Médecins de la Grande Guerre

Le docteur Grémillon au cœur des polémiques religieuses issues de la Grande Guerre.

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Le docteur Grémillon au cœur des polémiques religieuses issues  de la Grande Guerre


Le portrait, réalisé en 1915 après l'épisode à Ypres, si important pour Henri Grémillon, montre bien le port du "sacré cœur". (Collection J.P Rombaut époux Grémillon)

       Le docteur Grémillon est né en 1865 à Bar-sur-Seine. Il se  convertit à l’âge de 35 ans, se marie et devient père de trois garçons. Médecin militaire, il est affecté aux hôpitaux militaires de la division d'Oran et est  fait chevalier de la Légion d'honneur en 1909. En octobre  1914, médecin- major, c’est à Ypres qu’il officie sur  le front. En sa qualité de médecin-chef des brancardiers de la 31ème division, il obtient cette  citation à l'Ordre de l’'Armée: "A été sous le feu de l'ennemi, relever des blessés et a eu son cheval, tué sous lui."  En 1915, Anatole France dans un article (1) qu’il fit paraître dans le "Petit Parisien"  vante le comportement héroïque du médecin  à Ypres et le signale comme tué à l’ennemi.  Pendant  le bombardement d'Ypres, le docteur Grémillon se fit en effet remarquer en restant auprès des 54 blessés allemands dans l'hôpital d’Ypres alors que l'ordre de les laisser à leur sort lui avait été transmis.  C’est  dans cet hôpital qu’il faillit périr. Un obus tomba sur la table quelques secondes après qu’il l’eût quittée après  avoir terminé la rédaction d’un  rapport médical !

       Voici la lettre que le docteur Grémillon  écrivit à Anatole France qui le fit passer pour mort. Cette lettre est aussi intéressante parce qu’elle sauve de l’oubli  deux Yprois, la cuisinière Léonie  et le pharmacien Gaymant qui, avec le Dr Grémillon   restèrent  fidèles à leurs postes malgré le bombardement effroyable que subissait ypres.

 Reininghelst, le 15 janvier 1915

Si l'intelligence est matérielle, le cœur est une image réelle de la Lumière Incrée. 

Monsieur et cher Maître,

Je ne suis pas mort à l'hôpital d'Ypres "tué au chevet d'un blessé allemand par un obus allemand". La note que vous commentez, dans votre « Noël 1914  » (1)  du Petit Parisien et qu'a publiée le bureau de la Presse de Londres, a été rédigée, à mon insu par monsieur Charles Staniforth, interprète anglais de la 3ème division de cavalerie, ainsi qu'il vous sera facile de le vérifier./ Mais je n'ai échappé à la mort que par une chance extraordinaire. Je faisais mon rapport à l'endroit précis où tomba l'obus. Je quittais ma table de travail quelques secondes avant sa chute. C'était une marmite énorme qui abattit toute une aile de l'hôpital et réduisit en bouillie Léonie et son vieux chien (1).Un pauvre fichu de laine noire auquel adhéraient quelques débris sanglant, c'est tout ce qui restait de la vielle cuisinière de l'hôpital d'Ypres. A cette vue, M. Ch. Staniforth pleura. Et je lui dis: "voyez! C'est à côté de Léonie que j'écrivais au général Vidal. L'interprète anglais me regardait  d'une façon singulière. Peut-être lui fis-je l'effet d'un revenant. Je comprends, maintenant, pourquoi il me fit mourir par anticipation. Cette fausse nouvelle fut un désastre pour les miens qui dépêchèrent leurs alarmes à toutes les agences jusqu'en Angleterre.

Cette bonne Léonie! Ame simple, cœur du peuple, cœur sacrificiel! Elle  avait installé, contre la peur, et pour sa protection, entre deux bougies grêles, une image de Notre-Dame de Thuynes, la patronne d'Ypres, qui autrefois, sauva la ville. L'icône, tous les jours, changeait de place, tantôt sur un buffet, tantôt sur une chaise et même, sur le plancher, toujours encadrée de ses deux bougies. N.D. de Thuynes prit cette âme pure et rejeta comme indigne celle de votre serviteur prédestiné à vous apporter, avec la belle Lumière d'amour, le véritable sens de l'état

 (1) Léonie avait un vieux chien obèse dont on ne retrouva plus que la peau, noire, flasque, telle une outre vidée. Le même obus ensevelit M. Gaymant sous les ruines de sa pharmacie, mit en pièces, dans la rue de Menin, un convoi anglais de ravitaillement .Huit hommes étaient déchiquetés affreusement, les habits en charpie, la figure noirâtre, tuméfiée, brûlée; leurs corps avait été projetés, de tous côtés, à plusieurs mètres de l'explosion. Trois chevaux morts et un fourgon brisé jonchaient le sol. De toutes ces victimes, seul l'héroïque M.Gaymant survécut. Il resta des semaines à l'hôpital de Poperinge. Pendant que nous pansions ses nombreuses blessures et que nous enlevons à l'eau oxygénée, la poussière  de brique dont elles s'étaient incrustées, il nous disait en souriant  "Maintenant, docteur, je ne risque plus rien, je suis comme une forteresse, je suis bâti à chaux et à sable." L'humour belge est inaltérable.   

