniers. Marchant ensuite sur la Grand' Garde de Jesuitengoed, il prend d'habiles dispositions pour faire tomber le réduit important de cet ouvrage et contribue ainsi puissamment à la reprise du dernier objectif du régiment.

Fraternité (2ème de Ligne).

DUVERDIJN, René, caporal :
A fait preuve d'une conduite digne du plus grand éloge, notamment le 26 août 1914, en n'hésitant pas à se jeter à l'eau à trois reprises, sous une pluie de balles, pour retirer de la Senne un officier et deux soldats qui se noyaient, et, dans la nuit du 25 au 26 dito, en se portant au secours des blessés, malgré une vive fusillade.

L'infirmier (16ème de Ligne).

DE VLAMINCK, Adolphe, soldat volontaire de guerre :
Au cours des opérations offensives dans les Flandres, a rempli ses fonctions d'infirmier avec abnégation, dévouement et bravoure. Suivant de très près les premières vagues et se tenant toujours aux endroits dangereux, a rendu les plus grands services par la rapidité qu'il apportait à soigner les blessés et à les évacuer. Quoique blessé assez grièvement, le 29 septembre 1918, pendant les combats de Moorslede, a encore prodigué, ses soins à de nombreux blessés et ne s'est laissé évacuer qu'après avoir accompli sa noble mission.

A la grenade (3ème de Ligne).

CLEENWERCK, Remy, soldat Volontaire de guerre ;
Au cours de l'offensive du 28 septembre 1918, bien que blessé d'une balle à l'épaule, s'est présenté comme volontaire avec 6 de ses camarades pour enlever un nid de mitrailleuses qui entravait la progression de la compagnie soumise à un feu de flanc. Après une lutte à la grenade contre un groupe ennemi très supérieur en nombre, força celui-ci à se rendre et fit prisonnier : l capitaine, 3 lieutenants et des servants d'artillerie. A été blessé pendant cette dernière phase par une balle de mitrailleuse au genou droit et au flanc gauche.

La prise d'un drapeau allemand.

LANGE, soldat :
Pour la belle conduite dont il a fait preuve en s'emparant, sous le feu de l'adversaire, d'un drapeau que l'ennemi « 89ème régiment de grenadiers mecklembourgeois », avait abandonné lors de l'attaque du 2ème bataillon du 12ème de ligne défendant le pont de Wandre. (Liège)

Neutraliser (4ème Chasseurs à pied).

DECLERCQ, Théophile, caporal milicien 14 :
Caporal superbe, dont la conduite a été splendide au cours de cinq journées de combat. Le 8 octobre 1918, à Most, s'est faufilé avec un fusil-mitrailleur jusqu'à petite distance d'une mitrailleuse ennemie dont l'action paralysait la progression ; a ouvert le feu sur elle par surprise en dépit de nombreuses rafales et l'a fait taire, ce qui a permis à la compagnie de faire un nouveau bond en avant.

Un F. M. (11ème de Ligne).

VANDENBERGHE, Jérôme, soldat milicien 16 :
Les 28 et 29 septembre 1918, lors de l'assaut des positions ennemies, fut toujours en tête de la progression. Pourvoyeur de fusil-mitrailleur, le tireur étant blessé, s'est emparé de l'arme de ce dernier et a continué à faire l'assaut des positions ennemies, cumulant ainsi ces deux fonctions et progressant avec une charge énorme. Le soir du deuxième jour de l'attaque, quoique fatigué, dans l'obscurité et par une tempête violente, effectue néanmoins encore une patrouille de plus d'une heure dans le bois de Stadendreef , afin de rétablir la liaison avec le 9ème de ligne et de situer la mitrailleuse qui fauchait notre droite.

Le F. M. tire, les fusiliers avancent (11ème de Ligne).

SANDERS, Aloïs-Albert, soldat, Volontaire de guerre ;
Fusilier-mitrailleur d'une rare audace et d'une habileté sans pareille. Le 28 septembre 1918, pris sous le feu d'une mitrailleuse lourde ennemie, l'a démolie, tuant ses deux servants dès ses premières rafales, permettant ainsi à tout son peloton de continuer la progression.

