Médecins de la Grande Guerre

Chansons du Front.

point  Accueil   -   point  Intro   -   point  Conférences   -   point  Articles

point  Photos   -   point  M'écrire   -   point  Livre d'Or   -   point  Liens   -   point  Mises à jour   -   point  Statistiques

Chansons du Front

Liederen van het Front


Préface

       Le Major B. E. M. Danneels m' honore, en me demandant de « Préfacer» son recueil « Chansons du Front ».

       Je le remercie de me procurer cette joie et de donner au Président de l'Union des Fraternelles de l'Armée de Campagne cette marque de haute estime.

       J’ai lu, sans en passer un seul, tous ces poèmes, chantés ou créés par nos jass, pendant quatre ans de la rude épreuve.

       Que de souvenirs évoqués par ces hymnes, dont quelques uns sont marqués au sceau du patriotisme le plus pur, dont d'autres sont empreints de la plus noble pitié, et des sentiments les plus beaux qui aient jailli du cœur sincère d' hommes trempés aux flammes ardentes de terribles combats.

       Strophes flamandes, strophes wallonnes, pêle-mêle, dans cette anthologie épique telles des rubans et des corolles jetés en un tiroir de souvenirs.

       Amours, tendresses, espoirs, foyers lointains, joies parfois vers les bonheurs d'antan et les foyers lointains, joies parfois puériles de grands enfants voués à la gloire ou à la mort, fusées d'allégresse tantôt folle tantôt souriante ; feux d'artifice de la taquinerie amicale, accents de haine sainte contre ceux qui, avec tant de férocité, d'inconcevable brutalité ont ensanglanté la Patrie ou allumé comme des torches gigantesques Visé, Dinant, Termonde, Louvain, tant de bourgs et tant de villages ; cris de reconnaissance vers des mains tendues de femmes consolatrices ; mots sonores de rire franc ; verbes tout enrôlés d' humour et de raillerie sans fiel, refrains de marche rendant des muscles aux pauvres corps éreintés par le sac trop lourd et la meurtrissure des cartouches et des musettes gonflées ; douces mélopées, fredonnées en sourdine, invitant les yeux à se fermer tandis qu'à travers les strophes apparaissaient les silhouettes des mères, penchées, – comme c'est loin ce temps-là ! -- sur de petits lits douillets, sous la lampe discrète ; refrains bachiques, évocateurs des franches lippées, autour de la table de chêne du cabaret rustique, couplets de mineurs liégeois, montois, carolorégiens, stances des gens de la Sauvenière, du Pays du Doudou, paroles de flamme du Vlaamsche Leeuw, rimes désuètes, riches de toute la poésie du passé batailleur ci charmant de la complainte.

« De Drie Tamboers » ; pleurs discrets et cachés ~ leyim m' plorer – sur les tombes trop nombreuses et trop fraîches d'amis, moissonnés trop tôt par la grande Faucheuse ; iliades modernes célébrant les hauts faits de tant de héros, écrites par des aèdes que n'immortalisera pas une oublieuse Humanité ; estocades de l'esprit, rafales de rire, ouragans de colères, vagues d'assaut d'amour vers d'inaccessibles quoi qu'accueillantes marraines ; élans du cœur lancés, sans parcimonie en des tirs de barrage impressionnants, se rencontrent à chaque page de ce petit livre qui prouvera, en marge de l'Histoire, que le soldat belge savait s'armer, tenir, vaincre et mourir, avec, en guise de fleur au fusil ou de cimier au casque, une flamme au cœur.

Paul Gh. WAGEMANS,

Président de l'Union des Fraternelles

de l'Armée de Campagne.

Volontaire de Guerre.

Ex-Lieutenant 10e de Ligne.

Voorwoord

       Majoor met stafbrevet Daniels doet me eer aan, met me oor zijn werk « Liederen van het Front » een voorwoord te vragen.

       Ik bedank er hem uoor mi, die vreugde te verschaffen en den Voorzitter der « Vereeniging der Verbroederingen van het Veldleger » dat blijk van hoogachting te geven.

       Al die gedichten welke door onze jass gedurende de vier jaren der zware beproeving gemaaët of gezongen u/erden, heb ik, zonder er een enkel over te slaan, gelezen.

       Wat herinneringen worden er niet opgeroepen door die zangen, toaaruan enkele den stem pel dragen van de zuiverste vaderlandsliefde, terwijl andere overvloeien van het edelste medelijden en van de hoogste gevoelens welke ooit gesproten zijn uit de harten van mannen, gestaald in 't blakend vuur van schrikverwekkende gevechten.

       Vlaamsche strophen, Waalsche strophen, al dooreen in deze bloemiezing van heldendichten, uertoonen zich ais zooveel linten en bloemen geworpen in een lade uoor geden kenissen.

       Liefde, teerderheid, hoop, een weinig treurnis soms om 't geluk van weleer en de vergelegen haardstedcn, kinderlijke vreugde van groote kinderen bestemd voor den roem of uoor den dood, uitspatting van nu wilde, dan glimluchende joligheid, vuurwerk van vriendelijke plagerij, kreten van heiligen haat tegen hen die met zooveel woestheid en avreedaardigheid het bloed van 't Vaderland hebben doen stroomen en Visé, Dinant, Dendermonde, Leuven en andere steden en dorpen in reusachtige fakkels hebben veranderd,  kreten van erkentelijkheid naar uitgestrekte han den van troostende vrouwen, wooorden vol klanken van openhartig gelach, gezegden vol humor en welgemeende scherts, marsch liederen welke aan de arme lichamen, gemarteld door den te zwaren ransel en de overladen patroontasschen en muzetten, de spieren teruggaven, zachte wijsjes in stille geneuried welke de oogen deden sluiten, terwijl men door de strophen heen de beeltenis zag opdoemen van moeders gebogen  – hoe lang geleden reeas ! -- over zachte ledikantjes in 't schemerend lamplicht, drinkliederen ter herinnering aan vroolijke gastmalen rondom de eikenhouten tafels van landelijke herbergen, liedjes van mijnwerkers uit Luik, Bergen, Charleroi, stanzen van de mannen uit La Sauvenière, het Land van den Doudou, vlammende woorden van den Vlaamschen Leeuw, oude rijmen rijk aan al de dichterlijkheid van het manhaftig en bekoorlijk verleden van het klaaglied « De Drie Tamboers », stille en bescheiden tranen – leyim m' plorer – over de te talrijke en te versche graven van vrienden, te vroeg neergeslagen door de groote Maaister, hedendaagsche illiaden tot het bezingen van de wapenfeiten van zooveel helden, geschreven door dichters die niet zullen vereeuwigd worden door een vergeetachtig Menschdom, geestprikkels, lachgeschetter, uitbarstingen van woede , stormen van liefdc voor onbereikbare en toch vriendelijke meters, onstuimige drang van 't hart, wild als een indrukwekkend spervuur, dat alles komt voor op e1ke bladzijde van dit boekje, dat, naast de Geschiedenis, het bewijs zal leveren dat de Belgische soldaat zich wapenen, standhouden, overwinnen en sterven kon, met, in plaats van een bloem op 't geweer of een kam op den helm, een lied op de lippen en een vlam in 't hart.

Paul G. WAGEMANS,

Voorzitter der Vereeniging der

Verbroederingen van het Veldleger.

Oorlogsvrijwilliger,

gewezen Luitenant bij het 10ᵈᵉ linier.

INTRODUCTION

       En 1927 Radio-Belgique accepta gentiment deux de nos conférences sur : « Les Chansons du Front belge ». Les nombreux échos écrits ou verbaux qui nous en parvinrent nous poussèrent à persévérer dans la recherche des chansons de la guerre. Au demeurant, ne pouvait-on pas en tirer de viriles leçons, peut-être bien nécessaires après les années démoralisantes d'après - guerre, 1926 en particulier.

       Nous « battîmes donc le rappel », des chants ouïs à l'Yser et nous eûmes la bonne fortune – la joie aussi – d'en recueillir pas mal et de pouvoir, en outre, les publier dans le « Courrier de l'Armée ».

Pourtant, dans le présent « chansonnier » nous n'avons réuni que les airs estimés par nous les plus connus ou les plus intéressants. Toutefois, il est certain que des lecteurs affirmeront : « Oui, mais celui-ci était bien plus répandu, et celui-là bien plus alerte, et celui-là encore plus remarquable. »

Question de « créneau », bien entendu ! Mais pourquoi ces camarades ne nous ont-ils pas envoyé leurs précieuses « archives » à l'occasion de nos fréquentes sollicitations dans beaucoup d'organes de la presse ?  Au reste, il n'est pas trop tard, car il est probable que les « Anciens » ne se contenteront pas d'un mince recueil pareil à celui-ci, et qu'il faudra le rééditer après l'avoir considérablement augmenté !

Nous ne demanderions pas mieux, car ces chants constituent d'excellents souvenirs pour nos Braves, cristallisent la tradition belge née de la guerre, serviront de leçons à nos enfants, et aideront à développer chez les Belges le goût du chant.

       Du chant militaire ?  C'est donc du chant militaire que l'on retrouvera ici seulement ? Oh ! que non ! Nos soldats n'ont-ils pas affectionné surtout les refrains parlant au cœur et les airs joyeux relevant le « moral » ?

       Outre les chansons de marche, patriotiques ou autres, l'on rencontrera donc en ces pages des chansons de sentiment ou humoristiques et bien d'autres encore !  Nous les avons rangées, un peu arbitrairement, en des catégories diverses, mais qui, s'entend, se pénètrent. Se mêlent aussi chansons françaises et flamandes, tout comme nous étions mêlés au front pour la meilleure des causes !

       Qu'on ne blâme pas les fautes de versification, d'orthographe, etc., qui pullulent dans ces chansons « tordues en cinq secs » dans les tranchées. D'ailleurs, personne parmi nous n'avait songé – n'est-ce  pas ? – à prendre dans son fourniment, à la mobilisation, un traité de prosodie, un dictionnaire des rimes, une grammaire, etc. Point n'était besoin de tout ça du reste pour réussir une chanson qui trouvât chanteur, car la vraie chanson est celle qui jaillit d'un fait du moment, et les occasions de célébrer les beaux exploits, la bonne humeur comme les grandes misères de nos Jass n'ont pas manqué au front belge !

Major B. E. M.

R. DANNEELS.

INLEIDING

       In 1927, aanvaardde « Radio-Belgique» welwillend twee onzer voordrachten over « De Liederen van het Belgisch front ».

       Hetgeen daaromtrent gezegd en geschreven werd noopte ons voort te gaan met het zoeken naar oorlogsliedjes. Ten andere, zou men er geen manhaftige lessen kunnen uittrekken, om zoo te zeggen onontbeerlijke lessen na de ontzenuwende naoorlogse jaren waaronder voornamelijk het jaar 1926 ?

       Wij gingen dan op zoek naar de liedjes die wij aan den IJzer hadden gehoord en tot onze vreugde slaagden wij er in er een aanzienlijk aantal te verzamelen, welke wij dan in de « Courrier de l'Armée » hebben mogen laten verschijnen. Nochtans hebben wij in dit « Liederboek » enkel die aria's verzameld welke het meest gekend en, ons dunken,het belangwekkendst waren. Dat bel et niet dat menig lezer zal zeggen : « Ja maar ! dit was toch meer verspreid, en dat was levendiger en dit ander veel merkwaardiger ! » Ieder heeft natuurlijk de zijne 't liefst. Maar waarom hebben die makkers ons hun kostelijk archief niet toegezonden toen wij er zoo dikwerf om verzocht hebben in verscheidene kranten ? Trouwens, 't is volstrekt niet te laat, want de « ouderen » zullen zich voorzeker niet tevreden stellen met een dun boekje zooals dit. Weldra zal het, merkelijk aangevuld, opnieuw moeren worden uitgegeven. Wij zouden niet beter vragen, want deze liederen zijn een voortreffelijke gedenkenis voor onze Dapperen, een weerspiegeling van de uit den oorlog gesproten Belgische overlevering, welke onze kinderen tot les zullen dienen en bij al de Belgen den zanglast helpen ontwikkelen.

       Militair gezang ?  Is ’t dan enkel militair gezang dat wij hier zullen vinden ?  Oh neen ! Onze soldaten hadden immers een voorliefde voor de refreinen die tot het hart spraken en voor de lustige deuntjes die het moreel opwekten.

       Buiten de vaderlandlievende en andere marchliederen, zullen wij dus in deze bladzijden gezangen vin den vol gevoel of humor, benevens nog veel andere. Wij hebben ze ietwan willekeurig gerangschikt in verschillende categorieën, die, wel verstaan, in elkaar versmelten,  en, zoals wij zelf op het front vermengd waren voor de beste aller zaken, zoo ook werden hier de Fransche en Vlaamsche liederen door elkaar gemengd.

       Men hekele toch niet de vers, – schrijf – en andere fouten, welke in deze liedjes, die in een ommezien in de loopgraven werden opgesteld, krioelen. Niemand van ons heeft er immers aan gedacht bij de mobilisatie een handboek over klankmaat, een rijmwoordenboek of een spraakleer in zijn ransel te stoppen. Dat alles was trouwens ook niet noodig om een liedje aaneen te flansen dat zijn zanger vinden zou, want het ware lied is dat, hetwelk ontspringt uit een feit en de gelegenheden om de heldendaden, de goede luim, alsmede de groote ellende onzer « Jass » te bezingen hebben op ’t Belgisch front nooit ontbroken.

Majoor met Stafbrevet,

R. DANNEELS

En cliquant sur le 1 vous tomberez bas de page devant la présentation des thèmes et titres des chansons[1]

Chansons de Marche[2]

Quand Madelon.

Musique de Camille Robert.                                                              Paroles de Louis Bousquet.

I.

Pour le repos, le plaisir du militaire,

Il est là-bas, à deux pas de la forêt,

Une maison aux murs tout couverts de lierre,

« Aux Tourlourous » c'est le nom du cabaret.

La servante est jeune et gentille,

Légère comme un papillon,

Comme son vin son œil pétille,

Nous l'appelons la Madelon,

Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,

Ce n'est gue Madelon, mais pour nous c'est l'amour.

REFRAIN.

Quand Madelon vient nous servir à boire,

Sous la tonnelle on frôle son jupon,

Et chacun lui raconte une histoire,

Une histoire à sa façon.

La Madelon pour nous n'est pas sévère,

Quand on lui prend la taille ou le menton

Elle rit, c'est tout l'mal qu'ell' sait faire,

Madelon, Madelon, Madelon.

II.

Nous avons tous au pays une payse

Qui nous attend et que l'on épousera,

Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise

Ce qu'on fera quand la classe rentrera.

En comptant les jours on soupire,

Et quand le temps nous semble long,

Tout ce qu'on ne peut pas lui dire

On va le dire à Madelon.

On l'embrass' dans les coins. Ell'dit : Veux-tu finir ...

On s'figur' que c'est l'autr', ça nous fait bien plaisir.

                                                                                              Au refrain.

III.

Un caporal, en képi de fantaisie

S'en fut trouver Madelon un beau matin

Et fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie

Et qu'il venait pour lui demander sa main.

La Madelon, pas bête, en somme,

Lui répondit en souriant :

Et pourquoi prendrais-je un seul homme

Quand j'aime tout un régiment. .

Tes amis vont venir, tu n'auras pas ma main,

J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin.

                                                                                          Au refrain.

Editeur :L. Bousquet, 61, Faubourg Si-Denis, Paris.

Tipperary.

Paroles et musique de J. Judge et Harry Williams

Up ta mighty London came an lrishman one day,

As the streets are paved with gold, sure ev'ry one was gay.

Singing sangs of Piccadilly, strand and Leicester square,

Till Paddy got excited, then he shouted to them there :

CHORUS

« It's a long way to Tipperary,

» It's a long way to go;

» It's a long way to Tipperary,

» T0 the sweetest girl 1 know !

Good'bye, Piccadilly,

Farewell Leicester square,

It's a long, long way to Tipperary

But my heart's right there !

Paddy wrote a letter to his Irish Molly, O',

Saying, « should you not receive it, write and let me know !

» If 1 make mistakes in « spelling » Molly dear, « said he,

» Remenber it's the pen that's bad, don't lay the blame on me ».

Molly wrote a neat reply to Irish Paddy, O',

Saying : « Mike Malony wants to marry me, and sa ».

Leave the strand and Piccadilly, or you'Il be to blame ,

For love has fairly drove me silly hoping you're the same !

 

Editeur pour la Belgique : F. Lauweryns, 38, rue du Treurenberg, Bruxelles.

Tipperary.

Extrait du chansonnier du Soldat Belge, par Th. Q.

I

Zeekren dag in 't wijde groote Londen kwam een Ier ;

't Gouden zonlicht in de straten bracht er vreugdgetier ;

't Klonk er blij van Piccadilly, strand en Leicesters plein,

En Paddy, in vervoering, kraaide 't uit voor groot en klein.

 

't Is zoo verre, naar Tipperary

't Is zoo verre daar heen ;

't Is zoo verre, naar Tipperary

Naar mijn liefken, schoon aIs geen !

Vaarwel, Piccadilly, vaarwel Leicester (1) plein !

't Is zoo verre, ver naar Tipperary

Waar mijn hert wil zijn !

 

II

 

Paddy schreef een briefje naar zijn leersche Molly zoet,

Schreef heur: Moest ge 't niet ontvangen, meld het mij met spoed ;

« Vindt gij Iouren in mijn schrijven, Molly lief » zegt hij,

« Wei, denk dan clat de pen niet deugt, leg niet de schuld op mij ».

 

III

 

Molly's antwoord tot haar Ierschen Paddy klonk dan vrij :

« Mike Malony vast met mij te trouwen zoekt, schreef zij ;

» Laat dus Strand en Piccaclilly, of 't brengt u in rouw :

» Want liefde maakt mij dol van zin; maar 'k hoop u toch getrouw. »

 

(1) Spreek uit « Leisters ».

La Marseillaise.

(Couplets les plus chantés au front belge.)

Paroles et musique de Rouget de Lisle.

Allons, enfants de la patrie,

Le jour de gloire est arrivé !

Contre nous de la tyrannie

L'étendard sanglant est levé ! (bis)

Entendez-vous dans les campagnes

Mugir ces féroces soldats!

Ils viennent jusque dans nos bras

Egorger nos fils, nos compagnes.

Formez vos bataillons!

Marchons ! Marchons !

Qu'un sang impur abreuve nos sillons !

 

Amour sacré de la patrie,

Conduis, soutiens nos bras vengeurs !

Liberté, liberté chérie,

Combats avec tes défenseurs (bis)

Sous nos drapeaux, que la victoire

Accoure' à tes mâles accents !

Que tes ennemis expirants

Voient ton triomphe et notre gloire !

                                                                          Au refrain,

Nous entrerons dans la carrière

Quand nos aînés n'y seront plus ;

Nous y trouverons leur poussière

Et la trace de leurs vertus (bis)

Bien moins jaloux de leur survivre

Que de partager leur cercueil.

Nous aurons le sublime orgueil,

De les venger ou de les suivre !

                                                                  Au refrain,

 

Marche du Onzième de Ligne.

 

COUPLETS HUMORISTIQUES

Paroles de l'Ours.                                                                                  Musique de A, Hansotte.

 

Onze et onze ça fait vingt-deux !

Régiment des amoureux !

Plus près de moi, viens te serrer donc !

Viens plus près, Madelon !

 

En partant en guerre,

Mon Dieu! Quelle affaire !

J'ai promis, mail cœur,

De faire ton bonheur.

 

J'attrapais un fusil, mon sac et ma besace,

Je cognais comme un sourd, pensant à Madelon,

Je tuais l'ennemi, en perçant sa carcasse,

T'envoyais un baiser, au son du canon.

 

A Liège, comme à Dixmude,

Dans les tranchées, quel travail rude !

Courage! Sous la mitraille,

Dans la bataille

Je vois ta taille !

 

Mais Madelon, ma belle enfant,

Tu as souffert pendant longtemps,

Mais maintenant, fini les transes,

Adieu la peine, vivons contents !

 

Viens que je t'embrasse, pour oublier la guerre et le monde,

Viens que je t'enlace, unissons-nous, ma Madelon !

Onze et onze, ça fait vingt-deux !

Régiment des amoureux !

Plus près de moi, viens te serrer donc !

Viens plus près, Madelon !

 

Editeur : A. Ledent, 458, chaussée de Wavre, Bruxelles.

 

Auprès de ma Blonde.

 

VIEILLE CHANSON.

 

I.

Dans les jardins d' mon père

Les lilas sont fleuris,

Dans les jardins d' mon père

Les lilas sont fleuris

Tous les oiseaux du monde

Vien n'nt y faire leurs nids

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon, fait bon, fait bon,

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi.

 

II.

Tous les oiseaux du monde }

Vien'nt y faire leurs nids,  } bis

La caill, la tourterelle

Et la joli' perdrix

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi.

 

III.

La caill', la tourterelle }

Et la joli' perdrix } bis

Et ma joli' colombe

Qui chante jour et nuit

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi.

 

IV,

Et ma joli' colombe }

Qui chante jour et nuit, } bis

Qui chante pour les filles

Qui n'ont pas de mari

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi,

 

V

Qui chante pour les filles ! }

Qui n’ ont pas de mari } bis

Pour moi ne chante guère

Car j'en ai un joli.

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi.

 

VI.

Pour moi ne chante guère }

Car j'en ai un joli, } bis

« Dites-nous donc la belle,

« Où donc est votr' mari,

Auprès de ma blonde

Qu'ii fait bon dormi.

 

VII.

« Dites-nous donc la belle }

« Où donc est votr' mari ? } bis

Il est dans la Hollande

Les Hollandais l'ont pris.

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi.

 

VIII.

Il est dans la Hollande, }

Les Hollandais l'ont pris, } bis

Que donneriez-vous belle

Pour avoir votre ami ?

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi.

 

IX.

Que donneriez-vous belle }

Pour avoir votre ami ? } bis

Je donnerais Versailles

Paris et Saint-Denis

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi.

 

X.

Je donnerais Versailles }

Paris et Saint-Denis ! } bis

Les tours de Notre-Dame

Et l' clocher d' mon pays.

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi.

 

XI.

Les tours de Notre-Dame }

Et l'clocher d'mon pays } bis

Et ma joli' colombe

Pour avoir mon mari.

Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon dormi.

 

Louis Marvis, éditeur, 10, rue du Croissant, Paris.

 

Valeureux Liégeois.

Paroles de Ramoux.

 

REFRAIN

 

Valeureux Liégeois,

Marchez à ma voix,

Volez à la victoire;

La liberté

De la cité

Vous couvrira de gloire.

 

I.

Célébrons par nos accords

Les droits sacrés d'une si belle cause

Et rions des vains efforts

Que l'ennemi nous oppose.

                                                             Au refrain.

II.

Que peut craindre notre ardeur

Quand sous Chestret nous portons les armes,

A côté de ce vainqueur

Le péril a des charmes.

                                                                 Au refrain.

III.

Tendres époux, jeunes amants,

Pour quelques jours quittez vos belles ;

Reparaissez triomphants,

Vous serez plus dignes d'elles.

                                                                      Au refrain.

IV.

Mesdames, ce n'est que pour vous

Qu'on brigue de porter des chaînes ;

Ecrasons nos tyrans jaloux,

Et soyez nos souveraines.

                                                           Au refrain.

 

La Bière.

Paroles et musique d'Ant. Clesse.

 

A plein verre, mes bons amis,

En la buvant, il faut chanter la bière.

A plein verre, mes bons amis

Il faut chanter la bière du pays.

Elle a vraiment d'une bière flamande

L'air avenant, l'éclat et la douceur;

Joyeux Wallons, elle nous affriande

Et le faro trouve en elle une sœur.

A plein verre, etc.

 

Voyez là-bas la kermesse en délire :

Les pots sont pleins: jouez, ménétriers !

Quels jeux bruyants et quels éclats de rire :

Ce sont encore les Flamands de Teniers!

A plein verre, etc.

 

Aux souverains portant tout haut leur plainte,

Bourgeois jaloux des droits de la cité,

Nos francs aïeux tout en vidant leur pinte

Fondaient les arts avec la liberté.

A plein verre, etc.

 

Quand leurs tribuns, à l'attitude altière,

Faisaient sonner le tocsin des beffrois,

Tous ces fumeurs, tous ces buveurs de bière

Savaient combattre et mourir pour leurs droits.

A plein verre, etc.

 

Belges, chantons ! à ce refrain à boire,

Peintres, guerriers, qui nous illustrent tous,

Géants couchés dans leur linceul de gloire,

Vont s'éveiller pour redire avec nous :

A plein verre, etc.

 

Salut à toi, bière limpide et blonde !

Je tiens mon verre et le bonheur en main :

Ah ! j'en voudrais verser à tout le monde

Pour le bonheur de tout le genre humain.

A plein verre, etc.

 

Sous l'Etendard de la Belgique.

 

MARCHE DE LA JEUNESSE BELGE.

 

Paroles et musique de Th. Botrel.

 

I.

Fils d'une antique et noble race

Que nul jamais n'asservira,

Nous sommes la moisson vivace

Que l'avenir engrangera.

 

REFRAIN

 

Sous l'étendard chéri de la Belgique,

Serrant toujours les rangs, cœur contre cœur,

Notre Jeunesse forte et pacifique,

De tout lâche agresseur

Sera vainqueur !

Dans un farouche élan patriotique,

Tous, fraternellement, petits et grands,

Sous l'étendard chéri de la Belgique,

Wallons, Flamands,

Serrons les rangs !

 

II.

Nous chérissons la Paix féconde

Au Monde entier tendant les bras,

Mais quand, trahi, le lion gronde,

Nous bondissons prêts aux combats ...

                                                                        Au refrain.

III.

Pour le Pays luttons sans cesse !

Avec courage, avec fierté,

Suivons le Roi de.la Jeunesse

Ayant la Grâce à son côté.

                                                             Au refrain.

IV.

Que Dieu nous guide et nous soutienne

Et nous serons victorieux ;

N'avons-nous pas la Foi chrétienne ?

L'exemple aussi de nos Aïeux.

                                                                      Au refrain.

 

Les Poilus de l'Yser.

 

Paroles de X...                                                                                             Musique de A. Mahy.

 

I.