        Le docteur Grémillon n’avait pas sa langue en poche et  agissait selon ses convictions ! Certaines de ses dernières étaient alimentées par  les grandes controverses qui agitèrent son époque et furent exacerbées par l’effroyable conflit. Il en fut ainsi des apparitions de la Salette et de la dévotion envers le Sacré-Cœur pour lesquels le Dr Grémillon se transforma en  un ardent propagandiste.

        Mais ne nous y trompons pas, les croyances religieuses  du docteur  ne l’empêchèrent  pas de  devenir un opposant farouche à l’église catholique ! Pour comprendre la personnalité du  Dr Grémillon, il convient de rappeler ici   l’origine de la dévotion française  envers le Sacré-Cœur ! En 1675, Jésus,  montrant son cœur, apparaît à Paray-le- Monial à une religieuse visitandine Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690). Parmi les nombreux messages reçus du Christ à Paray, trois demandent  des réalisations concrètes à savoir, la création d’une fête en faveur du Cœur de Jésus, la fondation d’un lieu dédié au Sacré-Cœur et sa consécration ainsi que l’apposition de l’image de ce cœur sur les étendards du roi.

        Très rapidement le culte du Sacré-Cœur va s’imposer comme le culte à exercer lors des événements graves perçus comme des châtiments divins. Il en est ainsi  lors de la Peste de Marseille en 1720. Mgr Belsunce évêque de Marseille en consacrant sa ville au cœur de Jésus parvint  dit-on à mettre fin  à la terrible épidémie. En 1870, la France est attaquée une première fois par l’Allemagne. Deux laïcs, Alexandre-Félix Legentil et Hubert Rohault de Fleury font le vœu de construire un temple destiné au Sacré-Cœur comme  le recommanda le Christ à Marguerite-Marie Alacoque. Ce vœu privé  deviendra celui d’un pays tout entier après le vote des parlementaires (dominés par le parti royaliste) du 24 juillet 1873.

       Durant la première guerre mondiale, malgré un gouvernement anticlérical, Poincaré plaide l’Union Sacrée de tous les Français. L’Eglise de France se rallie à la lutte contre l’ennemi et va attribuer  à  l’Union Sacrée une dimension spirituelle. Le clergé voit la Grande Guerre à la fois comme un châtiment et comme un combat du bien contre le mal. Plus de 25.000 prêtres et séminaristes sont mobilisés et influenceront leurs camarades de guerre. La basilique du Sacré-Cœur de Jésus à Montmartre devait être  normalement  consacrée le 17 octobre 1914 mais les premiers combats feront reporter l’événement. L’Eglise de France décide en effet de postposer la consécration jusqu’ au moment  glorieux de la victoire !  Par contre pour la première fois est célébrée dans toutes les églises de France, le 11 juin 1915, la première fête du Sacré-Cœur. Comme la consécration de la basilique, cette fête est sensée répondre   à une des  conditions fixée par le christ pour la rédemption des Français !

        La propagation du culte du Sacré-Cœur trouva dans l’armée un terreau  fertile. Plus de 12.000.000 de fanions, ou drapeaux ornés de l'image du Sacré-Cœur  furent distribués. Insignes et scapulaires sont portés par les soldats cordiphores (3) qui les mettent  en  évidence sur leurs capotes ou leurs képis. Encore plus démonstratif, des milliers de  soldats se consacrent  au Sacré-Cœur dans les églises. Il en sera de même pour des officiers parmi lesquels des généraux (2) qui  consacrent leurs troupes au Sacré-Cœur. Paroxysme de ce mouvement populaire, Claire Ferchaud, une sorte de voyante, qui aurait vu le christ en 1916, obtint de rencontrer Poincaré  le 21 mars 1917 pour lui demander en personne de faire figurer l’image du Sacré-Cœur sur le drapeau national.

       On comprend que cette dévotion devienne un sujet d’inquiétude  pour les républicains anticléricaux qui redoutent   une résurgence dangereuse du passé royaliste et clérical de la France ! Il fallait intervenir pour sauver les idées républicaines ! Le 7 juin 17  le Ministre de la Guerre Painlevé fit  interdire par circulaire la Consécration des soldats au Sacré-Cœur. L'armée se vit alors obligée de respecter une stricte neutralité religieuse en interdisant les emblèmes religieux  portés sur l'uniforme ou figurant sur des  fanions et bannières. La plupart des soldats vont alors porter leurs insignes du Sacré-Cœur à l'intérieur  de leurs vêtements mais certains militaires refusent d'obtempérer aux ordres. Parmi ces derniers se trouve le docteur Grémillon qui refuse  de cacher son insigne du Sacré-Cœur. Le médecin est  mis aux arrêts puis interné avant d'être exclu de l'armée !

