Médecins de la Grande Guerre
Accueil - Intro - Conférences - Articles
Photos - M'écrire - Livre d'Or - Liens - Mises à jour - Statistiques
Chansons du Front Liederen van het Front Préface Le Major B. E. M. Danneels m' honore, en
me demandant de « Préfacer» son recueil « Chansons du Front ». Je le remercie de me procurer cette joie
et de donner au Président de l'Union des Fraternelles de l'Armée de Campagne
cette marque de haute estime. J’ai lu, sans en passer un seul, tous
ces poèmes, chantés ou créés par nos jass, pendant quatre ans de la rude
épreuve. Que de souvenirs évoqués par ces hymnes,
dont quelques uns sont marqués au sceau du patriotisme le plus pur, dont d'autres
sont empreints de la plus noble pitié, et des sentiments les plus beaux qui
aient jailli du cœur sincère d' hommes trempés aux flammes ardentes de
terribles combats. Strophes flamandes, strophes wallonnes,
pêle-mêle, dans cette anthologie épique telles des rubans et des corolles jetés
en un tiroir de souvenirs. Amours, tendresses,
espoirs, foyers lointains, joies parfois vers les bonheurs d'antan et les foyers
lointains, joies parfois puériles de grands enfants voués à la gloire ou à la
mort, fusées d'allégresse tantôt folle tantôt souriante ; feux d'artifice de la
taquinerie amicale, accents de haine sainte contre ceux qui, avec tant de
férocité, d'inconcevable brutalité ont ensanglanté la Patrie ou allumé comme
des torches gigantesques Visé, Dinant, Termonde, Louvain, tant de bourgs et
tant de villages ; cris de reconnaissance vers des mains tendues de femmes
consolatrices ; mots sonores de rire franc ; verbes tout enrôlés d' humour et
de raillerie sans fiel, refrains de marche rendant des muscles aux pauvres
corps éreintés par le sac trop lourd et la meurtrissure des cartouches et des
musettes gonflées ; douces mélopées, fredonnées en sourdine, invitant les yeux
à se fermer tandis qu'à travers les strophes apparaissaient les silhouettes des
mères, penchées, – comme c'est loin ce temps-là ! -- sur de petits lits
douillets, sous la lampe discrète ; refrains bachiques, évocateurs des franches
lippées, autour de la table de chêne du cabaret rustique, couplets de mineurs
liégeois, montois, carolorégiens, stances des gens de la Sauvenière, du Pays du
Doudou, paroles de flamme du Vlaamsche Leeuw, rimes désuètes, riches de toute la
poésie du passé batailleur ci charmant de la complainte. « De Drie Tamboers » ; pleurs discrets
et cachés ~ leyim m' plorer – sur les tombes trop nombreuses et trop fraîches d'amis,
moissonnés trop tôt par la grande Faucheuse ; iliades modernes célébrant les
hauts faits de tant de héros, écrites par des aèdes que n'immortalisera pas une
oublieuse Humanité ; estocades de l'esprit, rafales de rire, ouragans de
colères, vagues d'assaut d'amour vers d'inaccessibles quoi qu'accueillantes marraines
; élans du cœur lancés, sans parcimonie en des tirs de barrage impressionnants,
se rencontrent à chaque page de ce petit livre qui prouvera, en marge de l'Histoire,
que le soldat belge savait s'armer, tenir, vaincre et mourir, avec, en guise de
fleur au fusil ou de cimier au casque, une flamme au cœur. Paul Gh. WAGEMANS, Président de l'Union
des Fraternelles de l'Armée de
Campagne. Volontaire de
Guerre. Ex-Lieutenant 10e de Ligne. Voorwoord Majoor met stafbrevet Daniels doet me eer aan, met me oor zijn werk « Liederen
van het Front »
een voorwoord te vragen. Ik bedank er hem uoor mi, die vreugde te verschaffen en den
Voorzitter der « Vereeniging der Verbroederingen van het
Veldleger » dat blijk van hoogachting te geven. Al
die gedichten welke door onze jass gedurende de vier jaren der zware beproeving
gemaaët of gezongen u/erden, heb ik, zonder er een enkel over te slaan, gelezen. Wat
herinneringen worden er niet opgeroepen door die zangen, toaaruan enkele den stem
pel dragen van de zuiverste vaderlandsliefde, terwijl andere overvloeien van
het edelste medelijden en van de hoogste gevoelens welke ooit gesproten zijn
uit de harten van mannen, gestaald in 't blakend vuur van schrikverwekkende gevechten. Vlaamsche
strophen, Waalsche strophen, al dooreen in deze bloemiezing van heldendichten, uertoonen
zich ais zooveel linten en bloemen geworpen in een lade uoor geden kenissen. Liefde,
teerderheid, hoop, een weinig treurnis soms om 't geluk van weleer en de vergelegen
haardstedcn, kinderlijke vreugde van groote kinderen bestemd voor den roem of
uoor den dood, uitspatting van nu wilde, dan glimluchende joligheid, vuurwerk van
vriendelijke plagerij, kreten van heiligen haat tegen hen die met zooveel woestheid
en avreedaardigheid het bloed van 't Vaderland hebben doen stroomen en Visé,
Dinant, Dendermonde, Leuven en andere steden en dorpen in reusachtige fakkels
hebben veranderd, kreten van erkentelijkheid
naar uitgestrekte han den van troostende vrouwen, wooorden vol klanken van
openhartig gelach, gezegden vol humor en welgemeende scherts, marsch liederen
welke aan de arme lichamen, gemarteld door den te zwaren ransel en de overladen
patroontasschen en muzetten, de spieren teruggaven, zachte wijsjes in stille
geneuried welke de oogen deden sluiten, terwijl men door de strophen heen de
beeltenis zag opdoemen van moeders gebogen – hoe lang geleden reeas ! -- over zachte ledikantjes
in 't schemerend lamplicht, drinkliederen ter herinnering aan vroolijke gastmalen
rondom de eikenhouten tafels van landelijke herbergen, liedjes van mijnwerkers
uit Luik, Bergen, Charleroi, stanzen van de mannen uit La Sauvenière, het Land
van den Doudou, vlammende woorden van den Vlaamschen Leeuw, oude rijmen rijk
aan al de dichterlijkheid van het manhaftig en bekoorlijk verleden van het klaaglied
« De Drie Tamboers », stille en bescheiden tranen – leyim m' plorer – over de
te talrijke en te versche graven van vrienden, te vroeg neergeslagen door de
groote Maaister, hedendaagsche illiaden tot het bezingen van de wapenfeiten van
zooveel helden, geschreven door dichters die niet zullen vereeuwigd worden door
een vergeetachtig Menschdom, geestprikkels, lachgeschetter, uitbarstingen van woede
, stormen van liefdc voor onbereikbare en toch vriendelijke meters, onstuimige drang
van 't hart, wild als een indrukwekkend spervuur, dat alles komt voor op e1ke bladzijde
van dit boekje, dat, naast de Geschiedenis, het bewijs zal leveren dat de
Belgische soldaat zich wapenen, standhouden, overwinnen en sterven kon, met, in
plaats van een bloem op 't geweer of een kam op den helm, een lied op de lippen
en een vlam in 't hart. Paul G. WAGEMANS, Voorzitter der Vereeniging der Verbroederingen van het Veldleger. Oorlogsvrijwilliger, gewezen Luitenant bij het 10ᵈᵉ linier. INTRODUCTION En 1927 Radio-Belgique accepta
gentiment deux de nos conférences sur : « Les Chansons du Front belge ».
Les nombreux échos écrits ou verbaux qui nous en parvinrent nous poussèrent à
persévérer dans la recherche des chansons de la guerre. Au demeurant, ne
pouvait-on pas en tirer de viriles leçons, peut-être bien nécessaires après les
années démoralisantes d'après - guerre, 1926 en particulier. Nous « battîmes donc le rappel »,
des chants ouïs à l'Yser et nous eûmes la bonne fortune – la joie aussi – d'en recueillir
pas mal et de pouvoir, en outre, les publier dans le « Courrier de
l'Armée ». Pourtant, dans le présent «
chansonnier » nous n'avons réuni que les airs estimés par nous les plus connus
ou les plus intéressants. Toutefois, il est certain que des lecteurs
affirmeront : « Oui, mais celui-ci était bien plus répandu, et celui-là bien
plus alerte, et celui-là encore plus remarquable. » Question de « créneau », bien
entendu ! Mais pourquoi ces camarades ne nous ont-ils pas envoyé leurs
précieuses « archives » à l'occasion de nos fréquentes sollicitations dans beaucoup
d'organes de la presse ? Au reste, il
n'est pas trop tard, car il est probable que les « Anciens » ne se contenteront
pas d'un mince recueil pareil à celui-ci, et qu'il faudra le rééditer après
l'avoir considérablement augmenté ! Nous ne demanderions pas mieux, car ces chants constituent d'excellents
souvenirs pour nos Braves, cristallisent la tradition belge née de la guerre,
serviront de leçons à nos enfants, et aideront à développer chez les Belges le
goût du chant. Du chant militaire ? C'est donc du chant militaire que l'on
retrouvera ici seulement ? Oh ! que non ! Nos soldats n'ont-ils pas affectionné
surtout les refrains parlant au cœur et les airs joyeux relevant le « moral » ? Outre les chansons de
marche, patriotiques ou autres, l'on rencontrera donc en ces pages des chansons
de sentiment ou humoristiques et bien d'autres encore ! Nous les avons rangées, un peu arbitrairement,
en des catégories diverses, mais qui, s'entend, se pénètrent. Se mêlent aussi
chansons françaises et flamandes, tout comme nous étions mêlés au front pour la
meilleure des causes ! Qu'on ne blâme pas les fautes de
versification, d'orthographe, etc., qui pullulent dans ces chansons « tordues
en cinq secs » dans les tranchées. D'ailleurs, personne parmi nous n'avait
songé – n'est-ce pas ? – à prendre dans
son fourniment, à la mobilisation, un traité de prosodie, un dictionnaire des
rimes, une grammaire, etc. Point n'était besoin de tout ça du reste pour
réussir une chanson qui trouvât chanteur, car la vraie chanson est celle qui
jaillit d'un fait du moment, et les occasions de célébrer les beaux exploits,
la bonne humeur comme les grandes misères de nos Jass n'ont pas manqué au front
belge ! Major B. E. M. R. DANNEELS. INLEIDING In
1927, aanvaardde « Radio-Belgique» welwillend twee onzer
voordrachten over « De Liederen van het Belgisch front ». Hetgeen daaromtrent gezegd en geschreven
werd noopte ons voort te gaan met het zoeken naar oorlogsliedjes. Ten andere,
zou men er geen manhaftige lessen kunnen uittrekken, om zoo te zeggen
onontbeerlijke lessen na de ontzenuwende naoorlogse jaren waaronder voornamelijk
het jaar 1926 ? Wij gingen dan op zoek naar de liedjes
die wij aan den IJzer hadden gehoord en tot onze vreugde slaagden wij er in er
een aanzienlijk aantal te verzamelen, welke wij dan in de « Courrier de l'Armée
» hebben mogen laten verschijnen. Nochtans hebben wij in dit « Liederboek »
enkel die aria's verzameld welke het meest gekend en, ons dunken,het
belangwekkendst waren. Dat bel et niet dat menig lezer zal zeggen : « Ja maar !
dit was toch meer verspreid, en dat was levendiger en dit ander veel merkwaardiger
! » Ieder heeft natuurlijk de zijne 't liefst. Maar waarom hebben die makkers ons
hun kostelijk archief niet toegezonden toen wij er zoo dikwerf om verzocht
hebben in verscheidene kranten ? Trouwens, 't is volstrekt niet te laat, want
de « ouderen » zullen zich voorzeker niet tevreden stellen met een dun boekje
zooals dit. Weldra zal het, merkelijk aangevuld, opnieuw moeren worden
uitgegeven. Wij zouden niet beter vragen, want deze liederen zijn een
voortreffelijke gedenkenis voor onze Dapperen, een weerspiegeling van de uit den
oorlog gesproten Belgische overlevering, welke onze kinderen tot les zullen
dienen en bij al de Belgen den zanglast helpen ontwikkelen. Militair gezang ? Is ’t dan enkel militair gezang dat wij hier
zullen vinden ? Oh neen ! Onze soldaten
hadden immers een voorliefde voor de refreinen die tot het hart spraken en voor
de lustige deuntjes die het moreel opwekten. Buiten de vaderlandlievende en andere
marchliederen, zullen wij dus in deze bladzijden gezangen vin den vol gevoel of
humor, benevens nog veel andere. Wij hebben ze ietwan willekeurig gerangschikt
in verschillende categorieën, die, wel verstaan, in elkaar versmelten, en, zoals wij zelf op het front vermengd
waren voor de beste aller zaken, zoo ook werden hier de Fransche en Vlaamsche
liederen door elkaar gemengd. Men hekele toch niet de vers, – schrijf
– en andere fouten, welke in deze liedjes, die in een ommezien in de loopgraven
werden opgesteld, krioelen. Niemand van ons heeft er immers aan gedacht bij de mobilisatie
een handboek over klankmaat, een rijmwoordenboek of een spraakleer in zijn ransel
te stoppen. Dat alles was trouwens ook niet noodig om een liedje aaneen te
flansen dat zijn zanger vinden zou, want het ware lied is dat, hetwelk ontspringt
uit een feit en de gelegenheden om de heldendaden, de goede luim, alsmede de
groote ellende onzer « Jass » te bezingen hebben op ’t Belgisch front nooit
ontbroken. Majoor met Stafbrevet, R. DANNEELS En cliquant sur le 1 vous tomberez bas de page devant la présentation
des thèmes et titres des chansons[1] Chansons
de Marche[2] Quand
Madelon. Musique de Camille Robert. Paroles
de Louis Bousquet. I. Pour le repos, le
plaisir du militaire, Il est là-bas, à
deux pas de la forêt, Une maison aux murs
tout couverts de lierre, « Aux Tourlourous »
c'est le nom du cabaret. La servante est
jeune et gentille, Légère comme un
papillon, Comme son vin son
œil pétille, Nous l'appelons la
Madelon, Nous en rêvons la
nuit, nous y pensons le jour, Ce n'est gue Madelon, mais pour nous c'est
l'amour. REFRAIN. Quand Madelon vient
nous servir à boire, Sous la tonnelle on
frôle son jupon, Et chacun lui
raconte une histoire, Une histoire à sa
façon. La Madelon pour
nous n'est pas sévère, Quand on lui prend
la taille ou le menton Elle rit, c'est
tout l'mal qu'ell' sait faire, Madelon, Madelon, Madelon. II. Nous avons tous au
pays une payse Qui nous attend et
que l'on épousera, Mais elle est loin,
bien trop loin pour qu'on lui dise Ce qu'on fera quand la classe rentrera. En comptant les
jours on soupire, Et quand le temps
nous semble long, Tout ce qu'on ne
peut pas lui dire On va le dire à
Madelon. On l'embrass' dans
les coins. Ell'dit : Veux-tu finir ... On s'figur' que
c'est l'autr', ça nous fait bien plaisir.