Ce sont les poilus de l'Yser

Capot' usée pleine de trous

Combattant dur malgré l'hiver

La rage au cœur, souffrant misère !

Ce sont les poilus de l'Yser

Wallons, Flamands, couverts de poux,

Ils vont en se moquant des coups

La. pipe au bec, riant de tout,

Ce sont les poilus de l'Yser,

Capot' usée, pleine de trous !

 

II.

Ce sont les poilus de l'Yser

Au cœur sensible, aux yeux doux.

Pensant souvent aux êtres chers

Qui les attendent et les espèrent.

Ce sont les poilus de l'Yser.

Chacun garde d'un soin jaloux

L'image d'un ange de chez nous

Dont la pensée le suit partout,

Ce sont les poilus de l'Yser,

Capot' usée pleine de trous !

 

III.

Ce sont les poilus de l'Yser

Les gais refrains sont de leur goût.

Vieux cramignons, chansons légères

A la Patrie vidant leur verre.

Ce sont les poilus de l'Yser.

Regardez-les bras-dessus, bras-dessous

Ils vont chantant, faisant les fous

Pardonnez-leur s'ils rentrent saouls,

Ce sont les poilus de l'Yser,

Capot' usée, pleine de trous !

 

IV.

Ce sont les poilus de l'Yser

Vaillants soldats, endurant tout

Vils Allemands, brutes sanguinaires

Redoutez tout de leur colère

Ce sont les poilus de l'Yser.

Un jour prochain quittant leurs trous

Ils iront faire bombance chez vous.

Fräulein, Gretchen à leurs genoux !

Ce sont les poilus de l'Yser,

Capot' usée, pleine de trous !

 

V.

Ce sont les poilus de l'Yser

Peuple qui moururent pour vous.

Les balles les fauchent, les rangs se serrent,

Nul ne faiblit dans cet enfer,

Ce sont les poilus de l'Yser.

Humbles héros de gloire jaloux

De temps en temps souvenez-vous

Et les mains jointes priez à genoux,

Ce sont les poilus de l'Yser,

Capot' usée, pleine de trous !

 

Sur les Routes du Kaiser.

 

Paroles de Th .Botrel.                                                                    Air : Sur la route de Louvain.

 

Sur la route de Louvain (bis)

Devant Liég' Guillaum' s'en vint (bis)

Là, dix-sept jours (bis)

S' battit les flancs (bis)

Il en resta comm' deux ronds d' flan !

Flan, flan, flan (bis).

Sur la route de Paris (bis)

L' mois suivant, qu'est-c' qu'il a pris ? (bis)

Il a pris d' Joffre (bis)

Deux uppercuts (bis)

Dans l'occiput et l' Fon d' son Kluck,

Kluck, Kluck, Kluck (bis).

 

Sur la route de Nancy (bis)

Il cria: « Nancy, c' coup-ci (bis)

« Cette bataille (bis)

« Faut qu'tu la perdes ! » (bis)

L' Grand–' Couronné répondit : Mangé !

Mange, mange, mange (bis).

 

Sur la route de Calais (bis)

Il dit: « l' vas bouffer l'Anglais ! » (bis)

Mais sur l'Yser (bis)

Son coup manqué (bis)

Le v' la bloqué sur l' bord du quai !

Quai, quai, quai (bis).

 

Sur la rout' de Pétrograd (bis)

L'Agence Wolff (bis)

Qui ne ment point (bis)

L'a cancané dans tous les coins !

Coin, coin, coin (bis).

 

Sur la route de Verdun (bis)

Il s'avance à dix contre un (bis)

Mais il s'arrête (bis)

Lorsque soudain (bis)

« On les aura ! » s'écrie Pétain :

Tin! tin ! tin ! (bis)

 

Sur les routes du Kaiser (bis)

Mettons-nous tous en travers (bis)

Son fils et lui (bis)

Cré nom de nom (bis)

Les lâch’rons-nous quand nous les t'nons ?

Non ! non ! non ! (bis).

 

Sur la route de Strasbourg (bis)

Poussons-les à notre tour (bis)

Nous leur ferons (bis)

Repasser l' Rhin (bis)

La « Rosalie » aux creux des reins !

Rin, rin, rin (bis).

 

Sur la route d'Attila (bis)

Quand nous crierons : Halte-là ! (bis)

Le Monde entier (bis)

L' voyant occis (bis)

Ne nous dira-t-il pas : Merci ?

Si ! si ! si ! (bis)

 

Sur la rout' de nos foyers (bis)

Alors, couverts de lauriers (bis)

Quand nous r'viendrons (bis)

Quels cris ! Quels bonds ! (bis)

Pour les Vainqueurs y aura du bon !

Bon, bon, bon,

Bon !! bon!! bon !!

 

Chœur de Van Artevelde.

 

(Extrait de la Cantate de Van Artevelde)

 

A César résistant plein d'audace,

Indompté,

Qui lançait ce grand mot dans l'espace,

Liberté ?

C'est un peuple énergique

Dont l'honneur est la loi.

Dieu protège toujours la Belgique

Et le Roi !

 

Qui s'armait à la voix éclatante

Des tocsins ?

Qui proclamait en mil huit cent trente

Nos droits saints ?

C'est un peuple énergique

Dont l'honneur est la loi.

Dieu protège toujours la Belgique

Et le Roi !

 

Qui couvrit d'une gloire immortelle

Ses enfants ?

Qui les voit, dans son œuvre nouvelle

Triomphants ?

C'est un peuple énergique

Dont 1'honneur est la loi.

Dieu protège toujours la Belgique

Et le Roi !

 

Les Poilus du 4ème Bataillon.

 

CHANSON DE ROUTE.

Paroles de H. Baguet.                                                                  Air : Catherinette, Catherinon.

 

I.

Du Régiment le 4ème Bataillon (bis)

Ne se compose que de vrais lurons (bis)

Ce sont de vrais 1urons

Au 4ème Bataillon.

 

REFRAIN

 

Ah ! Nom d'une pipe, ah ! nom de nom !

Vivent les « Poilus » du 4ème Bataillon !

 

II.

Du Régiment c'est l'dernier Bataillon (bis)

Mais, certain'ment ce n'est pas le moins bon (bis)

Ce n'est pas le moins bon,

Le 4ème Bataillon.

 

III.

Si, parfois, ils ramassent des punitions (bis)

Ma foi, tant pis, c'est qu'ils sont polissons (bis)

C'est qu'ils sont polissons

Au 4ème Bataillon.

 

IV.

Mais, au contraire, s'il s'agit d'permissions (bis)

Tous sont d'avis que, cett'fois, y a bon (bis)

Cette fois y a bon

Au 4ème Bataillon.

 

V.

Lorsqu'ils s'élancent précédés du Colon (bis)

Ils font le vide dans les rangs des Teutons (bis)

On n'craint pas les Teutons

Au 4ème Bataillon.

 

VI.

Au canton'ment, ce sont de vrais démons (bis)

Toutes les mamans tremblent pour leurs tendrons (bis)

Ils raffolent des tendrons

Au 4ème Bataillon.

 

VII.

Après la guerre, devinez ce qu'ils front (bis)

Mais, c'est fort simple, tous se marieront (bis)

Tous se marieront

Au 4ème Bataillon.

 

VIII.

Et dans vingt ans, leurs nombreux rejetons (bis)

Les remplac'ront au 4èm  Bataillon (bis)

Tous les remplaceront

Au 4ème Bataillon.

 

Les Tournaisiens sont là !

 

CHANSON POPULAIRE.

 

Paroles d'Adolphe Delmée.

Arr. par le Major Widy du Régiment des Carabiniers.

Accompagnement de Maurice Lenders.

 

I.

Le ray l'a dit, d'dins les guerr's de la France,

Quand l' caporal s'appréteot à buquer

S' er tournant su s' n'officier d'ordonnance :

« Dis deonc, l'ami c' qu'on peut béteôt qu' mincher ? »

Not n'aid' de camp s'er tourneot tout d'ein' traque,

R'weitieot au leong et puis diseot comm' cha :

« Sa Majesté, on peut donner l'attaque,

On peut qu' mincher, les Tournisiens sont la ! (bis).

tr r r r   a   la la la la   la la

la la la la   la      la     la    la la la la

la       la    la   la    la     la      la       la.

 

II.

D'aussi longtemps que l' mémoire l' permette,

Cha' te cornrn' cha, dins la guerr', dins la paix ;

D' Jérusalem, t' iest-c' qui feonc' les ferniêtes ?

Tous les premiers, ch 'est deux infants d'Tournai.

Et Godefroid, tout in suivant leu trache,

D'ein veox ci' taureau crieot à ses soldats :

« On peut passer, pour tertous i' a de l' plache,

« On peut rintrer, les Tournisiens, sont là ! » (bis)

 

III.

Ein peu pus tard, quand les rois homm' s de tiête,

F' seot' nt' e tuer nos pèr's pour des brins d' thiens,

Etant su l' point d'attraper ein' doguette,

l' v' ncot' nt' e querr' l'appui des Tournisiens.

Le Roi Louis connisseot bin cell' sorte,

Car i' diseot, in s' mettant su s' mat' las :

« Je r' pose en paix, ne fermez pas la porte,

« J' peux m'endormir, les Tournisiens sont là ! » (bis)

 

IV.

Dix-huit-chint-trinte éclate, et la Belgique

Tout d'ein seul beond à Bruxell' s a volé ;

A pied, à qu' veau, heomm's posés et pratiques,

Autour du Parc, nos giJ,s veont s' imbusquer.

Les Brabancheons in erweitiant leux faches,

Ont dèmandé : « Quoiqu' ch' est qu' ces gaillards-là ? »

Qand i' eont su d' quoi, i' eont dir : « ous seomm's à pla che

« Nous seomm's sauvés, les Tournisiens sont là ! » (bis)

 

V.

Et si pus tard i' faudrest qu'on r' quérninche,

Aux greos, aux p' tits, ein Belg' sareot prouver

Qu' i n' suffit pos d' dir' : Tés-ta, j' te minche ! »

Neon ! avant cha, i faudreot nous tuer.

Et quant not' Roi au momint du touillage,

Dira: « M' z' infants, l'ennemi est là-bas ! »

Nous s'écri' icons : « A nous, Tournai ! courage ! »

On sintira qu' les Tournisiens sont là ! (bis)

 

Le Doudou.

 

Paroles d'A. Clesse.

 

1.

Nos irons vir l' car d'or

Al' procession de Mon

Ce s' ra l' Poupée Saint-Georg'

Qui no suivra de Long

 

REFRAIN ;

 

C' est l' Doudou, c'est l'mama

C'est l' Poupée, poupée, poupée,

C'est l' Doudou, c'est l' mama

C'est l' Poupée, saint Georg' qui va ;

Les gins du rempart

Riront comm' des kiards

De vir tant dé carottes,

Les gins du culot

Riront comm' des sots

De vir tant dé carots'

A Jeu pots.

 

2.

El' viell' matant' Magu' rite.

Trousse ses faibalas.

Pou fair' boulli l' marmite

Et cuir' ses biaux p' tits pois.

C'est l' Doudou, .. (etc.)

 

3.

Les Dames du Chapitre

N'auront pas du gambon

Parce qu'elles n'ont pas fait

El tour d'el Procession :

C'est l' Doudou, .. (etc.)

 

4.

Voici l' Dragon qui vient

Ma mère sauvons-nous !

Il a mordu grand' mère

Il vous mordra-i tout.

C'est l' Doudou,.. (etc. )

 

5.

C'est l' Doudou, .. (etc.)

V' là qu'el' Lum' çon commence

Au son du carillon

Saint George avec' sa lance

Va combat' el Dragon

C'est l' Doudou, " (etc.)

 

6.

Dragon, sauvages et diabes,

Saint George éié chinchins,

Ess' troupin'te clins l' sabe ...

On tir, c'est l' grand moumint

C'est l' Doudou, .. (etc.)

 

7.

V' là Dragon qui trépass'

Inv' la co pou inan,

Asteur faisons ducass'

A table mes infants.

C'est l' Doudou, .. (etc.)

 

Li Bouquet dell' Mariée.

(Bia Bouquet)

 

Chant populaire namurois                                                                                             N. Bosret

 

REFRAIN

 

C'est d'main li djoû di rri'mariatche,

Apprêtez, apprêtez tos vos bouquets,

Vos les mettrez au coirsatche

Des bauchelles do banquet.

Mais c'est l'menn'li pu djolie,

Ossi vraimint dji m'rafie

Di li donner li bouquet,

Elle aurait libia bouquet.

Ça stion'saqwet drole,

L'ôte fie dja-veue on' crole,

Tot aspouy,

D'jallais soqui,

L'amour vint rn'rewev.

                                                                  Au refrain.

 

2.

C'esteuv' mi p'tite Marie

Comme elle esteuv' djolie,

Quel embarras

Ça sti c' djoû la

Qui di 'a signé l' contrat.

                                                            Au refrain.

 

3.

Adiet totes mes folies,

Dj'interr' dains l'confrerie ;

C'est st'a l'aute

Qui dj'vas djurer

Amour, fidèlité.

                                                              Au refrain.

 

4.

C'est d'moin qu'dji m boute à pies se,

Adiet tote Ii djonnesse;

Po comminci,

Dji m'vas satchi

A l'coite a tot spiy.

                                                                     Au refrain.

 

De Drie Tamboers.

 

I.

Daar waren drie tamboers

Die van den oorlog kwamen

Daar waren drie tamboers

Die van den oorlog kwamen

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Die van den oorlog kwamen

 

II.

De jongste van de drie

Droeg eenen hoed met roozen.

De jongste van de drie

Droeg eenen hoed met roozen.

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Droeg eenen hoed met roozen.

 

III.

Daar was een koningskind,

Dat lag al voor zijn venster.

Daar was een koningskind,

Dat lag al voor zijn venster.

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Dat lag al voor zijn venster.

 

IV.

Het sprak er ; « Schoon tamboer,

Vereer mij met uw roozen.

Hct sprak er ; « Schoon tarnboer,

Vereer mij met uw roozen.

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Vereer mij met uw roozen.

 

V.

– « Mijn roozen geef ik niet

Voor den dag van mijne trouwe.

– » Mijn roozen geef ik niet

Voor den dag van mijne trouwe.

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Voor den dag van mijne trouwe. »

 

VI.

Toen sprak Mijnheer Koning :

« Vertrek of' k zal u do en hangen.

Toen sprak Mijnheer Koning :

« Vertrek of 'k zal u doen hangen.

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Vertrek of' k zal u doen hangen. »

 

VII.

Hij sprak : « Mijnheer Koning,

Mijn dood is niet geoorloofd.

Hij sprak : « Mijnheer Koning,

Mijn dood is niet geoorloofd.

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Mijn dood is niet geoorloofd. »

 

VIII.

Toen sprak Mijnheer Koning :

« Waar zijn uwe rijkdommen ?

Toen sprak Mijnheer Koning :

« Waar zijn uwe rijkdommen ?

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Waar zijn uwe rijkdommen ? »

 

IX.

– « Mijn rijkdommen die zijn

Mijn trommels en mij n stokken

Mijn rijkdommen die zijn

Mijn trommels en mijn stokken

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Mijn trommels en mijn stokken. »

 

X.

Toen sprak Mijnheer Koning :

Wie is er dan uw vader ?

Toen sprak Mijnheer Koning :

Wie is er dan uw vader ?

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Wie is er dan uw vader ? »

 

XI.

– « Mijn vader is koning

En dat van heel Italien

Mijn vader is koning

En dat van heel Italien

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

En dat van heel Italien. »

 

XII.

Toen sprak Mijnheer Koning :

« Mijn' dochter is u geschonken.

T oen sprak Mijnheer Koning :

Mijn' dochter is u geschonken.

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Mijn' dochter is u geschonken. »

 

XIII.

– « Uw' dochter wil ik niet,

Zij is te laag van state.

Uw' dochter wil ik niet,

Zij is te laag van state.

Rauw, rauw, rauw,

Dat is flauw,

Zij is te laag van state. »

 

De Vlaamsche Leeuw.

K. Miry

 

I.

Zij zullen hem niet iemmen,

Den fieren vlaamschen leeuw,

Al dreigen zij zijn vrijheid

Met kluisters en geschreeuw.

Zij zullen hem niet temmen,

Zoo lang een Vlaming leeft,

Zoo lang de leeuw kan klauwen,

Zoo lang iiij tanden heeft.

 

REFREIN

 

Zij zullen hem niet ternmen,

Zoo lang een Vlaming leeft,

Zoo lang de leeuw kan klauwen,

Zoo lang hij tanden heeft.

Zoolang de leeuw kan klauwen,

Zoo lang hij tanden heeft.

 

II.

De tijd verslindt de steden,

Geen troonen blij ven staan,

De legerbenden zweven,

Een volk zal niet vergaan.

De vijand trekt te velde,

Omringd van doodsgevaar;

Wij lachen met zijn woede,

De vlaamsche leeuw is daar.

Zij zullen hem niet temmen, Enz.

 

III .

Hij strijdt nu duizend jaren

Voor Vlaanderens dierbaar lot,

En nog zijn zijne krachten

In al haar jeugdgenot.

Als zij hem machtloos denken

En tergen met een schop,

Dan richt hij zich bedreigend

En vreeslijk voor hen op.

Zij zullen hem niet temmen, Enz.

 

IV.

Wee hem, den onbezonnen,

Die, valsch en vol verraad,

Den vlaamschen Ieeuw komt streelen

En trouweloos hem slaat.

Geen enkle handheweging

Die hij uit 't oog verliest;

En voelt hij zich getroffen,

Hij stelt zijn mane en briescht.

Zij zullen hem niet temmen, Enz.

 

Chansons Patriotiques[3]

 

La Brabançonne.

 

CHANT NATIONAL.

 

Paroles de Ch. Rogier.                                                                 Musique de Van Campenhout.

 

I.

Après des siècles d'esclavage,

Le Belge sortant du tombeau,

A reconquis par son courage

Son nom, ses droits et son drapeau.

Et ta main souveraine et fière,

Désormais, peuple indompté,

Grava sur ta vieille bannière:

Le Roi, la Loi, la Liberté !

Grava sur ta vieille bannière:

Le Roi, la Loi, la Liberté !

Le Roi, la Loi, la Liberté !

Le Roi, la Loi, la Liberté !

 

II.

Marche de ton pas énergique,

Marche de progrès en progrès ;

Dieu qui protège la Belgique,

Sourit à tes mâles succès.

Travaillons: notre labeur donne

A nos champs la fécondité !

Et la splendeur des arts couronne

Le Roi, la Loi, la Liberté !

Le Roi, la Loi, la Liberté ! (bis).

 

III.

Ouvrons nos rangs à d'anciens frères,

De nous trop longtemps désunis;

Belges, Bataves, plus de guerres,

Les peuples libres sont amis.

A jamais resserrons ensemble

Les liens de fraternité,

Et qu'un même cri nous rassemble :

Le Roi, la Loi, la Liberté !

Le Roi, la Loi, la Liberté ! (bis).

 

IV.

O Belgique, ô mère chérie,

A toi nos cœurs, à toi nos bras !

A toi notre sang, ô Patrie !

Nous le jurons tous, tu vivras !

Tu vivras toujours grande et belle

Et ton invincible unité

Aura pour devise immortelle :

Le Roi, la Loi, la Liberté !

Le Roi, la Loi, la Liberté ! (bis).

 

De Brabançonne.

 

Woorden van K. Rogier                                               Vlaamsche vertaling door Ka-el De Bock

 

1

Na langen tijd van slavernije

.Ais held is de Belg opgestaan ;

Brekend de vreemde heerschappije

Nam hij zijn recht en zijne vaan.

Op die vaan heeft hij fier geschreven

De woorden vermaard te allen kant,

Diehier voor immer zullen leven :

Voor Koning Vrijheid, Wet en Land !

Voor Koning Vrijheid, Wet en Land !

Voor Koning Vrijheid, Wet en Land !

 

2.

Gaat vooruit, met gezwinde schreden;

Vooruit is de baan van den roem !

Gad geeft ons kracht en zoeten vrede

En België wordt Europa's bloem.

Arbeidt kloek, het veld zal beloonen

Met den oogst het werk uwer hand !

De kunsten vlechten gloriekronen :

Voor Koning, Vrij heid, Wet en Land ! (bis)

 

3

O komt zoo als in vroeger tijden

Gij broeders, met ons eensgezind ;

Belgen, Bataven wilt niet strijden ;

Elk vrije volk is onze vriend !

Voor altijd is de vrêe gesloten,

Vereend door den vriendenband

Zij ons woord van trouwe genooten :

Voor Koning, Vrijheid, Wet en land ! (bis)

 

4

O gij België, duurbare moeder !

Wees machtig en prachtig en vrij !

Elk onzer is een behouder ;

Gij blijft bestaan dit zweren wij !

Gij zult leven sterk onafhanklijk,

Uw vlagge staat met eer geplant ;

Daar boven schittert onverganklijk :

Voor Koning, Vrijheid, Wet en Land ! (bis)

 

Brabançonne de Guerre.

 

Paroles de Baguet.

 

A mon Auguste Souveraine, Sa Majesté Elisabeth, Reine des Belges, Providence de nos soldats blessés, très humblement cette « Brabançonne de Guerre » est dédiée.

 

I.

De vils barbares ivres de rage,

Croyant nous réduire en lambeaux,

Courbent la Belgique sous l'outrage

Mais n'ont pu souiller nos drapeaux.

Belges, que rien ne nous di vise,

Levons la tête avec fierté.

Clamons notre belle devise :

Honneur, Patrie et Liberté !

 

II.

Albert, modèle de vaillance,

Sur tes enfants tu peux compter.

Bientôt luira la délivrance,

Tes soldats sauront te venger.

O ! Roi, ton attitude si fière

Emerveille le monde entier.

Car tu cries d'une voix altière :

Honneur, Patrie et Liberté !

 

III.

Noble terre pétrie d'héroïsme,

Pour venger ton peuple martyr,

Enflammés de patriotisme,

Tes valeureux fils savent mourir.

O ! Belgique, mère chérie,

Songe à ton glorieux passé.

Ton armée de loin te crie :

Honneur, Patrie et Liberté !

 

IV.

Flamands et fils de Wallonie,

Oubliant leurs querelles d'antan

Ne sont plus qu'une famille unie :

Pour la Patrie tous mêlent leur sang.

Toujours, ô ! Belgique immortelle,

L'orgueil de la postérité

Sera ta devise si belle :

Honneur, Patrie et Liberté !

 

Vers l'Avenir.

 

Paroles de de G. T. Antheunis.                                                                    Musique de Gevaert.

 

I.

Le siècle marche et pose ses jalons.

Nous marquant une étape nouvelle.

Nous le suivons, et nous nous rappelons

Nos aïeux et leur gloire immortelle.

Si ton sol est petit, dans un monde nouveau

L'avenir qui t'appelle a planté ton drapeau.

 

REFRAIN

 

Marche joyeux, peuple énergique,

Vers des destins dignes de toi !

Dieu protège la libre Belgique

Et son Roi !

 

II.

Ta longue paix a, mieux que cent combats,

Au travail endurci ta vaillance,

Et tes progrès disaient à chaque pas

Ton génie et ta fière endurance.

Si ta force déborde et franchit ses niveaux

Verse-la comme un fleuve en des mondes nouveaux !

 

III.

O terre sainte, ô terre des aïeux !

Leur sueur et leur sang t'ont pétrie,

Et près ou loin sauront leurs fils pieux

Honorer. élargir la Patrie.

Si des frères s'en vont, il en est par milliers

Qui, fidèles gardiens, défendront tes foyers.

 

REFRAIN

 

Va, sans faiblir, peuple énergique

Vers des destins dignes de toi !

Dieu saura protéger la Belgique

Et son Roi !

 

Naar Wijd en Zijd.

 

Gedicht van G. T. Antheunis.                                                                        Muziek van Gevaert

 

I.

De tijd spoedt heen, en bakent reeds de laan

Waar oak nieuwere cijdcn ons wenken.

Wij volgen fier en zullen langs de baan,

Onze roemrijke vad'ren gedenken

Is uw bodem hier klein, ginds toch wacht u een strand,

Als een wereld zoo groot, waar uw vlag staat geplant.

 

REFREIN

 

Immer vooruit, dappere telgen,

Moedig en vrij, vast, hand in hand !

Gad omsluite in zijn zegen der Belgen !

Vorst en land !

 

II.

Uw lange vrêe, zoowel ais kamp en strijd,

Heeft uw vuisten verhard bij het werken,

En wat gij schiept en bouwdet wijd en zijd

Draagt uw heerlijken naam en uw mer ken

Zwelt uw ader te nauw voor uw bruischende bloed,

Laat het stroomen alom ais een vruchtbare vloed.

                                                                                            Refrein.

 

III.

O heil'ge grond, der vaad'ren erf en bouw

Door hun zweet en hun bloed ons verkregen,

Of ver of na, hem zullen houw en trouw

Hunne zonen bewaren in zegen

Wijken kinderen uit, hier toch vaardig geschaard

Zijn er duizenden steeds en beschermen den haard.

                                                                                             Refrein.

 

Pourquoi, ô Belge ?

 

Paroles du Dr Louf.                                                                                         Air : Vers l'avenir.

 

I.

Pourquoi, ô Belge, avoir dressé le front

Dédaignant les propos germaniques ?

Pourquoi, d'un mot, brisas-tu les jalons

D'un passé, d'un présent magnifiques ?

Tu savais bien pourtant, que, surgis par milliers

Les Teutons, sans pitié, meurtriraient tes foyers.

 

REFRAIN

 

C'est que pour nous, ô ma Patrie,

Du plus puissant au plus petit,

Sans l'Honneur, la Richesse et la Vie

Sont sans prix.

 

II.

En spectateurs, les Belges auraient pu

Contempler l'horrible tragédie.

Mais nous, félons, que serait advenu

Du serment qui en neutres nous lie.

Si nos morts sont là-bas, de la Meuse à l'Yser,

Leur vengeurs sont debout, toujours loyaux et fiers !

 

REFRAIN

 

Honneur à vous, Fils de Belgique,

Pour les tourments par vous soufferts !

Remplissez de votre fin stoïque

L'Univers !

 

III.

Ton sort fut beau, ô mon petit Pays,

Tu sauvas la liberté féconde !