       Désormais, on le verra plus loin, Grémillon  se consacrera à la diffusion de ses idées ! Que devint le  culte du Sacré-Cœur après le 7 juin 1917 ? Il   restera très vivant dans le cœur des soldats malgré les tentatives des autorités militaires et civiles  pour séparer la vie patriotique de la vie religieuse! Ainsi des centaines  de combattants mentionneront par écrit leurs sentiments d'avoir été protégés  par le Sacré-Cœur pendant la guerre. Le livre de l'abbé Charles Marcualt "Réalisons le message du Sacré-Cœur" paru en 1934 comporte un chapitre consacré à "la merveille protection accordée par le Sacré-Cœur" aux porteurs de fanion dans les combats. 

       En 1919, la France victorieuse consacrera la basilique de Montmartre au Sacré-Cœur durant une grandiose cérémonie et parmi des festivités qui s'étaleront sur trois jours (du 16 au 19 octobre). C'est le Père Janvier, prédicateur à Notre-Dame, qui fut  chargé de l'homélie. Voici un court extrait de son homélie  qui reflète l’enthousiasme  des « patriotes » pour le Sacré-Cœur :

        « C'est sous l'inspiration de son Cœur que Jésus rendait la santé aux corps, la pureté aux âmes, la vie aux cadavres. C'est en suivant son Cœur qu'il multipliait les miracles en vue de toucher Israël et qu'il pleurait sur l'aveuglement de Jérusalem. Son Cœur est le foyer où bat son plein l'amour qui ne veut connaître ni la colère ni la rancune, l'amour qui n'achève aucun roseau demi-brisé, qui n'éteint aucune mèche encore fumante, l'amour qui endure tout, l'amour que rien ne lasse, sinon la malice passée à l'inflexible obstination. Son Cœur est la source où s'abreuvent les êtres altérés de grâce et de miséricorde, le sanctuaire où Clovis, Jeanne d'Arc, Belsunce, Louis XVI cherchent le secours nécessaire pour vaincre le fléau de la guerre, de la peste, de la discorde ; le brûlant symbole que chantaient nos pères quand, au milieu des dangers et des fois en Dieu tribulations, ils s'écriaient : "Vive le Christ qui aime les Francs !" Son Cœur est l'asile où notre âge inquiet ravive sa et en son propre destin… »
P. Janvier, extrait de l'Homélie du 16 octobre 1919, in R.P. Jonquet et F. Veuillot, Montmartre Autrefois et Aujourd'hui, Paris, Bloud et Gay, 1920.

       Peu après la consécration de Montmartre au Sacré-Cœur, Marguerite-Marie Alacoque et Jeanne d'Arc seront canonisées le 13 mai 1920 parle pape Benoît XV.  C’est l’apothéose du Sacré-Cœur !

       Mais revenons à l’histoire du Dr Grémillon. Exclu de l'armée,  notre médecin, publie à compte d’auteur, et sous le pseudonyme de docteur Mariavé (Ave Maria !) et  à  compte  d'auteur des fascicules exposant ses convictions.   "La leçon de l'hôpital d'Ypres. Exégèse du secret de la Salette" (1915) et Pour la Salette contre nos princes (1916). Il les envoie gratuitement à toutes ses connaissances.    

       Malgré sa dévotion au Sacré-Cœur, l'auteur explique dans ses fascicules  qu'il refuse de se situer au sein du catholicisme intransigeant  qui, selon lui, a totalement  déformé le message du Christ. Seul compte, pour Grémillon, l'Amour  et cette Eglise, qui glorifie la mort de l'ennemi, n'est plus la sienne. Son pessimisme le pousse à croire au message de La Salettela Vierge apparut en 1846 à deux petits bergers (Mélanie Calvat et Maximin Giraud). Les messages de la Vierge  furent remis au pape Pie IX en 1851. Il serait  question dans ces messages (il y eut plusieurs versions de ceux-ci et beaucoup de controverses à leurs propos !)  d’une future  conflagration finale  et de  l'avènement providentiel  d'un Grand Monarque. Grémillon voit dans les prophéties contenus dans les messages de la Salette, la preuve que l’Eglise sera punie et purifiée dans la conflagration annoncée. La réaction des autorités catholiques ne se fait pas attendre!  Son livre concernant "La Leçon de l'hôpital d'Ypres. Exégèse du secret de la Salette"  est mis à l'index  (12/04/16)  tandis qu’il est lui-même  excommunié !

       Le parcours religieux du docteur Grémillon fait penser à celui de Tolstoï quand ce dernier prôna le retour au message unique  des Evangiles : Dieu est Amour ! Grémillon avait t-il lu les écrits que Tolstoï consacra à ses idées religieuses (4) ?  