Un mitrailleur (12ème de Ligne).

PETIT, Gaston, sergent, volontaire de guerre :
Au cours des brillantes journées des 28 et 29 septembre 1918, qui valurent à nos armes la conquête des première et deuxième positions allemandes, n'a pas cessé de faire preuve d'une bravoure, d'un mordant, d'une énergie vraiment remarquables. Au plus fort de la bataille, s'est hissé avec sa mitrailleuse au-dessus d'une maison à la conquête de laquelle il avait brillamment collaboré, et superbe de sang-froid et d'audace, s'exposant à la mitraille allemande, tirant sans bouclier, a splendidement coopéré à neutraliser l'action ennemie sur la gauche des troupes escaladant le Stadenberg. Sa conduite héroïque a fait l'admiration de tous.

Un Mitrailleur (13ème de Ligne).

GOBERT, Raymond, sergent milicien '13 :
Lors de l'attaque de la G. G. de Montmirail, le 17 avril 1918, a placé spontanément ses pièces au-dessus de son abri, servant lui-même l'une d'elles pendant plus de 6 heures, pour faire subir plus de pertes à l'ennemi. Soumis pendant tout le combat à un tir violent de mitrailleuses ennemies dirigé sur son emplacement, a gardé un calme et un sang-froid remarquables qui ont excité au plus haut point l'ardeur de ses sous-ordres. A contribué largement à la résistance victorieuse de la G. G. par son ardeur combattive et un remarquable entrain.

Encore un mitrailleur (14ème de Ligne).

MALINGRAU, Edmond, soldat volontaire de guerre :
A coopéré, le 28 septembre 1918, à la prise d'un blockhaus défendu par une vingtaine d'Allemands et deux mitrailleuses. Le 3 octobre 1918, dans la marche sur Roulers, portant sa mitrailleuse, a traversé le barrage effrayant d'obus et de balles devant Most. Arrivé aux premières maisons du hameau, sans chefs et sans trépied, installa flegmatiquement sa pièce sur une caissette à cartouches pour contrebattre les mitrailleuses ennemies.

Un mitrailleur de Liège.

MEROTTE, caporal mitrailleur :
Pour sa belle conduite dans la nuit du 5 au 6 août 1914, en tenant tête, avec sa mitrailleuse, à une attaque d'infanterie ennemie et lui infligeant des pertes énormes : plus de 150 cadavres allemands gisaient devant, la redoute dans la matinée du 6 août.

Un T.S.

PIERRARD, F, soldat milicien 13 :
Détaché comme signaleur au P. C. du commandant de la G. G. du Reigersvliet, le 6 mars 1918, lors de l'attaque de cette G. G. a posé un acte de surprenante audace en montant sur l'abri du commandant de la G. G. pour mieux établir la liaison avec le chemin de fer et en continuant à envoyer des signaux de ce point, malgré le feu intense d'une mitrailleuse allemande.

Un coureur d’Infanterie (4ème Chasseurs à pied).

BLAIMONT, Vital, soldat :
Le 29 septembre 1918, devant la crête de West-Roosebeke, chargé de porter un ordre du chef de bataillon au commandant de la compagnie, a rempli cette mission au milieu du feu le plus intense. Blessé grièvement au cours de son trajet, s'est traîné et est parvenu à remettre le pli à son destinataire, après quoi il est tombé évanoui, terrassé par la douleur.

Le Devoir.

MELARD, Henir, soldat volontaire de guerre :
Sa batterie étant soumise, le 18 mars 1918, à un bombardement intense d'obus de gros calibre et d'obus toxiques, a remplacé d'initiative le signaleur de service, à son poste non blindé, alors que celui-ci avait été intoxiqué par les gaz. Ne pouvant parvenir à distinguer les signaux qui venaient de la G. G. d'Oudstuyvekenskerke, a enlevé très courageusement son masque pour les mieux ; voir. S'était déjà distingué le 6 mars 1918, en secourant, sous un violent bombardement, un de ses camardes blessé à côté d'un abri détruit par le tir.

