Médecins de la Grande Guerre
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Conférence
du Docteur Loodts – 19 Juillet 2013 Au
Centre Culturel des Roches de Rochefort. Organisée
par L’ALPR. & Le Souvenir. 2014 sera l’année du
souvenir, celui de la Grande Guerre, la der des ders comme l’avaient baptisée
les anciens ! Le centre culturel des roches a eu
l’honneur et le privilège d’accueillir le Docteur Loodts, spécialiste de la
médecine du travail. Ce conférencier de talent a créé un site internet sur
lequel toutes les facettes de ce terrible conflit sont évoquées avant que celles-ci ne sombrent
dans l’oubli. Qu’il en soit vivement remercié. Mais tout le long de ce travail de
titan, transparait le souci du conférencier, de souligner les liens fraternels,
désintéressés, tissés entre supérieurs et simples citoyens ; un seul
objectif les animait : retrouver la liberté ! Ce cortège de misères,
de deuils, de peur, d’angoisse ont balayé ; conventions et classes
sociales ! Un exemple entre mille : un jeune soldat se meurt à l’hôtel
Océan. « Un ange blanc » va amener sa « promise » à son
chevet pour lui tenir la main avant le grand départ. C’est en partant d’une vie
exceptionnelle, celle du Docteur Antoine Depage, que
nous découvrons avec l’horreur de cette guerre, l’héroïsme de tant d’hommes et
de femmes qui, au prix de leur vie, n’ont jamais cédé au désespoir. Le 4 Août 1914, le Docteur Depage, conscient de l’ampleur du combat qu’il allait
devoir livrer contre la mort, réalise à quel point la Belgique est terriblement
démunie au point de vue encadrement médical, matériel, personnel. Le rôle de
brancardier était attribué aux prêtres et aux instituteurs sans aucune
formation. Les mourants et les grands blessés étaient ramenés à l’arrière dans des brouettes ! Visionnaire, bien en avance sur son
temps, dès 1907, Antoine Depage recrute une
infirmière Anglaise, nommée Édith Cavell. Pourquoi une Anglaise ? Avide de
progrès dans son art d’opérer, il avait lié des liens d’amitié avec des
sommités médicales de ce pays et réalisait le fossé existant entre l’état
sanitaire des hôpitaux Belges et Anglais, en avance de plus de 50 ans sur les
nôtres. Déjà en 1907, Édith Cavell occupe le
poste d’infirmière en chef à l’institut Berkendael à
Ixelles, premier centre hospitalier belge. Très vite elle sera rejointe par de
jeunes femmes belges volontaires et en particulier, l’épouse du patron. Ce
dernier les avait baptisées « ses anges blancs ». Sa belle équipe
sera rejointe par la Reine Élisabeth dès le début des hostilités. A partir de septembre 1914, Édith
Cavell ne se contente pas de soigner les blessés ; avec quelques
patriotes, elle entre en résistance, violant ainsi les lois militaires imposées
par l’occupant. Ensemble ils créent une filière permettant aux soldats alliés
réfugiés derrière le front de l’Yser de rejoindre l’Angleterre via la Hollande,
restée neutre en 1914/1918. Malheureusement, en juin 1915, Édith
Cavell est arrêtée et, avec elle, plusieurs membres du réseau. Le 12 Octobre,
Édith Cavell et Philippe Baucq sont fusillés à 2h au
tir National où un monument évoque le sacrifice
de ces deux héros. Marie Lepage, responsable des
finances de l’hôpital veut recueillir un peu d’argent qui fait cruellement
défaut. Elle embarque pour l’Amérique début 1915 pour une tournée de
conférences en vue de sensibiliser les médiats à l’horreur de la guerre en
Europe. Cette tournée est à l’origine de l’entrée en guerre des Américains en
1917. Lors de son retour au pays, elle
embarque sur le Laetitia et périt dans le naufrage de ce dernier, au large de
l’Irlande, torpillé par un sous-marin Allemand. Les 100.000 dollars récoltés, trésor
de guerre, n’arriverons jamais. L’année 1915 fut une année noire pour ce
chirurgien et son équipe. Il perd en Mai son épouse adorée et en juin sa
meilleure collaboratrice Édith Cavell. C’est
alors que la Reine va jouer un rôle de premier plan. Fille du Duc de Bavière, Ophtalmologue
de renon, aidant son père lors de ses interventions, cette dernière avait toutes
les compétences requises pour devenir l’adjointe du « patron ». Son
aide effective mais aussi son soutien moral ne faibliront pas jusqu'à la
victoire finale ! En 1914, l’hôtel Océan réduit à un
petit hôtel situé à front de mer va se transformer en un immense centre de
recherches et d’applications de nouvelles techniques médicales :
anesthésie, lutte contre l’infection, prothèses… Au-delà de ce conflit meurtrier et
un peu à cause de ce dernier, la
médecine va réaliser des progrès en un temps record. Notre petit pays en fut,
bien involontairement un agent précieux. Puisse ce travail de mémoire
transmettre à la jeune génération le sentiment
de fierté d’appartenir à ce petit pays, qui força l’admiration de
grandes puissances, en particulier de l’Angleterre et des États-Unis. Qu’ils
n’oublient jamais que cette liberté si chère à des millions d’êtres humains,
ils la doivent à une petite minorité d’hommes et de femmes qui payèrent de leur
vie. Merci Docteur Loodts d’être venu
rafraîchir notre mémoire Fait à Rochefort par
Madame Suzanne Anne Brantegem née en 1921.Son papa à
participé à cette guerre, heureusement en bonne santé. Merci
Suzanne & Eugène pour cet article Oscar. |