Médecins de la Grande Guerre
Accueil - Intro - Conférences - Articles
Photos - M'écrire - Livre d'Or - Liens - Mises à jour - Statistiques
En 1914, le Belge
Philippe Thys gagna… le Tour de France et survécut à
la Grande Guerre contrairement à trois autres vainqueurs de la Grande Boucle : Petit-Breton, Faber et Lapize. Philippe Thys Philippe Thys
termina le tour de France de 1914 la veille de la déclaration de la guerre, le
26 juillet. C’est un triomphe pour le Belge qui termine pour la deuxième fois
le Tour en vainqueur. Paris n’est rallié que par vingt-deux coureurs sur cent
treize. Thys devancera… six autres compatriotes, tous
wallons ! Hector Heusghem, Firmin Lambot,
Léon Scieur, Emile Masson (senior), Léon Heusghem et
Jean Rossius. Après cet exploit, PhilippeThys
comptait bien réaliser le triplé l’année suivante mais la guerre cassa ses espoirs
et il dut attendre 1920 pour réaliser cet exploit. Il fut à l’âge de 23 ans le
plus jeune des champions ayant remporté la Grande Boucle. La Belgique semble-t-il le protégea
pendant la Grande Guerre. Il n’alla pas dans les tranchées mais servit avec le
grade de sergent, dans une base aérienne, sans doute comme mécanicien. Nous
n’avons hélas pas plus de détails sur le temps qu’il passa à l’armée. Son
dossier matricule devrait pouvoir nous donner plus de détails. Sa survie lui
permit, en 1920, de réaliser son triplé historique, en devenant le premier
coureur vainqueur du Tour de France à trois reprises. Cet exploit ne sera égalé qu’en 1955 par le Français Louison
Bobet. Notre grand champion dut souvent penser
à sa bonne étoile car trois autres champions qui participèrent au Tour de 1914,
ne revinrent pas de la funeste guerre. Il s’agit des Français Lucien Petit-Breton,
François Faber et Octave Lapize.
Thys aurait-il réalisé ce triplet si ces champions avaient
pu participer à la grande Boucle de 1920 ? La réponse n’est pas connue mais, même favorisé par le sort, Thys était un fabuleux athlète. En 1922, il remportera encore cinq étapes et passera en
tête au sommet de l’Izoard, escaladé pour la première fois lors d’un Tour. Philippe Thys
est décédé en janvier 1971 à Anderlecht à l’âge de 81 ans. Hommage aux trois champions du tour
tués pendant la Grande Guerre Lucien Petit-Breton Il devint le premier coureur de
l’histoire à remporter, en 1907 et 1908, à deux reprises le Tour de France créé
en 1903. Il participa au Tour de 1914 mais abandonna lors de la terrible
traversée de l’Estérel. Lucien était un homme aux nombreuses qualités. Il
savait piloter un avion
et était passionné de photographie Mobilisé en aout 1914, il est affecté à
l’Etat-Major comme chauffeur. En 1917, il est tué
lors d’une collision avec une charrette conduite par un boucher ivre. Il
portait un message urgent. Il décède à l’hôpital de Troyes. François Faber Il gagna le Tour de 1909. En 1914, il
finit le Tour 9ème à plus de six heures de Thys ! François Faber est
Luxembourgeois et s’engage dans la Légion Etrangère. Le caporal Faber est mêlé à la première bataille de l’Artois
déclenchée au printemps 1915. Objectif : la côte 140, qu’on appelle aussi celle
des « ouvrages blancs », entre Carency, Souchez,
Neuville-Saint-Vaast et Mont-Saint-Éloi. Il disparait au combat lors de la seconde
bataille de l’Artois et son corps n’a jamais été retrouvé dans ce champ de
bataille où il fut tué le 9 mai 1915. Des témoins racontent que Faber aurait reçu une balle en portant secours à un
camarade blessé. Quelques jours avant de tomber au front,
à 28 ans, il écrit à sa femme qui vient d’accoucher d’une petite fille : « Faut
bien l’envisager, je serai butté. Oui, jusqu’à ta mort, tu pourras disposer du
peu que nous avons sans même que la gosse ait à y mettre son nez.» Lors du Tour
de France de 2015, en présence de son petit-fils, les organisateurs ont déposé une
gerbe devant une plaque à sa mémoire, vers le Mont-Saint-Eloi (kilomètre 3,5 du
parcours). Octave Lapize Octave fut vainqueur du tour en 1910. Il
est le premier coureur à franchir les cols mythiques des Pyrénées. En 1914, il abandonne le Tour lors du
décès de sa mère. Réformé pour surdité d'une oreille, Octave Lapize s’engage pourtant le 14 août et est affecté au
service automobile du 19e escadron du train. Le 17 août, il devient
père d'une petite fille. Passionné par l'aviation, Octave Lapize
demande sa mutation qu’il obtient le 10 septembre 1915. Il est alors affecté au
Centre d'aviation militaire d'Avord, près de Bourges. Il devient pilote puis
moniteur et formera 130 pilotes. En février 1917, il est affecté à Bar-le-Duc
dans une escadrille de combat à Toul sous le commandement du lieutenant Pierre
Weiss. Octave Lapize
est cité à l'ordre du corps d'armée pour avoir sauvé un avion en péril. Le 28
juin, il met hors de combat un avion ennemi. Au matin du 14 juillet, il
affronte deux avions au-dessus de la commune de Flirey
en Meurthe-et-Moselle. Abattu, l'appareil d'Octave Lapize
s'écrase au sol 8 km à l'intérieur des lignes françaises. Il décède à l'hôpital
GAMA de Toul. Conclusion Beaucoup de coureurs furent engagés sur
le front et y perdirent la vie comme ce fut notamment le cas d'Emile Engel,
vainqueur d'une étape du Tour le 3 juillet 1914, qui tombera seulement un mois plus tard durant la fameuse
bataille de la Marne, qui se déroula du 6 au 12 septembre. Un très beau site
rend hommage à ces coureurs qui furent souvent en tête de peloton pour défendre
leur pays : Dr P. Loodts |