Au refrain. III. Un caporal, en képi
de fantaisie S'en fut trouver
Madelon un beau matin Et fou d'amour, lui
dit qu'elle était jolie Et qu'il venait
pour lui demander sa main. La Madelon, pas
bête, en somme, Lui répondit en
souriant : Et pourquoi
prendrais-je un seul homme Quand j'aime tout
un régiment. . Tes amis vont
venir, tu n'auras pas ma main, J'en ai bien trop
besoin pour leur verser du vin. Au
refrain. Editeur :L. Bousquet, 61, Faubourg Si-Denis, Paris. Tipperary. Paroles et musique
de J. Judge et Harry Williams Up ta mighty London came an lrishman one day, As the streets are paved with gold, sure ev'ry one was gay. Singing sangs of Piccadilly, strand and Leicester square, Till Paddy got
excited, then he shouted to them there : CHORUS « It's a long way to Tipperary, » It's a long way to go; » It's a long way to Tipperary, » T0 the sweetest girl 1 know ! Good'bye, Piccadilly, Farewell Leicester square, It's a long, long way to Tipperary But my heart's right
there ! Paddy wrote a letter to his Irish Molly, O', Saying, « should you not receive it, write and let me know ! » If 1 make mistakes in « spelling » Molly dear, « said he, » Remenber it's the pen that's bad, don't lay the blame on me ». Molly wrote a neat reply to Irish Paddy, O', Saying : « Mike Malony wants to marry me, and sa ». Leave the strand and Piccadilly, or you'Il be to blame , For love has fairly drove me silly hoping you're the same ! Editeur pour la Belgique : F.
Lauweryns, 38, rue du
Treurenberg, Bruxelles. Tipperary. Extrait du
chansonnier du Soldat Belge, par Th. Q. I Zeekren dag in 't wijde groote Londen kwam een Ier ; 't Gouden zonlicht in de straten bracht er vreugdgetier ; 't Klonk er blij van Piccadilly, strand en Leicesters plein, En Paddy, in vervoering, kraaide 't uit voor groot en klein. 't Is zoo verre, naar Tipperary 't Is zoo verre daar heen ; 't Is zoo verre, naar Tipperary Naar mijn liefken, schoon aIs geen ! Vaarwel, Piccadilly, vaarwel Leicester (1) plein ! 't Is zoo verre, ver naar Tipperary Waar mijn hert wil zijn ! II Paddy schreef een briefje naar zijn leersche Molly zoet, Schreef heur: Moest ge 't niet ontvangen, meld het mij met spoed ; « Vindt gij Iouren in mijn schrijven, Molly lief » zegt hij, « Wei, denk dan clat de pen niet deugt, leg niet de schuld op mij ». III Molly's antwoord tot haar Ierschen Paddy klonk dan vrij : « Mike Malony vast met mij te trouwen zoekt, schreef zij ; » Laat dus Strand en Piccaclilly, of 't brengt u in rouw : » Want liefde maakt mij dol van zin; maar 'k hoop u toch getrouw. » (1) Spreek uit « Leisters ». La
Marseillaise. (Couplets les plus chantés au front belge.) Paroles et musique
de Rouget de Lisle. Allons, enfants de
la patrie, Le jour de gloire
est arrivé ! Contre nous de la
tyrannie L'étendard sanglant
est levé ! (bis) Entendez-vous dans
les campagnes Mugir ces féroces
soldats! Ils viennent jusque
dans nos bras Egorger nos fils,
nos compagnes. Formez vos
bataillons! Marchons ! Marchons
! Qu'un sang impur
abreuve nos sillons ! Amour sacré de la
patrie, Conduis, soutiens
nos bras vengeurs ! Liberté, liberté
chérie, Combats avec tes
défenseurs (bis) Sous nos drapeaux,
que la victoire Accoure' à tes
mâles accents ! Que tes ennemis
expirants Voient ton triomphe
et notre gloire !
Au refrain, Nous entrerons dans
la carrière Quand nos aînés n'y
seront plus ; Nous y trouverons
leur poussière Et la trace de
leurs vertus (bis) Bien moins jaloux
de leur survivre Que de partager
leur cercueil. Nous aurons le
sublime orgueil, De les venger ou de
les suivre ! Au
refrain, Marche du Onzième de Ligne. COUPLETS
HUMORISTIQUES Paroles de l'Ours. Musique
de A, Hansotte. Onze et onze ça fait
vingt-deux ! Régiment des
amoureux ! Plus près de moi,
viens te serrer donc ! Viens plus près,
Madelon ! En partant en
guerre, Mon Dieu! Quelle
affaire ! J'ai promis, mail cœur, De faire ton
bonheur. J'attrapais un
fusil, mon sac et ma besace, Je cognais comme un
sourd, pensant à Madelon, Je tuais l'ennemi,
en perçant sa carcasse, T'envoyais un
baiser, au son du canon. A Liège, comme à
Dixmude, Dans les tranchées,
quel travail rude ! Courage! Sous la
mitraille, Dans la bataille Je vois ta taille ! Mais Madelon, ma
belle enfant, Tu as souffert
pendant longtemps, Mais maintenant,
fini les transes, Adieu la peine,
vivons contents ! Viens que je
t'embrasse, pour oublier la guerre et le monde, Viens que je
t'enlace, unissons-nous, ma Madelon ! Onze et onze, ça
fait vingt-deux ! Régiment des
amoureux ! Plus près de moi,
viens te serrer donc ! Viens plus près,
Madelon ! Editeur : A. Ledent, 458,
chaussée de Wavre, Bruxelles. Auprès de ma Blonde. VIEILLE CHANSON. I. Dans les jardins d'
mon père Les lilas sont
fleuris, Dans les jardins d'
mon père Les lilas sont
fleuris Tous les oiseaux du
monde Vien n'nt y faire
leurs nids Auprès de ma blonde Qu'il fait bon,
fait bon, fait bon, Auprès de ma blonde Qu'il fait bon
dormi. II. Tous les oiseaux du
monde } Vien'nt y faire
leurs nids, } bis La caill, la
tourterelle Et la joli' perdrix Auprès de ma blonde Qu'il fait bon dormi. III. La caill', la
tourterelle } Et la joli' perdrix
} bis Et ma joli' colombe Qui chante jour et
nuit Auprès de ma blonde Qu'il fait bon dormi. IV, Et ma joli' colombe
} Qui chante jour et
nuit, } bis Qui chante pour les
filles Qui n'ont pas de
mari Auprès de ma blonde Qu'il fait bon
dormi, V Qui chante pour les
filles ! } Qui n’ ont pas de
mari } bis Pour moi ne chante
guère Car j'en ai un
joli. Auprès de ma blonde Qu'il fait bon
dormi. VI. Pour moi ne chante
guère } Car j'en ai un
joli, } bis « Dites-nous donc
la belle, « Où donc est votr'
mari, Auprès de ma blonde Qu'ii fait bon
dormi. VII. « Dites-nous donc
la belle } « Où donc est votr'
mari ? } bis Il est dans la
Hollande Les Hollandais
l'ont pris. Auprès de ma blonde Qu'il fait bon
dormi. VIII. Il est dans la
Hollande, } Les Hollandais
l'ont pris, } bis Que donneriez-vous
belle Pour avoir votre
ami ? Auprès de ma blonde Qu'il fait bon
dormi. IX. Que donneriez-vous
belle } Pour avoir votre
ami ? } bis Je donnerais
Versailles Paris et
Saint-Denis Auprès de ma blonde Qu'il fait bon
dormi. X. Je donnerais
Versailles } Paris et Saint-Denis
! } bis Les tours de
Notre-Dame Et l' clocher d'
mon pays. Auprès de ma blonde Qu'il fait bon
dormi. XI. Les tours de
Notre-Dame } Et l'clocher d'mon
pays } bis Et ma joli' colombe Pour avoir mon
mari. Auprès de ma blonde Qu'il fait bon
dormi. Louis Marvis, éditeur, 10, rue du Croissant, Paris. Valeureux
Liégeois. Paroles de Ramoux. REFRAIN Valeureux Liégeois, Marchez à ma voix, Volez à la
victoire; La liberté De la cité Vous couvrira de
gloire. I. Célébrons par nos
accords Les droits sacrés
d'une si belle cause Et rions des vains
efforts Que l'ennemi nous
oppose.
Au refrain. II. Que peut craindre
notre ardeur Quand sous Chestret
nous portons les armes, A côté de ce
vainqueur Le péril a des
charmes. Au refrain. III. Tendres époux,
jeunes amants, Pour quelques jours
quittez vos belles ; Reparaissez triomphants, Vous serez plus
dignes d'elles.
Au refrain. IV. Mesdames, ce n'est
que pour vous Qu'on brigue de
porter des chaînes ; Ecrasons nos tyrans
jaloux, Et soyez nos
souveraines.
Au refrain. La Bière. Paroles et musique d'Ant. Clesse. A plein verre, mes
bons amis, En la buvant, il
faut chanter la bière. A plein verre, mes
bons amis Il faut chanter la
bière du pays. Elle a vraiment
d'une bière flamande L'air avenant,
l'éclat et la douceur; Joyeux Wallons,
elle nous affriande Et le faro trouve
en elle une sœur. A plein verre, etc. Voyez là-bas la
kermesse en délire : Les pots sont
pleins: jouez, ménétriers ! Quels jeux bruyants
et quels éclats de rire : Ce sont encore les
Flamands de Teniers! A plein verre, etc. Aux souverains
portant tout haut leur plainte, Bourgeois jaloux
des droits de la cité, Nos francs aïeux
tout en vidant leur pinte Fondaient les arts
avec la liberté. A plein verre, etc. Quand leurs
tribuns, à l'attitude altière, Faisaient sonner le
tocsin des beffrois, Tous ces fumeurs,
tous ces buveurs de bière Savaient combattre
et mourir pour leurs droits. A plein verre, etc. Belges, chantons !
à ce refrain à boire, Peintres,
guerriers, qui nous illustrent tous, Géants couchés dans
leur linceul de gloire, Vont s'éveiller
pour redire avec nous : A plein verre, etc. Salut à toi, bière
limpide et blonde ! Je tiens mon verre
et le bonheur en main : Ah ! j'en voudrais
verser à tout le monde Pour le bonheur de
tout le genre humain. A plein verre, etc. Sous l'Etendard de la Belgique. MARCHE DE LA
JEUNESSE BELGE. Paroles et musique de Th. Botrel. I. Fils d'une antique
et noble race Que nul jamais
n'asservira, Nous sommes la
moisson vivace Que l'avenir
engrangera. REFRAIN Sous l'étendard
chéri de la Belgique, Serrant toujours
les rangs, cœur contre cœur, Notre Jeunesse
forte et pacifique, De tout lâche
agresseur Sera vainqueur ! Dans un farouche
élan patriotique, Tous,
fraternellement, petits et grands, Sous l'étendard
chéri de la Belgique, Wallons, Flamands, Serrons les rangs ! II. Nous chérissons la
Paix féconde Au Monde entier
tendant les bras, Mais quand, trahi,
le lion gronde, Nous bondissons
prêts aux combats ...
Au refrain. III. Pour le Pays
luttons sans cesse ! Avec courage, avec
fierté, Suivons le Roi
de.la Jeunesse Ayant la Grâce à
son côté.
Au refrain. IV. Que Dieu nous guide
et nous soutienne Et nous serons
victorieux ; N'avons-nous pas la
Foi chrétienne ? L'exemple aussi de
nos Aïeux.
Au refrain. Les Poilus de l'Yser. Paroles de X... Musique
de A. Mahy. I. Ce sont les poilus
de l'Yser Capot' usée pleine
de trous Combattant dur
malgré l'hiver La rage au cœur,
souffrant misère ! Ce sont les poilus
de l'Yser Wallons, Flamands,
couverts de poux, Ils vont en se
moquant des coups La. pipe au bec,
riant de tout, Ce sont les poilus
de l'Yser, Capot' usée, pleine
de trous ! II. Ce sont les poilus
de l'Yser Au cœur sensible,
aux yeux doux. Pensant souvent aux
êtres chers Qui les attendent
et les espèrent. Ce sont les poilus
de l'Yser. Chacun garde d'un
soin jaloux L'image d'un ange
de chez nous Dont la pensée le
suit partout, Ce sont les poilus
de l'Yser, Capot' usée pleine
de trous ! III. Ce sont les poilus
de l'Yser Les gais refrains
sont de leur goût. Vieux cramignons,
chansons légères A la Patrie vidant
leur verre. Ce sont les poilus
de l'Yser. Regardez-les
bras-dessus, bras-dessous Ils vont chantant,
faisant les fous Pardonnez-leur
s'ils rentrent saouls, Ce sont les poilus
de l'Yser, Capot' usée, pleine
de trous ! IV. Ce sont les poilus
de l'Yser Vaillants soldats,
endurant tout Vils Allemands,
brutes sanguinaires Redoutez tout de
leur colère Ce sont les poilus
de l'Yser. Un jour prochain
quittant leurs trous Ils iront faire
bombance chez vous. Fräulein, Gretchen
à leurs genoux ! Ce sont les poilus
de l'Yser, Capot' usée, pleine
de trous ! V. Ce sont les poilus
de l'Yser Peuple qui
moururent pour vous. Les balles les
fauchent, les rangs se serrent, Nul ne faiblit dans
cet enfer, Ce sont les poilus
de l'Yser. Humbles héros de
gloire jaloux De temps en temps
souvenez-vous Et les mains
jointes priez à genoux, Ce sont les poilus
de l'Yser, Capot' usée, pleine
de trous ! Sur les Routes du Kaiser. Paroles de Th .Botrel. Air : Sur la route de Louvain. Sur la route de
Louvain (bis) Devant Liég'
Guillaum' s'en vint (bis) Là, dix-sept jours (bis) S' battit les
flancs (bis) Il en resta comm'
deux ronds d' flan ! Flan, flan, flan (bis). Sur la route de
Paris (bis) L' mois suivant,
qu'est-c' qu'il a pris ? (bis) Il a pris d' Joffre
(bis) Deux uppercuts (bis) Dans l'occiput et
l' Fon d' son Kluck, Kluck, Kluck, Kluck
(bis). Sur la route de
Nancy (bis) Il cria: « Nancy,
c' coup-ci (bis) « Cette
bataille (bis) « Faut qu'tu la
perdes ! » (bis) L' Grand–' Couronné
répondit : Mangé ! Mange, mange, mange
(bis). Sur la route de
Calais (bis) Il dit: « l' vas
bouffer l'Anglais ! » (bis) Mais sur l'Yser (bis) Son coup manqué (bis) Le v' la bloqué sur
l' bord du quai ! Quai, quai, quai (bis). Sur la rout' de
Pétrograd (bis) L'Agence Wolff (bis) Qui ne ment point (bis) L'a cancané dans
tous les coins ! Coin, coin, coin (bis). Sur la route de
Verdun (bis) Il s'avance à dix
contre un (bis) Mais il s'arrête (bis) Lorsque soudain (bis) « On les aura ! » s'écrie
Pétain : Tin! tin ! tin ! (bis) Sur les routes du
Kaiser (bis) Mettons-nous tous
en travers (bis) Son fils et lui (bis) Cré nom de nom (bis) Les lâch’rons-nous
quand nous les t'nons ? Non ! non ! non ! (bis). Sur la route de
Strasbourg (bis) Poussons-les à
notre tour (bis) Nous leur ferons (bis) Repasser l' Rhin (bis) La « Rosalie » aux
creux des reins ! Rin, rin, rin (bis). Sur la route
d'Attila (bis) Quand nous crierons
: Halte-là ! (bis) Le Monde entier (bis) L' voyant occis (bis) Ne nous dira-t-il
pas : Merci ? Si ! si !