Et même en ruines et même envahi

Tu es grand dans l'estime du monde.

Si ton Roi est l'Honneur, si ta Reine est l'Amour,

Tes guerriers sont pour tous, symbole de bravoure !

 

REFRAIN

 

Hardi, les gâs ! race énergique

Pour nos foyers, pour le Drapeau !

Le Teuton doit trouver en Belgique

Son tombeau !

 

Ce que c'est qu'un Drapeau.

 

Paroles de E. Favart.                                                                             Musique de La Marcille,

 

I.

Loque, chiffon tricolore ou guenille,

Symbole image ardente du pays,

Pour te chanter tout mon être pétille,

D'émotion d'avance je pâlis,

Toi dont l'effet produit tant de merveilles,

Tu n'es pourtant parfois qu'un oripeau,

Mais ton nom seul suffit à nos oreilles,

Car en français on t'appelle Drapeau.

 

REFRAIN

 

Flotte petit drapeau,

Flotte flotte bien haut,

Image de la France,

Symbole d'espérance,

Tu réunis dans ta simplicité

La famille et le sol, la liberté !

 

II.

Tout jeune enfant tu n'es qu'un jeu facile,

Qui nous distrait ainsi qu'un bibelot,

Et d'une main souvent bien inhabile

On te construit de bouts de calicot.

Enfin, conscrit, te voici de la classe,

Promène-le au travers du hameau.

Chante gaîment, montre-le dans l'espace.

Tu ne sais pas ce que c'est qu'un Drapeau.

                                                                                     Au refrain.

 

III.

Mais si parfois la destinée amère

Vous appelait un jour pour guerroyer.

Loin du pays sur la terre étrangère

C'est dans ses plis qu'on revoit le foyer.

Bien qu'attristé on se sent plus à l'aise,

On n'est pas seul en voyant ce lambeau

Et si dans l'air passe la « Marseillaise »

Alors on sent ce que c'est qu'un Drapeau.

                                                                                   Au refrain.

 

IV.

Allons debout car le clairon résonne

L'acier reluit là-bas dans le vallon

Et le canon, écoutez, vous entonne

A gueule ouverte un air de sa chanson.

Une âcre odeur vous saisit à la gorge

Vous sâoule enfin, vous passe dans la peau,

On marche, on court, on écume, on égorge.

On fait des morts ... tout ça pour le Drapeau.

                                                                                            Au refrain.

Editeur: L. Digondé-Diodet, 39, Fauboug St-Martin, Paris.

 

Notre Belgique.

 

Paroles de L. Jacques.                                                                              Musique de Mortreuil.

 

I.

Le tambour bat et le canon d'alarme

Jette son cri et nous dit fièrement :

Debout, Belges, que chacun prenne une arme

Pour châtier l'insolent Allemand !

Tous ces soldats, barbares, sanguinaires,

Ne connaissant ni pudeur, ni devoir,

Ont violé territoires, frontières

Traîtreusement, afin de nous avoir.

 

REFRAIN

 

Maudits Prussiens, qui vouliez prendre Liège

Malgré la ruse et vos mille forfaits

Nous avons pu déjouer votre piège

Notre Belgique, vous ne l'aurez jamais !

 

II.

O mon pays ! quel élan magnifique

Oui, tous les Belges s'en vont le cœur content

Tous animés d'une ardeur héroïque

Comme nos Preux dans les combats d'antan

Pour les Belges, la Patrie est divine :

Pour abaisser l'orgueil de l'Allemand

Il n'est qu'un cri sortant de leur poitrine :

Vaincre ou mourir : haut les cœurs, en avant !

                                                                                           Au refrain.

Editeur: Dorey, Passage Brady, Paris.

 

Beiaardlied.

 

Woorden van De Geyter.                                                                            Muziek van P. Benoit.

 

I.

Dan mocht de beiaard spelen

Van al uw torentransen ;

Dan mocht de grijsheid kweelen,

Dan mocht de jonkheid dansen.

 

II.

Dan schiept gij opgetogen

Tot Prinsen, Vlaamsche steden !

Wie onder zegebogen

Op zegewagens reden.

 

III.

Dan liet gij uw rondeelen

En kanten gevels glansen ;

Dan hieldt gij landjdweelen

Dan vlocht gij lauwerkransen

 

IV.

Dan spreiddet gij voor d'oogen

Uw Vrijheid, Kunst en Zeden :

Op allen rnocht gij bogen,

Om allen werdt g' aanbeden.

 

Le Soldat de l'Yser.

 

Paroles de H. Baguet.                                         Air : Ça vous fait tout de même quelque chose.

 

I.

A l'appel de mon cher pays

Ne devais-je pas dire : présent ?

Pour repousser nos ennemis

Je serai brave, j'en fais serment.

Quand j'ai rejoint le régiment

Le cœur ardent et l'âme fière,

J'ai embrassé mes vieux parents

Puis j'ai couru à la frontière.

 

REFRAIN

 

Savoir qu'on défend la Belgique

Devant l'univers ça vous pose.

Et qu'aux barbares on fait la nique

Ça vous fait tout d' même quelque chose.

 

II.

Un matin, c'était sur l'Yser,

Nous grelottions dans la tranchée,

Lorsque survint le Roi Albert,

Le Chef aimé de notre armée.

– « Soldats, nous dit le Souverain,

Bientôt finiront vos souffrances.

Que votre cœur soit d'airain

Jusqu'au jour de la délivrance. »

 

REFRAIN

 

Je n'avais d'yeux que pour ce Roi

Nous parlant sans morgue et' sans pose,

Je me sentis rempli d'émoi,

Ça me fit sûr'ment quelque chose.

 

III.

Je vois enfin dans le lointain

Luire un rayon d'espérance ;

Un jour, marqué par le Destin,

Récompensera notre vaillance.

Puissent alors nos braves guerriers,

Le front auréolé de gloire,

Heureux, regagner leurs foyers

Sur les ailes de la Victoire.

 

REFRAIN

 

Après la guerre, un beau matin,

Quand j'embrasserai ma p'tite Rose

Et que je r'verrai mon pat'lin,

Ça me f'ra sûr'ment quelque chose.

 

L'Yser.

 

Paroles et musique de P. Dalbret.

 

I.

Tous les peuples dans leur histoire

Ont un nom gravé pour toujours

Evoquant un passé de gloire

Ou le souv'nir de tristes jours

La fière et vaillante Belgique

Au livre d'or de ses héros

Voit briller un nom magnifique

Répété par tous les échos

Et ce nom, c'est celui d'un modeste cours d'eau

Devant qui l'on s' découvr' comm ' devant un Drapeau

 

REFRAIN

 

L'Yser c'est le fossé devant l'avalanche

L'Yser, c'est le point préparant les revanches

L'Yser, c'est la simple maison d'un passeur

Dont chaque pierre a vu tomber un défenseur.

Voyez cette poignée d'hommes pleins de vaillance

Qui sacrifiant tout ce qu'ils ont de plus cher

Et n'écoutant qu'un' voix, celle de leur conscience :

Ont bravé les brigands conduits par le Kaiser

C'est l'Yser,

C'est l'Yser,

 

II.

Ceux qui défendirent ces rives

Restaient des mois, le corps dans l'eau

Le jour, la nuit, sur le qui vive

L'œil au guet, devant les créneaux

Et s'ils obtenaient, chose rare

Quelques jours pour se reposer

Quand ils débarquaient à la gare

Boueux, hav's et déguenillés

A ceux qui demandaient d' parler de leur secteur

Ils répondaient d'un' voix frissonnante d'horreur.

 

REFRAIN

 

L'Yser, c'est l' torrent où l'on meurt, où l'on souffre

L'Yser, c'est la min' qui saute et vous engouffre

L'Yser, c'est la vermin' qui ronge le corps

C'est la fièvre qui fait trembler les gens plus fort

Voyez dans le brouillard des spectres lamentables

Sont debout dans la neig' qui déchire leur chair

Le sang, la boue, la faim et le froid implacable

Qui leur font supporter les tortur's de l'Enfer

C'est l'Yser,

C'est l'Yser.

 

III.

Mais, malgré toutes leurs souffrances

Les Belges ont su résister

Sauvant le Mond', sauvant la France

Combattant pour la liberté

Sans un instant de défaillance

Faisant leur devoir jusqu'au bout

Ils conservèrent l'espérance

Épuisés, mais toujours debout

Dans les plus mauvais jours, les plus rudes combats

Pour se réconforter, ils se disaient tout bas.

 

REFRAIN

 

L'Yser, c'est le refug' de notre patrie

L'Yser, c'est pour nous, l'avenir dans la vie

L'Yser, c'est la barrièr' qui voit s'élever

Entre les criminels et l' mond' civilisé

La France fut sauvée par les flots de la Marne

Mais un petit ruisseau sauva tout l'Univers

Et ce ruisseau sacré, où la gloire s'incarne

Apothéos' des Belges et du grand Roi Albert

C'est l'Yser,

C'est l’Yser.

 

Edition O. Duircnne, 19, Fg Saint-Martin, Paris.

 

Ons Vaderland.

 

Woorden van Th. Stevens.                                                                          Muziek van J. Blockx.

 

I.

Waar de Maas en Schelde vloeien

En de frische weiden bloeien,

Waar nog eiken sterk en trotsch

Ruischen in het dichte bosch :

Daar is ons Vaderland, (bis)

Dit heilig pand, (bis)

Het schoone Vaderland !

 

II

Waar het kille grafgesteentc

Dekt der Vaderen gebeente,

Waar ons moeder heeft gerust

En een gade ons eerbaar kust

Daar is ons Vaderland, (bis)

Dit heilig pand, (bis)

Het dierbaar Vlaanderland !

 

III.

Waar de Neringen en Gilden

Nooit den schedel buigen wilden,

Waar het kloeke voorgeslacht

Nedersloeg de Fransche macht :

Daar is ons Vaderland, (bis)

Dit heilig pand, (bis)

Het vrije Vlaanderland !

 

IV.

Waar de vlaamsche ton en galmen

In de daverende psalmen,

Waar het forsche krijgsgeschreeuw

Dreunde « Vlaanderen den Leeuw » !

Daar is ons Vaderland, (bis)

Dit heilig pand, (bis)

Het edel Vaderland !

 

V.

In de vreugd en in de smarte

Ligt dat land ons aan het harte ;

Moedig steunen wij de vaan,

Wen het geldt ons volksbestaan.

Hoog leve 't Vaderland, (bis)

Dit heilig pand, (bis)

Hoog leve 't Vaderland !

 

Het Lied der Vlanlingen.

 

Gedicht van Emmanuel Hiel.                                                                    Muziek  van P. Benoit.

 

I.

Waar Maas en Schelde vloeien

De Noordzee bruischt en stormt

Waar vrede en kunsten bloeien

De vrijheid mannen vormt

Waar velden, wouden, weiden,

Ais gaarden rijk beplant

De weelde en vreugd verspreiden

Daar is, daar is ons Vaderland

Daar is ons Vaderland.

 

II.

Daar stijgcn uit 't verleden

De Karl en Klauwaart op !

Zij hebben stout gestreden,

Verplet den vreemden Kop,

Hun goed, hun bloed, hun leven,

Met mildheid steeds verpand,

Om ons te kunnen geven

Het vrije, het vrije Vaderland !

 

III.

O Nederland, o vrijheid,

Gij adelt ons gevoel,

Wij zweren nu met blijheid :

Uw toekomst in ons doel.

Wij zullen, jonge scharen,

Steeds onzen plicht gestand

Met hand en hart bewaren

Her heilig, het heilig Vaderland !

 

Nos Souverains.

Air : Sur les bords de la Rivièra.

 

I.

Avant cette crise,

Régnait un prince adoré,

Sa compagne exquise,

Etait un ange de grâce et de bonté.

Vers ses destinées,

Le Roi menait le pays,

Et la Reine aimée,

Soulageait tous les soucis,

Le regard attendri de ses yeux,

Tombait sur tous les malheureux.

 

REFRAIN.

 

On se souvient encore là-bas,

De la petite fleur si jolie.

Pour ceux qu'un mal affreux toucha,

La Belgique un jour s'était fleurie.

Le Roi, la Reine et leurs enfants,

Dans Liège, cœur de la Wallonie,

Par notre peuple entier,

Follement acclamés,

Ont compris notre amour délirant.

Cent fois,

Liégeois,

Crions: Vive le Roi !

 

II.

Puis ce fut la guerre,

Et nous avons tout quitté,

Malgré nos misères,

Aucun de nous, jamais ne peut oublier

Parfois sur la plage,

S'en vient notre Roi si bon,

Et sur son visage,

Passent des rêves profonds.

Puis, adorable apparition,

La Reine et ses beaux enfants blonds.

 

REFRAIN.

 

Tout le long de la Mer du Nord,

Où les flots redisent leur complainte,

Marche l'homme, loyal et fort,

Dont le cœur souffre sans une plainte.

Nous défendrons jusqu'à la mort,

Notre Roi et notre Reine sainte,

Et le jour va briller,

Où notre peuple entier,

Reverra ceux qu'il a tant aimés.

Cent fois,

Liégeois,

Crions : Vive le Roi !

 

Extrait de la Revue du 14e  de ligne.

 

Les Six Cents Franchimontois.

 

Paroles et musique de H. Salmon.

 

REFRAIN

 

Franchimont! Franchimont !

Rien n'éteint l'éclat de ton nom !

Ni tombe, ni statue,

Ni marbre ne le perpétue.

Mais tes fils triomphants

Dans nos cœurs sont encor vivants.

 

I.

L'étoile dit aux noirs donjons:

« Je les vois, je les vois ces braves,

Combattre comme des lions

Mourir plutôt que d'être esclaves. »

                                                                              Au refrain.

 

II.

L'étoile dit au vieux berger :

Dans la nuit où vont donc ce, braves ?

Ils courent chasser l'étranger

Et briser ses lâches entraves.

                                                                            Au refrain.

 

III.

L'étoile dit au vieux berger

Combien étaient-ils donc ces braves ?

Six cents avaient de l'étranger

Juré de briser les entraves.

                                                                                   Au refrain.

 

IV.

L'étoile dit aux noirs donjons :

Combien reste-t-il de ces braves ?

Ils sont tombés en vrais lions,

Tous morts pour n'être pas esclaves !

                                                                  Au refrain.

 

O Lîdge !  Vi R'vèye.

 

Paroles et musique de E. Gillissen.

 

I.

Quand on-z-a qwitté Lidge po distinc'e li Patrèye,

C'esteut l' saison des fleûrs, c'esteut st'on djoû d'esté

Et noss' vî coq wallon a spité foû di s'trèye

A prumî côp d' canon qui les boch's ont tiré.

C'esteut bin deûr portant dè qwitter çou qu'on-z-airne.

Awè Lîdge nos v' s' ainmans mins po z' esse aimné d'vos.

Tot comm' nos pèr's ont fait nos volans fer dè mînme

Et po v'oss' liberté nos sacrifierans tot.

 

RESPLEU.

 

O Lîdge ! vi r'vèye volà tote noss' pinsèye

Avou l'espoer qui nos irans r'trover

Li bai pays wallon noss' corèdge est r'doblé

Vi r'vèye. Vi r'vèye Lîdge vola noss' pinsèye.

 

II.

Dji creus qu' noss' vî perron a d'vou fruzi d'colère,

Li djou qui so l'martchî les prussiens ont passé.

Cèx là d'jalox d'noss't-âhe ont-st-appoertè l'misère,

Sins compter les aut's mâx qui Lîdge deut-st-édurer

Ils ont-st-ossu troublé tot' noss' plaihant' djônesse

Qui ri'kinohèv' qui l'djoîe tot wordans l'honnièsté

Et di vos veyès djins is attristèt l'vîyesse

Zds, qui po noss' bonheûr tût leu veye ont trimé.

O Lîdge ! vi r'vèye, etc.

 

III.

Baicôp des camarâd's ni poront pus vi r'vèye

Is doèrrnèt po todis. C'est dès victim's dè d'voer

Ossu di leus hauts faits li Belgique est k'sèmeye,

Et s'rinovlèt-is co 50 les boèrds di l'Yser.

Po des siècl's et des siècl's is ont coviert di gloère

Li p'tit belg' qui dédjà polèv' rotter fîrmint

Leu nom sèrè k'nohou di qui lérè l'histoère,

Pac' qui c'est des héros et qu'on héros n'meurt nin ..

 

RESPLEU.

 

Doèrmez, doèrrnez, awè doèrrnez è pâye

Pitits Wallons, li d'joû de l'liberté

Noss' vî coq 50 voss' tombe irè -st-adon tchanter

Doèrrnez, doèrmez, nos n'vi rouvîrans mâye.

 

Imp, Cavel Fres, 18, Fg Si-Denis, Paris.

 

Tu Renaîtras.

 

CANTIQUE A LA SAINTE BELGIQUE.

 

Poésie et Musique de Théophile Dronchart

 

I.

Tu renaîtras, ô vaillante Belgique,

Et tes cités reverront leur splendeur,

Tu revivras, fière et plus magnifique,

Car ton martyre aura fait ta grandeur.

Quand tes bourreaux, que flétrira l'Histoire.

Seront partis, courbés sous le mépris,

Le monde entier célébrera ta gloire,

Et du bonheur tu connaîtras le prix !

 

REFRAIN.

 

Tu renaîtras,

Sainte Belgique,

Sainte Belgique,

Tu renaîtras !

 

II.

Tu renaîtras, Glorieuse Belgique,

Car le Destin, qui guide les vaillants,

De tes enfants, ô phalange héroïque

A couronné les efforts triomphants.

Dans le passé, témoin de ta souffrance,

Tu puiseras une nouvelle foi,

Et garderas ta noble indépendance

Grâce à tes fils, au cœur de ton grand Roi !

                                                                                         Au refrain

 

lmp, Delpiéscnte, 49, rue Radier, Paris.

 

Chansons de sentiment[4]

 

Ferme tes Jolis Yeux.

 

I.

Dans son petit lit blanc et rose

Suzette jasse en souriant,

Elle babille mille choses

A sa douce et chère maman ;

Mais chut, il faut dormir bien vite

Nous avons assez bavardé

Faites dodo chère petite

Car petit père va gronder

Et tout en berçant la gamine

La mère lui chante câline.

 

REFRAIN

 

Ferme tes jolis yeux

Car les heures sont brèves

Au pays merveilleux.

Au beau pays du rêve

Ferme tes jolis yeux

Car tout n'est que mensonge.

Le bonheur est un songe

Ferme tes jolis yeux.

 

II.

Dans sa chambre de jeune fille

Suzette devant son miroir,

A l'heure où l'étoile scintille

Vient se contempler chaque soir,

Elle admire sa gorge ronde,

Son corps souple comme un roseau

Et dans sa tête vagabonde

Naissent mille désirs nouveaux.

Laisse là tes folles idées

Gentille petite poupée.

                                                             Au refrain.

 

III.

Enfin c'est le bonheur suprême,

L'instant cher et tant désiré,

Avec le fiancé qu'elle aime

Suzon vient de se marier.

Et le soir dans la chambre close

Quand sonne 1'heure du berger,

Elle laisse pudique et rose

S'effeuiller la fleur d'oranger.

Puis elle écoute avec tendresse

Son époux chanter plein d'ivresse.

                                                                      Au refrain.

 

Editeur : Marcel Labbé, 20, rue du Croissant, Paris.

 

Ecoutez les Voix qui chantent.

 

I.

La vie tout entière est une chanson !

Chanson triste ou chanson joyeuse,

Dis-nous de ta voix merveilleuse

Les mots dont nous nous berçons

Près des rideaux blancs, quand bébé s'endort

Gentiment un doux chant s'élève,

C'est la maman qui pour son trésor

Appelle les anges en rêve.

Ecoutez, près des berceaux, les voix qui chantent:

« Fais dodo jusqu'à demain

Mon chérubin !

Pour calmer nos petits chagrins

Chantez mamans, aux voix dolentes,

Plus tard quand on est grand

On n'oublie pas la chanson des mamans !

 

II.

Un jour, le berceau devient trop petit

Et, du nid, les enfants s'envolent

L'amour chante sa chanson folle :

Les cœurs exaltés sont pris

Après les élans, les désirs confus

Les chimères que rien ne lasse,

Le cœur grisé ne résiste plus

Et l'on croit au bonheur qui passe.

 

REFRAIN

 

Ecoutez, au fond des cœurs, les voix qui chantent :

« Pour toujours je t'aimerai

Ou j'en mourrai ! »

Et l'on prend ces serments pour vrais

Tant ils sont doux, même s'ils mentent

Beaux rêves de vingt ans,

Chantez, chantez dans le cœur des amants !

 

III.

Là-bas, vers la Meuse, au flanc du coteau,

Les soldats s'en vont en colonne…

Le tambour bat, le clairon sonne…

« Mont' ras-tu la côt' là-haut ? »

Mais, sous les sapins, au bord du chemin,

On salue une croix de pierre...

Les chants joyeux se sont tus soudain...

On est trop près de la frontière...

 

REFRAIN

 

Ecoutez, au fond des bois, les voix qui chantent.

Souvenir des petits gas

Qui dorment là !

Un jour ils sont tombés, là-bas,

Dans la mitraille et la tourmente...

Qu'en nous, leur souvenir

Chante toujours : « Sachons vaincre ou mourir »

 

IV.

Là-bas, la tempête et les flots mouvants

De la barque ont brisé les voiles,

La nuit funèbre est sans étoiles...

La mort hurle avec le vent !

Combien de marins sont ainsi partis

Oui, jamais, n'ont revu la côte

Et que les veuves et les petits

Viennent chercher à marée haute.

 

REFRAIN

 

Ecoutez, le long du flot, les voix qui pleurent,

Qu'as-tu fait de nos maris ?

Rends-nous nos fils !...

Rends-nous ceux que tu nous as pris,

N'est-ce donc pas assez qu'ils meurent !...

Triste chanson des flots

Dans ton murmure on entend des sanglots !...

 

Editeur: L. Digondé-Diodet, 39, Fg Saint-Martin, Paris.

 

Leyiz-m'Plorer.

 

Paroles de N. Defrecheux.                                                                          Musique de Monpou.

 

Mes camèrâd' m'ont v'nou dir : C'est noss' fiêse,

Viner danser !

Qu'in aut' s'am us', mi ji pleur' li maîtresse

Qui m'a quitté.

Ji l'ain-mèv' tant, elle aveut mes pinsèie.

Di nute et d'joù.

Leyiz m'plorer, tot' mi vèie est gâteie.

Ji la pierdou ! (bis).

Ses p'titès mains avit l'même blankiheur

Qui nos feus d'lys,

Et ses deux lèp' estît pus ros' qui l'fleur

Dis nos rôsis

Maîe nol fàbit' n'a fait oyi comm' lèie

Des chants si doux.

Leyiz m'plorer, tot' mi vèie est gâteie.

Ji la pierdou ! (bis).

Vos âris dit que' que ange vinou so l'terre

Divin l' moumint

Qu'ell' pârtihèv, tot' ses spâg n'a l'misère

Des ôrphilins,

Ou qu'elle aidiv' si vèie mère à I'vesprêie

Po r'monter l'sou.

Leyiz m'plorer, tot' mi vèie est gâteie.

Ji la pierdou ! ( bis) .

Ji n'pous roûvi qu'a l'saison des violettes

Ell' mi dèri :

« Louk' ces ouhais apistès so l'cohette

Si fiestêt-il

Va, qwand on s'ainm' tos les joûs d'ine annêie

Sont des baïs joûs. »

Leyiz m'plorer, tot' mi vèie est gâteie.

Ji la pierdou ! (bis).

Elle est à c'ste heure éco plus haut qu'les s'teule

E paradis ;

Poquoi fât-i qu'ell' seûie èvoïe tot' seule.

Evoïe sins mi ?

On a bai m'dire: « I fat bin qu' t'el rouvèie.

Est-e' qui j'el pous ?

Leyiz m'plorer, tot' mi vèie est gâteie.

Ji la pierdou ! (bis).

 

Editeur : Van Damme, 13, rue du Fond-St-Servais, Liège.

 

Le plus joli Rêve.

 

Poésie de P. Chapelle.                                                                        Musique de Pierre Arezzo.

 

I.

Quand nous étions petits,

Nous avons fait des songes,

Adorables mensonges

Depuis longtemps partis!

Dans la blancheur du lit

Où descendaient les anges,

Des musiques étranges

Nous endormaient la nuit.

 

REFRAIN.

 

Mais le plus joli rêve,

C'est le rêve d'amour,

Que l'on fait sur la grève,

A l'heure où meurt le jour.

Une voix enivrante

Monte du flot berceur,

Et s'unit, caressante,

A la chanson du cœur.

 

II.

Nous avons lu, plus tard,

Qu'on a fait dans l'Histoire,

De beaux rêves de gloire

Aux plis d'un étendard !

Et vous, belle; tout bas,

Rêvez cette folie

D'être toujours jolie,

En ne vieillissant pas !

                                                        Au refrain.

 

III.

Il est d'autres enfin,

Qui, chercheurs de fortune,

Pour décrocher la lune,

Font des efforts en vain;

De chimères grisé

Leur Idéal caresse

Un rêve de richesse

Jamais réalisé.

                                                              Au refrain.

 

La légende d'un Peuple et d'un Roi.

 

Paroles de Genval.                                                                              Musique de J. de Smetsky,

 

I.

Papa, la nuit tombe bientôt,

Tantôt va passer le marchand de sable.

Papa, la nuit tombe bientôt,

Raconte une histoire et j' ferai « dodo ».

Dans tes bras la place est chaude et tendre,

Dans tes bras, il fait si bon t'entendre ;

D'ailleurs, pour te récompenser }

Je te donnerai deux gros baisers. }bis.

 

II.

Mon fils, il y a bien longtemps,

Un petit pays vivait sans alarme.

Mon fils, il y a bien longtemps,

Un petit pays vivait en chantant.

Et le Roi de ces riches provinces

Etait un père plutôt qu'un Prince ;

Comme vertu ayant du cœur, }

Et comme devise, un seul mot : l'Honneur ! } bis

 

III.

