Médecins de la Grande Guerre
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EDOUARD THlEFFRY[1] Edouard Thieffry Un Bruxellois, il avait
vingt-deux ans quand la guerre éclata. C'était un véritable « Ketje », espiègle, joyeux, entreprenant. Il venait de
quitter l'armée comme milicien, quand il fut, à l'explosion de la guerre
rappelé à son régiment au fort de Loncin, à Liège. Il fut nommé moto-estafette
au grand Quartier Général du Général Leman, l'héroïque défenseur de Liège. Le 6
août il reçoit ordre de rejoindre sa compagnie qui malheureusement, a été
perdue de vue lors de la retraite. Il entre dans la compagnie du capitaine
Klein du 12ème de ligne, qu'il rencontre en cours de route. Cette
compagnie fut faite prisonnière dans la matinée du 7 août, mais à Herstal il
parvient à s'échapper et se cache chez son oncle à Liège. Le lendemain il essaie
de regagner l'armée en moto, mais les routes sont gardées sévèrement, il est
obligé de se diriger vers la Hollande, il y fut interné mais sur sa réclamation
relâché. Il parvient à rejoindre l'armée à Anvers et en qualité de coureur
motocycliste il participe à la retraite vers l'Yser. Au début de 1915 il s'engage
en qualité d'aviateur et en février 1916 il fut envoyé au front en
reconnaissance et pour jeter des bombes. Mais ces occupations ne convenaient pas
à son tempérament belliqueux. Il voulait marcher homme contre homme, vie pour
vie, on le renvoie à l'école d'aviation pour se perfectionner en qualité de
chasseur. Le commandant Jacquet dit que ses débuts dans l'aviation étaient très
inquiétants. Il sentit un faible pour atterrir dans les tranchées. Un soir il
plongea sur les projecteurs qui se trouvaient au milieu de la plaine d'aviation,
on jugea qu'il était un élément dangereux pour les observateurs. Pour toutes ces raisons
l'autorité militaire consentit à lui laisser faire son éducation en qualité de chasseur.
A ce moment personne, ne soupçonna quelle acquisition précieuse Thieffry serait pour cette arme. Car il avait déjà brisé
plusieurs appareils, et je me souviens d'une gravure d'un de nos amis Teddy Franchomme représentant Thieffrv
au milieu d'une machine brisée avec cette inscription : « Thieffry
descend son neuvième belge ». Le 7 novembre il fit sa
première course qui lui mérita huit jours de cachot... Le 6 décembre 1916 il monta
pour la première fois son avion de chasse et un de ses premiers vols était vers
Bruxelles, où il vient visiter ses parents et sa fiancée ; Thieffry
remporta dix victoires puis fut blessé et fait prisonnier le 23 février 1918. –
Il réussit à s'évader deux fois, mais il fut repris chaque fois. Les gardiens
l'enfermèrent alors dans la plus profonde cachette, dans la citadelle
Ingolstadt d'où il fut relâché
à l'armistice. |