Un Héros national (2ème Chasseur à pied).

TRESIGNIES, Léon, caporal :
Ce militaire s'est offert à son commandant pour traverser à la nage le canal de Willebroeck, afin de glisser le tablier du pont qui devait se manœuvrer de la rive fortement occupée par l'adversaire. A été frappé mortellement pendant qu'il actionnait le mécanisme du pont. Sachant qu'il allait à la mort, le caporal Trésignies, avec un courage d'une simplicité  héroïque, a écrit son nom sur un bout de papier qu'il remit à un sous-officier, puis partit pour ne plus revenir. Ce caporal honore son régiment, l'armée et la nation.

1914 (3ème Chasseurs à pied).

SACRE, Henri, sergent :
Est entré courageusement, accompagné de deux soldats, dans une maison occupée par huit Allemands et les en a délogé. S'est signalé particulièrement par son courage au cours du combat d’Impde.

Ceux qui furent les Chefs de nos Héros :

SIX, Henri, major :
Officier supérieur d'un mérite exceptionnel, n'a cessé de faire preuve des plus belles qualités militaires. S'est brillamment comporté au cours de la guerre de mouvement en 1914 et de la guerre de position. Déjà porteur de la Croix de Chevalier de l'Ordre de la Couronne, de la Croix de Guerre et de la Military Cross, est titulaire d'une citation aux O. J. A. S'est distingué d'une manière toute spéciale au cours de l'offensive des Flandres, du 1er au 4 novembre 1918, commandant l'avant-garde du régiment, s'est emparé, par une manœuvre habile, du village d'Evergem, fortement défendu par des mitrailleuses et de l'artillerie ennemies ; a pris ensuite possession du pont de Waalbrug, sur la Caale, au moment où l'ennemi tentait de le faire sauter, maintenant ainsi intacte une route importante dans la direction de la ville de Gand ; exploitant alors le succès, et ce malgré les fatigues de la journée, les difficultés d'un terrain inconnu et l'obscurité de la nuit, a porté son bataillon sur la Lieve, n'hésitant pas pour établir une tête de pont au débouché de la Caale, de se porter en avant fortement en flèche ; enfin, ayant appris par des réfugiés que les Allemands se disposaient à évacuer le village de Wondelgem, a encore avancé son bataillon, occupant le village et délivrant plus de 4.000 de nos compatriotes presque affamés, a progressé jusqu'aux abord de la ville de Gand et ne s'y est arrêté que par ordre. Est adoré de son bataillon, qui a demandé comme un honneur de ne pas être relevé et de rester en première ligne.

Un Grenadier.

GOOSSENS, joseph, soldat 1er Grenadiers
Pour le bel exemple de courage et de force de caractère qu'il a donné en restant à son poste de combat, quoiqu'il fût grièvement blessé au mollet, depuis trois jours.

L'encerclement (4ème de Ligne).

VAN WASSENHOVE, Alphonse, soldat milicien '15 :
Le 28 septembre 1918, étant arrêté dans la forêt  d'Houthulst devant un boqueteau fortement défendu par des mitrailleuses allemandes, s'est introduit à l'inrieur du bois, sons le feu d'une mitrailleuse ennemie, afin de la prendre à revers. A manœuvré ensuite les autres nids de résistance avec un succès complet. Grâce à son sang-froid, son audace et son abnégation a mené cette opération à bonne fin, permettant la capture des défenseurs du bois et de six mitrailleuses et épargnant la vie de bon nombre de ses camarades. A participé avec son peloton à la capture de deux canons allemands et de nombreux prisonniers.

Patrie.