        Tout comme Grémillon, Tolstoï fut  excommunié (en date du 20-22 février 1901) pour avoir rejeté les miracles, dogmes (trinité…) et pratiques religieuses (baptême…) qu’il estimait contraires à la raison et au message du Christ. Toute sa réflexion sur le Christ le poussera à publier en 1908 un nouvel Evangile, récit synthétique de l’enseignement du Christ, débarrassé de tous les faits que son esprit cartésien n’accepte pas. Son texte, « L’Evangile expliqué aux enfants » est une réécriture personnelle du récit évangélique qui exprime l’essentiel de sa foi, à savoir la Loi de l’amour : Je crois en Dieu que je comprends comme un esprit, comme l’amour, comme le principe de toutes choses. Je crois qu’il est en moi et que je suis en lui. Je crois que la volonté de Dieu est exprimée de la façon la plus compréhensible dans l’enseignement de l’homme Christ et que l’on doit le considérer comme un dieu que l’on doit prier est la plus grande des sorcelleries. Je crois que le bien véritable de l’homme est dans l’observance de la volonté de Dieu, et sa volonté est que les hommes s’aiment les uns les autres t, par voie de connaissance, qu’ils agissent les uns avec les autres comme ils veulent qu’on agisse avec eux, comme il est dit dans les Evangiles-toute la loi  et les prophètes sont là. Je crois que le sens de la vie de chaque individu pris séparément n’est pour cette raison que dans l’accroissement en lui de cet amour ; que cet accroissement de l’ amour conduit chaque individu dans cette vie à de plus en pus de bien, et donne d’autant plus de biens après la mort qu’il y aura plus d’amour en l’homme, et en même temps contribue plus que tout à établir dans le monde le royaume de Dieu, autrement dit un ordre de la vie dans lequel la discorde, la tromperie et la violence qui règne aujourd’hui seront remplacées par la libre concorde, la vérité et l’amour fraternel des hommes entre eux. Je crois que pour la réussite dans l’amour il n’y a qu’un seul moyen : la prière, pas la prière en public dans les églises que le Christ a ouvertement interdite (Mathieu 6, 5-13) mais la prière dont le modèle nous a été donné par le Christ, pratiquée isolément pour rétablir, et renforcer dan sa conscience le sens d el la vie et de sa dépendance de la seule volonté de Dieu.(Tolstoï)

       Mais revenons au Dr Grémillon. Son excommunication crée une grave crise familiale car, son fils ne pouvant réaliser son projet de mariage, s'engage dans l'armée puis se suicide. En 1922, il semble qu'il trafique nombre d'exemplaires de la réédition du livre « L'apparition de la très sainte vierge sur la Sainte Montagne de la Salette le 19 septembre 1846- simple réimpression du texte initial publié par Mélanie Calvat » ayant l'imprimatur du père Lépidi O.P. (1922) en y ajoutant une lettre violemment anticléricale. L'ouvrage est mis à l'index par les autorités religieuses.  Entre 1924 et 1926, Grémillon publie deux livres qui synthétisent ses pensées religieuses parues dans de nombreux fascicules : « Le Philosophe suprême » paru en deux volumes : Tome 1. Jésus-Christ, Tome 2. Jésus-Roi. Il n’en reste pas à ces deux livres puisqu’entre 1932 et 1939 il fait paraître sa propre revue  qu’il intitule  "L'Echo de la Grande nouvelle".

       Le docteur Grémillon écrivit finalement   un nombre incalculable de pages  sur de nombreux sujets tous les sujets religieux ou sociologiques.  La plupart de ses écrits passeront totalement  inaperçus mais il y eut une exception de taille. Un éditeur, Jacques Marcireau, découvrit parmi les milliers de pages du docteur  quelques  réflexions sur la sexualité qu'il trouva si  intéressantes  qu'il voulût les diffuser à grande échelle.

        Pour ce faire, en 1933, Jacques Marcireau rentra  en contact avec le docteur Grémillon  et lui demanda la permission de rassembler ses réflexions  sur la sexualité afin de les  publier  dans un livre au titre accrocheur "La femme et l'amour".  

       Marcireau avait vu juste. « La femme et l’amour » obtient du succès et sera édité de nombreuses fois. Dans la lettre reproduite ci-dessous, le docteur Grémillon   remercie  Jacques Marcireau   en avouant de façon étrange et de manière très crue  que beaucoup de ses écrits n’ont aucune valeur! Cette lettre  est probablement une preuve que le Dr Grémillon souffrait   d'une affection maniaco-dépressive  et qu'il était conscient de ses phases maniaques (maniaque signifiant une hyperactivité anormale, désordonnée avec souvent la perte du sens de la réalité)    

        "Sous la conspiration du silence, m'a voix était étouffée depuis tantôt trente ans. Vous avez rompu la conspiration du silence. Je vous remercie d'avoir condescendu à vous introduire dans cette fosse (il s'agit de son œuvre!)  pour la vidanger. Vous avez pris l'initiative de lancer "La femme et l'amour". Vous m'avez fait l'honneur d'extraire de mes œuvres une anthologie, bouquet de fleurs trouvés dans le purin. Vous en avez assumé la charge. Je vous en laisse la libre vente."  