si ! (bis) Sur la rout' de nos
foyers (bis) Alors, couverts de
lauriers (bis) Quand nous
r'viendrons (bis) Quels cris ! Quels
bonds ! (bis) Pour les Vainqueurs
y aura du bon ! Bon, bon, bon, Bon !! bon!! bon !! Chœur de Van Artevelde. (Extrait de la
Cantate de Van Artevelde) A César résistant
plein d'audace, Indompté, Qui lançait ce
grand mot dans l'espace, Liberté ? C'est un peuple
énergique Dont l'honneur est
la loi. Dieu protège
toujours la Belgique Et le Roi ! Qui s'armait à la
voix éclatante Des tocsins ? Qui proclamait en
mil huit cent trente Nos droits saints ? C'est un peuple
énergique Dont l'honneur est
la loi. Dieu protège
toujours la Belgique Et le Roi ! Qui couvrit d'une
gloire immortelle Ses enfants ? Qui les voit, dans
son œuvre nouvelle Triomphants ? C'est un peuple
énergique Dont 1'honneur est
la loi. Dieu protège
toujours la Belgique Et le Roi ! Les Poilus du 4ème Bataillon. CHANSON DE ROUTE. Paroles de H. Baguet. Air : Catherinette, Catherinon. I. Du Régiment le 4ème
Bataillon (bis) Ne se compose que
de vrais lurons (bis) Ce sont de vrais
1urons Au 4ème
Bataillon. REFRAIN Ah ! Nom d'une
pipe, ah ! nom de nom ! Vivent les « Poilus
» du 4ème Bataillon ! II. Du Régiment c'est
l'dernier Bataillon (bis) Mais, certain'ment
ce n'est pas le moins bon (bis) Ce n'est pas le
moins bon, Le 4ème
Bataillon. III. Si, parfois, ils
ramassent des punitions (bis) Ma foi, tant pis,
c'est qu'ils sont polissons (bis) C'est qu'ils sont
polissons Au 4ème
Bataillon. IV. Mais, au contraire,
s'il s'agit d'permissions (bis) Tous sont d'avis
que, cett'fois, y a bon (bis) Cette fois y a bon Au 4ème
Bataillon. V. Lorsqu'ils
s'élancent précédés du Colon (bis) Ils font le vide
dans les rangs des Teutons (bis) On n'craint pas les
Teutons Au 4ème
Bataillon. VI. Au canton'ment, ce
sont de vrais démons (bis) Toutes les mamans
tremblent pour leurs tendrons (bis) Ils raffolent des
tendrons Au 4ème
Bataillon. VII. Après la guerre,
devinez ce qu'ils front (bis) Mais, c'est fort
simple, tous se marieront (bis) Tous se marieront Au 4ème
Bataillon. VIII. Et dans vingt ans,
leurs nombreux rejetons (bis) Les remplac'ront au
4èm Bataillon (bis) Tous les
remplaceront Au 4ème
Bataillon. Les Tournaisiens sont là ! CHANSON POPULAIRE. Paroles d'Adolphe Delmée. Arr. par le Major Widy du Régiment des Carabiniers. Accompagnement de Maurice Lenders. I. Le ray l'a dit,
d'dins les guerr's de la France, Quand l' caporal
s'appréteot à buquer S' er tournant su
s' n'officier d'ordonnance : « Dis deonc, l'ami
c' qu'on peut béteôt qu' mincher ? » Not n'aid' de camp
s'er tourneot tout d'ein' traque, R'weitieot au leong
et puis diseot comm' cha : « Sa Majesté, on
peut donner l'attaque, On peut qu' mincher,
les Tournisiens sont la ! (bis). tr r r r a la la la la
la la la la la la la la la la la
la la la la la la la la la la. II. D'aussi longtemps
que l' mémoire l' permette, Cha' te cornrn'
cha, dins la guerr', dins la paix ; D' Jérusalem, t'
iest-c' qui feonc' les ferniêtes ? Tous les premiers,
ch 'est deux infants d'Tournai. Et Godefroid, tout
in suivant leu trache, D'ein veox ci'
taureau crieot à ses soldats : « On peut passer,
pour tertous i' a de l' plache, « On peut rintrer,
les Tournisiens, sont là ! » (bis) III. Ein peu pus tard,
quand les rois homm' s de tiête, F' seot' nt' e tuer
nos pèr's pour des brins d' thiens, Etant su l' point
d'attraper ein' doguette, l' v' ncot' nt' e
querr' l'appui des Tournisiens. Le Roi Louis
connisseot bin cell' sorte, Car i' diseot, in
s' mettant su s' mat' las : « Je r' pose en
paix, ne fermez pas la porte, « J' peux
m'endormir, les Tournisiens sont là ! » (bis) IV. Dix-huit-chint-trinte
éclate, et la Belgique Tout d'ein seul
beond à Bruxell' s a volé ; A pied, à qu' veau,
heomm's posés et pratiques, Autour du Parc, nos
giJ,s veont s' imbusquer. Les Brabancheons in
erweitiant leux faches, Ont dèmandé : «
Quoiqu' ch' est qu' ces gaillards-là ? » Qand i' eont su d' quoi,
i' eont dir : « ous seomm's à pla che « Nous seomm's
sauvés, les Tournisiens sont là ! » (bis) V. Et si pus tard i'
faudrest qu'on r' quérninche, Aux greos, aux p'
tits, ein Belg' sareot prouver Qu' i n' suffit pos
d' dir' : Tés-ta, j' te minche ! » Neon ! avant cha, i
faudreot nous tuer. Et quant not' Roi
au momint du touillage, Dira: « M' z'
infants, l'ennemi est là-bas ! » Nous s'écri' icons
: « A nous, Tournai ! courage ! » On sintira qu' les
Tournisiens sont là ! (bis) Le Doudou. Paroles d'A. Clesse. 1. Nos irons vir l'
car d'or Al' procession de
Mon Ce s' ra l' Poupée
Saint-Georg' Qui no suivra de
Long REFRAIN ; C' est l' Doudou,
c'est l'mama C'est l' Poupée,
poupée, poupée, C'est l' Doudou,
c'est l' mama C'est l' Poupée,
saint Georg' qui va ; Les gins du rempart Riront comm' des
kiards De vir tant dé
carottes, Les gins du culot Riront comm' des
sots De vir tant dé
carots' A Jeu pots. 2. El' viell' matant'
Magu' rite. Trousse ses
faibalas. Pou fair' boulli l'
marmite Et cuir' ses biaux
p' tits pois. C'est l' Doudou, ..
(etc.) 3. Les Dames du
Chapitre N'auront pas du
gambon Parce qu'elles
n'ont pas fait El tour d'el
Procession : C'est l' Doudou, ..
(etc.) 4. Voici l' Dragon qui
vient Ma mère
sauvons-nous ! Il a mordu grand'
mère Il vous mordra-i
tout. C'est l' Doudou,..
(etc. ) 5. C'est l' Doudou, ..
(etc.) V' là qu'el' Lum'
çon commence Au son du carillon Saint George avec'
sa lance Va combat' el
Dragon C'est l' Doudou,
" (etc.) 6. Dragon, sauvages et
diabes, Saint George éié
chinchins, Ess' troupin'te
clins l' sabe ... On tir, c'est l'
grand moumint C'est l' Doudou, ..
(etc.) 7. V' là Dragon qui
trépass' Inv' la co pou
inan, Asteur faisons
ducass' A table mes
infants. C'est l' Doudou, ..
(etc.) Li Bouquet dell' Mariée. (Bia
Bouquet) Chant populaire namurois
N. Bosret REFRAIN C'est d'main li
djoû di rri'mariatche, Apprêtez, apprêtez
tos vos bouquets, Vos les mettrez au
coirsatche Des bauchelles do
banquet. Mais c'est l'menn'li
pu djolie, Ossi vraimint dji
m'rafie Di li donner li
bouquet, Elle aurait libia
bouquet. Ça stion'saqwet
drole, L'ôte fie dja-veue
on' crole, Tot aspouy, D'jallais soqui, L'amour vint
rn'rewev. Au
refrain. 2. C'esteuv' mi p'tite
Marie Comme elle esteuv'
djolie, Quel embarras Ça sti c' djoû la Qui di 'a signé l'
contrat.
Au refrain. 3. Adiet totes mes
folies, Dj'interr' dains
l'confrerie ; C'est st'a l'aute Qui dj'vas djurer Amour, fidèlité.
Au refrain. 4. C'est d'moin qu'dji
m boute à pies se, Adiet tote Ii
djonnesse; Po comminci, Dji m'vas satchi A l'coite a tot
spiy.
Au refrain. De Drie Tamboers. I. Daar waren drie tamboers Die van den oorlog kwamen Daar waren drie tamboers Die van den oorlog kwamen Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Die van den oorlog kwamen II. De jongste van de drie Droeg eenen hoed met roozen. De jongste van de drie Droeg eenen hoed met roozen. Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Droeg eenen hoed met roozen. III. Daar was een koningskind, Dat lag al voor zijn venster. Daar was een koningskind, Dat lag al voor zijn venster. Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Dat lag al voor zijn venster. IV. Het sprak er ; « Schoon tamboer, Vereer mij met uw roozen. Hct sprak er ; « Schoon tarnboer, Vereer mij met uw roozen. Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Vereer mij met uw roozen. V. – « Mijn roozen geef ik niet Voor den dag van mijne trouwe. – » Mijn roozen geef ik niet Voor den dag van mijne trouwe. Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Voor den dag van mijne trouwe. » VI. Toen sprak Mijnheer Koning : « Vertrek of' k zal u do en hangen. Toen sprak Mijnheer Koning : « Vertrek of 'k zal u doen hangen. Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Vertrek of' k zal u doen hangen. » VII. Hij sprak : « Mijnheer Koning, Mijn dood is niet geoorloofd. Hij sprak : « Mijnheer Koning, Mijn dood is niet geoorloofd. Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Mijn dood is niet geoorloofd. » VIII. Toen sprak Mijnheer Koning : « Waar zijn uwe rijkdommen ? Toen sprak Mijnheer Koning : « Waar zijn uwe rijkdommen ? Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Waar zijn uwe rijkdommen ? » IX. – « Mijn rijkdommen die zijn Mijn trommels en mij n stokken Mijn rijkdommen die zijn Mijn trommels en mijn stokken Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Mijn trommels en mijn stokken. » X. Toen sprak Mijnheer Koning : Wie is er dan uw vader ? Toen sprak Mijnheer Koning : Wie is er dan uw vader ? Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Wie is er dan uw vader ? » XI. – « Mijn vader is koning En dat van heel Italien Mijn vader is koning En dat van heel Italien Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, En dat van heel Italien. » XII. Toen sprak Mijnheer Koning : « Mijn' dochter is u geschonken. T oen sprak Mijnheer Koning : Mijn' dochter is u geschonken. Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Mijn' dochter is u geschonken. » XIII. – « Uw' dochter wil ik niet, Zij is te laag van state. Uw' dochter wil ik niet, Zij is te laag van state. Rauw, rauw, rauw, Dat is flauw, Zij is te laag van state. » De
Vlaamsche Leeuw. K. Miry I. Zij zullen hem niet iemmen, Den fieren vlaamschen leeuw, Al dreigen zij zijn vrijheid Met kluisters en geschreeuw. Zij zullen hem niet temmen, Zoo lang een Vlaming leeft, Zoo lang de leeuw kan klauwen, Zoo lang iiij tanden heeft. REFREIN Zij zullen hem niet ternmen, Zoo lang een Vlaming leeft, Zoo lang de leeuw kan klauwen, Zoo lang hij tanden heeft. Zoolang de leeuw kan klauwen, Zoo lang hij tanden heeft. II. De tijd verslindt de steden, Geen troonen blij ven staan, De legerbenden zweven, Een volk zal niet vergaan. De vijand trekt te velde, Omringd van doodsgevaar; Wij lachen met zijn woede, De vlaamsche leeuw is daar. Zij zullen hem niet temmen, Enz. III . Hij strijdt nu duizend jaren Voor Vlaanderens dierbaar lot, En nog zijn zijne krachten In al haar jeugdgenot. Als zij hem machtloos denken En tergen met een schop, Dan richt hij zich bedreigend En vreeslijk voor hen op. Zij zullen hem niet temmen, Enz. IV. Wee hem, den onbezonnen, Die, valsch en vol verraad, Den vlaamschen Ieeuw komt streelen En trouweloos hem slaat. Geen enkle handheweging Die hij uit 't oog verliest; En voelt hij zich getroffen, Hij stelt zijn mane en briescht. Zij zullen hem niet temmen, Enz. Chansons Patriotiques[3] La Brabançonne. CHANT NATIONAL. Paroles de Ch. Rogier. Musique de Van Campenhout. I. Après des siècles
d'esclavage, Le Belge sortant du
tombeau, A reconquis par son
courage Son nom, ses droits
et son drapeau. Et ta main
souveraine et fière, Désormais, peuple
indompté, Grava sur ta
vieille bannière: Le Roi, la Loi, la
Liberté ! Grava sur ta
vieille bannière: Le Roi, la Loi, la
Liberté ! Le Roi, la Loi, la
Liberté ! Le Roi, la Loi, la
Liberté ! II. Marche de ton pas
énergique, Marche de progrès
en progrès ; Dieu qui protège la
Belgique, Sourit à tes mâles
succès. Travaillons: notre
labeur donne A nos champs la
fécondité ! Et la splendeur des
arts couronne Le Roi, la Loi, la
Liberté ! Le Roi, la Loi, la
Liberté ! (bis). III. Ouvrons nos rangs à
d'anciens frères, De nous trop
longtemps désunis; Belges, Bataves,
plus de guerres, Les peuples libres
sont amis. A jamais resserrons
ensemble Les liens de
fraternité, Et qu'un même cri
nous rassemble : Le Roi, la Loi, la
Liberté ! Le Roi, la Loi, la
Liberté ! (bis). IV. O Belgique, ô mère
chérie, A toi nos cœurs, à
toi nos bras ! A toi notre sang, ô
Patrie ! Nous le jurons
tous, tu vivras ! Tu vivras toujours
grande et belle Et ton invincible
unité Aura pour devise
immortelle : Le Roi, la Loi, la
Liberté ! Le Roi, la Loi, la
Liberté ! (bis). De Brabançonne. Woorden van K.