Un jour, un empereur voisin,

Qui, d'un autre peuple enviait la terre,

Un jour un empereur voisin,

Vint trouver ce Roi, et lui dit : « Cousin,

» Il faut que mon rêve s'accomplisse :

» Laisse-moi passer, sois mon complice »,

Mais le Roi répondit alors : }

« Il faut avant me passer sur le corps! » } bis

 

IV.

Le peuple, en entendant ces mots,

Oublia ses chants et saisit les armes.

Le peuple, en entendant ces mots,

Entoura son Roi, lui criant : « Bravo» ! ».

Et courant à la horde mauvaise,

Il entra sans peur dans la fournaise.

Jurant de vaincre ou de mourir, }

Plutôt que de voir son honneur périr. } bis.

 

V.

Longtemps, ils luttèrent longtemps,

Reculant, hélas, malgré leur vaillance.

Longtemps, ils luttèrent longtemps,

Vaincus quelquefois, souvent triomphants.

« Rends-toi donc et cède-nous la place ! »

Leur criait leur ennemi rapace.

Rends-toi, nous t'accordons la paix ». }

Mais Prince et soldats répondaient: « Jamais! » } bis

 

VI.

» Jamais, tant que tu n'auras pas

» Quitté notre sol libre et sans entrave.

» Jamais, tant que tu n'auras pas

» Au delà du Rhin, reporté tes pas.

» Nous mourrons, soit; mais nous mourrons libres ! »

– « Oh ! papa, Dieu, comme ta voix vibre ...

» Dis-moi quel transport te saisit ;

» Quel est donc ce Roi qui parlait ainsi ? »

– « Mon fils, sois-en fier comme moi :

» Le Peuple, c'est nous ; le Roi, notre Roi ! ».

 

Le petit Jacques.

 

Paroles de Montreuil.                                                                         Musique de Léon Jacques.

 

I.

Un jour la Belgique frémit,

L'étranger était à sa porte,

Le Roi cria : c'est l'ennemi,

Il faut repousser la cohorte,

Tous les citoyens, ce jour-là,

S'enrôlèrent dans son armée.

Et Jacques le petit soldat,

Dit en quittant sa bien-aimée :

Pour chasser l'Allemand maudit

En m'en allant mon cœur me dit :

 

REFRAIN.

 

Belle Florette,

Ma tendre fleur,

Pur et honnête

Garde ton cœur.

Ma chère idole

En toi j'ai foi,

Le mien s'envole

Toujours vers toi,

Quand la Patrie

Est en danger

Petite amie

Il faut marcher,

Ma blondinette

Faut pas pleurer

Oh ! ma Florette

 

II.

La nuit l'Allemand attaqua,

Mais pour lui forcer la retraite

Le Général Léman cria :

« En avant, à la baïonnette. »

Le petit Jacques s'illustra

Et dans un combat héroïque

Atteint en plein cœur il tomba

En valeureux, pour la Belgique,

Couvert de gloire et de son sang

Il soupirait en murmurant

 

REFRAIN.

 

Belle Florette,

Ma tendre fleur,

Pur et honnête

Garde ton cœur.

Ma chère idole

En toi j'ai foi,

Le mien s'envole

Toujours vers toi...

Pour la Patrie

En grand danger,

Petite amie

Il faut marcher

Dans la retraite

J'ai succombé,

Adieu Florette.

 

III.

Un jour la bien-aimée apprend

La mort du fiancé qu'elle aime,

Bientôt elle entrait au couvent

Voilant là sa douleur suprême,

Mais lorsque l'Angélus tintait

Dans le cloître plein de mystère

Rêveuse s'agenouillait

Devant la Vierge tutélaire.

Quand pour l'absent elle priait,

Il lui semblait qu'on lui chantait

 

REFRAIN.

 

Belle Florette,

Ma tendre fleur,

Pur et honnête

Garde ton cœur.

Dans tes cantiques

Parle de moi,

De la Belgique

Et du bon Roi.

Dans l'autre vie

Ici aux cieux

Petite amie

On est heureux,

Ma blondinette.:

Oui, je te veux,

Viens ma Florette.

 

Dors, mon P'tiot.

 

Paroles de Genval.                                                                              Musique de J. de Smetsky.

 

Là-bas, là-bas, dans sa tranchée,

Rêvant de nous qu'il aime tant,

Il me voit sur ton front penchée,

Guettant, priant, berçant, chantant :

Dors mon p'tiot, dors mon p'tiot, }

Papa va revenir bientôt. } bis

 

Hélas, tu ne le connais guère :

A peine ouvrais-tu tes grands yeux,

Qu'il devait partir à la guerre ;

Et pourtant il partit joyeux.

Dors. mon p'tiot, dors mon p'tiot, }

Papa va revenir bientôt. } bis

 

Tu ne connais pas les caresses

Qui feraient, dans ton petit cœur,

Germer l'amour et la tendresse ...

Comme germe une belle fleur.

Dors mon p'tiot, dors mon p'tiot, }

Papa va revenir bientôt. } bis

 

En attendant qu'il nous revienne

Et ramène les jours heureux,

Mon cœur grandit avec ma peine.

Ne dois-je pas t'aimer pour deux ?

Dors mon p'tiot, dors mon p'tiot, }

Papa va revenir bientôt. } bis

 

Quand tu vas clore tes paupières,

Quand tu les ouvres le matin,

Je te fais dire ta prière ;

Et Dieu t'écoute – c'est certain...

Dors mon p'tiot, dors mon p'tiot, }

Papa va revenir bientôt. } bis

 

Car Dieu dans sa grandeur clémente,

Exauce les vœux et la voix,

Sortis de la bouche innocente,

D'un petit enfant comme toi.

Dors mon p'tiot, dors mon p'tiot,}

Papa va revenir bientôt. } bis

 

Et grâce à toi ... dans la tranchée,

Papa me verra, mon enfant,

Jusqu'au retour sur toi penchée,

Priant, guettant, berçant, chantant.

Dors mon p'tiot, dors mon p'tiot,

Papa va revenir bientôt.

 

Lettre à la Maman.

 

Paroles de Genval.                                                                              Musique de J. de Smetsky.

 

I.

Maman, je t'écris ce soir des tranchées,

Tu comprendras donc,

Si ces pages-ci sont un peu tâchées,

Excuse, pardon,

Car quoique l'abri soit assez commode,

Le fait est certain,

Nous n'en sommes pas à la période

Des salles de bains.

 

II.

Ma chère maman, certes, tu t'inquiètes

De ton fils aimé ;

Mais rassure-toi, ma santé parfaite

N'a jamais chômé.

Le soleil me met du feu dans les veines,

Mon sang s'enrichit :

Un séjour au front vaut quelques semaines:

De cure à Vichy.

 

III.

Là-bas, je suis sûr que tu exagères

Le danger réel.

Mais sache, maman, que tout à la guerre

Est superficiel.

Ainsi, tout à l'heure, un gros obus boche,

A dix pas de moi,

Eclata, sans que la moindre anicroche

Me mit en émoi.

 

IV.

L'autre jour, maman, notre capitaine

Nous dit : « Mes enfants,

Le poste là-bas, bougrement nous gêne,

Emparons-nous en... ».

Nous sommes partis sûr de notre affaire,

Nous fûmes vainqueurs ;

Et depuis ce jour, j'ai la croix de guerre

Qui bat sur mon cœur.

 

V.

Chasse loin de toi les tristes pensées,

Ma chère maman.

Faire son devoir est chose sacrée,

Tu l'as dit souvent ;

Et, si ce devoir veut que je succombe ...

Ecoute ceci...

Tant d'autres mamans, hélas, ont leur tombe,

Et leur gloire aussi.

 

VI.

Ecris-moi bientôt, donne des nouvelles

De chacun là-bas.

Dis à Madelon que mon cœur fidèle

Ne l'oublie pas.

Un tout dernier mot : il faut me promettre

De ne plus pleurer.

Au revoir, maman, je finis ma lettre

Avec un baiser.

 

Moederken alleen.

 

E. Hullebroeck.

 

I.

Wie zal er ons kindeke douwen

En doet het zijn moederke niet ?

Wie zal er zijn dekentjes vouwen,

Dat 't schaarsch door een holleken ziet ?

Kleine, kleine, moederke alleen

Douw, douw, douw de rideine !

Kleine, kleine, moederke alleen

Kan van uw wiegske niet scheen !

 

II.

Wie zal naar ons kindeke kijken,

Dien bleu zen den, stouten kapoen ?

Wie zal er zijn hemdekens strijken,

Zij n haarken in krullenkens doen ?

Kleine, kleine, enz...

 

III.

Wie zou voor ons kinderke der ven,

Heur laatste kruimelke brood ?

Wie zou er, wie zou er voor sterven

En lachen op kind en op dood ?

Kleine, kleine, enz ...

 

De sa Mère on se souvient toujours.

 

Paroles de Desprès-Levy.                                                                      Musique de G. Goublier.

 

I.

Il est un sentiment vivace,

Plus doux qu'un soleil de printemps,

Un souvenir que rien n'efface,

Pas même la marche du temps

Dans les passages de la vie,

Où s'agite le désespoir,

L'ombre d'une image chérie,

Apparaît dans notre ciel noir.

 

REFRAIN.

 

On se rit d'une folle ivresse,

On oublie, un jour, sa maîtresse,

On brûle ses lettres d'amour...

Mais de sa mère (bis) on se souvient toujours.

 

II.

Le frêle enfant qui vient de naître,

Vers elle, tend déjà ses bras ;

Et bientôt, le cher petit être,

Sous ses yeux, fait ses premiers pas.

Lorsque pour les bancs de l'école,

Il voit qu'il lui faut la quitter,

Il pleure et sa peine s'envole,

Sous la chaleur d'un bon baiser.

                                                                       Au refrain.

 

III.

L'amour nous cause des morsures

Nous broyant et l'âme et le cœur ;

Qui donc pansera les blessures

Que nous fit un minois moqueur ?

C'est elle, encor! c'est notre mère,

A qui nous venons sanglotant,

« Pleurons tous les deux ta chimère,

» Dit-elle, viens, mon pauvre enfant ! ».

                                                                                  Au refrain.

 

IV.

Dans le cours de notre existence,

Quand nous visitent les douleurs,

C'est Son nom, que dans la souffrance,

Nous répétons, avec des pleurs.

Combien sur les champs de bataille,

Sont tombés d'hommes, vaillamment,

Frappés par l'horrible mitraille,

En murmurant : « Adieu, Maman !... ».

                                                                                    Au refrain.

 

Ik ken een Lied.

 

Antheunis.                                                                                                                    W. De Mol

 

I.

Ik ken t'en lied dat 't hart bekoort,

Ik ken een lied vol melodij,

Ik heb het reeds als kind gehoord ;

Die tijd is lang voorbij...

Mijn moeder zong het bij de wieg

Van haren eersten zoon,

Het klonk zoo lief in haren mond

Zoo heimlijk zacht en schoon...

O moederzorg ! O moederlied !

Mijn hart vergeet u niet !

 

II.

Ik ken een lied dat 't hart bekoort,

Ik ken een lied vol melodij,

Ik heb het in mijn jeugd gehoord,

Die tijd is lang voorbij...

Zij zong het ook de blonde maagd

Die eens mijn liefde won ;

't Was in het veld langs groen en loof,

Bij lentelucht en zon...

a jeugd en liefde ! a roze blaan !

Hoe snel verwelkt, vergaan !

 

III.

Ik ken een lied van zoete min,

Ik ken een lied vol melodij,

Men zong het in mijn huisgezin,

Die tijd is lang voorbij...

Nu zingt het niemand, niemand meer

Den ouden armen man ;

Geen vrouw kust mij de tranen af,

Die 'k niet weerhouden kan ...

Geen kind zingt 't liedje van voorheen

'k Ben oud en gansch alleen.

 

Prière à la Madone.

 

Paroles de Verdier.                                                                                 Musique de Ch. Melant.

 

Sainte Madone du couvent,

Qui m'a exaucé si souvent,

Entends les vœux de l'humble enfant

Dont la voix te prie en tremblant.

En ta bonté profonde

Mon cœur a mis sa foi ;

Pitié, Reine du monde,

Pitié, protège-moi.

Vierge Marie, aux cieux et sur la terre

Ta voix apaise le tonnerre,

Et les éléments en courroux.

Etends sur nous ta faveur tutélaire,

Rends mon vieux père et mon époux.

 

Il pleut, il pleut des Bombes.

 

Paroles de Th. Botrel.                                                                  Air : Il pleut, il pleut, Bergère.

 

I.

Il pleut, il pleut des bombes,

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

Il pleut, il pleut des bombes,

Rentrons à la maison,

Zon, zon

Rentrons à la maison.

 

II.

Car c'est la Mort qui tombe

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

Car c'est la Mort qui tombe

Du haut des avions...

 

III.

Des avions infâmes

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

Des avions infâmes

Aux doux noms de « pigeons »…

 

IV.

Qui mitraillent les femmes,

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

Qui mitraillent les femmes,

Avec leurs enfançons !

 

V.

Ah ! que veux-tu que dise

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

Ah ! que veux-tu que dise

Le Jésus tendre et bon ...

 

VI.

En voyant ma Denise,

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

En voyant ma Denise,

Ta mutilation ? ...

 

VII.

Il s'écriera : « Guillaume,

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

Il s'écriera : « Guillaume,

» Va-t-en chez le Démon ! »

 

VIII.

« Je maudis ton Royaume,

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

» Je maudis ton Royaume,

» Roi cynique et fripon... »

 

IX.

« Et ta race cruelle,

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

» Et ta race cruelle,

» Qui massacre en mon Nom ... »

 

X.

« Et mutile les ailes,

(Et boum ! et bou ! Badaboum et bou !)

»  Et mutile les ailes,

» De mes anges mignons ! »

 

A la Lueur d'une Bougie.

 

Paroles de E.-H. Paul Brohée,                                                                           Air : La Carotte.

 

I.

On a chanté sur tous les tons

La vie des soldats aux tranchées

Quand ils s'expos'nt sous les canons,

Quand ils se jett'nt dans la mêlée.

Mais il Y a certainement

Un' petit' chas' que l'on oublie

Et dont ils se servent souvent :

C'est la lueur d'une bougie !

 

II.

Avant l' départ du cantonn'ment

Le chef passe en revu' ses braves:

« Avez-vous tout ? Masques, pans'rnents,

En cas de gaz ou d'blessur' grave? »

« Du « gaz », c'est pour les embusqués »,

Répond l'un d'eux plein d'ironie,

« Moi, je m'fais d'l'électricité

Par la lueur d'une bougie ! »,

 

III.

Parfois aussi, triste destin,

On voit tomber un camarade,

On le transporte au post' voisin,

Sous les obus, - et sans saccade !

Et c'est ainsi que chaque jour,

On tâch' de vous sauver la vie,

En vous soignant au post' de s'cours,

A la lueur d'une bougie !

 

IV.

Et bien souvent cette lueur

A mis dans cette rude vie,

A nos soldats du baume au cœur

Pour relir' leur lettre jolie...

L'une est signée : « Ta p'tite maman »,

L'autr ' contient un' photographie ...

Puis une larm' s'échapp' douc'ment,

A la lueur d'une bougie !

 

V.

Et maintenant, petits soldats,

A tous bonn' chanc', je vous souhaite !

Je le sais bien : on n' s'en fait pas

Même si la mort vous fauch' la tête !

Mais si parfois, dans un carnage,

Ell' vous enlèv' –  rouge d'orgie, –

Vous ferez votr' dernier voyage

A la lueur... d'une bougie !

 

Ring-King.

 

Musique de Hullehroeck,

 

I.

Onder de koopren ringen, ring-king,

Der klokke van Reninghen, ring-king,

Koos Frans voor zijne bruid, ring-king,

Het schoonste ringsken uit.

 

II.

Hij zat binst lange nachten,

Te vijlen in ons grachten,

Aan 't ringsken dat althans,

U biedt zijn gouden glans.

 

III.

Het blijve rein en trouwe

Dit ringske van zijn vrouwe,

Gegoten in het zand,

Van 't lieve Vaderland.

 

IV.

Ons kleintjes leere 't weten,

Hoe vader heeft gestreden,

Die in dit ringsken sloot ?

Zijn trouw tot in den dood.

 

Envoi de Bague.

 

Paroles de R. Van Santen.                                Sur l'air : Chanson des heures de Xavier Privat.

 

I.

D'un éclat d'obus près de ma tranchée,

J'ai fait une bague qui te dira

Qu'au creuset d'amour qui l'a façonnée

Mon cœur en battant pour toi la forgea.

 

II.

Ce morceau de fer à ton doigt de femme,

Contraste tout noir sur tant de blancheur,

Te fera comprendre ce que mon âme

Souffre d'être ici loin de ta douceur.

 

III.

Mais ce fil d'acier, tordu dans la peine,

Sans doute aussi te dira, mon trésor,

Que plus le malheur tire sur la chaîne,

Plus chaque chaînon lutte dans l'effort.

 

IV.

Garde ce bijou, symbole et trophée,

Cercle sans fin et trop fort pour faiblir,

S'il te serre un peu, n'en sois pas fâchée,

Car c'est mon désir qu'il te fait sentir !

 

V.

Et si quelque jour, au combat, je tombe,

Frappé du fer que pour toi j'ai creusé,

Baise alors l'anneau, pour que dans ma tombe

L'acier dont je meurs goûte ton baiser.

 

De Koffiemolen.

 

Wijze : Het lied van den smid.                                                                  Muziek van An delhof,

 

I.

Mej ufferken, wij brengen,

Gelijk of dat ge 't ziet,

Een stukje voor uw huisraad ;

Een koperen marmiet.

't Is een kadeautje van den troep

Ge kookt erin piottensoep,

In 't ketelken, zoo heet,

Dat Fritz over den Yzer smeet.

 

II.

Mejuffer, wil ontvangen

Deez kleine mitrailleus',

Ze diene als koffiemolen

Ter keuken in uw huis.

Wanneer ze sloeg, van kloppe, kloppe, klop,

Ons hartje joeg van tokke, tokke, tok,

Maar gij draai rustig rond,

Den koffiemolen van het Front.

 

La Chanson des Yeux clos.

 

Poésie de Maurice Boulray,                                                           Musique de René de Buxeuil.

 

REFRAIN.

 

J'ai perdu la lumière,

Mais je garde en mon cœur

La vision première

Des femmes et des fleurs.

Et mon regard s'élève

Dans son obscurité

Vers le plus noble rêve

De gloire et de beauté.

 

I.

Quand je revins du combat les yeux clos,

On me plaignait, j'ai dit sans artifices,

Plaignez les morts gui dorment dans l'enclos

Sans avoir su les nobles sacrifices.

J'ai vu s'enfuir les canons ennemis,

J'ai vu la gloire au front de nos armées,

Pourquoi me plaindre alors qu'il m'est permis

De tout revoir les paupières fermées.

                                                                                            Au refrain.

 

II.

Voici la place où je venais m'asseoir

Près de Ninon par l'amour embellie,

Quand de la vie elle atteindra le soir

Je la verrai toujours jeune et jolie ;

j'aurai les veux de mes enfants pour voir

Le renouveau des êtres et des choses,

Je vieillirai sans m'en apercevoir

Et je mourrai sans voir mourir les roses.

                                                                                    Au refrain.

 

Editeur: H. Delormel, 53-55, Faubourg St-Martin, Paris.

 

La Prière des Ruines.

 

Paroles de Roland Gaël.                                                                 Musique de René de Buxeuil.

 

I.

La nuit couvre la ville où passa la bataille,

Plus de clocher, des toits brûlés,

La lune se répand sur des pans de muraille,

Grands fantômes démantelés.

Sur l'étrange décor qui dans le soir sommeille,

Soudain s'élève une rumeur,

Est-ce la voix du vent qui tout à coup s'éveille?

Non ... c'est tout un chant de grandeur.

 

REFRAIN.

 

La prière des ruines

Monte du fond des nuits,

Au-dessus des collines,

Parle au passant et dit:

D'une ville prospère

Près des riants coteaux,

Regardez la misère

Qu'ont faite mes bourreaux.

 

II.

Auprès d'un carrefour où le canon fit rage,

Abattant et nivelant tout,

Comme par un miracle en ce désert sauvage

Un calvaire est resté debout.

Le Christ au front penché plein de pitié regarde

Le chaos triste et dévasté,

On dirait qu'obstiné le rédempteur s'attarde

A prêcher la fraternité.

 

REFRAIN.

La prière des ruines

Nous dit du fond des nuits,

Par cette voix divine

Frères, soyez unis.

Tout est noir et stérile

Où le bonheur vivait,

Ah ! de mon évangile

Hommes, qu'avez-vous fait ? 

 

III.

Mais à chaque printemps qui fleurit la nature,

Les ruines ont des nids d'oiseaux

Cité tu vas renaître et panser tes .blessures

Regardant vers des temps nouveaux ...

Bientôt tout ce qui chante et tout ce qui travaille

Entre tes murs va revenir.

Et déjà monte au bruit de la vie qui tressaille

L'hymne d'espoir et d'avenir.

 

REFRAIN.

 

La prière des ruines

Nous dit dans le soleil

Les lointains s'illuminent

Demain c'est le réveil.

C'est la joie qui va suivre

La fin des jours mauvais.

Les hommes veulent vivre

Et travailler en paix.

 

Editeur: H. Delormel, 53-55, Faubourg St-Martin, Paris.

 

Chansons humoristiques[5]

 

A ceux qui seraient tentés d'oublier

 

Si la Belgique avait voulu.

 

Paroles de Genval.                                                                                 Musique de P. Cambier.

 

I.

Si la Belgique avait voulu,

Lanturlu !

Céder le pas à l'Allemagne,

Livrer la plaine et la montagne

Et crier aux Germains : « Passez

A quoi nous sert d'être écrasés »

Von Kluck n'aurait pas connu Liège,

Si la Belgique avait voulu,

Lanturlu !

La France tombait dans un piège !

 

II.

Si la Belgique avait voulu,

Lanturlu !

Après la première estocade

Dire : « Holà, je suis malade

» Et j'ai mon compte désormais »,

Les Boches empochaient Calais.

En somme il ne faut pas confondre

Si la Belgique aurait voulu

Lanturlu !

Les Allemands seraient à Londres.

 

III.

Si la Belgique avait voulu,

Lanturlu !

Elle eut pu, comme d'autres pleutres

Dire à ses enfants : « Soyez neutres

» Et malins, à tire-larigot

» Ramassons l'or des bons gogos »

Au lieu de crever de misère

Si la Belgique avait voulu,

Lanturlu !

Elle prêterait à la terre.

 

IV.

La Belgique n'a pas voulu ;

Lanturlu !

Superbe, elle s'est toute seule,

Nue et vierge, offerte à la gueule

Des quatre cent vingt, monstrueux

Et dans un élan fabuleux

Elle a couru vers sa défaite.

La Belgique n'a pas voulu ;

Lanturlu !

Car c'est à côté qu'on achète.

 

V.

La Belgique n'a pas voulu ;

Lanturlu !

Son Roi, son Peuple et son Armée

– Trinité sans cesse affirmée, –

Iront... quel que soit le Destin.

Et forts, d'un Passé cristallin,

Nous pouvons crier à la Terre :

« La Belgique n'a pas voulu »,

Lanturlu !

Et passer après, tête fière.....

 

Un Homme de Guerre.

 

Paroles du Dr Goossens.                                                           Air : Je n'ai pas vu la Princesse.

 

I.

Dans l' civil je vends du nougat.

Mais j' possède une âm' valeureuse,

Ne rêvant que bosses glorieuses,

Escarmouches, actions d'éclat.

Aussi, je m' sentis frissonnant

Quand vint la déclaration d' guerre,

Et sans un regard en arrière

J' courus signer mon engag'ment.

 

REFRAIN.

 

On m'offrit un shako,

Un' pair' de godillots,

Des jambières.

Et l'on m' planta incontinent

Dans un bureau d' renseignements.

Je me dis : Sapristi,

Ce mode de combat-ci

Ne m' va guère.

Mais ça n'fait rien puisque je fais la guerre.

 

II.

J' vous avou' que les renseignements,

Ma foi, je n'y comprenais goutte.

Aussi, je me fis traiter d' croûte

Et d'idiot par tous mes clients.

Jugeant ce métier humiliant

Pour un courageux militaire,

Je me décidai sans manière

A demander mon changement.

 

REFRAIN.

Muni de mon shako,

D'une pair' de godillots,

D' mes jambières,

On me désigna sur-le-champ

Pour un dépôt d'habillement.

Je me dis: Nom d'un' bail'

Ça n'est pas l'idéal ;

Mais qu'y faire

Après tout, puisque je fais la, guerre.

 

III.

Donc, je me trouvais condamné

A distribuer des capotes,

Des tuniques et des culottes.

Quel métier, messieurs, quel métier !

Je languissais, quand, par bonheur,

Mon major, un excellent type,

Dut finir par me prendre en grippe

Tant j'accumulais les erreurs.

 

REFRAIN.

 

Nanti de mon shako,

D' ma pair' de godillots,

D' mes jambières.

On me nomme, c'était fatal,

Infirmier dans un hôpital.

Je me dis : ce coup-ci,

Ni, ni, c'est fini ;

Rien à faire,

Jamais je ne pourrai voir la guerre.

 

IV.

Depuis, décoré d'un brassard

J' distribue des potions pour l'asthme,

Et je pose des cataplasmes.

Je m'en vante, avec beaucoup d'art.

Je me plie à mon triste lot.

Si complètement, Dieu me damne,

Qu' sans rougir je rince des pannes,

Des crachoirs et des urinaux.

 

REFRAIN.

 

J'ai r'misé mon shako,

Ma pair' de godillots,

Mes jambières,

Et j'attends tel n'importe qui

Que le Boche soit à merci.

N'empêch' que dans vingt ans

J' dirai à mes enfants :

Ah ! naguère,

Fallait voir comm' je faisais la guerre !

 

Cochons !

 

Paroles du Dr Goossens.                                                                            Air: Cadet Rousselle.

 

I.

Monsieur Guillaume avait juré }

Que la paix il ferait régner  } bis

Et comme les traités l'embêtent

Il s'en sert comme des serviettes

Zim, boum, pas de raison }

Monsieur Guillaume est un cochon. } bis

 

II.

