Médecins de la Grande Guerre
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Le
docteur Willems écrivit le bréviaire des chirurgiens de guerre Remerciements à
Monsieur De Broe Luc, conservateur de Le docteur Willems Charles est né à Gent le 5 décembre
1859. Son père était médecin. Il se maria avec Elisabeth Siron qui lui donna un
fils unique. Charles Willems devint médecin en 1884 et fut nommé en
1886 médecin assistant opérateur à la
faculté de médecine de Gand sous les ordres du professeur Victor Deneffe
(1831-1910). En 1892, il passa sa thèse d’agrégation de l’enseignement
supérieur. Malgré ses très grandes qualités chirurgicales et didactiques, le
pouvoir politique refusa de le nommer
professeur à l’université de Gand. Charles déçu mais courageux mit sa
pratique chirurgicale au service de
l’hôpital civil Gantois « de Bijloke » et devint en 1907 chef de son
département chirurgical. Charles publia
de nombreux articles dans le domaine chirurgical. En 1902, il devint président
de L’expérience chirurgicale de guerre du docteur
Willems sur le front serbe lui servira énormément
lorsque le premier conflit mondial éclata. Charles démontra l’importance de mobiliser très rapidement les articulations ayant été drainées chirurgicalement si l’on voulait
éviter l’ankylose définitive de celles-ci. Cette mobilisation rapide des
articulations fut dès lors propagée sous le nom de son inventeur et devint la « méthode
Willems ». Cette découverte se révéla extrêmement utile durant la première guerre
mondiale car, ne disposant pas
d’antibiotiques, le drainage chirurgical
des articulations était la seule
solution envisageable pour traiter une
articulation infectée. Quand la guerre éclata en août 14, le docteur Willems qui
participait à un congrès aux Etats-Unis
rentra immédiatement en Belgique
et se présenta comme volontaire
au service de santé de l’armée. Nommé d’abord chef du service de chirurgie de
l’hôpital de Fort Louis à Dunkerke, il devint le 6 mai 1915 le commandant de
l’hôpital militaire d’Hoogstade qui avait été créé par des volontaires anglais[2]
. Rapidement il voulut porter la capacité de cet d’hôpital de 200 lits à 600
lits mais le général-médecin Mélis
refusa en prétextant une trop grande proximité avec le front. Cette décision qui affecta considérablement le docteur Willems fut à l’origine d’une grave dispute entre les deux hommes. Sous l’autorité de
Charles Willems, l’hôpital d’Hoogstade acquit un grand renom. S’entourant d’une
équipe de collaborateurs très qualifiés (parmi lesquels un radiologue et un photographe), le docteur
Willems exigea que l’on mette par écrit toutes les observations cliniques dans des fiches individuelles des patients.
Il fit aussi procéder aux autopsies systématiques en cas de décès et
introduisit des méthodes rigoureuses d’antiseptie
lorsque l’on traitait les plaies. De plus, il organisa des cours de
recyclage destinés aux médecins des
hôpitaux du front. En 1916, le docteur
Willems publia aux Editions Maloine à Paris son « Manuel de chirurgie de
Guerre » qui connut un succès international et devint le « bréviaire
des chirurgiens militaires ». Après
la guerre, le docteur reçut le commandement de l’hôpital militaire de Gand et fut nommé
colonel. Il eut la joie de voir son vieux rêve réalisé en étant nommé, en 1919, professeur
de chirurgie à l’université de Liège. Il prit alors congé de l’armée en 1920. En 1926 il publia
son « Manuel de technique chirurgicale ». Il mourut en 1930 et fut enseveli,
dans l’intimité comme il l’avait souhaité, auprès de son fils unique, ancien
combattant invalide de guerre et décédé
en 1925 des suites des blessures encourues. Seuls l’accompagnèrent jusqu’à sa
dernière demeure, son frère qui était l’unique survivant de 13 enfants, un ami
et un fidèle infirmier. « Sans immobilisation,
les lésions articulaires guérissent plus vite et mieux…Nous n’appliquons aucun
appareil ni attelle, mais obligeons le blessé à commencer dès le premier jour
de petits mouvements actifs ; il est chargé de mobiliser lui-même son
articulation. Il n’y a jamais à craindre qu’il aille trop loin. Il s’arrêtera
aussitôt que la douleur apparaît, et il est inutile qu’il aille plus loin…Rien
ne vaut cette mobilisation active pour le maintien de la fonction et elle est
infiniment supérieure aux mouvements passifs, parce que ce n’est pas non
seulement l’articulation qui en profite, mais aussi le système musculaire.
Lorsque la méthode est bien appliquée, il ne reste rien à faire après la
cicatrisation. La fonction est restaurée en même temps que la plaie est
guérie. » (Willems. C. Manuel de chirurgie de guerre.
Paris : A.Maloine et fils.1916. Edition revue de 1917.) Sources : 1 ) Luc de Broe. Biographie de Willems
Charles publiée en page 754 dans le
Nationaal Biografish Woordenboek, Koninklijke Academie Van België, Bussel,
Paleis Der Academiën 2005 2)M.Thiery. Charles Willems
(1859-1930) en de methode-Willems. Tijdschrift vooor genneskunde,
64,nr.23,2008. |