Médecins de la Grande Guerre
Accueil - Intro - Conférences - Articles
Photos - M'écrire - Livre d'Or - Liens - Mises à jour - Statistiques
Collaboration
« Kolossale », l’éléphant Jenny[1] Sur le front, le besoin en bois est tel qu'un éléphant du Cirque Hagenbeck d’Hambourg est employé comme bête de somme dans les bois de Felleries et de Fourmies pour débarder les grumes destinées aux tranchées. Son cornac, Walter Matthias, mobilisé en août 1914 dans la marine, est rappelé pour guider l’animal. Ils débarquent à Avesnes à la surprise des militaires comme des civils. Jenny est également affectée au transport de pierres à Flaumont-Waudrechies. En 1917, l'animal est réacheminé à Hambourg. D’autres détails sur l’éléphant Jenny Notre collaborateur Bernard Liévain nous a fait
parvenir il y a quelques semaines la photo assez surprenante de la couverture du
numéro 4 de « l’Evènement illustré » datant de mars La réponse fut trouvée par hasard quelques jours plus
tard par Edouard Lis dans un ouvrage de notre bibliothèque : « Les chemins de l’armistice »
qui décrit les combats de Le 15 juin 1918, Guillaume II est à Avesnes-Sur Helpe,
dans le nord de Avant de faire carrière dans un cirque, Jenny a
longtemps travaillé en Asie au transport de troncs d’arbres. Elle a échappé au
massacre auquel, faute de nourriture, la plupart des zoos ont été contraints de
sacrifier tous les animaux comestibles. Elle a retrouvé son premier emploi à la
gare d’Avesnes où depuis plusieurs mois, elle pousse
des troncs d’arbres sur les wagons de marchandises. Ces troncs dont on tire des
pièces de soutènement des abris de tranchées, ont été coupés dans le bois de
Felleries voisin. Jenny n’a pas été mobilisée seule. Son cornac, un
homme de cirque qui a accompli son temps dans Le Kaiser salue et défile placidement devant Jenny
surmontée de son cornac au costume de marin, s’imaginant peut-être devenir un
nouvel « Annibal » conduisant ses troupes à dos d’éléphant. En octobre 1918, sous la pression des troupes alliées,
les armées du Kaiser reculent et abandonnent peu a peu
le terrain conquis 4 ans plus tôt. Jenny, quitte Avesnes et rejoint les terres
belges. Protégée des dieux, Jenny passera sans encombre, en dépit de son
volume, à travers les tirs d’artillerie. Son cornac aura moins de chance et
sera grièvement blessé pendant la retraite. Jenny aura encore de belles années
à vivre puisqu’elle ne s’éteindra qu’en 1930 après avoir repris du service au
cirque Strassburger [1] Texte édité avec l’aimable autorisation de Madame le conservateur de l’écomusée-Avesnois de Fourmies. |