Rogier Vlaamsche
vertaling door Ka-el De Bock 1 Na langen tijd van slavernije .Ais held is de Belg opgestaan ; Brekend de vreemde heerschappije Nam hij zijn recht en zijne vaan. Op die vaan heeft hij fier geschreven De woorden vermaard te allen kant, Diehier voor immer zullen leven : Voor Koning Vrijheid, Wet en Land ! Voor Koning Vrijheid, Wet en Land ! Voor Koning Vrijheid, Wet en Land ! 2. Gaat vooruit, met gezwinde schreden; Vooruit is de baan van den roem ! Gad geeft ons kracht en zoeten vrede En België wordt Europa's bloem. Arbeidt kloek, het veld zal beloonen Met den oogst het werk uwer hand ! De kunsten vlechten gloriekronen : Voor Koning, Vrij heid, Wet en Land ! (bis) 3 O komt zoo als in vroeger tijden Gij broeders, met ons eensgezind ; Belgen, Bataven wilt niet strijden ; Elk vrije volk is onze vriend ! Voor altijd is de vrêe gesloten, Vereend door den vriendenband Zij ons woord van trouwe genooten : Voor Koning, Vrijheid, Wet en land ! (bis) 4 O gij België, duurbare moeder ! Wees machtig en prachtig en vrij ! Elk onzer is een behouder ; Gij blijft bestaan dit zweren wij ! Gij zult leven sterk onafhanklijk, Uw vlagge staat met eer geplant ; Daar boven schittert onverganklijk : Voor Koning, Vrijheid, Wet en Land ! (bis) Brabançonne de Guerre. Paroles de Baguet. A mon Auguste Souveraine, Sa
Majesté Elisabeth, Reine des Belges, Providence de nos soldats blessés, très humblement
cette « Brabançonne de Guerre » est dédiée. I. De vils barbares ivres
de rage, Croyant nous
réduire en lambeaux, Courbent la
Belgique sous l'outrage Mais n'ont pu
souiller nos drapeaux. Belges, que rien ne
nous di vise, Levons la tête avec
fierté. Clamons notre belle
devise : Honneur, Patrie et
Liberté ! II. Albert, modèle de
vaillance, Sur tes enfants tu
peux compter. Bientôt luira la
délivrance, Tes soldats sauront
te venger. O ! Roi, ton
attitude si fière Emerveille le monde
entier. Car tu cries d'une
voix altière : Honneur, Patrie et
Liberté ! III. Noble terre pétrie
d'héroïsme, Pour venger ton
peuple martyr, Enflammés de
patriotisme, Tes valeureux fils
savent mourir. O ! Belgique, mère
chérie, Songe à ton
glorieux passé. Ton armée de loin
te crie : Honneur, Patrie et
Liberté ! IV. Flamands et fils de
Wallonie, Oubliant leurs
querelles d'antan Ne sont plus qu'une
famille unie : Pour la Patrie tous
mêlent leur sang. Toujours, ô !
Belgique immortelle, L'orgueil de la
postérité Sera ta devise si
belle : Honneur, Patrie et
Liberté ! Vers l'Avenir. Paroles de de G. T.
Antheunis. Musique
de Gevaert. I. Le siècle marche et
pose ses jalons. Nous marquant une
étape nouvelle. Nous le suivons, et
nous nous rappelons Nos aïeux et leur
gloire immortelle. Si ton sol est
petit, dans un monde nouveau L'avenir qui
t'appelle a planté ton drapeau. REFRAIN Marche joyeux,
peuple énergique, Vers des destins
dignes de toi ! Dieu protège la
libre Belgique Et son Roi ! II. Ta longue paix a,
mieux que cent combats, Au travail endurci
ta vaillance, Et tes progrès
disaient à chaque pas Ton génie et ta
fière endurance. Si ta force déborde
et franchit ses niveaux Verse-la comme un
fleuve en des mondes nouveaux ! III. O terre sainte, ô
terre des aïeux ! Leur sueur et leur
sang t'ont pétrie, Et près ou loin
sauront leurs fils pieux Honorer. élargir la
Patrie. Si des frères s'en
vont, il en est par milliers Qui, fidèles
gardiens, défendront tes foyers. REFRAIN Va, sans faiblir,
peuple énergique Vers des destins
dignes de toi ! Dieu saura protéger
la Belgique Et son Roi ! Naar Wijd en Zijd. Gedicht van G. T.
Antheunis.
Muziek van Gevaert I. De tijd spoedt heen, en bakent reeds de laan Waar oak nieuwere cijdcn ons wenken. Wij volgen fier en zullen langs de baan, Onze roemrijke vad'ren gedenken Is uw bodem hier klein, ginds toch wacht u een strand, Als een wereld zoo groot, waar uw vlag staat geplant. REFREIN Immer vooruit, dappere telgen, Moedig en vrij, vast, hand in hand ! Gad omsluite in zijn zegen der Belgen ! Vorst en land ! II. Uw lange vrêe, zoowel ais kamp en strijd, Heeft uw vuisten verhard bij het werken, En wat gij schiept en bouwdet wijd en zijd Draagt uw heerlijken naam en uw mer ken Zwelt uw ader te nauw voor uw bruischende bloed, Laat het stroomen alom ais een vruchtbare vloed.
Refrein. III. O heil'ge grond, der vaad'ren erf en bouw Door hun zweet en hun bloed ons verkregen, Of ver of na, hem zullen houw en trouw Hunne zonen bewaren in zegen Wijken kinderen uit, hier toch vaardig geschaard Zijn er duizenden steeds en beschermen den haard.
Refrein. Pourquoi, ô Belge ? Paroles du Dr Louf.
Air
: Vers l'avenir. I. Pourquoi, ô Belge,
avoir dressé le front Dédaignant les
propos germaniques ? Pourquoi, d'un mot,
brisas-tu les jalons D'un passé, d'un
présent magnifiques ? Tu savais bien
pourtant, que, surgis par milliers Les Teutons, sans
pitié, meurtriraient tes foyers. REFRAIN C'est que pour
nous, ô ma Patrie, Du plus puissant au
plus petit, Sans l'Honneur, la
Richesse et la Vie Sont sans prix. II. En spectateurs, les
Belges auraient pu Contempler
l'horrible tragédie. Mais nous, félons,
que serait advenu Du serment qui en
neutres nous lie. Si nos morts sont
là-bas, de la Meuse à l'Yser, Leur vengeurs sont
debout, toujours loyaux et fiers ! REFRAIN Honneur à vous,
Fils de Belgique, Pour les tourments
par vous soufferts ! Remplissez de votre
fin stoïque L'Univers ! III. Ton sort fut beau,
ô mon petit Pays, Tu sauvas la
liberté féconde ! Et même en ruines
et même envahi Tu es grand dans
l'estime du monde. Si ton Roi est
l'Honneur, si ta Reine est l'Amour, Tes guerriers sont
pour tous, symbole de bravoure ! REFRAIN Hardi, les gâs !
race énergique Pour nos foyers,
pour le Drapeau ! Le Teuton doit
trouver en Belgique Son tombeau ! Ce que c'est qu'un Drapeau. Paroles de E. Favart. Musique
de La Marcille, I. Loque, chiffon
tricolore ou guenille, Symbole image
ardente du pays, Pour te chanter
tout mon être pétille, D'émotion d'avance
je pâlis, Toi dont l'effet
produit tant de merveilles, Tu n'es pourtant
parfois qu'un oripeau, Mais ton nom seul
suffit à nos oreilles, Car en français on
t'appelle Drapeau. REFRAIN Flotte petit
drapeau, Flotte flotte bien
haut, Image de la France, Symbole
d'espérance, Tu réunis dans ta
simplicité La famille et le
sol, la liberté ! II. Tout jeune enfant
tu n'es qu'un jeu facile, Qui nous distrait
ainsi qu'un bibelot, Et d'une main
souvent bien inhabile On te construit de
bouts de calicot. Enfin, conscrit, te
voici de la classe, Promène-le au
travers du hameau. Chante gaîment,
montre-le dans l'espace. Tu ne sais pas ce
que c'est qu'un Drapeau. Au
refrain. III. Mais si parfois la
destinée amère Vous appelait un
jour pour guerroyer. Loin du pays sur la
terre étrangère C'est dans ses plis
qu'on revoit le foyer. Bien qu'attristé on
se sent plus à l'aise, On n'est pas seul
en voyant ce lambeau Et si dans l'air
passe la « Marseillaise » Alors on sent ce
que c'est qu'un Drapeau.
Au refrain. IV. Allons debout car
le clairon résonne L'acier reluit
là-bas dans le vallon Et le canon,
écoutez, vous entonne A gueule ouverte un
air de sa chanson. Une âcre odeur vous
saisit à la gorge Vous sâoule enfin,
vous passe dans la peau, On marche, on
court, on écume, on égorge. On fait des morts
... tout ça pour le Drapeau.
Au refrain. Editeur: L. Digondé-Diodet, 39, Fauboug St-Martin, Paris. Notre Belgique. Paroles de L. Jacques. Musique
de Mortreuil. I. Le tambour bat et
le canon d'alarme Jette son cri et
nous dit fièrement : Debout, Belges, que
chacun prenne une arme Pour châtier
l'insolent Allemand ! Tous ces soldats,
barbares, sanguinaires, Ne connaissant ni
pudeur, ni devoir, Ont violé
territoires, frontières Traîtreusement,
afin de nous avoir. REFRAIN Maudits Prussiens,
qui vouliez prendre Liège Malgré la ruse et
vos mille forfaits Nous avons pu
déjouer votre piège Notre Belgique,
vous ne l'aurez jamais ! II. O mon pays ! quel
élan magnifique Oui, tous les
Belges s'en vont le cœur content Tous animés d'une
ardeur héroïque Comme nos Preux
dans les combats d'antan Pour les Belges, la
Patrie est divine : Pour abaisser
l'orgueil de l'Allemand Il n'est qu'un cri
sortant de leur poitrine : Vaincre ou mourir :
haut les cœurs, en avant !
Au refrain. Editeur: Dorey, Passage Brady, Paris. Beiaardlied. Woorden van De
Geyter. Muziek
van P. Benoit. I. Dan mocht de beiaard spelen Van al uw torentransen ; Dan mocht de grijsheid kweelen, Dan mocht de jonkheid dansen. II. Dan schiept gij opgetogen Tot Prinsen, Vlaamsche steden ! Wie onder zegebogen Op zegewagens reden. III. Dan liet gij uw rondeelen En kanten gevels glansen ; Dan hieldt gij landjdweelen Dan vlocht gij
lauwerkransen IV. Dan spreiddet gij voor d'oogen Uw Vrijheid, Kunst en Zeden : Op allen rnocht gij bogen, Om allen werdt g' aanbeden. Le Soldat de l'Yser. Paroles de H. Baguet. Air : Ça vous fait tout de même quelque
chose. I. A l'appel de mon
cher pays Ne devais-je pas
dire : présent ? Pour repousser nos
ennemis Je serai brave,
j'en fais serment. Quand j'ai rejoint
le régiment Le cœur ardent et
l'âme fière, J'ai embrassé mes
vieux parents Puis j'ai couru à
la frontière. REFRAIN Savoir qu'on défend
la Belgique Devant l'univers ça
vous pose. Et qu'aux barbares
on fait la nique Ça vous fait tout
d' même quelque chose. II. Un matin, c'était
sur l'Yser, Nous grelottions
dans la tranchée, Lorsque survint le
Roi Albert, Le Chef aimé de
notre armée. – « Soldats, nous
dit le Souverain, Bientôt finiront
vos souffrances. Que votre cœur soit
d'airain Jusqu'au jour de la
délivrance. » REFRAIN Je n'avais d'yeux
que pour ce Roi Nous parlant sans
morgue et' sans pose, Je me sentis rempli
d'émoi, Ça me fit sûr'ment
quelque chose. III. Je vois enfin dans
le lointain Luire un rayon
d'espérance ; Un jour, marqué par
le Destin, Récompensera notre
vaillance. Puissent alors nos
braves guerriers, Le front auréolé de
gloire, Heureux, regagner
leurs foyers Sur les ailes de la
Victoire. REFRAIN Après la guerre, un
beau matin, Quand j'embrasserai
ma p'tite Rose Et que je r'verrai
mon pat'lin, Ça me f'ra sûr'ment
quelque chose. L'Yser. Paroles et musique de P. Dalbret. I. Tous les peuples
dans leur histoire Ont un nom gravé
pour toujours Evoquant un passé
de gloire Ou le souv'nir de
tristes jours La fière et
vaillante Belgique Au livre d'or de
ses héros Voit briller un nom
magnifique Répété par tous les
échos Et ce nom, c'est
celui d'un modeste cours d'eau Devant qui l'on s'
découvr' comm ' devant un Drapeau REFRAIN L'Yser c'est le
fossé devant l'avalanche L'Yser, c'est le
point préparant les revanches L'Yser, c'est la
simple maison d'un passeur Dont chaque pierre
a vu tomber un défenseur. Voyez cette poignée
d'hommes pleins de vaillance Qui sacrifiant tout
ce qu'ils ont de plus cher Et n'écoutant
qu'un' voix, celle de leur conscience : Ont bravé les
brigands conduits par le Kaiser C'est l'Yser, C'est l'Yser, II. Ceux qui
défendirent ces rives Restaient des mois,
le corps dans l'eau Le jour, la nuit,
sur le qui vive L'œil au guet,
devant les créneaux Et s'ils
obtenaient, chose rare Quelques jours pour
se reposer Quand ils
débarquaient à la gare Boueux, hav's et
déguenillés A ceux qui
demandaient d' parler de leur secteur Ils répondaient
d'un' voix frissonnante d'horreur. REFRAIN L'Yser, c'est l'
torrent où l'on meurt, où l'on souffre L'Yser, c'est la
min' qui saute et vous engouffre L'Yser, c'est la
vermin' qui ronge le corps C'est la fièvre qui
fait trembler les gens plus fort Voyez dans le
brouillard des spectres lamentables Sont debout dans la
neig' qui déchire leur chair Le sang, la boue,
la faim et le froid implacable Qui leur font
supporter les tortur's de l'Enfer C'est l'Yser, C'est l'Yser. III. Mais, malgré toutes
leurs souffrances Les Belges ont su
résister Sauvant le Mond',
sauvant la France Combattant pour la
liberté Sans un instant de
défaillance Faisant leur devoir
jusqu'au bout Ils conservèrent
l'espérance Épuisés, mais
toujours debout Dans les plus
mauvais jours, les plus rudes combats Pour se
réconforter, ils se disaient tout bas. REFRAIN L'Yser, c'est le
refug' de notre patrie L'Yser, c'est pour
nous, l'avenir dans la vie L'Yser, c'est la
barrièr' qui voit s'élever Entre les criminels
et l' mond' civilisé La France fut
sauvée par les flots de la Marne Mais un petit
ruisseau sauva tout l'Univers Et ce ruisseau
sacré, où la gloire s'incarne Apothéos' des
Belges et du grand Roi Albert C'est l'Yser, C'est l’Yser. Edition O. Duircnne,
19, Fg Saint-Martin, Paris. Ons Vaderland. Woorden van Th.