Est nommé Officier de l'ORDRE DE LEOPOLD :
THIOUX, Achille, capitaine en second :
Admirable exemple de patriotisme et d'enthousiasme. Le 2 août 1914, âgé de 48 ans, s'engage, avec ses deux fils, comme volontaire de guerre, se montre vaillant soldat, type du combattant, sollicitant les missions dangereuses, rempli de haine pour l'envahisseur du pays. Nommé, le 4 août 1915, Chevalier de l'Ordre de Léopold et décoré de la Croix de Guerre pour les hardies reconnaissances, de jour et de nuit, des positions ennemies. La nuit du 29-30 septembre 1918, franchit le premier la crête de West-Roosebeke, qui tombe dans nos mains. Le 2 octobre 1918, épuisé par cinq jours de lutte, reçoit du médecin un ordre d'évacuation. Sa compagnie part le 3 à l'attaque, il est en tête et se fait tuer par un obus dans les lignes allemandes enfoncées.

Toujours de l'audace.

DESMET, Jean-Baptiste, soldat milicien 16 :
A réussi au combat du Ringsbeek (18 octobre 1918) à pénétrer avec deux camarades dans une position d'artillerie ennemie et à en chasser les occupants cinq fois supérieurs en nombre. A tué, dans un combat corps à corps, un officier allemand qui tentait avec une vingtaine d'hommes une contre-attaque sur son groupe et qui venait de blesser à bout portant un de ses camarades.

Le guetteur (11ème de Ligne).

CASSIERS, soldat :
A Dixmude, dans une tranchée où un obus venait de tuer dix hommes et d'en blesser une vingtaine, s'est offert pour continuer à observer au-dessus du parapet. Blessé légèrement par une balle à Oud-Stuyvekenskerke, est revenu le soir même, après avoir été pansé.

Un exemple (1er Carabiniers).

VAN MONS, Henri, soldat :
A continué seul à observer l'ennemi, malgré un violent feu d'infanterie dirigé sur sa tranchée en partie détruite. Blessé grièvement et dans l'impossibilité d'être évacué, a montré toute la journée le plus grand courage, supportant sans une plainte la douleur et donnant ainsi un magnifique exemple de vaillance.

Au poignard (16ème de Ligne).

BRONSZW AER, Egide, soldat milicien 14 :
Lors des combats offensifs, le 29 septembre 1918, son unité étant provisoirement arrêtée par le tir continu d'une mitrailleuse ennemie, s'est glissé en avant et a réussi à briser la résistance en poignardant le servant de la mitrailleuse, permettant. ainsi la capture des autres servants.

La lâcheté, c'est de la peur consentie, le courage, c'est de la peur vaincue.

Jusqu'au bout.

DELVAUX, Albert, sous-lieutenant auxiliaire :
Fait prisonnier avec sa section à « Kasteel Britania » et envoyé par les Allemands vers les tranchées occupées par eux, a préféré affronter un tir de mitrailleuses dirigé vers lui pour rejoindre avec une partie de ses hommes la grand' garde d’Aschhoop et continuer à coopérer à la défense.

LE RESEAU « BRUN ».

GABRIELS, Laurent-Jacques, soldat milicien 14 :
Au cours du raid, exécuté le 28 juillet 1918, contre l'ouvrage ennemi de Canopus trench, s'est particulièrement distingué par son dévouement et son abnégation. Son groupe se trouvant arrêté à quelques pas de la tranchée ennemie, par un double réseau « Brun » barbelé, n'hésita pas à se jeter en travers de l'obstacle, l'écrasant de son poids et faisant ainsi un chemin à ses camarades qui lui passèrent sur le corps. Malgré les douloureuses écorchures qu'il reçut ainsi, ne se releva que quand son groupe fut passé en entier, sauta dans la tranchée ennemie et prit une part active au nettoyage de celle-ci. Contribua personnellement pour une large part à la capture de onze prisonniers et du matériel.

Notre Infanterie.