Monsieur François a fait serment }

De n' fair' tuer que ses parents } bis

Son espoir est fauché dans l'herbe

Il a fait massacrer des Serbes

Zim, boum, pas de raison }

Monsieur François est un cochon. } bis

 

III.

Monsieur Pernand avait promis }

D'anéantir les Osmanlis } bis

C'était trop beau car va t'fair'fiche

Avec eux maint'nant il s'affiche

Zim, boum, pas de raison }

Monsieur Pernand est un cochon } bis

 

IV.

Monsieur Sultan avait l' projet }

De ne pendre que ses sujets, } bis

A présent il se pend lui-même

Aux pans d' son usurier suprême

Zim, boum, pas de raison }

Monsieur Sultan est un cochon. } bis

 

V

L'Exemple de tout' les vertus }

Monsieur Kronprinz longtemps parut } bis

Il verse dans les mœurs légères

'Et viol' jusqu'aux lois de la guerre

Zim, boum, pas de raison }

Monsieur Kronprinz est un cochon. } bis

 

VI.

Nous autres nous n'avions d'mandé }

Qu'un p'tit peu de tranquillité } bis

Puisqu'à présent on nous chahute

Va falloir courir sus aux brutes,

Zim, boum, et nous allons }

Bouffer les trip's à ces cochons. } bis

 

En passant par ton Berlin.

 

Paroles de Th. Botrel.                                                               Air : En passant par ton Moulin.

 

Kaiser, Kaiser, tu es perdu (bis)

Nous dirons même un jour : f ...tu.

Et ru, et ru tontaine

En passant par ton Berlin

Et rin tin tin.

 

La guerre atroc', tu l'as voulue (bis)

Nous t'en f'rons goûter les vertus.

Et ru, et ru, etc ....

 

Nous prendons ton casque pointu (bis)

Et nous t'empalerons dessus.

Et ru, et ru, etc. ...

 

Ton Kron de Prinz toujours battu (bis)

Nous lui refouett'rons le tutu.

Et ru, et ru, etc. ...

 

Nos cinq milliards nous s'ront 'rendus (bis)

Et les intérêts en surplus.

Et ru, et ru, etc. ...

Tes palais tocs de parvenu (bis)

Devront s'attendre à d' l'imprévu.

Et ru, et ru, etc....

 

Mais tes Eglis's par nos obus (bis)

Ne seront jamais abattues.

Et ru, et ru, etc. ...

 

Mais tes vieux Boch's demi perclus (bis)

Ne s'ront ni brûlés, ni pendus.

Et ru, et ru, etc....

 

Tes p'tits Pruscots, blonds et dodus (bis)

Ne s'ront pas massacrés non plus.

Et ru, et ru, etc. ...

 

Mais tes soldats, pauvres vaincus (bis)

Nous ne les ferons pas co… rnus,

Et ru, et ru, etc ....

 

Nous n' voulons pas, chez toi, vois-tu (bis)

Laisser d' la bonn' grain' de « poilus ».

Et ru, et ru, etc ....

 

D'autant qu' nos bell', qui compt'nt dessus (bis)

Pleureraient ces baisers perdus.

Et ru, et ru, etc ....

 

Nous r'viendront vit', fiers d'avoir pu (bis)

Du Monde assurer le salut.

Et ru, et ru tontaine

En passant par ton Berlin

Et rin tin tin.

 

La chanson des bombes.

 

Paroles de P. Brohée.                                                                            Air : La gavotte d'amour

 

I.

Il faut connaître le secteur de Dixmude

Pour savoir qu'il est rude !

On se croirait rev'nu au Moyen Age

Dans un tas d' marécages.

Heureus'ment que l'Deuxième avait l'secteur

Et qu'il s'est fait l'honneur

D'être du Roi félicité

Pour ses belles tranché's.

Faut v nir voir l'attirail,

Et puis surtout le travail

Quand on tiraille

Sur ces canailles !

 

REFRAIN.

 

C'est la chanson des bombes

Qui sur les Boches tombent

Puis ce sont les crapouillots qui s'fâchent

Et puis qui crachent !

Ça vous fait palpiter

D'les entendre éclater.

Les Boch's dans'nt sous leurs trombes,

La gavotte des bombes !

 

II.

Du matin jusqu'au soir on r'mue la terr'

Tout le long de l'Yser.

Bientôt je crois qu'il n' restera plus rien

De notre petit coin !

Car on met dans des sacs notre Belgique

Pour faire aux Boch's la nique

Boyaux de communications

Sont faits d'sacs par millions ...

Mais aussi derrière eux

On sait cacher bien mieux

Prêt's à fair' feu

Nos bouch's à feu.

                                                          Au refrain.

 

III.

Mais quand les bomb's des Boches nous arrivent,

On siffle : « Sauv' qui vive ! »

Ce sont de petits castars comm' des marmites

Tout's plein's de dynamite.

Et quand on voit en l'air leur sal' cam 'lote

Plus d'un attrap' la ... « clope ! »

Mais plus que les leurs, nom d'un chien,

Les notr's font du turbin

On entend les bochons

Crier comm' des cochons

On dit : « Y a du bon !

» Bravo, Lignon ! ».

                                                                     Au refrain.

 

Extrait de la Revue du 2e Chasseurs à pied.

 

Dziem-Boum.

 

Wijze : Cadet Rousselle.

 

I.

Hoe dat de Duitsch ons bombardeert,

Hebt gij dat nog niet geleerd ?

Eventjes krijt ge 't hier te weten

En ge zult het niet gauw vergeten

Dziern-boem !... 't Duurt hier niet lang

Of dat spelleken is aan gang !

 

II.

Hoort u dat klopken ? 't schot vertrekt !

Prederik die aan 't koordeken trekt.

't Bommeke komt nu op z'n zokken,

Maar straks deelen wij van de brokken !

Dziem-boem !... Wat een gerucht

Ge vliegt mée uw pikkelkens in de lucht.

 

III.

Zie ne keer hoe dat 't rookt en stoft ?

Ais dat bommeken hier ontploft !

Hoort u weer trekken bij de moffen ?

Straks zal een tweede granaat ontploffen :

Dziern-boem !... houd u maar kloek

Of 't ligt een bommeken in uw broek

 

IV.

Nu komen de bommekens al mée twee :

Voelt ge ons wachelen lijk opzee ?

Achter in hun konijnenpijpen

De piotten zitten ze thoop te nijpen !

Dziem-boem !... onder den grand !

't Water pletst hier overal rond.

 

V.

Ze komen zoo clapper : wei zie ne keer daar !

Pot vol blommen : een dikken kastar !

't Begint mij nettekens te verdrieten,

En dat ze maar altoos dichter schieten :

Dziem-boem !... alzoo ne klop !

Ze smijten mée kluiten op onzen kop !

 

VI.

Zeg, maatje, zijt ge er nog geeren bij ?

Kruip maar stillekens nevens mij,

Maakt u een Kruis…. Hier ! op uw huksken :

Maakt er maar ook een op uw buksken :

Dziern-boern !... een bolleken lood :

Vlak in uw'n buik en ge zijt giJ dood !

 

Uittreksel uit de Revue van 't 4e Linie.

 

Sur les bords de l'Yser

 

Air : Sous les Ponts de Paris

 

I.

Si vous aimez les balles

Et les obus brisants

La vue des cannibales,

Et les shrapnels fusants,

Les odeurs fortes

De toutes sortes,

La mitrailleuse qui claquette

Vous s'rez servi,

Charmé, ravi

Et la fête sera complète.

 

REFRAIN.

 

Sur les bords de l'Yser,

C'est la vie en plein air,

En attendant les proches épopées,

Les petits gars rêvent dans la tranchée,

Pour réveil-matin

Ils ont le doux potin

Le 120 long, qui fait un bruit d'enfer,

Sur les bords de l'Yser.

 

II.

Riant de la fournaise,

Malgré qu'on soit moulu,

On perd toute sa graisse

On y devient poilu.

L'espoir au cœur

On rit, on meurt.

Que voulez-vous, faut s'y attendre,

Près de la mort

On pense encor

A sa bonne amie aux yeux tendres.

 

REFRAIN.

 

Sur les bords de l'Yser,

On pense à l'être cher

Qu'on a quitté en disant: « bien-aimée

» Je reviendrai vers la fin de l'année»

On se prend, c'est comique,

A soigner son physique

Et cependant il est loin l'être cher,

Des rives de l'Yser.

 

III.

Bientôt sur la Belgique,

Le soleil se lèvera,

L'avenir magnifique

Nous récompensera.

Nous rentrerons

Dans nos maisons,

Cela vaut mieux que de se battre,

Contre des gueux,

Fous et furieux,

Qui se mettent contre un à quatre.

 

REFRAIN.

 

Sur les bords de l'Yser,

Par un matin bien clair,

Je reviendrai, la guerre terminée,

Songeant aux morts tombés dans la tranchée,

Et sous le grand ciel bleu

Je prierai le bon Dieu,

Pour les soldats obscurs au sort amer

Des combats de l'Yser.

 

Extrait de la Revue du 14e de ligne.

 

Le Cri du Poilu.

 

Paroles et musique de Vincent Scotto.

 

I.

V'là plus d'une année

Que dans les tranchées

Nos petits soldats

Loin de tout l'monde sont là-bas ;

Tant qu'dans la bataille

Ils bravent la mitraille

Ils n'pensent plus à rien

Qu'à tirer sur ces sal's Prussiens.

Mais quand ils sont au r'pos,

Et qu'ils n'ont pas d'flingots,

Couchés sur l' dos.

 

REFRAIN.

 

A nos Poilus qui sont sur l'front

Qu'est-c' qu'il leur faut comm' distraction ?

V ne femme (bis)

Qu'est-c' qui leur ferait gentiment

Passer un sacré bon moment ?

V ne femme (bis)

Au lieu d'la sal' gueul' des All'rnands,

Ils aim'raient bien mieux certainement

Une femme (bis)

Cré bon sang qu'est-c' qu'ils n'donn'raient pas

Pour t'nir un moment dans leurs bras

Une femme (bis)

 

II.

Quand en ribambelle

Ils bouff'nt la gamelle,

C'est vite avalé

En deux temps ça n'a pas traîné.

Ensuit' sur la paille

Allongés, ils baillent

Se t'sant, non de non,

Presque tous la même réflexion.

Et dans ce moment-là

A quoi pens'nt-ils tout bas ?

Ne cherchez pas.

 

REFRAIN.

 

A nos poilus qui sont sur l'front

Qu'est-c' qu'il leur faut comm' distraction ?

Quand ils ont bouffé leur rata

Une femme (bis)

Qu'est-c' qu'ils demand'nt comm' second plat ?

Une femme (bis)

Sapristi pour calmer leurs nerfs

S'il leur arrivait comm' dessert

Une femme (bis)

Quelle soit grande ou p'tit' ma foi

Ça ne fait rien pourvu qu'ce soit

Une femme (bis)

 

III.

Quand dans la tranchée

Ils pass'nt la journée

Par les p'tits créneaux

Ils envoient aux Boch's des pruneaux.

Puis ils se reposent

Pen s'nt à des tas d'choses

Qui leur font, cré non,

Passer dans tout l'corps des frissons

Avant de s'endormir

Ils ont dans un soupir,

Le mêm' désir.

 

REFRAIN.

 

A nos Poilus qui sont sur l'front

Qu'est-c' qu'il leur faut comm' distraction ?

Une femme (bis)

Il ya tant d'amoureux là-bas

Qui pourraient faire plaisir à

Une femme (bis)

A ce moment, c'est l'essentiel

Il faudrait qu'il leur tombe du ciel

Une femme (bis)

Et comme prière du soir

Ils dis 'nt ; « Bon Dieu ! fais nous donc voir

Une femme (bis)

 

Editeur : Vincent Scotto, 3, Passage de l'Industrie, Paris

 

Op Corvée

 

Wijze : Un p'tit bout d'homme.                                                              Muziek van G. Goublier.

 

'k Moest meegaan, wilt ge 't weten,

Met de corvée van 't eten.

We pakten snel en vlug den dikken ketel op den rug.

Die ketels dat zijn vrachten !

En in de duistere nachten

Hangt hij, gelijk een kIok,

Te biezebijzen aan den stok.

 

Maar eilaas ik kwam mij te mistrappen

En ik liet mijnen ketel ontsnappen.

De bouIetjes die rolden zoe maar op den grond

Doch wij scharden seffens alles op in 't rond

Om terug onzen ketel te vullen ...

s' Avonds moest ge de piotjes hooren pruilen :

« Die patatten zijn kadé !

» Van waar komt die mostaard, hé ! ?

» Die bouIetjes smaken fel naar de feuillée! »

 

Wij waren nauw'lijks weer en

M-en liet telefoneeren :

« Zend een corvée ce soir

Om zakskens naar den Ravelaar »

Wij kosten 't weeral passen,

De regen viel bij plassen :

En 'k schoot nog per abuus

ln den put van 'rien obus,

 

En de kogelkens die floten rond ons ooren,

Wij geraakten er toch zonder te versmooren :

Maar er was geen zaksken, zelfs geen een,

ln geheel den « Ravelaar » te zien.

« Bij twee uurkens moogt ge ne keer weder keeren :

Misschien zullen dan de zakskens arriveeren ».

 

En zoo trokken wij gedwee

Nog eens, voor een uur of twee,

Ons gaan drogen nevens onzen « poël cadé ».

Ais wij somtijds verlangen

Om een uilken te vangen,

Dan komt er'ne' gradé

Die ons oproept voor een corvée :

Ge zoudt er, wat zou'k zeggen ?

Wei kiekenvleesch van krijgen,

Ge brengt geen uurken door

Zonder te polsen in de moor

 

« Je vous donne l'ordre ! » en ge kunt gij dan maar dansen

Achter waterlaarzen voor d'ordonnancen,

Achter strooi, want het ons is veel te vu il

Of ook nog eens tot aan de « ferme des meules »,

Om te lossen nen heelen wagon kolen,

Of om achter gazetten te dolen ...

 

Ge zoudt waarlijk worden zot,

Maar enfin dat is ons lot

Want 't is oorlog en we zijn toch maar piot.

Doch'k zou niet geerne klagen

Want sedert een paar dagen

Krijgt elk in zijnen zak een smakelijk borrelken « cognac ».

Ook mag niemand vergeten

Met de corvée van 't eten

Die kostelijke vracht waar heel de sectie achter wacht ;

En dan moet ge de piotjes zien slokken :

De cognac zakt tot onder in hun zokken ;

 

Maar 't gebeurd soms dat de flesch uitloopt

En dan is onze cognac gedoopt.

't Gebeurd ook dat de flesch komt te breken,

Onderwege, maar daar zal niemand op spreken,

Want wij hebben, dat gaat mee,

Onzen toer ook van corvée

Om te brengen den cognac naar de tranchée !

 

Uittreksel der Revue van 't 4e.

 

Au Travail

 

Air : La Martinique

 

Dans le régiment,

On trouve tout' sortes de gens,

Mais personn' n'aime les corvées !

Et pour travailler

On les entend tous hurler :

« Nos forces sont épuisées ! »

On veut donc nous vanner à la fleur de nos vingt ans,

Et les travailleurs vraiment

Devraient v'nir ici

Rafistoler les abris

Et trimer toute la nuit.

 

Ah ! la sale boutique, la sale boutique, la sale boutique,

 

« Tas d'gard's-civiques, tas d'gard's-civiques,

S'écrie furieux le premier sergent.

Travaillez ou je vous flanque dedans ».

On a du plaisir, du plaisir, du plaisir !

La pelle en main, ça fait souffrir.

Mais tout ça, c'est d'la frime voyez-vous,

Car, au fond, l'on s'en fout.

 

Extrait de la Revue du 14e de Ligne.

 

Les Corvées

 

Air Grain de beauté.

 

Le service c'est amusant,

Un peu dur malheureusement,

A cause de toutes ces corvées,

Toutes les corvées sans cesse nous sont commandées.

 

REFRAIN.

 

Et dès le matin,

Nous avons la pelle en main,

On fait des tranchées,

Pour les communes bombardées,

Et après cela,

A l'ouvrage on nous mettra,

Et, toute la journée,

Je crois bien qu'elle est gâchée.

 

II.

Quand nous sommes au cantonnement,

On nettoie les baraquements,

Ça d'mande presque tout' l'après-midi,

Puis mes amis, on s'escrime sur son fusil.

 

REFRAIN.

 

Ah que c'est embêtant,

Les ordres du premier sergent,

Dès qu'il est levé,

On voit les brosses marcher,

Puis vient l'épluchement,

Ensuite les rassemblements,

Les distributions,

Sans compter les inspections.

 

III.

Quand nous allons au piquet,

Travailler tous à l'air frais,

Notre humeur est plutôt massacrante.

Qu'il pleuve, qu'il vente, les corvées sont embêtantes.

 

REFRAIN.

 

Quand ce sera fini,

Nous pourrons tous dire merci,

A notre Mère Patrie

Qui sera toute démolie.

Si je ne me tramp' pas,

Le quatorzième remblaiera,

Les ruines et dégâts,

Mais la paix nous consolera.

 

REFRAIN DE SORTIE.

 

Adieu, chers Messieurs,

Je vais voir ma belle, c'est mieux,

Loin de la tranchée,

Je vais passer la soirée,

Et dans un bon lit,

Je crois bien j' aurai l'oubli,

De toutes ces corvées,

J'en frai une pour mon aimée.

 

Extrait de la Revue du 14e de Ligne.

 

Repos

 

Paroles de Beaupain.                                                                           Sur l'air : La Valse brune.

 

L'Major nous dit, un soir, à la grand' garde :

« Travaillez bien, vous s'rez récompensés ;

» Car, soyez sûrs que l'œil des chefs vous r'garde,

» Et que bientôt, vous irez vous r'poser. »

Fallait voir comm' nos mineurs se ruèrent

Sur les madriers, les sacs, les boulons ;

Et voir tous les abris sortir de terre

Comme des champignons.

Aussi d'puis des s'rnaines,

Pour nous reposer d'nos peines,

L'long du « Boyau », dans la plaine,

Nous r'posons... des fils de fer.

Et c'est fou ce qu'on rigole

De voir les « tanks à pétrole »

Qui semblent s'payer notr ' fiole

Et rir' de notr' blair ! ...

 

Extrait de « Là-bas en 1914-1918 » de Jean Petit Mineur.

 

Ratten en Muizen

 

Wijze : De Reuzen van Brussel.

 

I.

Kij kt daar komt een rat geloopen,

Ze is zoo groot als eene kat.

Wel ge ziet er hier mee hoopen

Duiklen in het Yzernat.

 

REFREIN.

 

O ratten en muizen

Ze zitten dag en nacht aan ons brood.

O vlooien en luizen

Ze bij ten ons overal rood.

 

II.

Ratten zijn ook opgeroepen

Om te vechten met den troep

Kan 't dan missen dat ze snoepen

Van ons brood en van ons soep ?

 

III.

Gistren hing mijn brood te bijzen

Aan den riem van mijnen zak ;

's Morgends zag ik, zoudt ge 't peinzen ?

ln mijn brood : een muizeke stak.

 

IV.

Zijn de ratten oorlogsdieren

't Is nog niets bij vlooi of luis ;

Want deez' kennen geen manieren :

ln ons broek, daar zijn ze t'huis.

 

V.

AIs wij trekken op patroelje

Kraken wij er meê de macht :

Ook wij zoeken naar de vlooien

Heel den dag en heel den nacht.

 

VI.

's Zondags gaan wij naar de Panne;

Ze versmooren in het nat.

's Maandags morgens schiet ik wakker,

Daar bijt wéér een op mijn ....

 

Dit de Revue van 't 4e

 

Zakskens dragen.

 

Wijze : Oud Lied.

 

REFREIN.

 

Niets zoo leutig als zakskens dragen :

't Is 't lang leven van de tranchée,

Geen piotje zal daarom klagen :

Kleinen arbeid en groote preê !!...

 

I.

Als wij komen in de trancheën,

Moegedragen aan onzen zak,

Staat de korporaal al te schreeuwen :

« Duizend zaksken, elk zijnen pak ! »

 

II.

Als we pas in ons kotjes kruipen

Achter vier-en-twintig uren wacht,

Komt de sergeant ons wakker schuppen :

« Zakskens dragen van dezen nacht ! »

 

III

Als we van de corvée weerkeeren,

Dwarsdoor nat en de lenc1en slap,

Komt de luitnant ons engueuleeren :

« Zakskens gaan vullen, een beetje rap ! »

 

IV.

Als we spetten in den duisteren

En eens ademen, wat op zij,

Komt de commandant ons toefluisteren :

« Spoedt u of g'hebt er nog honderd bij ! »

 

V.

Als we de zakskens soms verliezen

. Anders duurt het werk te lang

Dan maakt onze major hem vies en

Nieuwe zakskens zijn al op gang !

 

VI.

Als de zakskens op orde liggen

En het werk is gedaan op 't eind,

Dan laat de kolonel ons zeggen

Dat hij een nieuwe tranchée begint !

 

VII.

Als wij ons in repos verheugen

De armen stijf en de beenen lam,

Zegt de géneraal dat we meugen

Zakskens gaan vullen, mee den tram !

 

Uit de Revue van 't 4e .

 

Ons Kantonnement

 

Wijze : Oud lied.

 

I.

Mejuffer lief, verschiet toch niet,

Tiroelala, tiroelala,

Wanneer gij onze schuur beziet,

Tiroelala, lala...

Piotjes zijn niet veel gewend,

Tiroelala, tiroelala,

Ze zijn methun kantonnement

Al rap kontent !

Tiroe, tiroelala.

 

II.

't Is winter en de dag is kort

Tiroelala, tiroelala,

Ge ziet geen steek : dat is een sport !

Tiroelala, lala ...

Geen vuur, geen licht, niet rooken, want

Tiroelala, tiroelala,

De schuren van ons Vaderland

Staan rap in brand !

Tiroe, tiroelala.

 

III.

De ratten knagen aan ons brood,

Tiroelala, tiroelala,

Daar zitten luizen in ons strood,

Tiroelala, lala ...

De wind blaast in, doar menig slob,

Tiroelala, tiroelala,

De regen zijpelt, drop na drop,

Op onzen kop !

Tiroe, tiroelala.

 

IV.

Toch slapen wij gelijk barons,

Tiroelala, tiroelala,

Op onzen vloer, lijk op nen dons,

Tiroelala, lala ...

Krijgen wij somtijds 't rhumaties,

Tiroelala, tiroelala,

Dan schrijft de dokter op 't advies :

«Exempt d'service »,

Tiroe, tiroelala.

 

V.

Zijt gij cycliest of kanonier,

Tiroelala, tiroelala,

Ballon-kaptief, ofwel lansier,

Tiroelala, lala...

Kreegt gij nooit een tranchée in 't zicht,

Tiroelala, tiroelala,

Dan is uw brak verwarmd, verlicht

En waterdicht !

Tiroe, tiroelala.

 

VI.

We klagen niet, ge weet het wel,

Tiroelala, tiroelala,

Twaalf maand vervliegen toch zoo snel,

Tiroelala, lala...

't Is spijtig, maar hethout ontbrak,

Tiroelala, tiroelala,

Dus liggen wij in geen barak

Op ons gemak !

Tiroe, tiroelala.

 

Uitreksel der Revue van 't 4e Linie.

 

Chanson du Cafard

 

Paroles de P. Brohée.                                                                                           Air : Mascotte.

 

I.

Il y a des gens

Qui ont la gale,

D'autr's mal aux dents,

D'autr 's le nez sale,

y a parmi nous

(C'est d'la déveine)

D'ceux qui ont des poux

Qui les suc'nt par centaines.

Mais moi, j'vous l'dis,

J'ai autre chose

Qui m'rend flapi

Toujours morose,

J'ai le cafard

Monstre batard

C'est un' mascott' qui n'est pas rose.

 

II.

Lorsque je pars

Vers les tranchées

J'ai un cafard

Aux patt' nick'lées

Lorsque, pendard,

Je r'viens d'Pantruche,

J'ai le cafard

Dur comme un' peau d'autruche.

J'ai le cafard

Quand j 'vois les Russes

J'l'ai plus, guignard,

Quand j'ai des puces

J'ai le cafard.

Monstre batard

C'est un' mascotte plein' d'astuce.

 

III.

Quel est celui

Qui dans cett' guerre

N'a pas en lui

L'germe ou l'ovaire,

De c't'indiscret

Qui joue et jongle

Et qu'on voudrait

Tenir entre ses ongles ?

Mais c'est folie,

Que je galvaude

C' t'une maladie,

Qui court et rode,

Tous ont l'cafard

Pauvres, richards,

C'est bien la Mascotte à la mode !

 

Extrait de la Revue du 2e chasseurs à pied.

 

Le Mal de Pécune

 

Air : Mademoiselle Rose.

 

I.

Dès que qu'nous venons au repos,

A la Panne le sac au dos, .

On est à peine arrivé,

Qu'on est déjà presque crevé.

Nous y venons l'cœur content,

Dépenser tout notre argent

Dont l' commerçant Lapannais,

Va bénéficier,

On dépense bêtement,

Tout son p'tit argent,

Que l'on gagne ; si difficil'ment.

 

REFRAIN.

 

Ah ! ce n'est pas rose,

De ne jamais rien avoir à s'offrir,

La solde c'est peu de chose,

Mais ça fait plaisir.

 

II.

Quand je touche mes. quarante sous,

J'en ai bientôt vu le bout,

Je n'ai pas d'luxe à m'payer,

C'est si vite dépensé.

On a pour ach'ter l'tabac,

Compagnon de nos soldats,

On est riche un jour,

Puis la dèche six jours,

Nous n'en pouvons rien,

On n' dépense pas moins,

Et je répète mon p'tit refrain.

                                                                          Au refrain.

 

Extrait de la Revue du 14e.

 

Le Mot sous Pli.

 

Paroles du Dr Wynand.                Air: Mon père, ma mère, mon oncl', ma tante et mon cousin.

 

I.

Personne ne m'a jamais vu

Tellement je suis modeste

De tout le monde je suis connu

Comme quéqu' chose d'indigeste

Le Fromage même de Brie

Se voit sous l'verre de sa cloche

Alors que jamais Alboche

Ne verra le mot sous pli.

 

REFRAIN.