        Mais quelles sont les idées de Grémillon sur la sexualité qui passionnèrent son éditeur ? En fait le Dr Grémillon  paraît  effectivement un  avant-gardiste en expliquant  longuement que, contrairement à ce que l'on pense de son temps, la sexualité féminine est tout-à-fait différente de celle d'un homme. D'après lui, les médecins  de son époque  mettent trop en parallèle l'érection de l'homme avec celle de la femme (clitoris), l'éjaculation de l'homme avec celle de la femme (émission de secrétions lubrifiantes). Pour le docteur Grémillon, la sexualité de la femme doit surtout être envisagée sous l'angle "des zones érogènes" qui, explique t-il,  est  particulières à chaque femme. Cette découverte du docteur Grémillon  est effectivement remarquable dans le sens que cette théorie est aujourd'hui  unanimement  acceptée. Outre l'existence de ces zones, Grémillon complète sa théorie en expliquant que ces zones érogènes "naissent après des semaines, des mois, voire des années de pratique sexuel"  La suite est plus amusante quant il explique le dilemme de l'homme devant sa jeune épouse.

       Ou bien il ne développe pas de zones érogènes chez son épouse, et celle-ci peut avoir la curiosité d'aller se faire initier ailleurs; ou il la "révèle", et il court le risque d'être cocufié, un seul partenaire ne suffisant plus à la femme "zonée". Pour éviter ce dilemme, le Docteur Grémillon  explique que les partenaires  ne doivent jamais oublier  la finalité de l'acte sexuel  qui est d'avoir des enfants (être maman tous les trois ans : "si le mariage est fécond, jamais l'épouse ne deviendra hypergénésique")   et  d'autre part  que la sexualité  doit s'accompagner du don du cœur  car "l'amour n'est pas une plaisanterie". Nul ne doit défigurer l'amour. Nul n'a raison d'aimer à l'envers, d'aimer contre la loi d'amour qui est génératrice et créatrice. Il est inintelligent, il est dangereux de faire d e l'amour une plaisanterie, une bagatelle, une gaudriole, une passade exclusivement. L'amour-plaisir, l'amour tarifié, l'amour dépravé, le vagabondage spécial, dans le mariage d'intérêt ou ailleurs, l'amour pour la jouissance exclusive, vénale, stérile, est inconnu de la nature essentiellement féconde. Elle se vengera de toute façon.

        Idéalisant  la maternité et l'amour, le Dr Grémillon n'en dénonce pas moins l'emprise de l'Eglise et de ses confesseurs sur les femmes et sur la vie intime des couples.

       En traitant de rapports sexuels, confesseurs, vous qui avez fait vœu de chasteté,-vous êtes grandement téméraires, car, si vous prétendez à la compétence, vous dévoilez votre incontinence. Nous avons le droit de vous rappeler la sensationnelle leçon que Jésus donne aux tartuffes en soutane dont les stupres scandaleux remplissent l'histoire de l'Eglise, des plus hauts degrés de la hiérarchie jusqu'au fond des presbytères, depuis les abbés de cour et les grenouilles de bénitier jusqu'aux princes de l'Eglise.

        Au total donc le docteur Grémillon, dans des textes pas toujours bien écrits, souvent excessifs et parfois confus, fait découvrir au lecteur les spécificités de la sexualité féminine tout en faisant  l'apologie de la femme et de la maternité (à outrance!). L'homme est souvent décrit comme un être lubrique  tandis que la femme  représente la réalité de l'Amour: le Cœur.  Il faut croire  que le message très imparfait répondait à un besoin de l'époque puisque « La femme et l'amour » connut plusieurs rééditions!"   

       L’original Dr Grémillon, officier de la Légion d’honneur et excommunié  est décédé à Saint-Gervasu (Gard) le 29 décembre 1942 où il vivait retiré depuis 25 ans. Puisse t-il avoir trouvé l’Amour qu’il chercha toute sa vie !

             Dr Loodts P

     (1) Voici le texte de l’articlé publié par Anatole France dans « Le Petit Parisien »


POUR LA NOËL 1914

Anatole France

―――

       La fête de Noël, une des plus anciennes, des plus glorieuses, des plus grandes de la chrétienté, se célébrait, jadis, dans toute la France, avec une pompe et une allégresse conformes au mystère qu’elle commémore aux yeux des fidèles. Aujourd’hui encore, cette fête demeure populaire et ne vient point sans ramener dans nos villes et nos campagnes joie et liesse.