Le 1er Régiment de Chasseurs à pied est cité à l'Ordre du jour de l’armée  pour : « Après avoir, sous l'impulsion calme et réfléchie du colonel Leclercq, A.-E.-M.., enlevé au cours de trois journées de durs combats, tous les objectifs, qui lui avaient été assignés, ce régiment d'élite, déjà décoré de l'Ordre de Léopold pour sa belle conduite à Merckem, le 17 avril 1916, a continué le 2 octobre la série de ses succès en abordant la nuit, sans un coup de canon, les barbelés ennemis dans une irrésistible offensive qui, au delà de batteries tirant à bout portant, l'amena aux abords immédiats de Roulers. Assailli de toutes parts par les contre-attaques ennemie, est parvenu à rentrer dans ses lignes, grâce à l'énergie des soldats et à l'habileté de leurs chefs ».

Nos Artilleurs.

PAULET, J.-G., maréchal-des-logis chef (fort de Fléron, Liège) :
Se distingua pendant le siège du fort de Fléron, en août 1914, sans prendre de repos pendant douze jours et douze nuits, toujours en action, dirigea avec la plus grande compétence les tirs de la coupole de 15 cm., qui brilla jusqu'à ses dernières munitions. Entraina les servants de sa coupole à résister courageusement à un service des plus pénible, observa au milieu du bombardement et des balles des mitrailleuses, se porte bravement où il y avait du danger et un travail utile à faire. Sa bravoure, son calme, sa belle conception du devoir le désignèrent à l'admiration de la garnison tout entière. Au cours d'une attaque rapprochée, sous le tir des mitrailleuses ennemies, monta au mat de sémaphore pour y attacher le drapeau.

Mourir pour la Patrie.

Est nommé Chevalier de l'Ordre de Léopold II et décoré de la Croix de Guerre :
ANTOINE, Guillaume-Auguste, caporal milicien 11:

Modèle de gradé, vaillant, d'un dévouement sans bornes. A participé à tous les combats de sa compagnie. Partout il a forcé l'admiration de ses camarades et de ses chefs par sa haute conscience du devoir et son calme joyeux au milieu des pires épreuves. Le 26 mai 1918, dans le secteur de Ramscapelle, alors que son poste subissait un tir de préparation extraordinaire, n'a cessé de surveiller et d'encourager ses hommes, leur communiquant son calme et son stoïcisme. Affreusement blessé par un projectile, est mort en prononçant ces mots d'une simplicité héroïque : « Je meurs pour ma Patrie ».

Au corps à corps.

VERBIST, Jean-Alphonse, soldat milicien 11 :
Le 17 avril 1918, au cours d'une contre-attaque dirigée sur l'ouvrage « Hermine », dans le secteur de Steenstraete, s'est vaillamment comporté en se portant résolument en avant de ses camarades pour tuer, dans une lutte corps à corps, un Allemand qui mettait une mitrailleuse légère en batterie derrière un pan de mur.

Ceux de 1914.

AN CIA UX, Léon, officier auxiliaire :
Pour sa conduite héroïque comme commandant de compagnie, au combat de Saint-Georges, les 23 et 24 octobre 1914, en restant à son poste, malgré les pertes considérables que sa troupe éprouvait. Vers douze heures trente, alors qu'il ne restait plus que sept soldats auprès de lui, refusa encore de quitter sa place de combat.

Toujours de l'audace (15ème de Ligne).

DEBEN, Henri-Edouard-Hubert, soldat Volontaire de guerre :
S'est spécialement distingué par son audace et mordant lors des combats du 14 octobre 1914. A participé avec quelques hommes à 1'attaque d'une batterie ennemie en action, placée à plus de 1.000 mètres en avant de la première vague amie, en capturant 3 des pièces, après avoir mis hors de combat leurs servants et leurs attelages, et obligeant la 4ème pièce à prendre la fuite.

Un F.M.

DEMASURE, Guillaume, soldat milicien 14 :
Brave soldat, très ardent an feu, s'est particulièrement distingué au course des combats des 18/19mars 1918. Son fusil-mitrailleur ne fonctionnant plus au moment d'une contre-attaque ennemie, a entraîné son pourvoyeur en avant pour s'emparer d'un fusil-mitrailleur abandonné sur le terrain et, ouvrant le feu, a ainsi empêché l'ennemi de pénétrer dans le boyau occupé par son peloton.

