Médecins de la Grande Guerre

Le Commandant Jacquet.

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LE COMMANDANT JACQUET[1]

       Jacquet est un de nos plus anciens aviateurs et fit partie de l'escadrille qui défendit Liège. Il a fait toute la guerre.

       Après la chute de Liège, nous le retrouvons à Anvers, puis à l'Yser.


Le Commandant aviateur Jacquet. (La Conquête de l’Air)

       Il s'est chargé d'honneur et de considération. Il a livré plus de deux cents combats dans l'air, volé plus de mille heures au-dessus des lignes ennemies. Et après ce travail surhumain, on se demande comment il se fait qu'il soit resté épargné et qu'il vit encore.

       La mort n'en voulut pas, heureusement pour les siens et pour la patrie, qui peut être fière d'un pareil homme avec ses vastes connaissances, sa science, son art.

       Pendant toute la guerre il eut le commandement de l'escadrille de chasse et dans sa mission pleine de danger il a donné des preuves de qualités rares tant comme organisateur que comme homme du métier.

       Sous sa direction furent formés les aviateurs tels Coppens, De Meulemeester, Thieffry pour ne nommer que les principaux, Jan Olieslagers et moi-même nous étions sous ses ordres depuis 1916.

       C'est un homme doux, sympathique, mais plein de caractère, qui nous transporta d'enthousiasme pour notre tâche. Il était indomptable de courage, infatigable, intrépide toujours sur la brèche.

       Son bon cœur ne lui attira que des amis.

       Dès que le soleil était levé, depuis le matin très tôt jusque tard dans la soirée il était debout. Le premier moteur que l'on entendait ronfler chaque jour était le sien. Par son travail il donna le bon exemple aux autres, et celui qui avait de l'amour propre était obligé de l'imiter.

       Son nom était synonyme de courage depuis 1916. Quand les piottes voyaient un avion survoler les tranchées ils disaient : « C'est Jacquet » Je veux, de tous les faits héroïques que le commandant Jacquet accomplit, en raconter un dont je fus le témoin oculaire.

       Le dimanche, 9 juillet 1916, je reçus ordre de croiser pendant une beure au-dessus de la région de Steenstraete. Quand le temps fut écoulé, et qu'aucun avion ennemi ne se leva, je résolus de faire une excursion au-dessus de la Belgique occupée avec mon « Nieuport », qui était alors considéré comme le meilleur avion.

       Je survolais Thourout à 3500 m. et je me dirigeai vers Ostende. A mi-chemin, je vois l'explosion de shrapnells et, à trois mille mètres de hauteur je vis quelques aéroplanes tourner l'un autour de l'autre.

       Les coups de canon me disaient qu'il y avait des nôtres au combat. Je n’hésite pas, je donne au moteur sa plus grande vitesse et me presse vers le terrain du combat.

       Ce que je vis alors me remplit d'orgueil et d'admiration. Un de nos Farman était aux prises avec cinq Allemands. Je considérais la partie comme perdue et courus au secours.

       Au même instant je vis l'Allemand qui était le plus près du Farman dégringoler comme une pierre et disparaître.

       J'attaquais un appareil Aviatique, mais dès qu'il aperçut mon Nieuport, il descendit avec ses trois compagnons jusqu'à 100 m., où nous ne pûmes pas le suivre à cause des canons de défense dont nous serions devenus trop facilement la proie.

       Je m'approchais du Farman et je reconnus le commandant Jacquet. A ce moment je ne sentis plus aucune inquiétude et ma confiance en lui était si grande que je me sentis disposé à engager avec lui le combat contre dix avions ennemis.

       Le commandant Jacquet remporta officiellement six victoires, en réalité il en remporta dix.

       Des hommes tels que Jacquet sont d'un prix inestimable pour l'avenir de l'aviation belge. Il est un connaisseur parfait de la technique si difficile du métier d'aviateur et est actuellement à la tête d’une école dans laquelle on a mis en haut lieu les plus grands espoirs.

       Il est vraiment : « Ihe right man in the right place ! »

               



[1] La Grande Guerre (deuxième)



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