Stevens. Muziek
van J. Blockx. I. Waar de Maas en Schelde vloeien En de frische weiden bloeien, Waar nog eiken sterk en trotsch Ruischen in het dichte bosch : Daar is ons Vaderland, (bis) Dit heilig pand, (bis) Het schoone Vaderland ! II Waar het kille grafgesteentc Dekt der Vaderen gebeente, Waar ons moeder heeft gerust En een gade ons eerbaar kust Daar is ons Vaderland, (bis) Dit heilig pand, (bis) Het dierbaar Vlaanderland ! III. Waar de Neringen en Gilden Nooit den schedel buigen wilden, Waar het kloeke voorgeslacht Nedersloeg de Fransche macht : Daar is ons Vaderland, (bis) Dit heilig pand, (bis) Het vrije Vlaanderland ! IV. Waar de vlaamsche ton en galmen In de daverende psalmen, Waar het forsche krijgsgeschreeuw Dreunde « Vlaanderen den Leeuw » ! Daar is ons Vaderland, (bis) Dit heilig pand, (bis) Het edel Vaderland ! V. In de vreugd en in de smarte Ligt dat land ons aan het harte ; Moedig steunen wij de vaan, Wen het geldt ons volksbestaan. Hoog leve 't Vaderland, (bis) Dit heilig pand, (bis) Hoog leve 't Vaderland ! Het Lied der Vlanlingen. Gedicht van
Emmanuel Hiel. Muziek
van P. Benoit. I. Waar Maas en Schelde vloeien De Noordzee bruischt en stormt Waar vrede en kunsten bloeien De vrijheid mannen vormt Waar velden, wouden, weiden, Ais gaarden rijk beplant De weelde en vreugd verspreiden Daar is, daar is ons Vaderland Daar is ons Vaderland. II. Daar stijgcn uit 't verleden De Karl en Klauwaart op ! Zij hebben stout gestreden, Verplet den vreemden Kop, Hun goed, hun bloed, hun leven, Met mildheid steeds verpand, Om ons te kunnen geven Het vrije, het vrije Vaderland ! III. O Nederland, o vrijheid, Gij adelt ons gevoel, Wij zweren nu met blijheid : Uw toekomst in ons doel. Wij zullen, jonge scharen, Steeds onzen plicht gestand Met hand en hart bewaren Her heilig, het heilig Vaderland ! Nos Souverains. Air : Sur
les bords de la Rivièra. I. Avant cette crise, Régnait un prince
adoré, Sa compagne
exquise, Etait un ange de
grâce et de bonté. Vers ses destinées, Le Roi menait le
pays, Et la Reine aimée, Soulageait tous les
soucis, Le regard attendri
de ses yeux, Tombait sur tous
les malheureux. REFRAIN. On se souvient
encore là-bas, De la petite fleur
si jolie. Pour ceux qu'un mal
affreux toucha, La Belgique un jour
s'était fleurie. Le Roi, la Reine et
leurs enfants, Dans Liège, cœur de
la Wallonie, Par notre peuple
entier, Follement acclamés, Ont compris notre
amour délirant. Cent fois, Liégeois, Crions: Vive le Roi
! II. Puis ce fut la
guerre, Et nous avons tout
quitté, Malgré nos misères, Aucun de nous,
jamais ne peut oublier Parfois sur la
plage, S'en vient notre
Roi si bon, Et sur son visage, Passent des rêves
profonds. Puis, adorable
apparition, La Reine et ses
beaux enfants blonds. REFRAIN. Tout le long de la
Mer du Nord, Où les flots
redisent leur complainte, Marche l'homme,
loyal et fort, Dont le cœur
souffre sans une plainte. Nous défendrons
jusqu'à la mort, Notre Roi et notre
Reine sainte, Et le jour va
briller, Où notre peuple
entier, Reverra ceux qu'il
a tant aimés. Cent fois, Liégeois, Crions : Vive le
Roi ! Extrait de la Revue du 14e de ligne. Les Six Cents Franchimontois. Paroles et musique de H. Salmon. REFRAIN Franchimont!
Franchimont ! Rien n'éteint
l'éclat de ton nom ! Ni tombe, ni
statue, Ni marbre ne le
perpétue. Mais tes fils
triomphants Dans nos cœurs sont
encor vivants. I. L'étoile dit aux
noirs donjons: « Je les vois, je
les vois ces braves, Combattre comme des
lions Mourir plutôt que
d'être esclaves. »
Au refrain. II. L'étoile dit au
vieux berger : Dans la nuit où
vont donc ce, braves ? Ils courent chasser
l'étranger Et briser ses
lâches entraves.
Au refrain. III. L'étoile dit au
vieux berger Combien étaient-ils
donc ces braves ? Six cents avaient
de l'étranger Juré de briser les
entraves.
Au refrain. IV. L'étoile dit aux
noirs donjons : Combien reste-t-il
de ces braves ? Ils sont tombés en
vrais lions, Tous morts pour
n'être pas esclaves !
Au refrain. O Lîdge ! Vi R'vèye. Paroles et musique de E. Gillissen. I. Quand on-z-a qwitté
Lidge po distinc'e li Patrèye, C'esteut l' saison
des fleûrs, c'esteut st'on djoû d'esté Et noss' vî coq
wallon a spité foû di s'trèye A prumî côp d'
canon qui les boch's ont tiré. C'esteut bin deûr
portant dè qwitter çou qu'on-z-airne. Awè Lîdge nos v' s'
ainmans mins po z' esse aimné d'vos. Tot comm' nos pèr's
ont fait nos volans fer dè mînme Et po v'oss'
liberté nos sacrifierans tot. RESPLEU. O Lîdge ! vi r'vèye
volà tote noss' pinsèye Avou l'espoer qui
nos irans r'trover Li bai pays wallon
noss' corèdge est r'doblé Vi r'vèye. Vi
r'vèye Lîdge vola noss' pinsèye. II. Dji creus qu' noss'
vî perron a d'vou fruzi d'colère, Li djou qui so
l'martchî les prussiens ont passé. Cèx là d'jalox
d'noss't-âhe ont-st-appoertè l'misère, Sins compter les
aut's mâx qui Lîdge deut-st-édurer Ils ont-st-ossu
troublé tot' noss' plaihant' djônesse Qui ri'kinohèv' qui
l'djoîe tot wordans l'honnièsté Et di vos veyès
djins is attristèt l'vîyesse Zds, qui po noss'
bonheûr tût leu veye ont trimé. O Lîdge ! vi
r'vèye, etc. III. Baicôp des
camarâd's ni poront pus vi r'vèye Is doèrrnèt po
todis. C'est dès victim's dè d'voer Ossu di leus hauts
faits li Belgique est k'sèmeye, Et s'rinovlèt-is co
50 les boèrds di l'Yser. Po des siècl's et
des siècl's is ont coviert di gloère Li p'tit belg' qui
dédjà polèv' rotter fîrmint Leu nom sèrè
k'nohou di qui lérè l'histoère, Pac' qui c'est des
héros et qu'on héros n'meurt nin .. RESPLEU. Doèrmez, doèrrnez,
awè doèrrnez è pâye Pitits Wallons, li
d'joû de l'liberté Noss' vî coq 50 voss' tombe irè -st-adon tchanter Doèrrnez, doèrmez,
nos n'vi rouvîrans mâye. Imp, Cavel Fres, 18, Fg Si-Denis, Paris. Tu Renaîtras. CANTIQUE A LA
SAINTE BELGIQUE. Poésie et Musique de Théophile Dronchart I. Tu renaîtras, ô
vaillante Belgique, Et tes cités
reverront leur splendeur, Tu revivras, fière
et plus magnifique, Car ton martyre aura
fait ta grandeur. Quand tes
bourreaux, que flétrira l'Histoire. Seront partis,
courbés sous le mépris, Le monde entier
célébrera ta gloire, Et du bonheur tu
connaîtras le prix ! REFRAIN. Tu renaîtras, Sainte Belgique, Sainte Belgique, Tu renaîtras ! II. Tu renaîtras,
Glorieuse Belgique, Car le Destin, qui
guide les vaillants, De tes enfants, ô
phalange héroïque A couronné les
efforts triomphants. Dans le passé,
témoin de ta souffrance, Tu puiseras une
nouvelle foi, Et garderas ta
noble indépendance Grâce à tes fils,
au cœur de ton grand Roi !
Au refrain lmp, Delpiéscnte, 49, rue
Radier, Paris. Chansons de sentiment[4] Ferme tes Jolis Yeux. I. Dans son petit lit
blanc et rose Suzette jasse en
souriant, Elle babille mille
choses A sa douce et chère
maman ; Mais chut, il faut
dormir bien vite Nous avons assez
bavardé Faites dodo chère
petite Car petit père va
gronder Et tout en berçant
la gamine La mère lui chante câline. REFRAIN Ferme tes jolis
yeux Car les heures sont
brèves Au pays
merveilleux. Au beau pays du
rêve Ferme tes jolis
yeux Car tout n'est que
mensonge. Le bonheur est un
songe Ferme tes jolis
yeux. II. Dans sa chambre de
jeune fille Suzette devant son
miroir, A l'heure où
l'étoile scintille Vient se contempler
chaque soir, Elle admire sa
gorge ronde, Son corps souple
comme un roseau Et dans sa tête
vagabonde Naissent mille
désirs nouveaux. Laisse là tes
folles idées Gentille petite
poupée. Au
refrain. III. Enfin c'est le
bonheur suprême, L'instant cher et
tant désiré, Avec le fiancé
qu'elle aime Suzon vient de se
marier. Et le soir dans la
chambre close Quand sonne 1'heure
du berger, Elle laisse pudique
et rose S'effeuiller la
fleur d'oranger. Puis elle écoute
avec tendresse Son époux chanter
plein d'ivresse.
Au refrain. Editeur : Marcel Labbé, 20, rue du Croissant, Paris. Ecoutez les Voix qui chantent. I. La vie tout entière
est une chanson ! Chanson triste ou
chanson joyeuse, Dis-nous de ta voix
merveilleuse Les mots dont
nous nous berçons Près des rideaux
blancs, quand bébé s'endort Gentiment un doux
chant s'élève, C'est la maman qui
pour son trésor Appelle les anges
en rêve. Ecoutez, près des
berceaux, les voix qui chantent: « Fais dodo jusqu'à
demain Mon chérubin ! Pour calmer nos
petits chagrins Chantez mamans, aux
voix dolentes, Plus tard quand on
est grand On n'oublie pas la
chanson des mamans ! II. Un jour, le berceau
devient trop petit Et, du nid, les
enfants s'envolent L'amour chante sa
chanson folle : Les cœurs exaltés
sont pris Après les élans,
les désirs confus Les chimères que
rien ne lasse, Le cœur grisé ne
résiste plus Et l'on croit au
bonheur qui passe. REFRAIN Ecoutez, au fond
des cœurs, les voix qui chantent : « Pour toujours je
t'aimerai Ou j'en mourrai ! » Et l'on prend ces
serments pour vrais Tant ils sont doux,
même s'ils mentent Beaux rêves de vingt
ans, Chantez, chantez
dans le cœur des amants ! III. Là-bas, vers la
Meuse, au flanc du coteau, Les soldats s'en
vont en colonne… Le tambour bat, le
clairon sonne… « Mont' ras-tu la
côt' là-haut ? » Mais, sous les
sapins, au bord du chemin, On salue une croix
de pierre... Les chants joyeux
se sont tus soudain... On est trop près de
la frontière... REFRAIN Ecoutez, au fond
des bois, les voix qui chantent. Souvenir des petits
gas Qui dorment là ! Un jour ils sont
tombés, là-bas, Dans la mitraille
et la tourmente... Qu'en nous, leur
souvenir Chante toujours : «
Sachons vaincre ou mourir » IV. Là-bas, la tempête
et les flots mouvants De la barque ont
brisé les voiles, La nuit funèbre est
sans étoiles... La mort hurle avec
le vent ! Combien de marins
sont ainsi partis Oui, jamais, n'ont
revu la côte Et que les veuves
et les petits Viennent chercher à
marée haute. REFRAIN Ecoutez, le long du
flot, les voix qui pleurent, Qu'as-tu fait de
nos maris ? Rends-nous nos fils
!... Rends-nous ceux que
tu nous as pris, N'est-ce donc pas
assez qu'ils meurent !... Triste chanson des
flots Dans ton murmure on
entend des sanglots !... Editeur: L. Digondé-Diodet, 39, Fg Saint-Martin, Paris. Leyiz-m'Plorer. Paroles de N. Defrecheux. Musique de
Monpou. Mes camèrâd' m'ont
v'nou dir : C'est noss' fiêse, Viner danser ! Qu'in aut' s'am
us', mi ji pleur' li maîtresse Qui m'a quitté. Ji l'ain-mèv' tant,
elle aveut mes pinsèie. Di nute et d'joù. Leyiz m'plorer,
tot' mi vèie est gâteie. Ji la pierdou ! (bis). Ses p'titès mains
avit l'même blankiheur Qui nos feus d'lys, Et ses deux lèp'
estît pus ros' qui l'fleur Dis nos rôsis Maîe nol fàbit' n'a
fait oyi comm' lèie Des chants si doux. Leyiz m'plorer,
tot' mi vèie est gâteie. Ji la pierdou ! (bis). Vos âris dit que'
que ange vinou so l'terre Divin l' moumint Qu'ell' pârtihèv,
tot' ses spâg n'a l'misère Des ôrphilins, Ou qu'elle aidiv'
si vèie mère à I'vesprêie Po r'monter l'sou. Leyiz m'plorer,
tot' mi vèie est gâteie. Ji la pierdou ! ( bis)
. Ji n'pous roûvi
qu'a l'saison des violettes Ell' mi dèri : « Louk' ces ouhais
apistès so l'cohette Si fiestêt-il Va, qwand on
s'ainm' tos les joûs d'ine annêie Sont des baïs joûs.
» Leyiz m'plorer,
tot' mi vèie est gâteie. Ji la pierdou ! (bis). Elle est à c'ste
heure éco plus haut qu'les s'teule E paradis ; Poquoi fât-i
qu'ell' seûie èvoïe tot' seule. Evoïe sins mi ? On a bai m'dire: « I
fat bin qu' t'el rouvèie. Est-e' qui j'el
pous ? Leyiz m'plorer,
tot' mi vèie est gâteie. Ji la pierdou ! (bis). Editeur : Van Damme, 13, rue du Fond-St-Servais, Liège. Le plus joli Rêve. Poésie de P. Chapelle. Musique
de Pierre Arezzo. I. Quand nous étions
petits, Nous avons fait des
songes, Adorables mensonges Depuis longtemps
partis! Dans la blancheur
du lit Où descendaient les
anges, Des musiques
étranges Nous endormaient la
nuit. REFRAIN. Mais le plus joli
rêve, C'est le rêve
d'amour, Que l'on fait sur
la grève, A l'heure où meurt
le jour. Une voix enivrante Monte du flot
berceur, Et s'unit,
caressante, A la chanson du
cœur. II. Nous avons lu, plus
tard, Qu'on a fait dans
l'Histoire, De beaux rêves de
gloire Aux plis d'un
étendard ! Et vous, belle;
tout bas, Rêvez cette folie D'être toujours
jolie, En ne vieillissant
pas !
Au refrain. III. Il est d'autres
enfin, Qui, chercheurs de
fortune, Pour décrocher la
lune, Font des efforts en
vain; De chimères grisé Leur Idéal caresse Un rêve de richesse Jamais réalisé.