Un tir de nuit en marchant.

HOFMAN, Louis, soldat, volontaire de guerre :
Merveilleux tireur de fusil-mitrailleur, plein d'entrain et de fougue. A largement contribué à réduire au silence les mitrailleuses ennemies pendant l'attaque du 14 octobre 1918 par ses feux bien ajustés. A l'attaque de nuit le 14, sous un feu meurtrier, a traversé un des premiers le réseau de fils de fer barbelés qui protégeaient les mitrailleuses ennemies. Bien que son pourvoyeur fut blessé à ses côtés, a continué à progresser en tirant, entraînant ses camarades en avant. A contribué ainsi largement à la mise en fuite des mitrailleurs ennemis et au succès de l'attaque.

Une contre-attaque fructueuse.

VAN DRIESSCHE , Léon, caporal milicien 14 :
Le 17 avril 1918, au cours d'une contre-attaque exécutée dans le secteur de Merckem, a contribué avec un entrain remarquable à la reprise et au nettoyage des ouvrages de Kippe, y faisant, avec les quelques hommes composant sa patrouille, environ 80 prisonniers et y délivrant un officier et 15 soldats belges.

Le plus fort.

VENNIN, A., soldat milicien 15 :
Au cours de la contre-attaque à laquelle il participait, le 6 mars 1918, lors du combat de la G. G. du Reigersvliet, s'étant trouvé à l'improviste en face de sept soldats allemands, dont un le visait de son revolver, l'a abattu d'un coup de baïonnette, ce qui amena les autres à se rendre.

Un audacieux.

MOUILLE, Henri, soldat volontaire de guerre :
Hardi patrouilleur du peloton régimentaire. S'est brillamment distingué au cours de la reprise de la G. G. de Jesuitengoed, le 17 avril 1918, dans le secteur de Steentraete. Faisant partie d'un groupe de quatre patrouilleurs chargés d'aller reconnaître à revers si l'abri du commandant de la G. G. était encore occupé, s'est rué avec ses camarades sur les Allemands qui retardaient l'attaque frontale et à fait soixante prisonniers, dont trois officiers.

Ténacité (5ème de Ligne).

BOUREL, Alphonse, premier sergent, volontaire de guerre :
Marié et père de trois enfants. Blessé et fait prisonnier à St. Georges, le 28 octobre 1914, est parvenu à s'échapper de l'Allemagne après sept tentatives vaines, et a rejoint immédiatement l'armée de campagne, où, par sa conduite, surtout pendant l'offensive du mois de septembre 1918, il fut un bel exemple de courage.

Aux écluses de Nieuport (Génie 2ème D. A.).

COP, François, soldat :
Pour le dévouement et le courage dont il a fait preuve en s'offrant pour manœuvrer les écluses et vannes de Nieuport, manœuvres qu'il a effectuées pendant plus de six semaines, souvent sous le feu de l'ennemi.

Un tenace (Vme Régiment du génie).

LEMPEREUR, Germain, soldat :
Fit partie d'un détachement de braves qui s'obstinèrent à tenir dans une tranchée, bien que le bataillon eût battu en retraite. Combattit courageusement en attendant l'arrivée des renforts.

Aviation

COPPENS, Willy, lieutenant aviateur :
Remarquable pilote de chasse, symbole de modestie, de bravoure et de courage réfléchi. Animé d'un souffle ardent de patriotisme et du plus remarquable esprit de sacrifice, a illustré l'Aviation belge par le nombre et la régularité de ses victoires. A été grièvement blessé en descendant en flamme un drachen ennemi, remportant ainsi sa 36ème victoire ; grâce à son énergie et à son extraordinaire habileté de pilote, a pu ramener son avion dans nos lignes. Est pour la Patrie un magnifique exemple de dévouement.



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