Il semble qu’elle durera autant que le monde. Les âmes fidèles à la tradition et les cœurs amis de la nature la peuvent solenniser à l’envi, car, en même temps qu’on y adore l’Enfant-Dieu né dans l’étable de Bethléem, comme il est dit dans l’Évangile, on y salue la renaissance du Dieu dont nous voyons chaque année, sur nos têtes, la splendeur bienfaisante croître et décroître, et qui meurt et ressuscite comme ses symboles antiques : Adonis et Mithra. C’est en ces derniers jours de décembre que le soleil languissant et stérile commence à reprendre cette vigueur féconde qui promet à la terre les fleurs et les fruits.

Mais peut-être n’était-il pas besoin de tant de glose pour dire que, sur notre vieille terre aimée du ciel, la veille de Noël sourit à tout le monde, surtout aux humbles et aux petits, et que, dans les chaumières, la nuit du réveillon dissipe les tristesses du sombre hiver. Alors on s’assied à la table de famille et on mange force saucisses, andouilles, boudins noirs et boudins blancs, et l’on chante des chansons en patois. Saurait-on mieux faire ? Hélas ! combien de vieillards et de femmes, cette année, seuls avec les petits, à la table trop grande, mangeront leur pain mouillé de leurs larmes ! Et pendant ce temps, combien de jeunes hommes, sous la lune froide, au fracas des obus, songeront, dans la tranchée, à ceux qui, demeurés dans la maison, pensent à eux et qui, cette nuit, allument tout de même la grosse bûche, font tout de même griller le boudin, car les usages anciens doivent être toujours suivis.

Chaque province a, pour la Noël, ses coutumes et ses traditions. Notre Alsace est fidèle au jeune sapin, brillant de givre, qui porte à chaque branche des bougies allumées et des bonbons, des jouets, des oranges pour les enfants. En Bretagne, on laisse, cette nuit-là, sur la table la part des morts. Ah ! quelle multitude d’ombres chères viendront, cette fois, flotter autour des tables vides, comme les morts au pays des Cimmériens !

En Provence, où la terre et le ciel, d’une beauté grecque, communiquent aux esprits une grâce ingénue, subsistent encore des usages, des sentiments, qui semblent antiques et païens. C’est ainsi que, sur les bords de la mer bleue, le villageois met dans le foyer un vieux tronc d’olivier séché avec soin et le couronne de lauriers. Le foyer fume et pétille, la flamme jaillit et le maître de la demeure ordonne au plus jeune enfant de la famille d’invoquer le feu. Sans le savoir, il répète les rites par lesquels, dans l’Inde, ses lointains aïeux adoraient Agni, qui, dans son char traîné par des chevaux flamboyants, porte aux dieux les offrandes des hommes. Il dicte à l’enfant les paroles consacrées :

« Ô feu ! réchauffe pendant l’hiver les pieds du vieillard et de l’orphelin, envoie un tiède rayon dans la plus humble chaumière ; garde-toi de dévorer le toit du pauvre laboureur et le navire qui porte sur des terres lointaines le malheureux émigrant. »

Et pour rendre exorable le feu sacré, le maître de la demeure lui verse une libation de vin cuit. Le foyer crépite et une odeur aromatique se répand dans la salle enfumée.

Cette invocation au feu sacré, faisons-la cette nuit dans toute la France, dans toute la France qui frissonne de douleur et de gloire. Disons :

       Ô feu ! feu sacré, va, par la nuit froide et sombre, porter à nos soldats, dans la tranchée, ta chaleur bienfaisante et brille allègrement dans leurs cœurs.

       Ils sont partis avec une gaîté charmante. Nous les avons vus couvrir leurs canons et leurs caissons de feuillage et de fleurs et mettre à l’oreille de leurs chevaux des roses et des œillets. Ils ont affronté en souriant la mitraille ennemie.

Et, après quatre longs mois de fatigues et de périls, dans le vent, la neige et la boue, ils gardent leur courage et leur gaîté. La guerre a pris une forme nouvelle. Aux marches, aux manœuvres, aux combats à découvert, aux grandes batailles ont succédé la guerre de tranchées, la guerre immobile et souterraine, les interminables duels d’artillerie entre deux adversaires invisibles.

Et nos soldats restent dispos, alertes comme au premier jour. Ils occupent par de menus travaux, par des jeux, par des causeries et des chants les ennuis de cette vie enterrée où seuls les obus apportent quelque distraction. Sans crainte, sans tristesse, pieux envers leurs morts, ils couvrent de drapeaux et de rameaux verts la terre sous laquelle leurs compagnons dorment leur dernier sommeil à leurs côtés.

Jeunes soldats, sur lesquels, naguère encore, leur mère veillait comme sur de petits enfants, vieux territoriaux, qui essuient une larme en se rappelant la femme et les nourrissons laissés dans le pays, ils ont, les uns et les autres, la souplesse de l’âge tendre et la fermeté de l’âge mûr.