Au refrain. La légende d'un Peuple et d'un Roi. Paroles de Genval. Musique de J. de Smetsky, I. Papa, la nuit tombe
bientôt, Tantôt va passer le
marchand de sable. Papa, la nuit tombe
bientôt, Raconte une
histoire et j' ferai « dodo ». Dans tes bras la
place est chaude et tendre, Dans tes bras, il
fait si bon t'entendre ; D'ailleurs, pour te
récompenser } Je te donnerai deux
gros baisers. }bis. II. Mon fils, il y a
bien longtemps, Un petit pays
vivait sans alarme. Mon fils, il y a
bien longtemps, Un petit pays
vivait en chantant. Et le Roi de ces
riches provinces Etait un père
plutôt qu'un Prince ; Comme vertu ayant
du cœur, } Et comme devise, un
seul mot : l'Honneur ! } bis III. Un jour, un
empereur voisin, Qui, d'un autre
peuple enviait la terre, Un jour un empereur
voisin, Vint trouver ce
Roi, et lui dit : « Cousin, » Il faut que mon
rêve s'accomplisse : » Laisse-moi
passer, sois mon complice », Mais le Roi
répondit alors : } « Il faut avant me
passer sur le corps! » } bis IV. Le peuple, en
entendant ces mots, Oublia ses chants
et saisit les armes. Le peuple, en
entendant ces mots, Entoura son Roi,
lui criant : « Bravo» ! ». Et courant à la
horde mauvaise, Il entra sans peur
dans la fournaise. Jurant de vaincre
ou de mourir, } Plutôt que de voir
son honneur périr. } bis. V. Longtemps, ils
luttèrent longtemps, Reculant, hélas,
malgré leur vaillance. Longtemps, ils
luttèrent longtemps, Vaincus
quelquefois, souvent triomphants. « Rends-toi donc et
cède-nous la place ! » Leur criait leur
ennemi rapace. Rends-toi, nous
t'accordons la paix ». } Mais Prince et soldats
répondaient: « Jamais! » } bis VI. » Jamais, tant que
tu n'auras pas » Quitté notre sol
libre et sans entrave. » Jamais, tant que
tu n'auras pas » Au delà du Rhin,
reporté tes pas. » Nous mourrons,
soit; mais nous mourrons libres ! » – « Oh ! papa, Dieu,
comme ta voix vibre ... » Dis-moi quel
transport te saisit ; » Quel est donc ce
Roi qui parlait ainsi ? » – « Mon fils,
sois-en fier comme moi : » Le Peuple, c'est
nous ; le Roi, notre Roi ! ». Le petit Jacques. Paroles de Montreuil. Musique
de Léon Jacques. I. Un jour la Belgique
frémit, L'étranger était à
sa porte, Le Roi cria : c'est
l'ennemi, Il faut repousser
la cohorte, Tous les citoyens,
ce jour-là, S'enrôlèrent dans
son armée. Et Jacques le petit
soldat, Dit en quittant sa
bien-aimée : Pour chasser
l'Allemand maudit En m'en allant mon
cœur me dit : REFRAIN. Belle Florette, Ma tendre fleur, Pur et honnête Garde ton cœur. Ma chère idole En toi j'ai foi, Le mien s'envole Toujours vers toi, Quand la Patrie Est en danger Petite amie Il faut marcher, Ma blondinette Faut pas pleurer Oh ! ma Florette II. La nuit l'Allemand
attaqua, Mais pour lui
forcer la retraite Le Général Léman
cria : « En avant, à la
baïonnette. » Le petit Jacques
s'illustra Et dans un combat
héroïque Atteint en plein
cœur il tomba En valeureux, pour
la Belgique, Couvert de gloire
et de son sang Il soupirait en
murmurant REFRAIN. Belle Florette, Ma tendre fleur, Pur et honnête Garde ton cœur. Ma chère idole En toi j'ai foi, Le mien s'envole Toujours vers toi... Pour la Patrie En grand danger, Petite amie Il faut marcher Dans la retraite J'ai succombé, Adieu Florette. III. Un jour la
bien-aimée apprend La mort du fiancé
qu'elle aime, Bientôt elle
entrait au couvent Voilant là sa
douleur suprême, Mais lorsque
l'Angélus tintait Dans le cloître
plein de mystère Rêveuse
s'agenouillait Devant la Vierge
tutélaire. Quand pour l'absent
elle priait, Il lui semblait
qu'on lui chantait REFRAIN. Belle Florette, Ma tendre fleur, Pur et honnête Garde ton cœur. Dans tes cantiques Parle de moi, De la Belgique Et du bon Roi. Dans l'autre vie Ici aux cieux Petite amie On est heureux, Ma blondinette.: Oui, je te veux, Viens ma Florette. Dors, mon P'tiot. Paroles de Genval. Musique
de J. de Smetsky. Là-bas, là-bas,
dans sa tranchée, Rêvant de nous
qu'il aime tant, Il me voit sur ton
front penchée, Guettant, priant,
berçant, chantant : Dors mon p'tiot,
dors mon p'tiot, } Papa va revenir
bientôt. } bis Hélas, tu ne le
connais guère : A peine ouvrais-tu
tes grands yeux, Qu'il devait partir
à la guerre ; Et pourtant il
partit joyeux. Dors. mon p'tiot,
dors mon p'tiot, } Papa va revenir
bientôt. } bis Tu ne connais pas
les caresses Qui feraient, dans
ton petit cœur, Germer l'amour et
la tendresse ... Comme germe une
belle fleur. Dors mon p'tiot,
dors mon p'tiot, } Papa va revenir
bientôt. } bis En attendant qu'il
nous revienne Et ramène les jours
heureux, Mon cœur grandit
avec ma peine. Ne dois-je pas
t'aimer pour deux ? Dors mon p'tiot,
dors mon p'tiot, } Papa va revenir
bientôt. } bis Quand tu vas clore
tes paupières, Quand tu les ouvres
le matin, Je te fais dire ta
prière ; Et Dieu t'écoute –
c'est certain... Dors mon p'tiot,
dors mon p'tiot, } Papa va revenir
bientôt. } bis Car Dieu dans sa
grandeur clémente, Exauce les vœux et
la voix, Sortis de la bouche
innocente, D'un petit enfant
comme toi. Dors mon p'tiot,
dors mon p'tiot,} Papa va revenir bientôt.
} bis Et grâce à toi ...
dans la tranchée, Papa me verra, mon
enfant, Jusqu'au retour sur
toi penchée, Priant, guettant,
berçant, chantant. Dors mon p'tiot,
dors mon p'tiot, Papa va revenir
bientôt. Lettre à la Maman. Paroles de Genval. Musique
de J. de Smetsky. I. Maman, je t'écris
ce soir des tranchées, Tu comprendras
donc, Si ces pages-ci
sont un peu tâchées, Excuse, pardon, Car quoique l'abri
soit assez commode, Le fait est
certain, Nous n'en sommes
pas à la période Des salles de
bains. II. Ma chère maman,
certes, tu t'inquiètes De ton fils aimé ; Mais rassure-toi,
ma santé parfaite N'a jamais chômé. Le soleil me met du
feu dans les veines, Mon sang s'enrichit
: Un séjour au front
vaut quelques semaines: De cure à Vichy. III. Là-bas, je suis sûr
que tu exagères Le danger réel. Mais sache, maman,
que tout à la guerre Est superficiel. Ainsi, tout à
l'heure, un gros obus boche, A dix pas de moi, Eclata, sans que la
moindre anicroche Me mit en émoi. IV. L'autre jour,
maman, notre capitaine Nous dit : « Mes
enfants, Le poste là-bas,
bougrement nous gêne, Emparons-nous en...
». Nous sommes partis
sûr de notre affaire, Nous fûmes
vainqueurs ; Et depuis ce jour,
j'ai la croix de guerre Qui bat sur mon
cœur. V. Chasse loin de toi
les tristes pensées, Ma chère maman. Faire son devoir
est chose sacrée, Tu l'as dit souvent
; Et, si ce devoir
veut que je succombe ... Ecoute ceci... Tant d'autres
mamans, hélas, ont leur tombe, Et leur gloire
aussi. VI. Ecris-moi bientôt,
donne des nouvelles De chacun là-bas. Dis à Madelon que
mon cœur fidèle Ne l'oublie pas. Un tout dernier mot
: il faut me promettre De ne plus pleurer. Au revoir, maman,
je finis ma lettre Avec un baiser. Moederken alleen. E. Hullebroeck. I. Wie zal er ons kindeke douwen En doet het zijn moederke niet ? Wie zal er zijn dekentjes vouwen, Dat 't schaarsch door een holleken ziet ? Kleine, kleine, moederke alleen Douw, douw, douw de rideine ! Kleine, kleine, moederke alleen Kan van uw wiegske niet scheen ! II. Wie zal naar ons kindeke kijken, Dien bleu zen den, stouten kapoen ? Wie zal er zijn hemdekens strijken, Zij n haarken in krullenkens doen ? Kleine, kleine, enz... III. Wie zou voor ons kinderke der ven, Heur laatste kruimelke brood ? Wie zou er, wie zou er voor sterven En lachen op kind en op dood ? Kleine, kleine, enz
... De sa Mère on se souvient toujours. Paroles de Desprès-Levy. Musique
de G. Goublier. I. Il est un sentiment
vivace, Plus doux qu'un
soleil de printemps, Un souvenir que
rien n'efface, Pas même la marche
du temps Dans les passages
de la vie, Où s'agite le
désespoir, L'ombre d'une image
chérie, Apparaît dans notre
ciel noir. REFRAIN. On se rit d'une
folle ivresse, On oublie, un jour,
sa maîtresse, On brûle ses
lettres d'amour... Mais de sa mère (bis)
on se souvient toujours. II. Le frêle enfant qui
vient de naître, Vers elle, tend
déjà ses bras ; Et bientôt, le cher
petit être, Sous ses yeux, fait
ses premiers pas. Lorsque pour les
bancs de l'école, Il voit qu'il lui
faut la quitter, Il pleure et sa
peine s'envole, Sous la chaleur
d'un bon baiser.
Au refrain. III. L'amour nous cause
des morsures Nous broyant et
l'âme et le cœur ; Qui donc pansera
les blessures Que nous fit un
minois moqueur ? C'est elle, encor!
c'est notre mère, A qui nous venons
sanglotant, « Pleurons tous les
deux ta chimère, » Dit-elle, viens,
mon pauvre enfant ! ».
Au refrain. IV. Dans le cours de
notre existence, Quand nous visitent
les douleurs, C'est Son nom, que
dans la souffrance, Nous répétons, avec
des pleurs. Combien sur les
champs de bataille, Sont tombés
d'hommes, vaillamment, Frappés par
l'horrible mitraille, En murmurant : «
Adieu, Maman !... ».
Au refrain. Ik ken een Lied. Antheunis.
W. De Mol I. Ik ken t'en lied dat 't hart bekoort, Ik ken een lied vol melodij, Ik heb het reeds als kind gehoord ; Die tijd is lang voorbij... Mijn moeder zong het bij de wieg Van haren eersten zoon, Het klonk zoo lief in haren mond Zoo heimlijk zacht en schoon... O moederzorg ! O moederlied ! Mijn hart vergeet u niet ! II. Ik ken een lied dat 't hart bekoort, Ik ken een lied vol melodij, Ik heb het in mijn jeugd gehoord, Die tijd is lang voorbij... Zij zong het ook de blonde maagd Die eens mijn liefde won ; 't Was in het veld langs groen en loof, Bij lentelucht en zon... a jeugd en liefde ! a roze blaan ! Hoe snel verwelkt, vergaan ! III. Ik ken een lied van zoete min, Ik ken een lied vol melodij, Men zong het in mijn huisgezin, Die tijd is lang voorbij... Nu zingt het niemand, niemand meer Den ouden armen man ; Geen vrouw kust mij de tranen af, Die 'k niet weerhouden kan ... Geen kind zingt 't liedje van voorheen 'k Ben oud en gansch alleen. Prière à la Madone. Paroles de Verdier. Musique
de Ch. Melant. Sainte Madone du
couvent, Qui m'a exaucé si
souvent, Entends les vœux de
l'humble enfant Dont la voix te
prie en tremblant. En ta bonté
profonde Mon cœur a mis sa
foi ; Pitié, Reine du
monde, Pitié, protège-moi. Vierge Marie, aux
cieux et sur la terre Ta voix apaise le
tonnerre, Et les éléments en
courroux. Etends sur nous ta
faveur tutélaire, Rends mon vieux
père et mon époux. Il pleut, il pleut des Bombes. Paroles de Th. Botrel. Air
: Il pleut, il pleut, Bergère. I. Il pleut, il pleut
des bombes, (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) Il pleut, il pleut
des bombes, Rentrons à la
maison, Zon, zon Rentrons à la
maison. II. Car c'est la Mort
qui tombe (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) Car c'est la Mort qui
tombe Du haut des
avions... III. Des avions infâmes (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) Des avions infâmes Aux doux noms de «
pigeons »… IV. Qui mitraillent les
femmes, (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) Qui mitraillent les
femmes, Avec leurs
enfançons ! V. Ah ! que veux-tu
que dise (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) Ah ! que veux-tu
que dise Le Jésus tendre et
bon ... VI. En voyant ma
Denise, (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) En voyant ma
Denise, Ta mutilation ? ... VII. Il s'écriera : «
Guillaume, (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) Il s'écriera : «
Guillaume, » Va-t-en chez le
Démon ! » VIII. « Je maudis ton
Royaume, (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) » Je maudis ton Royaume, » Roi cynique et
fripon... » IX. « Et ta race
cruelle, (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) » Et ta race
cruelle, » Qui massacre en
mon Nom ... » X. « Et mutile les
ailes, (Et boum ! et bou !
Badaboum et bou !) » Et mutile les ailes, » De mes anges
mignons ! » A la Lueur d'une Bougie. Paroles de E.-H. Paul Brohée, Air
: La Carotte. I. On a chanté sur
tous les tons La vie des soldats
aux tranchées Quand ils
s'expos'nt sous les canons, Quand ils se
jett'nt dans la mêlée. Mais il Y a certainement Un' petit' chas' que l'on oublie Et dont ils se servent souvent : C'est la lueur d'une bougie ! II. Avant l' départ du cantonn'ment Le chef passe en revu' ses braves: « Avez-vous tout ? Masques, pans'rnents, En cas de gaz ou d'blessur' grave? » « Du « gaz », c'est pour les embusqués », Répond l'un d'eux plein d'ironie, « Moi, je m'fais d'l'électricité Par la lueur d'une bougie ! », III. Parfois aussi, triste destin, On voit tomber un camarade, On le transporte au post' voisin, Sous les obus, - et sans saccade ! Et c'est ainsi que chaque jour, On tâch' de vous sauver la vie, En vous soignant au post' de s'cours, A la lueur d'une bougie ! IV. Et bien souvent cette lueur A mis dans cette rude vie, A nos soldats du baume au cœur Pour relir' leur lettre jolie... L'une est signée : « Ta p'tite maman », L'autr ' contient un' photographie ... Puis une larm' s'échapp' douc'ment, A la lueur d'une bougie ! V. Et maintenant, petits soldats, A tous bonn' chanc', je vous souhaite ! Je le sais bien : on n' s'en fait pas Même si la mort vous fauch' la tête ! Mais si parfois, dans un carnage, Ell' vous enlèv' – rouge d'orgie, – Vous ferez votr' dernier voyage A la lueur... d'une bougie ! Ring-King. Musique de Hullehroeck, I. Onder de
koopren ringen, ring-king, Der klokke
van Reninghen, ring-king, Koos Frans
voor zijne bruid, ring-king, Het
schoonste ringsken uit. II. Hij zat
binst lange nachten, Te vijlen
in ons grachten, Aan 't
ringsken dat althans, U biedt
zijn gouden glans. III. Het blijve
rein en trouwe Dit ringske
van zijn vrouwe, Gegoten in het zand, Van 't lieve Vaderland. IV. Ons
kleintjes leere 't weten, Hoe vader
heeft gestreden, Die in dit
ringsken sloot ? Zijn trouw
tot in den dood. Envoi de
Bague. Paroles de R. Van Santen. Sur l'air : Chanson des heures de Xavier Privat. I. D'un éclat d'obus près de ma
tranchée, J'ai fait une bague qui te dira Qu'au creuset d'amour qui l'a
façonnée Mon cœur en battant pour toi la
forgea. II. Ce morceau de fer à ton doigt de
femme, Contraste tout noir sur tant de
blancheur, Te fera comprendre ce que mon
âme Souffre d'être ici loin de ta
douceur. III. Mais ce fil d'acier, tordu dans
la peine, Sans doute aussi te dira, mon
trésor, Que plus le malheur tire sur la
chaîne, Plus chaque chaînon lutte dans
l'effort. IV. Garde ce bijou, symbole et
trophée, Cercle sans fin et trop fort
pour faiblir, S'il te serre un peu, n'en sois
pas fâchée, Car c'est mon désir qu'il te
fait sentir ! V. Et si quelque jour, au combat,
je tombe, Frappé du fer que pour toi j'ai
creusé, Baise alors l'anneau, pour que
dans ma tombe L'acier dont je meurs goûte ton
baiser. De
Koffiemolen. Wijze : Het
lied van den smid. Muziek van An delhof, I. Mej ufferken, wij brengen, Gelijk of dat ge 't ziet, Een stukje voor uw huisraad ; Een koperen marmiet. 't Is een kadeautje van den troep Ge kookt erin piottensoep, In 't ketelken, zoo heet, Dat Fritz over den Yzer smeet. II. Mejuffer, wil ontvangen Deez kleine mitrailleus', Ze diene als koffiemolen Ter keuken in uw huis. Wanneer ze sloeg, van kloppe, kloppe, klop, Ons hartje joeg van tokke, tokke, tok, Maar gij draai rustig rond, Den koffiemolen van het Front. La Chanson
des Yeux clos. Poésie de Maurice Boulray, Musique
de René de Buxeuil. REFRAIN. J'ai perdu la lumière, Mais je garde en mon cœur La vision première Des femmes et des fleurs. Et mon regard s'élève Dans son obscurité Vers le plus noble rêve De gloire et de beauté. I. Quand je revins du combat les
yeux clos, On me plaignait, j'ai dit sans
artifices, Plaignez les morts gui dorment
dans l'enclos Sans avoir su les nobles
sacrifices. J'ai vu s'enfuir les canons
ennemis, J'ai vu la gloire au front de
nos armées, Pourquoi me plaindre alors qu'il
m'est permis De tout revoir les paupières
fermées.