 

Oscare, Bernare, Adolphe, Rodolphe

Et Ferdinand

Nivelles, Ghistelles, Louvain

Et Molenbeek-St-jean

Théophile

Andoche, Honoré, Apollinaire

Et Barnabé.

 

II.

C'est en surplis qu' l'aumônier

Dit tous les jours sa messe

C'est en sous pli qu' sous l' papier

Tous les jours on m'adresse

A tous les Etats-majors

De Steenstraat jusqu'à Nieuport

Pour leur dire discrètement

Que j' m'appelle communément :

                                                                        Au refrain.

 

III.

Chaque jour le G. Q. G.

Met un mot à ma place

Mais ce qui m' fait enrager

Et qu' tout mon sang se glace

C'est qu'au lieu d'être gentiment

Mad'lon, Mad'leine ou Suzanne

Geneviève, Germaine ou Jeanne

C'est toujours idiotement :

                                                                  Au refrain.

 

IV.

Comme St-Pierre jadis le fit,

Tout le monde me renie

Chaque matin on me lit

Mais le soir on m'oublie ;

Alors très fort embêté

On s'en va dans un café,

Où le garçon immédiatement

Vous dit confidentiellement :

                                                              Au refrain.

 

Méfiez-vous ! Taisez-vous !

 

Paroles et musique de Jean Péheu.

 

I.

Avec raison le ministère

Invite la population

A se méfier et à se taire

C'la dans l'intérêt de la Nation.

Aussi maint'nant les brav's pip'lettes,

Les bavards qui sav'nt toujours tout,

Gard'nt de force et ça les embête

Leur bonn' langu' pour manger des choux.

Bref dans l'métro ou dans les trains

Chacun répète à son voisin :

 

REFRAIN.

 

Méfiez-vous ! Taisez-vous !

Car les murs, les murs ont des oreilles !

Méfiez-vous ! Taisez-vous !

Des espions il y en a partout !

Partout ! Partout ! Partout !

Chut ! Taisez-vous !

II.

 

L'autre jour mon propriétaire

A qui je dois douz' terrn's ... pas plus

Mont' chez moi et m'dit en colère :

Il m' faut d' l'argent ou rien n'va plus.

J'y réponds : j 'vous fais mes excuses

Mais j'en ai besoin autant qu' vous.

Alors là-d'ssus dans ma cambuse

Criant, hurlant v'là qu'il cass' tout, . .

D' craint' d'un scandal' devant c'pétard

Pris de peur je lui dis sans r'tard :

                                                                      Au refrain.

 

III.

Il est sûr qu' la vie s'ra moins chère

Quand ell' sera meilleur marché,

N'ernpêch' que l'fromage de Gruyère

Va paraît-il être augmenté.

Tout augment', jusqu'a ma voisine,

Un' bell' marchand' de quatr' saisons,

Qui l'autre jour dans sa cuisine

A mis au mond' deux beaux poupons.

Et comm' les goss's criaient déjà

A bas les Boch's ell' dit comm' ya

                                                                        Au refrain.

 

IV.

Tout seul chez moi la nuit dernière,

A côté v'Ià qu' j'entends des cris,

Bien vite en faisant d' la lumière

Je pensais .... que veut dir' ceci.

Et tout en tenant la chandelle

J'en eu bien vit' l'explication,

Chez lui près d' sa femm' jeune et belle

Un Poilu v'nait en permission ...

Comme ils n'cessaient de s'bécotter

J' leur dis ... j'vous en prie ... finissez ...

                                                                              Au refrain.

 

V.

Bref je n'comprends pas qu'l'on bavarde,

Moi je n'pari' jamais d'mon prochain ;

Tenez, l'régisseur qui m'regarde

Sa femm' le tromp' ... n'en dites rien.

Le chef d'orchestre ador' la dame

Qui chant' de si jolies chansons,

Et pour cell-ci l'marchand d'programmes

Est en train de manger son fonds.

Quant au Directeur. .. il paraît ...

Mais revenez d'main ... j'vous l'dirai ...

                                                                       Au refrain.

 

Editeur : Jean Péheu, 6, Faubourg St-Martin, Paris.

 

Chanson des Os

 

Paroles de P. Brohée.                                                                                              Air : Espana.

 

1.

Ze vas vos cantaros aune chan'son rosse

Alluros espagnol très féroces ;

C'est oun' cauchemaros, en histoire grosse

N'écoutaré pas : ze santé fausse ;

Z'est la valsas dé nos os

Très celebros et ... colossos !

Pourquoi, Bon Dias, pour avoir plus d'os,

N'bouff' t'on du Riz ... noceros ?

 

II.

Mathiasos, Teuretos, Pereboom a z'os

Nos sommés tous trois d' pauv'rs gosses ...

Si l 'colos nos ennuis par tas ses notas

Nos né férons jârnai de vieux os !

C'est la valsas de nos os

Qui nos donn'nt des frous's atroces ;

Bon Dias,

Surtout quand Tyberginos

Rouspet en' chair et ... en os !

 

III.

Z'est une obsession pour les payoros

Qui n'sont pas, nom des os, à la ... noce !

Matiné jusqu'au soir on n'enteng, sang Dias,

Que cette chan'son impetuos :

C'est la valsas de nos os,

Mais afin que j'en ai' par. .. grosse,

Bon Dias,

Ze m'en vais, par les nuitos,

Déterrer les cimtiéros !

 

Chantée par un Payeur dans la Revue du 2e Chasseurs à pied.

 

Prends garde à Tchou-Tchin-Tchou.

 

Paroles de Lucien Boyer.                  Musique de Dave Stamper                 Arr. par F. Salabert.

 

I.

Les chinois sont un peuple malin,

De Shanghaï à Pékin,

Ils ont mis des écriteaux partout :

Prenez garde à Tchou-Tchin-Tchou !

Est-ce un malfaiteur?

Un cambrioleur ?

Non, mais avec terreur,

Aux jeunes chinoises de quinze ans

V'la c'que dis'nt les mamans.

 

REFRAIN.

 

Prends garde à Tchou-Tchin-Tchou !

Parlé : Tchou-Tchin-Tchou ! (ter)

Il vient à pas de loup ...

Parlé : Tchou-Tchin-Tchou ! (ter)

Et vous cambriole en passant :

Ce n'est pas vos bijoux qu'il vous prend.

Non, ce roi des voleurs,

Parlé : Tchou- Tchin-Tchou ! (ter)

S'empare de nos cœurs...

Vous connaissez ce fripon,

Nous l'appelons Cupidon,

Oui mais les Mandchoux

L'appellent Tchou-Tchin-Tchou !

 

II.

Chez nous quand un mari doit partir,

Avec un gros soupir,

Il dit à sa femme en s'en allant :

Veille bien sur notre argent.

Si parfois tu sors,

Cache mon trésor,

La clef du coffre-fort !

Mais le chinois moins innocent

Lui dit en l'embrassant

 

REFRAIN.

 

Prends garde à Tchou-Tchin-Tchou !

Parlé : T chou-Tchin-Tchou ! (ter)

Il vient à pas de loup ...

Parlé : Tchou-Tchin-Tchou ! (ter)

Et vous cambriole en passant :

Cc n'est pas vos bijoux qu'il vous prend.

Non, ce roi des voleurs,

Parlé : Tchou-Tchin- Tchou ! (ter)

S'empare de vos cœurs...

Prends bien garde à ce vaurien

Ma chère, je t'en préviens ;

Gare à mon coupe-choux

Si tu r'çois Tchou-Tchin-Tchou !

 

III.

Il a tant d'audace et tant d'aplomb

Que, d'aucune façon,

Il ne faut s'exposer à ses traits

Ni tomber dans ses filets.

C'est un physicien

C'est un magicien

Sans avoir l'air de rien,

Il vous escamote en cinq sec,

L'cœur et tout l'reste avec !

 

REFRAIN.

 

Prend garde à Tchou-Tchin-Tchou !

Parlé : Tchou- Tchin- Tchou ! (ter)

Il vient à pas de loup...

Parlé : Tchou-Tchin-Tchou ! (ter)

Et vous cambriole en passant :

Ce n'est pas vos bijoux qu'il vous prend.

Non, ce roi des voleurs,

Parlé : Tchou- Tchin- Tchou ! (ter)

S'empare de vos cœurs...

Vous riez, mais je vous plains :

Ne faites pas les malins...

On est dans les choux

Quand on voit Tchou-Tchin-Tchou !

 

Editions Edouard Salabert, 22, rue Chauchat, Paris.

 

La Défilomanie

 

Air : La Claquettomanie.

 

REFRAIN.

 

Nous sommes atteints d'une maladie

Qu'on nomme la défilomanie,

Tous les matins sans s'arrêter

On n'fait qu'défiler,

Nous qui étions abrutis déjà,

On avait encore bien b'soin d'ça

Si on n'cesse pas d'nous faire défiler,

On va nous faire claquer.

 

I.

A la Panne à peine arrivés,

Commencent les défilés,

Devant l'Colonel et même les généraux,

Oh ! Oh ! Oh ! Oh !

Et même l'avant-dernière fois,

Ce fut pour la fête du Roi !

Que l'on fit une magnifique revue sac au dos,

Oh ! Oh ! Oh ! Oh !

                                                                                           Au refrain.

 

II.

Le matin, pour notre santé,

L'on nous mène promener,

Ou bien faire un petit exercice comme il faut,

Oh ! Oh ! Oh ! Oh !

Mais quand arrive l'heure de bouffer,

On regagne le quartier,

Mais avant, il y a l'défilé, c'est rigolo,

Oh ! Oh ! Oh ! Oh !

 

 Extrait de la Revue du 14e.

 

Obsession.

 

Paroles du Dr Goossens.                                                               Air: La Dame et le Monsieur.

 

I.

Quand je partis pour la guerre,

Plein d'émoi,

Je croyais que j'allais faire

Des exploits.

Je me battis quelque temps,

C'était du délire.

Mais ce que j' fiche à présent

Est humiliant à vous dire :

On me fait prendre un sac à terre }

Puis d' la terre et remplir le sac. } bis.

 

II.

Moi qui rêvais, pauvre poire,

D'égaler

Les guerriers les plus notoires

Du passé.

Je m'aperçois à présent

Avec amertume,

Que ma vi' depuis quatre ans

En deux gestes se résume :

Tout d'abord prendre un sac à terre }

Puis d' la terre et remplir le sac. } bis.

 

III.

Pour un' mission de confiance,

L'autre jour,

On d'mandait un homm' d'urgence.

Sur le champ,

Je me présente satisfait.

Mais vous allez rire,

Car c'est sous l'sceau du secret

Que l' commandant vint me dire

Il s'agit d' prendre un sac à terre, }

Puis d' la terre et d' remplir le sac ! } bis,

 

IV.

Je d' mandai à ma marraine,

Et j'obtins,

Qu'ell' m'enverrait pour étrennes

Un bouquin.

Le livre vient d'arriver ;

J'ôte l'emballage,

Et je manque d'étouffer,

Car son titre porte, Ô rage !

Des moyens d' prendre un sac à terre }

Puis d' la terre et d' remplir le sac ! } bis.

 

V.

Avec ma p'tit' bonne amie

L'autre jour,

Je m' balladais, mains unies,

Plein d'amour.

J'étais prêt à l'embrasser

(Car elle n'est pas prude)

Quand mon effet fut coupé

Par cet ordre plutôt rude :

– Eh ! soldat ! prends ce sac à terre }

Puis d' la terre et remplis le sac ! } bis

 

VI.

Dans l'espoir de me distraire

L'autr' lundi,

A la fête militaire

Je m' rendis.

Un concours s'organisait

J' consens à m'inscrire,

Et l'on me r'met un billet

Sur lequel on pouvait lire :

Règlement : Prenez un sac à terre }

Puis d' la terre et d' remplir le sac ! } bis.

 

VII.

Hier j'entre à notre cantine

Sans entrain.

J'avais si piteuse mine

Qu'un copain

M' dit: Pour chasser le cafard,

Vieux, que vas-tu prendre ?

Poursuivi par mon cauch'mar,

Je répondis sans attendre :

– Moi, je vais prendre un sac à terre }

Puis d' la terre et remplir le sac. } bis.

 

VIII.

Si mon obsession ne file,

Je suis sûr

Que bientôt, pour un asile

Je s'rai mûr.

Je me croirai Roi des Sacs,

Et dans mon délire,

A travers ou bien à trac,

On pourra m'entendre dire :

– Quel bonheur d' prendre un sac à terre }

Puis d' la terre et remplir le sac. } bis

 

Chants d'armes[6]

 

Les Jasses.

 

Paroles de Genval.                                                                              Musique de J. de Smetsky.

 

I.

Qu'était-ce avant que le canon

Ne gronde à Boncelle, à Barchon,

Qu'un Jasse ?

On répétait sur tous les tons :

« Ce n'est qu'un soldat de carton. »

Le Jasse.

Mais tout à coup il a prouvé

Que ce carton était blindé

Le Jasse ;

Et quand il vous dit « Halte-là »,

On ne passe pas au delà.

A moins d'y laisser sa carcasse.

Le Jasse.

 

II.

Lorsque les soldats du Kaiser

Vinrent guindés, la pointe en l'air,

Les Jasses

Dirent : « C'est ça les lustucrus

Qui veulent nous manger tout crus,

Nous « Jasses ».

Les Flamands dirent : « Potferdek,

» On les f'ra profiteie avec

» Les Jasses. »

Les Wallons d'un air de défi.

Dirent : « Nos z'allons f'aredji

» D'jusqu'à c' qui bauhè-he ... Ii surface

» Des Jasses. »

 

III.

Sans Kronprinz et sans Archiduc,

A Liège, ils ont battu von Kluck,

Les Jasses.

Qui fit Aerschot et Budingen ?

Qui fut victorieux à Halen ?

Les Jasses.

Qui brisa l'espoir du Kaiser ?

Qui fut le vainqueur de l'Yser ?

Les Jasses.

Qui chaque jour, d'âme et corps,

Combat au boyau de la mort,

Pour l'avenir de notre race ?

Le Jasse.

 

IV.

Il a du courage et le cœur,

Aussi vaillant que rouspéteur,

Le Jasse.

Quand viendra l'heure d'attaquer,

Il ne sera pas embusqué,

Le Jasse.

Je ne crois pas, sous le soleil,

Qu'on puisse trouver un pareil,

Au Jasse.

Mêlez du Poilu, du Tommy,

Du « Cosaque » et de l'Alpini ...

Et vous aurez vif et tenace,

Un Jasse.

 

Les Piott's sont là.

 

Paroles de Genval.                                                                              Musique de J. de Smetsky.

 

I.

Quand violant parole et promesse,

Le Boch' vint chez nous,

Sans peur, sans crainte et sans faiblesse.

On vit, tout à coup,

S'avancer la colonne noire,

De nos p'tits soldats.

Et chacun s'écria : « Victoire »,

Les piott's, les piott's sont là.

 

II.

Les « Piott's » se battent à Liège

Comme des lions ;

La soif et la faim les assiègent

« Quequ' ça fait, crenon »

Quand le monde entier vous regarde.

S'arrête-t-on pour ça ?

En avant et que Dieu nous garde

Les Piott's sont là.

 

III.

Ils sont courbés dans la fournaise,

Hagards et rageurs

Et les yeux durs, que rien n'apaise,

Visent droit au cœur.

Malheur au Teuton qui s'approche.

On ne le rat' pas,

Pour « descendre» proprement un Boche

Les Piott's sont là.

 

IV.

Partout où la bataille gronde,

Les Piott's sont là.

A Haelen, Aerschot et Termonde,

Les Piott's sont là.

A Namur, Anvers et Tervate,

Les Piott's sont là.

A Boesinghe, Pervyse et Steenstraete,

Les Piott's sont là.

 

V.

Ils sont là les gas blonds de Flandre,

Et les wallons fiers.

Sous le sol qui vit se répandre,

Leur sang chaud et clair.

Et quand plus tard, après la guerre,

Nous irons là-bas,

Nous dirons dans notre prière,

Les Piott's sont là.

 

VI.

Comme le Roi qui les commande.

Ils ont su montrer,

Combien leur valeur était grande,

Leur courage ancré.

Si, plus tard devait se produire,

Un autre attentat,

Majesté, vous n'aurez qu'à dire,

« Mes « Piott's » sont là »

 

Piotjes.

 

Wijze : Pupchen.

 

I.

Er was in aIle tijden

Een dapperst legioen.

Dat eerst was in het strijden

En om zijn best te doen :

Ik vraag u, is het wonder

Dat heden 't groot sucees,

Voor 't voetvolk, maar bijzonder

Voor de Piotjes is ?

Ge keert u waar ge wilt,

Dat ge altijd hooren zult :

 

REFREIN.

 

Piotjes, ge zijt een dappér ras.

Piotjes, ge kwaamt altoos van pas,

Piotjes, als er te vechten

Te lijden of te sterven was.

Piotjes, ons lot ligt in uw hand,

Piotjes, de zege is u verpand,

Piotjes van 't Belgisch leger,

Ge zijt de roem en de glorie van ons land.

 

II.

Ons piotjes waren helden

Die streden koen en fel

Op honderd eerevelden,

De Pruis, hij weet het wel.

En werden ze aangevaIlen

Dan hielden ze immer stand,

Te Luik ofwel te Haelen

Of op het Yzerstrand :

Ja, op de bres altoos

En zonder rust op poos :

                                                             Refrein.

 

III.

D'Engelsche Missen droomen

Van Piotten, nimmer moe.

En de Françaisen stroomen

Naar de piotjes toe.

Te Londen, aan de booten,

Te Parijs aan den trein

Daar staan ze op lange roten

Om meê nen piot te vrijen

Want ja, van een piot

Zijn al de meiskens zot.

                                                         Refrein.

 

Uittreksel der Revue van 't 4e.

 

Chanson de la Charge

 

Air : La Rafle.

 

Depuis de longues heures

Au milieu d'un fracas sans nom,

Debout rien ne demeure

Aux lourds projectiles des canons ;

Complètement éventrées

On voit les tranchées d' l'ennemi

Partout la terre boul'versée

N'offre plus un seul abri,

Mais la canonnade ardente

Partout brusquement a cessé

Et sur les troupes dans l'attente

La gloire soudain a passé

Sur toute la ligne retentit

Jeté par nos soldats ce cri :

La Charge ! La Charge !

C'est la grenade qui s'avance.

Haut les fronts, haut les cœurs

A l'assaut les hommes s'élancent

Et ces gars-là n'ont pas peur

La charge, la charge

Vive. Vive le Roi !

 

Extrait de la Revue des Grenadiers de 1916.

 

Rosalie.

 

Paroles et musique de Th. Botrel.

 

Rosalie, c'est ton histoire (bis)

Que nous chantons à ta gloire.

Verse à boire !

Tout en vidant nos bidons.

Buvons donc (chœur).

 

Rosalie est si jolie (bis)

Que les galants d' Rosalie.

Verse à boire !

Se compteraient par millions,

Buvons donc (chœur).

 

Rosalie est élégante (bis)

Sa robe-fourreau collante

Verse à boire !

La revêt jusqu'au quillon,

Buvons donc (chœur).

 

Mais elle est irrésistible (bis)

Quand elle surgit terrible,

Verse à boire !

Toute nue : baïonnette ... on !

Buvons donc (chœur).

 

Elle adore entrer en danse (bis)

Quand pour donner la cadence

Verse à boire !

A préludé le canon,

Buvons donc (chœur).

 

Au mitan de la bataille (bis)

Elle pique et perce et taille.

Verse à boire !

Pare en tête et pointe à fond

Buvons donc (chœur),

 

Et faut voir la débandade (bis)

Des guerriers de Prusse et d' Bade.

Verse à boire !

Des Bavarois, des Saxons,

Buvons donc (chœur).

 

Rosalie les cloue en plaine (bis)

Ils l'ont eue déjà dans l'Aine ...

Verse à boire !

Dans l' rein bientôt ils l'auront

Buvons donc (chœur).

 

Toute blanche elle est partie (bis)

Mais, à la fin d' la partie,

Verse à boire !

Elle est couleur vermillon,

Buvons donc (chœur).

 

Si vermeille et si rosée (bis)

Que nous l'avons baptisée

Verse à boire !

« Rosalie » à l'unisson,

Buvons donc (chœur).

 

Rosalie ! sœur glorieuse ( bis)

De Durandâl et Joyeuse,

Verse à boire !

Soutiens notre bon renom !

Buvons donc (chœur).

 

Sois sans peur et sans reproches (bis)

Et, du sang impur des Boches

Verse à boire !

Abreuve encor nos sillons !

Buvons donc (chœur).

 

Nous avons soit de vengeance (bis)

A nos Alliés, à la France

Verse à boire !

De la gloire à pleins bidons,

Buvons donc ! (chœur).

 

Dans les Cieux.

 

Paroles de L. foret.                                                                                   Musique de A. Altérac.

 

I.

Un jeune enfant qui n'avait plus de mère,

Obtint en classe une bell' croix d'honneur,

Or, le même jour on décorait son père,

Un courageux et vaillant aviateur.

Quand sur l' cœur du champion de l'espace,

L' goss' vit briller l'emblème du devoir,

– Tiens, lui dit-il, toi, tu ne vas pas en classe,

Et t'as la croix ; Pourquoi, je veux savoir ? ...

Prenant son fils dans ses bras, tendrement,

Le père ému lui dit modestement

 

REFRAIN.

 

Je l'ai prise dans les nuages,

Tout là haut, là haut dans les cieux,

J'en vois beaucoup dans mes voyages,

C'est une étoile du Bon Dieu !

 

II.

Dans le ciel bleu, on acclame, on admire,

Un aéro filant comme l'éclair ;

Des cris s'élèvent dans la foule en délire,

Vers l'homme-oiseau qui plane dans les airs.

Majestueux, le voici qui s'avance,

Chacun tressaille au bruit de son moteur ;

Il atterrit... et fêtant sa vaillance,

C'est en triomph' qu'on porte l'aviateur !

Mais quand il fut loin des vivats joyeux,

Son fils lui dit, des larmes plein les yeux :

 

REFRAIN.

 

Puisque tu vas dans les nuages,

Tout là haut, là haut dans les cieux.

Il faut dir' que je suis bien sage

A maman qu'est près du Bon Dieu.

 

III.

Le lendemain, l'aviateur, dès l'aurore,

Prit le départ, chargé d'une mission,

Il entendit l'enfant lui dire encore :

« Petit papa, fais bien ma commission ! ».

Dans l'infini, gros comme une hirondelle,

Il disparaît. C'est l'immense inconnu.

L'oiseau, hélas ! a dû briser ses ailes,

Car le héros n'est jamais revenu !

De ses grands yeux fouillant le firmament,

Depuis ce jour, l'enfant dit tristement

 

REFRAIN.

 

Petit père est dans les nuages

Tout là haut, là haut dans les cieux !

Sans doute qu'il était bien sage,

On l'a gardé près du Bon Dieu !

 

Ohé, là-haut, les Aéros.

 

Poésie de Genval.                                                                                Musique de J. de Smetsky.

 

REFRAIN.

 

Ohé, là-haut les aéros.

Ohé, là-haut, les fiers héros,

Des rencontres phénoménales.

Salut, salut, de tout nos cœurs.

Salut, intrépides vainqueurs

De régions firmamentales.

 

I.

Comme une abeille d'or s'élançant de la ruche

L'aéro quitte son hangar,

Baise le gazon vert, et de l'air sans embûche,

Escalade le clair rempart ;

Il monte sans broncher, droit au soleil qui darde,

Se balance, vire, irréel...

Nos couleurs frémissant dans l'œil de la cocarde

Portent notre espoir vers le ciel.

                                                                                                   Au refrain.

 

II.

A l'horizon soudain, l'aigle ennemi se montre,

Il va, sans le moindre remord,

Sur le vieillard, l'enfant, la femme qu'il rencontre

Semer la douleur et la mort,

Mais le Nieuport court sus au semeur d'épouvante,

Il l'attaque et l'abat bientôt,

Et la croix qu'il portait sur son aile sanglante,

N'ornera plus que son tombeau.

                                                                                                     Au refrain.

 

III.

Salut, cent fois salut, vaillante sentinelle,

Maîtresse du ciel infini,

Veilles, veilles toujours, ta tâche est grande et belle.

Et le peuple entier te bénit

Nous tous, qui combattons dans cet enfer dantesque,

Contre un ennemi corrompu,

En te voyant, là-haut, nous t'envierions presque

Si nous n'avions le même but.

                                                                                                     Au refrain.

 

Hommage à l'Aviation française.

 

Air : Les deux grenadiers.

 

Point noir mouvant dans le ciel d'azur

Comme une hirondelle gui passe,

Dans un vol puissant, rapide et très sûr,

L'aéro planait dans l'espace,

Alerte et vive sentinelle de l'air,

Alliant le sang-froid au courage,

Isolée là-haut dans le beau matin clair,

Gardien vigilant du passage,

Vainqueur de nombreux combats émouvants,

Jamais n'a refusé la lutte,

Blessant l'ennemi et souvent

Assistant à sa chute.

Quand attaqué de tous côtés,

Que le canon fait rage,

La fumée d'obus éclatés

Lui forme un long sillage.

Près de l'avion siffle la mort,

Mitraille en rafale sur lui passe.

Qu'importe la vie : « La France d'abord »

Il faut que la mission se fasse

Le grand oiseau est blessé,

On le voit qui succombe.

Se cabrant, il glisse, un instant redressé,

Tournoie dans les airs et puis tombe.

Désemparé il vole encor.

Energie sans égale,

Il vient dans un suprême effort

Mourir en terre natale.

Gloire à ceux qui chaque jour, simplement,

Donnent et leur sang et leur vie

Pour celle dont ils sont tous les enfants,

La terre française, leur patrie.

Tous sont accourus entendant son appel,

Tombent gardant l'espérance

Qu'ils meurent pour sa délivrance.

Leurs noms resteront à jamais immortels,

Salut aux héros de la France.

 

Marche des "Petits Mineurs"

 

Paroles de Beaupain.                                                                                           Air : Tipperary.

 

C'est l'heure, aux tranchées,

Où le soir lentement descend ;

Déjà les fusées

S'élancent vers le firmament.

C'est l'heure où le Génie,

En colonne sur les chemins

Rythme avec énergie

Un enthousiaste refrain :

 

REFRAIN.