Les blessés transportés dans nos hôpitaux ne songent qu’à retourner sur le front. Le temps si doux de la convalescence leur pèse. J’ai vu l’un d’eux qui n’eut de cesse qu’on le renvoyât au feu tout boiteux encore. J’ai entendu un jeune sous-officier, mal remis d’une blessure à la poitrine, presser le major de lui donner son congé et dire joliment :

— Maintenant, je puis rejoindre. Qu’ai-je à craindre ? Je suis vacciné.

Dans cette armée, les chefs et les soldats sont égaux par le cœur. L’officier compte sur ses hommes, les hommes comptent sur leur officier. Voici un exemple bien véritable (je puis l’attester) des sentiments qui les unissent les uns aux autres :

C’était sur la frontière de l’Est, au début de la campagne, alors que le courage trop nu exposait notre armée à des pertes cruelles. Le commandant D…, très aimé de ses hommes, qui savaient apprécier son intelligence, son énergie et sa douceur, atteint d’une cruelle maladie d’estomac et souffrant d’un anthrax, se faisait porter au feu sur une civière à la tête de son bataillon. Ayant atteint la position qu’il devait occuper, et qui n*était pas des plus sûres, il fit étendre ses hommes sur le ventre et veilla à ce que chacun mît son sac devant soi pour se protéger. Puis il s’étendit lui-même en avant de tout son monde. Et le buste soulevé, sa jumelle devant les yeux, il surveillait les mouvements de l’ennemi, sous une fusillade nourrie.

Il se tenait dans cette position depuis quelques minutes, quand un corps opaque traversa le champ de sa lunette. Mais avant qu’il pût se rendre compte de ce qui passait, il entendit une voix lui murmurer à l’oreille :

— Mon commandant, je vous apporte mon sac. Gardez-le devant vous. Que je sois tué, moi, ce ne sera que la perte d’un homme ; mais si vous étiez tué, vous, la perte serait pour tout le bataillon.

Un de mes amis, parcourant un champ de bataille au bord de la Marne, vit, couché en avant de nos morts, un jeune tambour percé de balles, qui serrait encore ses baguettes dans ses mains glacées. Et l’on songeait, en le voyant, à l’enfant de Marengo qui, le bras traversé d’une balle, continua à battre la charge et reçut pour récompense des baguettes d’honneur.

Nous avons vu refleurir les vertus héréditaires. Le cri généreux du chevalier d’Assas a été répété plus de vingt fois. Un jour, c’est un sergent réserviste du 30e d’infanterie qui, s’étant approché de troupes qu’on croyait anglaises, reconnaît des Allemands et s’écrie :

— Tirez, ce sont des Boches !

Un autre jour, c’est un jeune lieutenant, posté en avant du front de l’infanterie, dans un clocher, à quelques centaines de mètres des tranchées allemandes, qui signale, par téléphone, à notre artillerie, les positions de l’ennemi. Pendant une demi-heure, on reçoit ses indications, puis on l’entend dire tout à coup, d’une voix tranquille : « J’entends les pas des Allemands qui montent l’escalier. J’ai mon revolver. Ne croyez plus rien de ce qu’on vous dira. »

On n’a plus revu ce jeune officier.

Nos médecins militaires rappellent Desgenettes et Larrey, par le courage et le dévouement, témoin ce major qui, dans Ypres bombardé, soignant cinquante-quatre blessés allemands, pressé de quitter son hôpital, refusa, jaloux de donner aux ennemis l’exemple de l’humanité et fut tué au chevet d’un blessé allemand par un obus allemand.

Nous les portons dans notre cœur, tous nos soldats, depuis le général en chef, d’un esprit juste et sage, dédaigneux de paraître, sévère aux grands, doux aux petits, ménager du sang de ses hommes, jusqu’au plus humble soldat de deuxième classe, qui donne sans marchander sa vie à cette patrie dont il ne connaissait qu’un village et où il ne possédait qu’un grabat dans une étable.

       Ô feu ! feu sacré, va, par la nuit froide et sombre, porter à nos soldats, dans la tranchée, ta chaleur bienfaisante et brille allègrement dans leurs cœurs.

       Soldats de la France, défenseurs d’une juste cause, gardez votre brillant courage et armez-vous de constance. Vous avez devant vous un ennemi nombreux, savamment organisé. Ce serait nuire à votre gloire que de nier sa force. Il a déshonoré sa vaillance par des atrocités commises soit pour satisfaire des instincts cruels, soit par système et afin de semer la terreur autour de lui. Ces barbaries n’ont semé que l’indignation et l’horreur. Loin de le rendre invincible, elles ont accru ses périls en enflant notre colère. Vous lui avez déjà porté des coups dont il ne se relèvera pas. Vous l’avez vaincu sur la Marne, vous lui avez résisté sur l’Aisne et l’Yser, dans l’Argonne et dans les Vosges. Son élan est brisé ; sa puissante machine a reçu d’irréparables atteintes ; pourtant elle demeure redoutable et il faut prévoir ses dernières explosions. Il nous reste à faire un immense effort en hommes, en armes, en munitions, en vivres. Nous sommes reconnaissants à nos alliés de leur aide précieuse. Mais nous devons compter sur nous-mêmes.