Au refrain. II. Voici la place où je venais
m'asseoir Près de Ninon par l'amour
embellie, Quand de la vie elle atteindra
le soir Je la verrai toujours jeune et
jolie ; j'aurai les veux de mes enfants
pour voir Le renouveau des êtres et des
choses, Je vieillirai sans m'en
apercevoir Et je mourrai sans voir mourir
les roses.
Au refrain. Editeur: H. Delormel, 53-55, Faubourg St-Martin, Paris. La Prière
des Ruines. Paroles de Roland Gaël. Musique de René de
Buxeuil. I. La nuit couvre la ville où passa la bataille, Plus de clocher, des toits brûlés, La lune se répand sur des pans de muraille, Grands fantômes démantelés. Sur l'étrange décor qui dans le soir sommeille, Soudain s'élève une rumeur, Est-ce la voix du vent qui tout à coup s'éveille? Non ... c'est tout un chant de grandeur. REFRAIN. La prière des ruines Monte du fond des nuits, Au-dessus des collines, Parle au passant et dit: D'une ville prospère Près des riants coteaux, Regardez la misère Qu'ont faite mes bourreaux. II. Auprès d'un carrefour où le canon fit rage, Abattant et nivelant tout, Comme par un miracle en ce désert sauvage Un calvaire est resté debout. Le Christ au front penché plein de pitié regarde Le chaos triste et dévasté, On dirait qu'obstiné le rédempteur s'attarde A prêcher la fraternité. REFRAIN. La prière des ruines Nous dit du fond des nuits, Par cette voix divine Frères, soyez unis. Tout est noir et stérile Où le bonheur vivait, Ah ! de mon évangile Hommes, qu'avez-vous fait ? III. Mais à chaque printemps qui fleurit la nature, Les ruines ont des nids d'oiseaux Cité tu vas renaître et panser tes .blessures Regardant vers des temps nouveaux ... Bientôt tout ce qui chante et tout ce qui travaille Entre tes murs va revenir. Et déjà monte au bruit de la vie qui tressaille L'hymne d'espoir et d'avenir. REFRAIN. La prière des ruines Nous dit dans le soleil Les lointains s'illuminent Demain c'est le réveil. C'est la joie qui va suivre La fin des jours mauvais. Les hommes veulent vivre Et travailler en paix. Editeur: H. Delormel, 53-55, Faubourg St-Martin, Paris. Chansons humoristiques[5] A ceux qui seraient tentés d'oublier Si la Belgique avait voulu. Paroles de Genval. Musique
de P. Cambier. I. Si la Belgique
avait voulu, Lanturlu ! Céder le pas à
l'Allemagne, Livrer la plaine et
la montagne Et crier aux
Germains : « Passez A quoi nous sert
d'être écrasés » Von Kluck n'aurait
pas connu Liège, Si la Belgique
avait voulu, Lanturlu ! La France tombait
dans un piège ! II. Si la Belgique
avait voulu, Lanturlu ! Après la première
estocade Dire : « Holà, je
suis malade » Et j'ai mon
compte désormais », Les Boches
empochaient Calais. En somme il ne faut
pas confondre Si la Belgique
aurait voulu Lanturlu ! Les Allemands
seraient à Londres. III. Si la Belgique
avait voulu, Lanturlu ! Elle eut pu, comme
d'autres pleutres Dire à ses enfants
: « Soyez neutres » Et malins, à
tire-larigot » Ramassons l'or
des bons gogos » Au lieu de crever
de misère Si la Belgique
avait voulu, Lanturlu ! Elle prêterait à la
terre. IV. La Belgique n'a pas
voulu ; Lanturlu ! Superbe, elle s'est
toute seule, Nue et vierge,
offerte à la gueule Des quatre cent
vingt, monstrueux Et dans un élan
fabuleux Elle a couru vers
sa défaite. La Belgique n'a pas
voulu ; Lanturlu ! Car c'est à côté
qu'on achète. V. La Belgique n'a pas
voulu ; Lanturlu ! Son Roi, son Peuple
et son Armée – Trinité sans cesse
affirmée, – Iront... quel que
soit le Destin. Et forts, d'un
Passé cristallin, Nous pouvons crier
à la Terre : « La Belgique n'a
pas voulu », Lanturlu ! Et passer après,
tête fière..... Un Homme de Guerre. Paroles du Dr Goossens.
Air :
Je n'ai pas vu la Princesse. I. Dans l' civil je
vends du nougat. Mais j' possède une
âm' valeureuse, Ne rêvant que
bosses glorieuses, Escarmouches,
actions d'éclat. Aussi, je m' sentis
frissonnant Quand vint la
déclaration d' guerre, Et sans un regard
en arrière J' courus signer
mon engag'ment. REFRAIN. On m'offrit un
shako, Un' pair' de
godillots, Des jambières. Et l'on m' planta
incontinent Dans un bureau d'
renseignements. Je me dis :
Sapristi, Ce mode de combat-ci Ne m' va guère. Mais ça n'fait rien
puisque je fais la guerre. II. J' vous avou' que
les renseignements, Ma foi, je n'y
comprenais goutte. Aussi, je me fis
traiter d' croûte Et d'idiot par tous
mes clients. Jugeant ce métier
humiliant Pour un courageux
militaire, Je me décidai sans
manière A demander mon
changement. REFRAIN. Muni de mon shako, D'une pair' de
godillots, D' mes jambières, On me désigna
sur-le-champ Pour un dépôt
d'habillement. Je me dis: Nom
d'un' bail' Ça n'est pas
l'idéal ; Mais qu'y faire Après tout, puisque
je fais la, guerre. III. Donc, je me
trouvais condamné A distribuer des
capotes, Des tuniques et des
culottes. Quel métier,
messieurs, quel métier ! Je languissais,
quand, par bonheur, Mon major, un
excellent type, Dut finir par me
prendre en grippe Tant j'accumulais
les erreurs. REFRAIN. Nanti de mon shako, D' ma pair' de
godillots, D' mes jambières. On me nomme,
c'était fatal, Infirmier dans un
hôpital. Je me dis : ce
coup-ci, Ni, ni, c'est fini ; Rien à faire, Jamais je ne
pourrai voir la guerre. IV. Depuis, décoré d'un
brassard J' distribue des
potions pour l'asthme, Et je pose des
cataplasmes. Je m'en vante, avec
beaucoup d'art. Je me plie à mon
triste lot. Si complètement,
Dieu me damne, Qu' sans rougir je
rince des pannes, Des crachoirs et
des urinaux. REFRAIN. J'ai r'misé mon
shako, Ma pair' de
godillots, Mes jambières, Et j'attends tel n'importe
qui Que le Boche soit à
merci. N'empêch' que dans
vingt ans J' dirai à mes
enfants : Ah ! naguère, Fallait voir comm'
je faisais la guerre ! Cochons ! Paroles du Dr Goossens.
Air:
Cadet Rousselle. I. Monsieur Guillaume
avait juré } Que la paix il
ferait régner } bis Et comme les
traités l'embêtent Il s'en sert comme
des serviettes Zim, boum, pas de
raison } Monsieur Guillaume
est un cochon. } bis II. Monsieur François a
fait serment } De n' fair' tuer
que ses parents } bis Son espoir est
fauché dans l'herbe Il a fait massacrer
des Serbes Zim, boum, pas de
raison } Monsieur François
est un cochon. } bis III. Monsieur Pernand avait promis } D'anéantir les Osmanlis } bis C'était trop beau car va t'fair'fiche Avec eux maint'nant il s'affiche Zim, boum, pas de raison } Monsieur Pernand est un cochon } bis IV. Monsieur Sultan avait l' projet } De ne pendre que ses sujets, } bis A présent il se pend lui-même Aux pans d' son usurier suprême Zim, boum, pas de raison } Monsieur Sultan est un cochon. } bis V L'Exemple de tout' les vertus } Monsieur Kronprinz longtemps parut } bis Il verse dans les mœurs légères 'Et viol' jusqu'aux lois de la guerre Zim, boum, pas de raison } Monsieur Kronprinz est un cochon. } bis VI. Nous autres nous n'avions d'mandé } Qu'un p'tit peu de tranquillité } bis Puisqu'à présent on nous chahute Va falloir courir sus aux brutes, Zim, boum, et nous allons } Bouffer les trip's à ces cochons. } bis En
passant par ton Berlin. Paroles de Th. Botrel. Air
: En passant par ton Moulin. Kaiser, Kaiser, tu es perdu (bis) Nous dirons même un jour : f ...tu. Et ru, et ru tontaine En passant par ton Berlin Et rin tin tin. La guerre atroc', tu l'as voulue (bis) Nous t'en f'rons goûter les vertus. Et ru, et ru, etc .... Nous prendons ton casque pointu (bis) Et nous t'empalerons dessus. Et ru, et ru, etc. ... Ton Kron de Prinz toujours battu (bis) Nous lui refouett'rons le tutu. Et ru, et ru, etc. ... Nos cinq milliards nous s'ront 'rendus (bis) Et les intérêts en surplus. Et ru, et ru, etc. ... Tes palais tocs de parvenu (bis) Devront s'attendre à d' l'imprévu. Et ru, et ru, etc.... Mais tes Eglis's par nos obus (bis) Ne seront jamais abattues. Et ru, et ru, etc. ... Mais tes vieux Boch's demi perclus (bis) Ne s'ront ni brûlés, ni pendus. Et ru, et ru, etc.... Tes p'tits Pruscots, blonds et dodus (bis) Ne s'ront pas massacrés non plus. Et ru, et ru, etc. ... Mais tes soldats, pauvres vaincus (bis) Nous ne les ferons pas co… rnus, Et ru, et ru, etc .... Nous n' voulons pas, chez toi, vois-tu (bis) Laisser d' la bonn' grain' de « poilus ». Et ru, et ru, etc .... D'autant qu' nos bell', qui compt'nt dessus (bis) Pleureraient ces baisers perdus. Et ru, et ru, etc .... Nous r'viendront vit', fiers d'avoir pu (bis) Du Monde assurer le salut. Et ru, et ru tontaine En passant par ton Berlin Et rin tin tin. La
chanson des bombes. Paroles de P. Brohée. Air
: La gavotte d'amour I. Il faut connaître le secteur de Dixmude Pour savoir qu'il est rude ! On se croirait rev'nu au Moyen Age Dans un tas d' marécages. Heureus'ment que l'Deuxième avait l'secteur Et qu'il s'est fait l'honneur D'être du Roi félicité Pour ses belles tranché's. Faut v nir voir l'attirail, Et puis surtout le travail Quand on tiraille Sur ces canailles ! REFRAIN. C'est la chanson des bombes Qui sur les Boches tombent Puis ce sont les crapouillots qui s'fâchent Et puis qui crachent ! Ça vous fait palpiter D'les entendre éclater. Les Boch's dans'nt sous leurs trombes, La gavotte des bombes ! II. Du matin jusqu'au soir on r'mue la terr' Tout le long de l'Yser. Bientôt je crois qu'il n' restera plus rien De notre petit coin ! Car on met dans des sacs notre Belgique Pour faire aux Boch's la nique Boyaux de communications Sont faits d'sacs par millions ... Mais aussi derrière eux On sait cacher bien mieux Prêt's à fair' feu Nos bouch's à feu.
Au refrain. III. Mais quand les bomb's des Boches nous arrivent, On siffle : « Sauv' qui vive ! » Ce sont de petits castars comm' des marmites Tout's plein's de dynamite. Et quand on voit en l'air leur sal' cam 'lote Plus d'un attrap' la ... « clope ! » Mais plus que les leurs, nom d'un chien, Les notr's font du turbin On entend les bochons Crier comm' des cochons On dit : « Y a du bon ! » Bravo, Lignon ! ».