 

Prends ton outil sur l'épaule

Et va petit mineur ;

Si modeste que soit ton rôle,

Travaille avec ardeur.

Car travailler c'est combattre

Pour ton pays, pour ton Roi.

Et si le Boche, en retraite, un jour doit battre

C'est un peu grâce à toi !....

 

Extrait de « Là-bas, en 1914-1918 », de J. Petit Mineur.

 

Le 75

 

Air : Le clairon de Deroulède,

 

I.

Dans la lutte ardente et noire,

L'Yser s'embrase de gloire.

Du sang de nos enfants !

Sous le choc des 300.000

La petite armée vacille,

Mais se rejette en avant.

 

II.

Sourd, rageur le canon tonne

A l'assaut on s'époumone,

Le fer luit au soleil.

La nuit les tours s'illuminent

Sous les obus et les mines,

Crachant des éclats vermeils.

 

III.

Au 1er d'artillerie

Une meurtrière pluie

Fauche soldats, chevaux !

D'onze pièces la mitraille

Détruisit jusqu'à l'entraille

D'où coula la mort à flots.

 

IV.

Et le soir de la bataille

La dernière encore de taille

Remplit la nuit d'effroi !

Quand un shrapnel dans l'espace

Cloue les servants à leur place

Sous les roues, les bras en croix.

 

V.

Tandis qu'au bord des civières

L'aumônier dit les prières

Et l'adieu bien court !

Officiers, major en tête,

Sur l'affût brûlant se jettent

Le 75 tonne toujours ! ....

 

Extrait de la Revue du 4e de Ligne,

 

Notre Artillerie

 

Air : Oh ! Oh ! Oh !

 

I.

Quand les Boches font des manières,

En avant nos artilleurs,

Afin de régler leur affaire,

Les soixante-quinze tonnent en chœur,

J'vous prie de croire qu'ils leur en collent !

Les cochons sont écrabouillés,

Tandis que nos soldats rigolent,

En voyant leur bazar sauter.

 

REFRAIN.

 

Oh ! Oh ! Oh ! (8 fois)

C'est pas difficile,

Le soixante-quinze est rigolo !

 

Il.

Mais, tout à coup, quell' déveine,

Pour ceux qui sont d'l'autre côté,

Voilà l'120 long qui s'amène,

Crac, encore un carreau cassé.

Toute la nuit, sans relâche,

Il fait d'la chair à pâté,

Avec cette bande de lâches,

Qui sont en train de soupirer.

 

REFRAIN.

 

Oh ! Oh ! Oh ! (8 fois)

Ce qu'on s'fait d'la bile,

Le 120 long est trop costaud !

 

III.

Ce s'ra vraiment une bell'fête,

Quand le Rhin sera traversé,

Nous en avons qui s'apprêtent :

Ce sont nos gros obusiers,

Faudra qu'ça pète ou qu'ça craque,

Que rien ne reste debout,

On démolira leurs baraques,

Ils l'ont mérité, ces voyous !

 

REFRAIN.

 

Oh ! Oh ! Oh ! (8 fois)

Partout dans leurs villes,

Nos gros obusiers cogneront !!!

 

Extrait de la Revue du 14e de Ligne.

 

Le Crapouillot.

 

Paroles de F. Dewez.                                                                                       Air : La Madelon.

 

I.

La pipe au bec et les deux mains dans les poches,

L'air gouailleur, dominant les parapets,

Le « Crapouillot » fait la nique à tous les Boches,

Qui des « Lanc'bomb's » connaissent bien les méfaits !

Il est le roi de la tranchée,

A la fois piotte et artilleur

Maniant la pelle et la cognée

Mais surtout son mortier rageur...

Son engin est mignon, mais n'en est pas moins bon

Pour réduire en bouillie la gueule des Teutons !...

 

REFRAIN.

 

Le Crapouillot arbore sur sa manche

Deux ailes roug's et de nombreux chevrons ;

Rarement on lui voit les mains blanches

Mais sa crasse est de bon ton !

Sa veste à trous porte la Croix de guerre,

Que lui valut maint exploit de héros ;

Son insign' vaut une fourragère

C'est l'avis de tous les « Crapouillots ».

 

II.

Quand dans l'espace apparaît une torpille

Le « Crapouillot » s'élance et dit « Je suis là ! »

Fier il redresse la tête et son œil brille,

Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'on l'aura !

Il entre aussitôt dans la danse

Il charge, il tire, il chante, il rit

Et toutes les bombes qu'il lance

Font grand dégât chez l'ennemi ...

Et le poilu joyeux, suant et belliqueux

Répond crânement « Zut ! » au signal « Cessez l'feu ! ».

                                                                                                           Au refrain.

 

III.

Quand nos poilus défilent parmi les rues,

Faisant de l'œil à tous les jolis minois,

Le torse droit comme aux grands jours de revues,

Sur leur face on lit l'éclat de leurs exploits.

Les embusqués sur leur passage,

Gratte-papiers et collets bleus

S'éclipsent soudain sans tapage

Comme un renard perdant la queue ...

Sans y faire attention, nos gaillards vers le front

S'en vont avec entrain en chantant « Madelon » !

                                                                                                  Au refrain.

 

L'Automobiliste

 

Air : Mariette, ma petite Mariette.

 

I.

Il n'faut pas pour ta belle,

Qui adore un piou-piou

Prendre fusil et pelle

Et être piotte comme nous.

Pour épouser la Reine

Des Armées de l'Honneur,

Soulage un peu sa peine

En restant son chauffeur !

Que le piotte, qui t'entend

S'écrie en t'accostant :

 

REFRAIN.

 

L'automobile

C'est si facile,

Pour retourner à l'aise au cantonn'ment

La guerre d'usure,

Il faut que ça dure,

Et l'auto fait gagner du temps !

 

II.

Quand le long de la route,

Tu rencontres un poilu.

Lorsque son dos se voûte,

Qu'il plie et n'en peut plus,

Ne soit pas insensible,

En lui jetant au nez :

« Mon cher, c'est impossible,

» Regarde mon Q. G. ! »

Mais fais lui place et en passant

Ramène le piotte errant !

                                                                             Refrain précédent.

 

III.

Quand le courage amène

Les poilus au combat,

Souviens-toi de ta Reine,

Et ne l'oublie pas

Car, si la poudre enivre

Un piotte a toujours faim ...

Apporte-lui des vivres

Sans perdre ton chemin !

Un petit obus ne peut faire peur

A un vaillant chauffeur !

 

REFRAIN

 

L'automobile,

Est si utile

Car elle soutient les nerfs des combattants,

Si bien venue,

Qu'on la salue

Comme la force du régiment !

 

IV.

Quand la relève chemine,

Par les boueux chemins,

N'y lance pas ta machine

Sans bride, à fond de train...

Ne broie pas sous ta roue

Notre excellent moral,

En nous couvrant de boue

Au cœur ça nous fait mal.

Mais calme alors tes saints transports

Tu as le temps encor !

                                                                  2e Refrain.

 

V.

Si sur le champ de gloire,

Un brave fut blessé,

Qui par la route noire

A tes soins est confié,

Sois comme l'infirmière

Et porte ton soldat...

Avec des soins de mère,

Vers un rnoëlleux matelas,

Et donne l'exemple à maint docteur,

D'élévation de cœur

 

REFRAIN.

 

L'automobile,

Dans l'ombre file,

Avec mystère elle sauve son trésor,

Un brave, un père,

Epoux ou frère,

Qu'elle dérobe à la mort !

 

Extrait de la Revue du 4e de Ligne.

 

Automobielekens.

 

Lied gemaakt aan het front in 1915.                                Wijze : Mariette, mijn kleine Mariette.

 

I.

Komt een auto gereden

Niet ver van de tranchées,

Dan roepen de piotten :

« 't Zijn allemaal arnbuskés ! »

Brengt g'haring, zwarte boontjes,

Ze grollen en 't is mis !

Maar, vleesch, wit brood en koffie

Da's piotten kerremis !

Ge zijt dan een piottenvriend;

Ze zingen welgezind :

« Automobielekens,

» Op katjoe wielekens,

» 't Redt de piotjes van den hongersnood !

» 'k en zou ni et geeren

» De autos ontberen,

» Of 'k was al lang van honger dood ! »

 

II.

Rijdt gij voorbij de rangen

Der piotten, in galop,

Ge speet ze vol met modder

Van teen tot aan den kop :

Dan roepen zij en vloeken

Lijk duivels in den nacht !

Maar achter op den auto

Krijgt ge een piottenvracht

Geweer en zak,

't Vliegt in den bak !

En 't piotje wipt op 't dak

« Autornobielekens,

» Met katjoe wielekens,

» 't Is een pleizier te rijden zoo naar 't front.

» Laat ze maar tieren !

» Ons beentjes zwieren,

» En 't pijpke rookt in onzen mond »

 

III.

 

Rijdt ge naar Kales weder,

Zoo ziet ge langs de baan,

Piotjes, op hun beste,

Die op vakantie gaan :

Kunt ge ze niet opladen

(Gendarmen staan te dicht),

Zoo krijgt ge een hoop woorden,

Of meer nog... in 't gezicht,

Doch stopt ge vrij,

Op een, twee, drij,

Zit 't piotjen aan uw zij

« Automobielekens,

» Met katjoe wielekens

» Per auto rijden, ja, dat is een bus !

» Ge maakt een reisken,

» Voor een kiein prijsken,

» Van Eizendam... naar Orléans ! »

 

IV.

Als de piotjes vallen

Getroffen in den gracht,

Dan brengt ze de auto weder

In 't duistere van den nacht :

Het bloed vloeit langs de wielen,

Ze karmen van de pijn,

En zuchten : « Ach ! hoe droevig

Zoo per auto te rijen ! »

Als de auto wacht

Wordt 't piotje zacht

Ter ziekenzaai gebracht :

« Op maische beddekens,

» Liggen ze nettekens,

» In lakens blank, geschoren glad en frisch !

» . En de infermièren,

» Zullen hun leeren,

» Wat of « goed kwetsuurken » is ! »

 

Uittreksel des Revue van 't 4e Linie.

 

Chansons des Embusqués du front[7]

 

Les Cuistots.

 

Paroles de Th. Botrel.                                                                                 Air: Cadet Rousselle.

 

I

Quand les cuistots sont aux tranchées (bis)

Sur nos « derrièr's » ils sont niché (bis)

Dans des cuisines magnifiques...

A l'instar des préhistoriques :

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

II.

Leur matériel qui n'est brillant (bis)

Que par son absence souvent (bis), , ,

Est noir comme le cœur du Kaiser ...re,

Ou « celui » de la cantinière :

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

III.

Jamais l'un deux ne les rata (bis)

Le bon bouillon, le bon rata (bis)

Quant aux menus, dame !... et pour cause !

Plus ça chang', plus c'est la même chose !

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

IV.

Les « cuistots »  sont des rigolos (bis)

Qui vous dégèl'nt par leurs bons mots (bis)

C'est peut-être ainsi qu'est dég'lée

Par eux la viand' frigorifiée !...

Ah ! Ah ! Ah !  oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

V.

Comme la premièr' des qualités (bis)

Les force à soigner leur santé (bis)

Ils s'envoient – soit dit sans reproche –

Les meilleurs morceaux d' la galoche

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

VI.

Mais voici que 1'heure est venue (bis)

D' porter la « tambouille » aux poilus (bis)

L'un va devant, l'autre à la suite ;

Entre eux se balane' la marmite !...

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

VII.

Une heure, au moins, dans les boyaux (bis)

Vont baladant leurs aloyaux (bis)

Pas moyen d'aller au pas de charge :

L'air est pur... mais la rout' pas large !

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

VIII.

Les obus pleuv'nt un tantinet (bis)

Mais les « marmit's » ça les connaît ... (bis)

S'il leur survient une aventure

Les Poilus s' mettront la ceinture !

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

IX.

Dans les « cagnas » et les « gourbis » (bis)

Ils sont accueillis par ces cris : (bis)

« V'là les « cuistots » : La vie est belle !

Au vent les quarts et les gamelles !

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

X.

« Adieu « cuistots » ! bonsoir chez vous ! (bis)

» Adieu, les « pott » et gar' là-dessous ! » (bis)

Et les « cuistots », sous l' nez des Boch's,

S'en retour'nt les mains dans leurs poches.

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

XI.

Comme, entre nous, les brav' s « cuistots » (bis)

Sont des rnanièr's de p'tits héros (bis)

Au lieu du cordon bleu d'naguère

Qu'on leur donn' celui de la croix de guerre !

Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment

Les « cuistots » sont de bons enfants !

 

Doléances sur la Cuisine.

 

Paroles de Beaupain.                                                                                  Air : Agathe, Agathe.

 

I.

Comme nous somm's en guerre,

Faut pas réclamer

Sur les pomm's de terre

Ni sur le café ;

Dam', c'est très sommaire,

Mais quoi qu' vous voulez,

Puisqu'un jour viendra

Où l'on boira meilleur qu' ça ;

Et ce jour là

Chacun se réjouira.

 

REFRAIN.

 

Le café n'est pas bathe, pas bathe, pas bathe

Mais, à quoi bon rouspéter

Il vaut mieux patienter.

Car c'est pas d'la faute en somme, en somme, en somme,

C'est d' la faute aux homm's

De la cuisine.

 

II.

La soupe est exquise.

Mais manque de poireaux ;

C'est avec surprise

Qu'on trouve un haricot ;

Aussi, faut-il qu' j' vous dise

– (C’ est très rigolo) –

C'est que l' pauvr' troupier

De ses deniers doit les payer.

Mais, l' jour viendra

Où les Boch's paieront tout ça !

 

Réponse du Cuisinier.

 

Paroles de Beaupain.                                                              Air: Mariette, ma petite Mariette.

 

D'puis quelqu' temps je m' désole

Quand j 'entends rouspéter

Sur les bons « rabatcolles »,

Les patat's, le café.

Mais j'ai trouvé l' système

Pour fair' tair' ces « smeerlap » :

Je fais quéqu'chose qu'ils aiment,

Je leur fabrique du « kip-kap » ;

Et, du soir au matin,

Je tourne à mon petit moulin.

 

REFRAIN.

 

Boulettes, bonnes boulettes,

Tous les jours je fais... des boulettes ;

J'estime

Qu'à ce régime,

Ils red'viendront mûrs

Pour le bœuf « nature »…

 

Les Clairons.

 

Paroles de Beaupain.                                                                                         Air : Fermez ça !

 

I.

Lorsque sur la grand' route,

Sous un soleil d'enfer,

Tout de sueur couverts,

On bouff' des gamell' de poussièr,

Et qu'on fond goutte à goutte

Avec sacs et outils,

On envoie des lazzis

Aux clairons que l'on abrutit.

Et l'on geint

Le long du ch 'min

Ce gentil p'tit refrain :

Fermez-çà, fermez-çà

Ce n'est pas l'moment d'souffler des « rabatcolles »,

Fermez-çà, fermez-çà

Si vous n'savez souffler qu'çà

Faut fermez-çà.

 

II.

Mais, quand on s 'paie sa hure,

Le clairon, né malin,

Avec son œil d'ancien,

Fait la nique à tous ces clampins ;

Car si la route est dure

Pour qui respire à fond,

Ne l'est-ell' pas, crénom,

Pour qui crach' l'air de ses poumons ?

Et gaiement,

Gentiment,

Il leur tient c' boniment :

Fermez-çà, fermez-çà,

Fermez-çà sinon... je perds mon embouchure,

Fermez-çà, fermez-çà,

Si vous n 'voulez fermez çà

Je vous plant' là.

 

Le Cantinier.

 

Paroles de Beaupain,                                                          Air : Il s'appelait Boudoubadabouh,

 

I.

Messieurs, sans en avoir l'air,

Je suis le bouillant Alexandre,

Clairon, kwèpi, chantre, clerc,

Tchouk-tchouc, barman... je sais m'y prendre

Pour élever des spreeuws en cage,

Vendre du cirage,

Et débiter des tyroliennes, du stout, du saindoux,

Puisque c'est mon goût,

Je chante partout.

 

REFRAIN.

 

Achetez mes bou ... badabouh,

Mes bouchées, mes pralin's, mes cachous,

Mes boul' s, mes babas,

Mes bâtons d'nougat

Et mes truff's en chocolat.

J'fais concurrence aux mercantis,

En n' tapant les gens qu'à demi,

Car je veux surtout

Joindre les deux bouts

Les deux bouts ... doubadabouh.

 

II.

Oui, Messieurs, dans mes rayons,

Ou trouve toutes marchandises.

Mieux que la fair' de Lyon

Mon bazar réserv' des surprises.

Je vends de la bijouterie,

De l'épicerie,

Des figues, des pinsons, du beurre, et des jeun's de chien.

Dans mon magasin,

Je dis ce refrain.

 

REFRAIN

 

Achetez mes bou... badabouh,

Mes boustrings, mes pickels, mes r'moudoux,

Ox-tongue, ananas,

Cigares, tabacs,

Et c'qui fait crever les rats.

J' fais concurrence aux mercantis

En n' tapant les gens qu'à demi.

Mais, j' veux avant tout

Aller jusqu'au bout

Jusqu'au bout...doubadabouh.

 

Le Facteur.

 

Paroles de Beaupain.                                                                         Air : Musique de chambre.

 

I.

Y a des gens qui sont partisans

De l' « œuvre du flirt aux tranchées »,

Qui, potferdek, trouv'nt amusant

De s' bécotter... par la pensée.

Ils rêvent de longs jours entiers

Aux beaux yeux bleus de leurs aimées

Et, sans s'en douter, font crever

Les pauvres facteurs aux armées.

 

II.

Cependant, j'étais très heureux

D'apporter un peu d'espérance

Aux fiancés, aux amoureux,

A ceux qui souffrent de l'absence.

Mais, depuis que l'on inventa

Correspondantes et marraines.

Zwittant comme un pauvre forçat,

Je trime et m'esquinte à la peine.

 

Chansons des Marraines[8]

 

Le Rondeau de la Marraine.

 

Paroles de Genval.                                                                                   Musique de J. Smetsky.

 

Une marraine, par ces temps de guerre,

Pour le Poilu, qui n'est qu'un grand enfant,

C'est une fleur exquise et printanière,

Dans le désert de son isolement.

C'est un cœur pur, qui, sans souci, se donne ;

C'est une main qui se tend sans trembler.

C'est l'amitié qui réchauffe et rayonne.

Un peu de feu de notre ancien foyer.

C'est un problème avec une inconnue,

C'est un espoir qui nous laisse songeur.

C'est la lettre lue et cent fois relue,

La lettre qui nous met du baume au cœur.

C'est la bonté de nos mamans lointaines,

Comme c'est la pureté de nos sœurs.

Croyez-moi, mes amis, une marraine,

C'est de la force et c'est de la douceur.

Et je ne l'étonnerai pas, j'espère,

En vous disant qu'en mon cœur est éclos

Un sentiment aussi doux que sincère }

Qui va lui dire : « Ma Reine» en deux mots. } (bis)

 

Marraine d'Amour.

 

Paroles et musique de P. Chapelle.

 

I.

C'est un Poilu, très beau garçon

Qui n'est pas rich' mais d' bonn' maison ;

Ell' c'est une très joli' blonde

Dont le père a beaucoup d'écus

Et rêve d'un gendre cossu

Tel qu'on en voit dans le grand monde.

Or, comme un grand journal

– Ceci n'est point banal –

A donné pour marraine

La jeune fille au Poilu,

Ils ont correspondu

Depuis trente semaines.

D'ailleurs voici :

Ce qu'il écrit :

 

REFRAIN.

 

Petite Marraine

Vous êtes ma reine,

Ma reine d'amour !

Si belle et si bonne,

De loin je vous donne

Mon cœur pour toujours !

J' prie Dieu qu'il me fasse

Cette seule grâce

D' vous connaître un jour,

Car, pauvre ou mondaine

Vous êtes ma reine,

Petite marraine.

 

II.

Or, voici qu'un jour le papa

Dit à sa fille : il ne faut pas

Poursuivr' cet amour qui commence,

Ton âme en ressent trop d'émoi.

Et puis, c' jeune homm' n'est pas pour toi.

Cessez donc tout' correspondance.

Le cœur plein de chagrin,

Elle écrit le lendemain

Dans une dernière lettre :

« Cher filleul, il vaut mieux

Que l'on se dise adieu

Avant de se connaître ».

Alors voici

C' qu'il répondit :

 

REFRAIN.

 

Petite Marraine

Vous êtes ma reine,

Ma reine d'amour !

Mon cœur vous pardonne

Et quand même se donne

A vous pour toujours.

Moi, j' veux vous connaître

Et vous s'rez peut-être

Moins cruelle un jour,

Car, malgré tant d' peine

Vous restez ma reine,

Petite marraine.

 

III.

Un jour il vint en permission

Avec un' belle décoration,

Vit sa marraine et dit au père :

Monsieur, si j' me suis bien battu

C'est pour défendre vos écus ;

Sans nous, vous n'en auriez plus guère.

C'est pourquoi j'ai l'honneur

De vous demander l' cœur

Et la main de votr' fille.

Et le papa charmé

Lui dit : c'est accordé,

Vous êt's de la famille !

Et l' Poilu dit

D'un air gentil :

 

REFRAIN.

 

Petite Marraine

Vous êtes ma reine,

Ma reine d'amour !

Si belle et si bonne,

Ici je vous donne

Mon cœur pour toujours.

Je l' jur' sur mon âme,

Vous serez ma femme

Au jour du retour ;

Et j' veux qu'ell' devienne

Heureus' comme une reine,

Ma petit' marraine !

 

Marraines.

 

Paroles du Dr Goossens.                                               Air: Légende des Coccinelles. (Delmet)

 

I.

Pour chasser l'immonde cafard

On a fait ; plutôt au hasard,

Cent tentatives toujours vaines.

C'est alors qu'en ressort dernier

On se décide à demander

(C'est à la mode), une marraine.

 

II,

Dans les annonces du journal

On expose son idéal.

Naïvement, en découpure,

Entre l'appel des charlatans

Et les petits noms alléchants

Des masseuses et manucures.

 

III.

On vous répond de tous côtés

Propos grivois, tendres, posés,

C'est vraiment à perdre la tête.

On croit si bien qu'on réfléchit

Qu'au bout du compte l'on choisit

Comme toujours, à l'aveuglette.

 

IV.

Bientôt on commence impromptu,

Par lettres ou billets menus,

Un délicat marivaudage.

Et l'on craint simultanément

De sembler trop entreprenant

Ou bien encore... par trop sage.

 

V.

Enfin, l'on obtient un congé

Et l'on s'en va le cœur léger

Sans trop vouloir laisser paraître

Que puisque marraine il y a,

On n'est pas plus fâché que ça,

Finalement, de la connaître.

 

VI.

A la gare on prend une auto

Pour aller, subito, presto,

Se rendre compte. pauvre hère,

Que l'objet de son madrigal

N'est qu'un bas bleu sentimental

Et largement quinquagénaire.

 

VII.

Mais un véritable Poilu

N'est jamais pris au dépourvu,

Car il favorise sa veine

En s'assurant par précaution,

Pour éviter les déceptions,

Un certain nombre de marraines.

 

VIII.

Puis, quand même n'en eût-il pas,

Soyez sûrs qu'il inventera

Rose, Loulou, Blanche ou Aline,

Et que, rentré dans son gourbi,

Il jurera urbi orbi :

Ah ! mon bon cher ! Elle est divine !

 

Ma Marotte, c'est l'Piotte.

 

Paroles de H. Baguet.                                                               Air : L' quinzaine au Mambourg,

 

I.

Je suis émue quand passent les cavaliers,

J'aime leur allure, leur belle tournure,

J'admire le chic de ces fiers troupiers

Caracolant sur leurs fringants coursiers.

Mais quand défilent ceux de la Ligne,

Je deviens folle et je trépigne

Car le « Piotte » je l'aimerai toujours }

A lui mon cœur, à lui tout mon amour. } bis.

 

REFRAIN.

 

Traderi, traderi dera,

Ma marotte, c'est 1'« Piotte».

Traderi, traderi dera,

J'en raffole, ma marotte la voilà.

 

II.

J'estime beaucoup les braves artilleurs ;

Comme mes amies, j'aim' leurs batt'ries.

Lorsqu'ils me lancent des regards vainqueurs

J'suis subjuguée par ces beaux enjôleurs.

Mais, pour ma chèr' Infanterie,

Je me sens tout attendrie

Car le « Piotte » je l'aimerai toujours }

A lui mon cœur, à lui tout mon amour. }  bis.

 

III.

Je fréquente moins les savants du Génie,

J'ignore leurs thèmes, leurs théorèmes,

Lorsqu'ils me vantent la géométrie

J'leur dis: « Je préfère votre anatomie.

Ils me rasent tous vos problèmes,

Moi, c'est le fantassin que j'aime. »

Car le « Piotte » je l'aimerai toujours }

A lui mon cœur, à lui tout mon amour. } bis.

 

IV.

En vrais héros combattent nos troupiers

Tous je les aime, d'amour extrême,

Car, artilleurs, « Piottes », cavaliers,

Ils sont tous de valeureux guerriers.

Dans la Belgique délivrée

Nous acclamerons notr' armée

Car nos soldats nous les aimons toujours, }

A eux nos cœurs, à eux tout notre amour. } bis.

 

DERNIER REFRAIN.

 

Traderi, traderi dera,

La Belgique héroïque

Traderi, traderi dera,

La Belgique est fière de ses soldats.

 

La Plainte de la Fiancée.

 

Paroles de H. Baguet.                                                                                Air : Ley'iz-m' plorer.

 

I.

Lorsqu'il partit pour rejoindre l'armée,

Mon adoré

Mit sur le front de sa chère fiancée

Un long baiser,

Va, lui dis-je, lutter pour la Belgique

Et pour ton Roi.

Dans les combats, sois toujours héroïque,

En toi j'ai foi.

 

II.

Le souvenir d'une horrible bataille

M'étreint le cœur.

Et, depuis lors, je le sens qui défaille

Sous la douleur.

Je fus victime de la rage déchaînée

Des oppresseurs.

Hélas! plaignez la martyre outragée

Des insulteurs.

 

III.

Lorsqu'un matin me parvint la nouvelle

De son trépas,

Je maudis la destinée cruelle

Qui l'emporta.