Vous avez sur l’ennemi une grande supériorité. Citoyens d’un peuple libre, vous tenez vos vertus militaires de votre propre cœur, et ce n’est point par ordre que vous êtes courageux.

C’est là une disposition qui vous assurera la victoire si vous remplissez les conditions de cette guerre nouvelle qui exige une organisation plus forte que les guerres d’autrefois et un matériel énorme comme celui de l’industrie moderne. Cette organisation, nous la complétons chaque jour, ce matériel, nous le créons fiévreusement. Le fer et l’acier ruissellent dans les fournaises de nos fonderies.

La victoire est certaine. Mais il faudra l’aller chercher loin, la poursuivre jusqu’au cœur de l’empire germanique. Cette nécessité, ce ne sont pas seulement, parmi nous, les audacieux qui la proclament ; elle est sentie par les esprits les plus paisibles, par les âmes les plus douces. Et pour moi, je me rends le témoignage de l’avoir dit le premier jour : il est impossible de s’arrêter en chemin.

       Amis, pour que vous n’ayez pas combattu et souffert inutilement, pour que le sang des enfants et les larmes des mères n’aient pas coulé en vain, il faut détruire de fond en comble la puissance militaire de l’Allemagne et ôter à ce peuple barbare toute possibilité de poursuivre ce rêve d’un empire mondial, ce délire monstrueux qui met à cette heure l’Europe à feu et à sang.

La tache est grande. Mais de quelles louanges éternelles, de quelles bénédictions vous serez comblés pour l’avoir accomplie ! Vous aurez assuré le salut et la grandeur de votre patrie, vous aurez délivré l’Europe d’une menace insolente et d’un perpétuel danger. Vous aurez permis aux dirigeants et aux foules de cette vaste partie du monde d’approcher de la justice, de l’inaccessible justice, ou du moins de marcher dans ses voies : vous aurez détruit l’oppression, rendu l’Alsace et la Lorraine à la France, le Schleswig au Danemark, Trente et Trieste à l’Italie, ressuscité la Pologne, rétabli l’indépendance et le droit des peuples, fondé une Europe harmonieuse, permis la conclusion d’une paix stable, assise sur le droit et la raison, une paix vraie, une paix paisible. Et vous serez chers à vos proches et grands dans l’histoire.

       Oh ! que le feu sacré de nos foyers aille par la nuit froide et sombre vous porter, dans la tranchée, sa chaleur bienfaisante et brille allègrement dans vos cœurs !

 

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(2) Le général Foch est l’un de ceux-ci. Le chanoine Crépin écrit « il y a à Montmartre depuis le 3 août 14, un précieux autographe qui reposera sous le pied du grand ostensoir pendant la durée de la guerre : consécration d’une partie  de notre armée par l’un de ses chefs les plus qualifiés. Foch commande le 20ème corps d’armée de Nancy sous les ordres de Castelnau ; sa dévotion au Sacré-Cœur ne fait aucun doute, l’autographe a dû  être envoyé par la poste ».Plus tard, malgré les interdictions, Foch consacrera les armées Françaises et alliées au Sacré-Cœur le 16 juillet 1918 dans l’église de Bonbon, village dans lequel se trouvait son Quartier-Général. 

(3) cordiphores se dit des personnes portant avec ostentation les couleurs du drapeau français accompagnées de l’emblème du Sacré-Cœur

(4) Quelques ouvrages de Tolstoï sur sa foi : Confessions (1882), En quoi consiste ma foi (1884), Le Royaume de dieu est en vous (1893), Lettre à un Indou (1908) ; L’Evangile expliqué aux enfants (1908), réédite en 2010 par Payot , collection Rivages poche/Petite bibliothèque N° 696

 

 

Sources

      1) Dr Henry Mariavé, la leçon de l’hôpital d’Ypres. Exégèse de du secret de La Salette. 1915

      2) Dr Henry Mariavé, Pour la Salette contre nos Princes, Montpellier, 1916

3)  Dr Gremillon, La femme et l’Amour, Editions Jacques Marcireau, Poitiers 1945.

4)    Claire Ferchaud, la Jeanne D’Arc de la Grande Guerre, Jean-Yves Le Naour, Hachette Littératures, 2007

5)    Léon Tolstoï, L’Evangile expliqué aux enfants, Payot, Rivages poche/petite bibliothèque N°696, 2010

 

 



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