I! est tombé pour notre belle Patrie

Avec bonheur.

A tout jamais, en mon âme meurtrie,

Gît la douleur.

 

IV.

Du haut de ta demeure dernière,

Dis, m'entends-tu ?

Chaque soir, aimé, je t'adresse ma prière

Chez les élus.

Souvent alors, mon âme transportée

D'un doux émoi,

T'entend crier à ta pauvre fiancée:

Monte vers moi.

 

Duo de la Marraine.

 

Air: I want to be.

 

Will forgive me I'm loving you }

Je n'ai rien compris du tout } bis

 You are to beautifull as am King

Oyes j'aime beaucoup le plum-pudding.

Let me my dearest it telling

Will forgive me I'm loving you }

Je n'ai rien compris du tout } bis

Without you Ishall never be happy

Will forgive me l'm loving you

Je n'ai rien compris du tout

Of you Idreamend sonny

Qu'est-ce qu'elle dit, qu'est-ce quelle dit ?

Strech your arms come kiss me

Pas ici, pas ici.

Love my dearling under the three

Yes on te si fé aradgi

Lit us dance now a little sketch

Prinds donc 1i reubleu man d'arretch.

 

 Extrait de la Revue du 14e

 

Les p'tites Anglaises.

 

Paroles de Beaupain.                                                                            Air : Les petits chagrins.

 

I.

Qu'ell' soient au volant d' leur auto,

A ch'val, à pied ou en moto,

Très à leur aise,

Elles vous ont un air gaillard

Qui plaît dès le premier regard,

Les p'tites anglaises.

 

II.

Qui n'a goûté leur cacao,

Leur thé, leurs biscuits, leurs sirops

Aux prunes, aux fraises,

Ne connaîtra la volupté

Qu'il y eut d'jouir des bontés

Des p'tites anglaises.

 

III.

Etiez-vous à court de tabac

De cigarett', de chocolat

Ou mêm' ... de « pèse »,

Pourquoi n'alliez-vous pas offrir

« Oun' mâgnifiqu' pétit' souv'nir »

Aux p'tites anglaises ?

 

IV.

Quand il vous pleuvait des obus,

Et que l'on ne rigolait plus

Dans la fournaise,

Qui s'amenait à pas pressés

Pour soigner nos pauvres blessés ?

Les p'tites anglaises.

V.

Aussi, chacun se souviendra

– Quand, hors du Pays, on bout'ra

Poux et punaises –

Des pleurs que dur'nt verser souvent,

Malgré l' masculin d' leurs vêt'ments,

Les p'tites anglaises...

 

Extrait de « Là-bas en 1914-1918 », par J. Petit Mineur.

 

Chansons " Vestimentaires "[9]

 

Chanson de la Vieille Capote.

 

Air : Je sais que vous êtes jolie.

 

I.

Vraiment Monsieur, si vous m'aviez vu alors,

Sans me vanter j'étais mis comme un milord,

Toutes les femmes amoureuses

R'luquaient ma capote gracieuse

Quand le dimanche au Baudouin j'allais danser

Je sentais vers moi tous les yeux dirigés,

Sur toutes les physionomies

J’ lisais des regards d'envie

Et j'étais là

Comme un pacha.

 

REFRAIN.

 

Alors elle était si jolie

Avec ses beaux boutons blinquants

Alignés sur deux rangs,

Doublure de fantaisie,

Je l'avais fait découper,

Dans elle j'étais moulé.

Ma pauv' capote, elle était si jolie.

 

II.

Hélas maint'nant c'est fini de fricoter,

J' crois même qu'on la refus'rait au vieux marché.

Depuis plus de deux ans qu'elle roule

Elle est complètement à moule.

Quand sur les routes on arrange les accôt'ments

Vous savez tous qu'il y drache constamment,

Toutes les autos envoient des crottes

De boue sur ma pauvre capote.

Voyez vraiment

N'est-ce pas navrant

 

REFRAIN.

 

Hélas, elle était si jolie,

Main'nant elle n'a plus de couleur

Et a pris une odeur ;

Ce n'est pas l' papier d'Arménie,

Mais faudra bien en ach'ter

Pour la désinfecter

Ma pauvre capote ! Elle était si jolie !

 

Extrait de la Revue des Grenadiers de 1916

 

Chanson des Insignes.

 

Air: Patati, Patata.

 

I.

Paraît qu' c'est décidé quand l’ mois sera fini

Toute l'Armée belge aura l'uniforme kaki.

Ah ! patati, patati, patata.

 

II.

Mais il reste à résoudre un délicat problème,

C'est d' trouver à chaque corps un différent emblème,

Ah ! patati, patati, patata.

 

HI.

L'infant'rie, sans effort, a reçu des fusils,

Au col des artilleurs des canons l'on a mis,

Ah ! patati, patati, patata.

 

IV.

Les lanciers ont reçu deux lances entre-croisées,

Sans doute pour rappeler qu'elles étaient supprimées,

Ah ! patati, patati, patata.

 

V.

Pour l'Administration, plus tard, on décidera

S'il faut coller un pain ou une boîte de plata,

Ah ! patati, patati, patata.

 

VI.

Quand au corps médical, moi j' trouve ça ridicule,

On voulait au collet leur coudre une canule,

Ah ! patati, patati, patata.

 

VII.

Pour Messieurs les Gendarmes, on reste hésitant

Entre deux saurets croisés ou un filet d'harengs,

Ah ! patati, patati, patata.

 

VIII.

Au régiment du train il y eut une alerte :

On avait par erreur brodé des bacs à m…

Ah ! patati, patati, patata.

 

IX.

Mais ces kakis venant de différents côtés,

L'un tire sur le brun clair, l'autr' sur le brun foncé,

Ah ! patati, patati, patata.

 

X.

Nos soldats en peu d' temps auront arrangé ça,

Et cette couleur kaki d'viendra couleur K. K.

Ah ! patati, patati, patata.

 

Onze Nieuwe Helm.

 

Wijzc : Gekend lied.

 

I.

Wel hebt ge 't belgisch leger al gezien ?

Onze nieuwe hoed

Staat hij ons niet goed ?

Is 't naar de laatste mode nier misschien ?

Mode van « Parys »

Doch in Kaki.

De Pruis die meende da 't hij had gevonnen,

De Kaskapoint, wel 't was maar nen kartonnen.

Maar ons helm is kloek en sterk

't Is zuiver ijzerwerk.

 

REFRE1N.

 

En leutig trekken wij nu op

Met onzen helm op onzen kop :

Eenieder stapt gezwind en fier

Lijk ne pompier.

Wij stappen zwierig in 't gelid,

Geen Pruis die ons nu nog verlet,

Met onzen stalen zonneschijn

Recht naar Berlijn.

 

II.

Hij kost veel geld, maar 't kan toch niemeer op :

't Is de Pruis die dopt

Als hij is geklopt.

Elk zet met vreugde zoo een hoedjen op

Want dat weegt niet zwaar,

En goed voor 't haar.

Gelooft me vrij, die kasken zijn gecn prutsen

Nen quarant' deux kan ze met moeite blutzen

Zoo sterk zijn zij, doch, per malheur

Ne kogel vliegt er deur.

III.

't Is zoo pratiek, gelooft ge mij dan niet ?

Ais de wind nu Huit

Geeft die kask geluid.

AIs op de patroelje een vuurpijl schiet

Blinkt de kask van ver

Gelijk een ster.

Gelijk een klok zoo klinkt hij in den regen ;

Maar wees gerust, hij kan er heel goed tegen

En doet g'hem af, en keert g'hem om :

't Is een saladekom.

 

IV.

Ziet gij ons zoo door Brugge gaan ?

Den dag van 't Heilig Bloed

Mee nen stalen hoed.

De meiskens, die staan kijken langs de baan,

Lachen ons dan uit

En roepen luid :

Wel ziet dien dikken kaasbol blinken

Die maagre graat zal allerzins verzinken.

Alzoo nen hoed. Och Heere God,

't Is juist nen koopren pot.

 

Uittreksel der Revue van 't 4ᵈᵉ Linie.

 

De Ransel.

 

Wijze : Oud lied.

 

I.

Ge zult mij somwijlen vragen

Waarom de piotjes klagen

Over 't wegen van den zak

Wist ge maar wat er in stak.

Hoort maar eens, in tij d van vree

Dan droegen wij met ons mee :

Een doos plata, « petits-vivres »

Met een pak beschuit, of liever

Nen schoenborstcl, een blinkdoos,

En een paar « souliers de repos »

Een naaizaksken met erin

Kam en koker en bobijn,

Een hemd en een onderbroek,

Eenen hand-en zakneusdoek,

Vorket, lepel en gamelle

En de rest is niet te tellen,

Voegt erbij als complement

Nog wat pakjes met ciment.

 

REFREIN.

 

O zijn dat malheuren

Zoo nen zak te sleuren.

Ge kunt verstaan

Hoe dat we zweeten langs de baan.

 

II.

Maar hoe langer dat wij vechten

Is dat spel nog aan 't verslechten ;

Want, bij ieder jaargetij

Komt er nog wat ballast bij.

't Was nog niets in tijd van vree

Hoort, nu dragen wij nog mee :

Een doos plata in réserve,

Nog nen pak beschuit, in scherven,

Nen schoenborstel, een blinkdoos

En een paar « souliers de repos »,

Nog een paar loodzware schoenen,

Nen wollen caleçon, 'neri katoenen

Nen roôn buikband van flanel,

Twee paar zokken, een gamel,

Nen esharp en een paar kloeffen,

Met nog vier pakken kardoezen,

Van onzen aalmoezenier

Nog nen boek in dik papier,

Voegt er bij, voldoen 't nog nie' ?

Nog een heel kostuum kaki.

 

REFREIN.

 

O zijn dat malheuren

Zoo nen zak te sleuren.

Ge kunt verstaan

Hoe dat we zweeten langs de baan.

 

III.

't Werd gezeid; de goË soldaten

Mogen nooit hun zak verlaten,

Maar was de retrait' wat vlug

Dan schoof  't zakske van den rug :

Want wij dragen, buiten kijf,

Nog gewicht genoeg aan 't lijf :

Ons geweer van zeven ponden

 (Dat bleef altijd ongeschonden).

Nen ceinturon met niet min

Als « cent vingt » kardozen in,

Nog ncn knapzak, ge kunt peizen

Die hier hangt te biezebijzen

Met een brood in, een door srneer

En den heelen necessair.

Nog een schup waarmeê we strakskens

't Vaderland steken op zakskens,

Voegt erbij de bajonnet,

Een stuk kaas, een paksken vet,

Want de boter is te duur,

En dan nog ons couvertuur.

Een chaufrette die niet kan branden,

En ons klaksken in ons handen,

Onzen helm op onzen kop :

En dan nog neri periskop.

Maar 't bij zonderste van al

De farneuze rattenval....

 

REFREIN.

 

O zijn dat malheuren

Zoo nen boe! te sleuren.

Ge kunt verstaan

Hoe dat we zweeten langs de baan.

 

IV.

Zegt eens, zult ge nu nog vragen

Waarom de piotjes kiagen

Als ze gaan naar de trancheên

Met dien ransel op hun leên ?

't Kan geen kwaad meer dat de Pruisen

Branden af ons dak, ons huizen,

Want wij keeren nog terug

Met ons huis op onzen rug.

Als ons vrouw ons zal zien komen

Ginder ver achter de boomen

Waar ze ons al zoolang verwacht,

Dan zij n haar eerste klacht :

 

REFREIN.

 

O zijn dat malheuren

Zoo 'nen zak te sleuren.

Nu kan ik verstaan

Waarom dat spel zoo traag moest gaan.

 

 Uittreksel der Revue van t' 14ᵈᵉ linie.

 

Chanson du Permissionnaire bien habillé.

 

Paroles de P. Brohée,                                                                                                 Air : Titine.

 

I.

Lorsque l'on se rend en perme

Il faut être propr' surtout,

On quitt' les tunnels, les fermes,

L' panorama chang' beaucoup !

On fourr' dans un sac à terre

Tout son sale fourbi.

On r'vête de bell's affaires

Et joyeus'ment l'on s' dit :

 

REFRAIN.

 

J' suis chic type

Sous mes nippes ;

D'un affreux Tircis

Je d'viens Adonis !

Je freluque,

Je reluque,

Car j' suis habillé

Comme un z'officier !

 

II.

Mais pour fair', ça se devine,

Ce changement de décor,

J'ai demandé les bottines

Du premier sergent-major !

Ainsi, cette bell' tunique

Est à mon adjudant,

Et cette culotte unique

Appartient au sergent.

                                                                   Au refrain.

 

III.

Mon lieut'nant mêrn' voulut m' faire

Don d'une chemis' – je l' proclame !

(J'ai laissé la s'main' dernière

La mienne au bain d'Elzendam ... ).

De mon chef j'ai les mol'tières,

Du fourrier l' ceinturon,

J'ai les gants d'un petit frère,

L' képi du capiston !

                                                             Au refrain.

 

IV.

Bref, je suis un' garde-robe,

Qui déambule les ru's,

Du crépuscul' jusqu'à l'aube,

Beau comme un petit Jésus.

N'y a qu'une chos' qui m'appartienne,

Et encor' ! c'est ma peau !

Mais quand j' remets, l'âme en peine,

Mes guenill's, j' dis bien haut :

 

REFRAIN.

 

Quel sal' type

Sous ces nippes.

D'un bel Adonis,

Je r'deviens Tircis.

Sur les routes

Je dégoutte,

Car j' suis habillé

Tout comme T….ier !

 

Les Cloches de la Victoire ![10]

 

Les Cloches de Belgique.

 

Paroles de R. Van Santen.                                                    Air : La Paimpolaise de Th. Botrel.

 

I.

Sous la lourde douleur qui pèse

La voix de nos pauvres clochers

Noicis aux feux de la fournaise

Chevrote au-dessus des bûchers.

Et les gros bourdons

Pleurent leurs chansons.

Chantez cloches, mais en sourdine,

Chantez aux Belges oppressés

Que l'espoir est vertu divine

Qui soutient l'âme des blessés.

 

II.

C'est l'écho du froid cimetière

Au coin du village endeuillé,

C'est le voile noir d'une mère !

Un vieux qui s'est agenouillé !

Et la cloche au ciel,

Lance son appel.

Sonnez cloches, l'oraison fière

Qui convient aux tombeaux des forts.

Priez pour le coeur de la mère

Mais chantez la gloire des morts !

 

III.

Au pied de l'église outragée

Résonnent le long des chemins,

Les sabres d'une infâme armée

Et luisent des casques prussiens.

Mais malgré le bruit,

La cloche rugit :

Chantez cloches, chantez aux traîtres,

Qui brisèrent notre traité,

Que le Belge ne veut pour maîtres,

Que sa loi et sa liberté !

 

IV.

Petites cloches soyez bonnes

Puisqu'au loin s'entendent vos chants.

Chantez pour les gâs des colonnes

Dans le soir bleu vos airs touchants,

Dites que l'amour

Rêve du retour,

L'Angelus, dans sa mélopée,

Portera pour chacun des gâs,

Le baiser de sa fiancée,

Qui fidèle, l'attend là-bas.

 

V.

Mais l'ouragan de la bataille

A repassé sous nos clochers.

C'est le retour de la mitraille,

Les rangs ennemis sont fauchés.

Serait-ce vraiment

La fin du tourment ?

Chantez cloches ! Carillon, sonne,

La victoire donne l'assaut ;

Chantez cloches, la Brabançonne,

Sous les plis de notre Drapeau !

 

Extrait du « Livre du soldat pour 1918 ».

 

Les Cloches.

 

Paroles de Genval.                                                                              Musique de J. de Smetsky.

 

I.

A Lampernisse, à Reninghe, à Nieuport,

Tous les clochers sont morts.

Croulés dans les vieux cimetières...

Les coqs dorés, les coqs vermeils,

Ne fixerons plus le soleil.

Au faîte des églises fières...

Et les cloches d'airain meurtries par l'obus.

Ne tinteront plus, ne tinteront plus.

 

REFRAIN.

 

Les cloches sont mortes. Hélas,

Les cloches sont mortes

L'écho redit leur dernier glas

Et le vent l'emporte.

 

II.

Du haut des tours, les cloches ont sonné

Leur appel obstiné,

Le jour de l'attaque cynique.

Les bras tremblaient, les cœurs vibraient

Et les âmes communiaient

Pour les Pâques patriotiques,

Car Christ ressuscitait dans le soldat grandi.

Le soldat est mort, les cloches aussi.

                                                                              Au refrain.

 

III.

Mais comme il est venu, d'autres soldats,

Pour les futurs combats,

Il viendra de nouvelles cloches,

Et celles-là, nous les fondrons

Dans le bronze impur des canons

Que nous arracherons aux Boches.

Et l'airain de la mort sonnera désormais,

Comme un repentir, l'angelus de la paix.

 

REFRAIN.

 

Les cloches bientôt sonneront

Dans un ciel de gloire.

Bientôt les cloches sonneront

L'hymne de victoire.

 

Final des Cloches.

 

Air : Beiaardlied.

 

Vienne ce jour de gloire

Toutes elles se réveilleront

Et sonn'ront la Victoire

Les cloches des carillons (bis).

Et jetant leur clair appel

Chantent, délivrées, un émouvant Noël.

Elles f'rent couler des larmes

De joie et de fierté,

La Belgique par les armes

Reconquiert sa liberté (bis).

 

Extrait de la Revue des Grenadiers de 1916.

 

Divers[11]

 

Het Pijpke van den Piot.

 

Air : D'où viens-tu beau nuage ?

 

I.

Ge zijt zoo ver versleten,

Uw kop is afgewreten,

Uw steel is doorgebeten

O, pijp ge zuigt en zopt,

Maar ge zijt warm van binnen,

Dus blijf ik u beminnen

Zoolang mijn hart je klopt ;

Al zijt ge oud en versleten,

O pijpje, trouwe maat,

Ondankbaar mag ik heeten (bis)

Is 't dat 'k u ooit verlaat !

 

II.

Want ja, bij winternachten

Als 't vriest hier in ons grachten,

Komt gij de kou verzachten,

O pijpje, gIoeiend heet !

Alsik bedrukt, u grijpe,

Een troksken aan mijn pijpe

Verdreven is mijn leed !

O, trouwste van mijn maten,

Die in mijn vuist hier gloeit,

Nooit hebt ge mij verlaten,

Ik ook verlaat u nooit !

 

III

Als ik alleen aan 't peinzen,

Uw wolkskens blank zie rijzen

Zie wentelen en bijzen

Den blauwen hemel in...

Dan drijven ook mijn droomen,

Heel ver van de Ijzerzoomen,

Naar 't landeken van' de min !...

O pijpke van mijn harte,

Gij, troost van den soldaat,

In vreugd en ook in smarte

Blijft gij mijn trouwste maat !

 

IV.

Als de kanonnen branden,

Als ik, al klappertanden,

De dood haar beendrig'handen

Zie polsen in ons bloed,...

Dan nijpt mijn bevend lipke,

Op den steel van mijn pijpke,

En 'kput er nieuwen moed !

Bij 't donderen der granaten,

En als de kogel schiet,

Nooit hebt ge mij verlaten, (bis)

Ik ook verlaat u niet.

 

V.

Maar komt de dood mij pikken,

Dan zal ne' vriend, al snikken,

Uit mijn broekzak trekken,

U, pijpken, zwart en koud !

Gij zult bij vriend en magen,

De laatste kusjes dragen,

Die 'k u heb toevertrouwd !

Dan zal ik u verlaten,

O pijpke, vroeger nooit !

We zijn gezworen maten

Getrouw tot in de dood.

 

Extrait de la Revue du 4e de Ligne.

 

Le Chien du Soldat

 

Air : Le gâs qui reuicnt de là-bas.

 

I.

Quand nous passons, tous, sac au dos,

On montre du doigt ce gentil cabot,

Et les femmes disent : « Pauvre rat »

» Il s'en va là-bas,

» Avec nos soldats,

» N'a-t-il pas peur, dites Monsieur

» Quand le canon tonne sur la ligne,

[ sur la ligne de feu? »

« Non, Madame, vraiment,

» L' chien du régiment,

» Est poilu et se fiche des Allemands,

» C'est notre petit copain,

» Et tous, nous l'aimons bien ».

 

REFRAIN.

 

Ҫa, c est un gâs,

Qui r'vient de là-bas,

Des tranchées où la vie n'est pas rose,

C'est un gaillard,

C'est un lascar,

Et chacun, amicalement en cause,

Les gros obus,

Ne l'étonnent plus,

Les shrapnells sont pour lui peu de chose,

Caressez donc ce p'tit chien là,

Car c'est un vrai chien de soldat.

 

II.

Quand nous reviendrons au pays,

Notre « Yser » sera de la fête aussi,

Sur nos boul'vards il défil'ra,

Suivant pas à pas,

Nos p'tits soldats.

Et les charmants petits trottins,

Diront en riant d'un air tendre et câlin :

« Regarde donc Mimi,

Ce joli chéri,

Dites Monsieur d'où s'en vient-il ainsi ? »

Et le petit soldat

Tout ému répondra :

                                                            Au refrain.

 

Extrait de la Revue du 14e

 

La Décoration

 

Air : C'est Paris.

 

I.

Parfois l'on voit briller sur les poitrines,

Un ruban mauve ou de ciel azuré,

Et chacun dit : Voyez la fière mine

De ce soldat, de ce chef décoré.

Pour obtenir ce ruban qu'on acclame,

Et, près de son cœur semble brûler,

Il a marché à travers feux et flammes,

Et son sang rouge, il l'a peu ménagé,

C'est un gâs,

Un soldat !

 

REFRAIN.

 

Quand on le voit passer,

On se dit que cet homme intrépide,

A marché sans trembler,

Sous les balles perfides.

Et le petit ruban

Ce bijou d'un prix inestimable,

Semble gonflé de sang,

C'est admirable !

 

II.

Vous qui portez cet insigne de gloire,

Vous ressemblez à des drapeaux vivants,

Et quand viendra le jour de la victoire,

Vous servirez d'exemple à nos enfants,

J'en vois plus d'un que trop de modestie,

Rendra confus d'être félicité.

Mais ils ont tort, la voix de la Patrie,

Leur crie à tous : Marchez avec fierté !

Gens de coeur,

Gens sans peur !

 

REFRAIN.

 

Quand on vous voit passer,

On se dit : Sous le canon qui tonne,

Il va sans reculer

Devant personne,

Et le petit ruban

Ce bijou d'un prix inestimable,

Semble gonflé de sang,

C'est admirable !

 

Extrait de la Revue du 14e.

 

 

 

 

 



[1] Choisissez votre thème !

[2] I Chansons de marche :

Quand Madelon

Tipperary (texte anglais)

Tipperary (texte flamand)

La Marseillaise

Marche du Onzième de Ligne

Auprès de ma Blonde.

Valeureux Liégeois.

La Bière

Sous l'Etendard de la Belgique

Les Poilus de l'Yser

Sur les Routes du Kaiser

Chœur de Van Artevelde

Les Poilus du 4e Bataillon

Les Tournaisiens sont là !

Le Doudou

Li Bouquet dell' Mariée

De Drie Tamboers

De Vlaamsche Leeuw

[3] II  Chansons patriotiques :

La Brabançonne.

De Brabançonne.

Brabançonne de Guerre

Vers l'Avenir.

Naar Wijd en Zijd.

Pourquoi, ô Belge

Ce que c'est qu'un drapeau

Notre Belgique

Beiaardlied

Le Soldat de l'Yser.

L'Yser .

Ons Vaderland .

Het Lied der Vlamingen

Nos Souverains

Les Six Cents Franchimontois

O Lidge ! Vi R'vèye

Tu Renaîtras .

[4] Chansons de sentiment :

Ferme tes jolis yeux.

Ecoutez les Voix qui chantent.

Leyiz-m' Plorer.

Le plus joli Rêve.

La légende d'un Peuple et d'un Roi.

Le petit Jacques.

Dors, mon P'tiot.

Lettre à la Maman.

Moederken alleen.

De sa Mère on se souvient toujours.

Ik ben een Lied.

Prière à la Madone.

Il pleut, il pleut des Bombes.

A la lueur d'une bougie.

.Ring-King.

Envoi de Bague .

De Koffiemolen .

La Chanson des Yeux clos.

La Prière des Ruines.

[5] Chansons humoristiques :

Si la Belgique avait voulu

Un Homme de Guerre

Cochons !

En passant par ton Berlin

La Chanson des Bombes .

Dziem-Boum .

Sur les Bords de l'Yser

Le Cri du Poilu.

Op Corvée.

Au Travail.

Les Corvées

Repos

Ratten en Muizen

Zakskens dragen.

Ons Kantonnement .

Chanson du Cafard.

Le Mal de Pécune .

Le Mot sous pli .

Méfiez-vous ! Taisez-vous !

Chanson des Os .

Prends garde à Tchou-Tchin-Tchou .

La Défilomanie .

Obsession

[6] Chants d'armes :

Les Jasses

Les Piott's sont là

Piotjes

Chanson de la Charge.

Rosalie

Dans les Cieux .

Ohé, là-haut, les Aéros

Hommage à l'Aviation française

Marche des « Petits Mineurs »

Le 7,5

Notre Artillerie

Le Crapouillot

L'Automobiliste

Automobielekens.

[7] Chansons des Embusqués du front :

Les Cuistots.

Doléances sur la Cuisine.

Réponse du Cuisinier.

Les Clairons.

Le Cantinier .

Le Facteur.

[8] Chansons des Marraines :

Le Rondeau de la Marraine.

Marraine d'amour.

Marraines.

Ma Marotte, c'est l' Piotte.

La Plainte de la Fiancée.

Duo de la Marraine.

Les p'tites Anglaises.

[9] Chansons « Vestimentaires » :

Chanson de la Vieille Capote.

Chanson des Insignes.

Onze Nieuwe Helm.

De Ransel.

Chanson du Permissionnaire bien habillé

[10] Les Cloches de la Victoire ! :

Les Cloches de la Belgique.

Les Cloches.

Final des Cloches.

[11] Divers :

Het Pijpke van den Piot.

Le Chien du Soldat.

La Décoration.



© P.Loodts Medecins de la grande guerre. 2000-2020. Tout droit réservé. ©