Au refrain. Extrait de la Revue du 2e
Chasseurs à pied. Dziem-Boum. Wijze : Cadet
Rousselle. I. Hoe dat de Duitsch ons bombardeert, Hebt gij dat nog niet geleerd ? Eventjes krijt ge 't hier te weten En ge zult het niet gauw vergeten Dziern-boem !... 't Duurt hier niet lang Of dat spelleken is aan gang ! II. Hoort u dat klopken ? 't schot vertrekt ! Prederik die aan 't koordeken trekt. 't Bommeke komt nu op z'n zokken, Maar straks deelen wij van de brokken ! Dziem-boem !... Wat een gerucht Ge vliegt mée uw pikkelkens in de lucht. III. Zie ne keer hoe dat 't rookt en stoft ? Ais dat bommeken hier ontploft ! Hoort u weer trekken bij de moffen ? Straks zal een tweede granaat ontploffen : Dziern-boem !... houd u maar kloek Of 't ligt een bommeken in uw broek IV. Nu komen de bommekens al mée twee : Voelt ge ons wachelen lijk opzee ? Achter in hun konijnenpijpen De piotten zitten ze thoop te nijpen ! Dziem-boem !... onder den grand ! 't Water pletst hier overal rond. V. Ze komen zoo clapper : wei zie ne keer daar ! Pot vol blommen : een dikken kastar ! 't Begint mij nettekens te verdrieten, En dat ze maar altoos dichter schieten : Dziem-boem !... alzoo ne klop ! Ze smijten
mée kluiten op onzen kop ! VI. Zeg, maatje, zijt ge er nog geeren bij ? Kruip maar stillekens nevens mij, Maakt u een Kruis…. Hier ! op uw huksken : Maakt er maar ook een op uw buksken : Dziern-boern !... een bolleken lood : Vlak in uw'n buik en ge zijt giJ dood ! Uittreksel uit de Revue
van 't 4e Linie. Sur les bords de l'Yser Air : Sous les
Ponts de Paris I. Si vous aimez les
balles Et les obus
brisants La vue des
cannibales, Et les shrapnels
fusants, Les odeurs fortes De toutes sortes, La mitrailleuse qui
claquette Vous s'rez servi, Charmé, ravi Et la fête sera
complète. REFRAIN. Sur les bords de
l'Yser, C'est la vie en
plein air, En attendant les
proches épopées, Les petits gars
rêvent dans la tranchée, Pour réveil-matin Ils ont le doux
potin Le 120 long, qui
fait un bruit d'enfer, Sur les bords de
l'Yser. II. Riant de la
fournaise, Malgré qu'on soit
moulu, On perd toute sa
graisse On y devient poilu. L'espoir au cœur On rit, on meurt. Que voulez-vous,
faut s'y attendre, Près de la mort On pense encor A sa bonne amie aux
yeux tendres. REFRAIN. Sur les bords de
l'Yser, On pense à l'être
cher Qu'on a quitté en
disant: « bien-aimée » Je reviendrai
vers la fin de l'année» On se prend, c'est
comique, A soigner son
physique Et cependant il est
loin l'être cher, Des rives de
l'Yser. III. Bientôt sur la
Belgique, Le soleil se
lèvera, L'avenir magnifique Nous récompensera. Nous rentrerons Dans nos maisons, Cela vaut mieux que
de se battre, Contre des gueux, Fous et furieux, Qui se mettent
contre un à quatre. REFRAIN. Sur les bords de
l'Yser, Par un matin bien
clair, Je reviendrai, la
guerre terminée, Songeant aux morts
tombés dans la tranchée, Et sous le grand
ciel bleu Je prierai le bon
Dieu, Pour les soldats
obscurs au sort amer Des combats de
l'Yser. Extrait de la Revue du 14e
de ligne. Le Cri du Poilu. Paroles et musique de Vincent Scotto. I. V'là plus d'une
année Que dans les
tranchées Nos petits soldats Loin de tout
l'monde sont là-bas ; Tant qu'dans la
bataille Ils bravent la
mitraille Ils n'pensent plus
à rien Qu'à tirer sur ces
sal's Prussiens. Mais quand ils sont
au r'pos, Et qu'ils n'ont pas
d'flingots, Couchés sur l' dos. REFRAIN. A nos Poilus qui
sont sur l'front Qu'est-c' qu'il
leur faut comm' distraction ? V ne femme (bis) Qu'est-c' qui leur
ferait gentiment Passer un sacré bon
moment ? V ne femme (bis) Au lieu d'la sal'
gueul' des All'rnands, Ils aim'raient bien
mieux certainement Une femme (bis) Cré bon sang
qu'est-c' qu'ils n'donn'raient pas Pour t'nir un
moment dans leurs bras Une femme (bis) II. Quand en ribambelle Ils bouff'nt la
gamelle, C'est vite avalé En deux temps ça
n'a pas traîné. Ensuit' sur la
paille Allongés, ils
baillent Se t'sant, non de
non, Presque tous la
même réflexion. Et dans ce
moment-là A quoi pens'nt-ils
tout bas ? Ne cherchez pas. REFRAIN. A nos poilus qui
sont sur l'front Qu'est-c' qu'il
leur faut comm' distraction ? Quand ils ont
bouffé leur rata Une femme (bis) Qu'est-c' qu'ils
demand'nt comm' second plat ? Une femme (bis) Sapristi pour
calmer leurs nerfs S'il leur arrivait
comm' dessert Une femme (bis) Quelle soit grande
ou p'tit' ma foi Ça ne fait rien
pourvu qu'ce soit Une femme (bis) III. Quand dans la
tranchée Ils pass'nt la
journée Par les p'tits
créneaux Ils envoient aux
Boch's des pruneaux. Puis ils se
reposent Pen s'nt à des tas
d'choses Qui leur font, cré
non, Passer dans tout
l'corps des frissons Avant de s'endormir Ils ont dans un
soupir, Le mêm' désir. REFRAIN. A nos Poilus qui
sont sur l'front Qu'est-c' qu'il
leur faut comm' distraction ? Une femme (bis) Il ya tant
d'amoureux là-bas Qui pourraient
faire plaisir à Une femme (bis) A ce moment, c'est
l'essentiel Il faudrait qu'il
leur tombe du ciel Une femme (bis) Et comme prière du
soir Ils dis 'nt ; « Bon
Dieu ! fais nous donc voir Une femme (bis) Editeur : Vincent Scotto, 3, Passage de l'Industrie, Paris Op Corvée Wijze : Un p'tit bout
d'homme. Muziek van G. Goublier. 'k Moest meegaan, wilt ge 't weten, Met de corvée van 't eten. We pakten snel en vlug den dikken ketel op den rug. Die ketels dat zijn vrachten ! En in de duistere nachten Hangt hij, gelijk een kIok, Te biezebijzen aan den stok. Maar eilaas ik kwam mij te mistrappen En ik liet mijnen ketel ontsnappen. De bouIetjes die rolden zoe maar op den grond Doch wij scharden seffens alles op in 't rond Om terug onzen ketel te vullen ... s' Avonds moest ge de piotjes hooren pruilen : « Die patatten zijn kadé ! » Van waar komt die mostaard, hé ! ? » Die bouIetjes smaken fel naar de feuillée! » Wij waren nauw'lijks weer en M-en liet telefoneeren : « Zend een corvée ce soir Om zakskens naar den Ravelaar » Wij kosten 't weeral passen, De regen viel bij plassen : En 'k schoot nog per abuus ln den put van 'rien obus, En de kogelkens die floten rond ons ooren, Wij geraakten er toch zonder te versmooren : Maar er was geen zaksken, zelfs geen een, ln geheel den « Ravelaar » te zien. « Bij twee uurkens moogt ge ne keer weder keeren : Misschien zullen dan de zakskens arriveeren ». En zoo trokken wij gedwee Nog eens, voor een uur of twee, Ons gaan drogen nevens onzen « poël cadé ». Ais wij somtijds verlangen Om een uilken te vangen, Dan komt er'ne' gradé Die ons oproept voor een corvée : Ge zoudt er, wat zou'k zeggen ? Wei kiekenvleesch van krijgen, Ge brengt geen uurken door Zonder te polsen in de moor « Je vous donne l'ordre ! » en ge kunt gij dan maar dansen Achter waterlaarzen voor d'ordonnancen, Achter strooi, want het ons is veel te vu il Of ook nog eens tot aan de « ferme des meules », Om te lossen nen heelen wagon kolen, Of om achter gazetten te dolen ... Ge zoudt waarlijk worden zot, Maar enfin dat is ons lot Want 't is oorlog en we zijn toch maar piot. Doch'k zou niet geerne klagen Want sedert een paar dagen Krijgt elk in zijnen zak een smakelijk borrelken « cognac ». Ook mag niemand vergeten Met de corvée van 't eten Die kostelijke vracht waar heel de sectie achter wacht ; En dan moet ge de piotjes zien slokken : De cognac zakt tot onder in hun zokken ; Maar 't gebeurd soms dat de flesch uitloopt En dan is onze cognac gedoopt. 't Gebeurd ook dat de flesch komt te breken, Onderwege, maar daar zal niemand op spreken, Want wij hebben, dat gaat mee, Onzen toer ook van corvée Om te brengen den cognac naar de tranchée ! Uittreksel der Revue van 't 4e. Au Travail Air : La
Martinique Dans le régiment, On trouve tout'
sortes de gens, Mais personn'
n'aime les corvées ! Et pour travailler On les entend tous
hurler : « Nos forces sont
épuisées ! » On veut donc nous
vanner à la fleur de nos vingt ans, Et les travailleurs
vraiment Devraient v'nir ici Rafistoler les
abris Et trimer toute la
nuit. Ah ! la sale
boutique, la sale boutique, la sale boutique, « Tas
d'gard's-civiques, tas d'gard's-civiques, S'écrie furieux le
premier sergent. Travaillez ou je
vous flanque dedans ». On a du plaisir, du
plaisir, du plaisir ! La pelle en main,
ça fait souffrir. Mais tout ça, c'est
d'la frime voyez-vous, Car, au fond, l'on
s'en fout. Extrait de la Revue du 14e
de Ligne. Les Corvées Air Grain de
beauté. Le service c'est
amusant, Un peu dur
malheureusement, A cause de toutes
ces corvées, Toutes les corvées
sans cesse nous sont commandées. REFRAIN. Et dès le matin, Nous avons la pelle
en main, On fait des
tranchées, Pour les communes
bombardées, Et après cela, A l'ouvrage on nous
mettra, Et, toute la
journée, Je crois bien
qu'elle est gâchée. II. Quand nous sommes
au cantonnement, On nettoie les
baraquements, Ça d'mande presque
tout' l'après-midi, Puis mes amis, on
s'escrime sur son fusil. REFRAIN. Ah que c'est
embêtant, Les ordres du
premier sergent, Dès qu'il est levé, On voit les brosses
marcher, Puis vient
l'épluchement, Ensuite les
rassemblements, Les distributions, Sans compter les
inspections. III. Quand nous allons
au piquet, Travailler tous à
l'air frais, Notre humeur est
plutôt massacrante. Qu'il pleuve, qu'il
vente, les corvées sont embêtantes. REFRAIN. Quand ce sera fini, Nous pourrons tous
dire merci, A notre Mère Patrie Qui sera toute
démolie. Si je ne me tramp'
pas, Le quatorzième
remblaiera, Les ruines et
dégâts, Mais la paix nous
consolera. REFRAIN DE SORTIE. Adieu, chers
Messieurs, Je vais voir ma
belle, c'est mieux, Loin de la
tranchée, Je vais passer la
soirée, Et dans un bon lit, Je crois bien j'
aurai l'oubli, De toutes ces
corvées, J'en frai une pour
mon aimée. Extrait de la Revue du 14e
de Ligne. Repos Paroles de Beaupain. Sur l'air : La Valse brune. L'Major nous dit,
un soir, à la grand' garde : « Travaillez bien,
vous s'rez récompensés ; » Car, soyez sûrs
que l'œil des chefs vous r'garde, » Et que bientôt,
vous irez vous r'poser. » Fallait voir comm'
nos mineurs se ruèrent Sur les madriers,
les sacs, les boulons ; Et voir tous les
abris sortir de terre Comme des
champignons. Aussi d'puis des
s'rnaines, Pour nous reposer
d'nos peines, L'long du « Boyau
», dans la plaine, Nous r'posons...
des fils de fer. Et c'est fou ce
qu'on rigole De voir les « tanks
à pétrole » Qui semblent
s'payer notr ' fiole Et rir' de notr'
blair ! ... Extrait de « Là-bas en
1914-1918 » de Jean Petit Mineur. Ratten en Muizen Wijze : De Reuzen van Brussel. I. Kij kt daar komt een rat geloopen, Ze is zoo groot als eene kat. Wel ge ziet er hier mee hoopen Duiklen in het Yzernat. REFREIN. O ratten en muizen Ze zitten dag en nacht aan ons brood. O vlooien en luizen Ze bij ten ons overal rood. II. Ratten zijn ook opgeroepen Om te vechten met den troep Kan 't dan missen dat ze snoepen Van ons brood en van ons soep ? III. Gistren hing mijn brood te bijzen Aan den riem van mijnen zak ; 's Morgends zag ik, zoudt ge 't peinzen ? ln mijn brood : een muizeke stak. IV. Zijn de ratten oorlogsdieren 't Is nog niets bij vlooi of luis ; Want deez' kennen geen manieren : ln ons broek, daar zijn ze t'huis. V. AIs wij trekken op patroelje Kraken wij er meê de macht : Ook wij zoeken naar de vlooien Heel den dag en heel den nacht. VI. 's Zondags gaan wij naar de Panne; Ze versmooren in het nat. 's Maandags morgens schiet ik wakker, Daar bijt wéér een op mijn .... Dit de Revue van 't 4e Zakskens dragen. Wijze : Oud Lied. REFREIN. Niets zoo leutig als zakskens dragen : 't Is 't lang leven van de tranchée, Geen piotje zal daarom klagen : Kleinen arbeid en groote preê !!... I. Als wij komen in de trancheën, Moegedragen aan onzen zak, Staat de korporaal al te schreeuwen : « Duizend zaksken, elk zijnen pak ! » II. Als we pas in ons kotjes kruipen Achter vier-en-twintig uren wacht, Komt de sergeant ons wakker schuppen : « Zakskens dragen van dezen nacht ! » III Als we van de corvée weerkeeren, Dwarsdoor nat en de lenc1en slap, Komt de luitnant ons engueuleeren : « Zakskens gaan vullen, een beetje rap ! » IV. Als we spetten in den duisteren En eens ademen, wat op zij, Komt de commandant ons toefluisteren : « Spoedt u of g'hebt er nog honderd bij ! » V. Als we de zakskens soms verliezen . Anders duurt het werk te lang Dan maakt onze major hem vies en Nieuwe zakskens zijn al op gang ! VI. Als de zakskens op orde liggen En het werk is gedaan op 't eind, Dan laat de kolonel ons zeggen Dat hij een nieuwe tranchée begint ! VII. Als wij ons in repos verheugen De armen stijf en de beenen lam, Zegt de géneraal dat we meugen Zakskens gaan vullen, mee den tram ! Uit de Revue van 't 4e
. Ons Kantonnement Wijze : Oud lied. I. Mejuffer lief, verschiet toch niet, Tiroelala, tiroelala, Wanneer gij onze schuur beziet, Tiroelala, lala... Piotjes zijn niet veel gewend, Tiroelala, tiroelala, Ze zijn methun kantonnement Al rap kontent ! Tiroe, tiroelala. II. 't Is winter en de dag is kort Tiroelala, tiroelala, Ge ziet geen steek : dat is een sport ! Tiroelala, lala ... Geen vuur, geen licht, niet rooken, want Tiroelala, tiroelala, De schuren van ons Vaderland Staan rap in brand ! Tiroe, tiroelala. III. De ratten knagen aan ons brood, Tiroelala, tiroelala, Daar zitten luizen in ons strood, Tiroelala, lala ... De wind blaast in, doar menig slob, Tiroelala, tiroelala, De regen zijpelt, drop na drop, Op onzen kop ! Tiroe, tiroelala. IV. Toch slapen wij gelijk barons, Tiroelala, tiroelala, Op onzen vloer, lijk op nen dons, Tiroelala, lala ... Krijgen wij somtijds 't rhumaties, Tiroelala, tiroelala, Dan schrijft de dokter op 't advies : «Exempt d'service
», Tiroe, tiroelala. V. Zijt gij cycliest of kanonier, Tiroelala, tiroelala, Ballon-kaptief, ofwel lansier, Tiroelala, lala... Kreegt gij nooit een tranchée in 't zicht, Tiroelala, tiroelala, Dan is uw brak verwarmd, verlicht En waterdicht ! Tiroe, tiroelala. VI. We klagen niet, ge weet het wel, Tiroelala, tiroelala, Twaalf maand vervliegen toch zoo snel, Tiroelala, lala... 't Is spijtig, maar hethout ontbrak, Tiroelala, tiroelala, Dus liggen wij in geen barak Op ons gemak ! Tiroe, tiroelala. Uitreksel der
Revue van 't 4e Linie. Chanson du Cafard Paroles de P. Brohée. Air : Mascotte. I. Il y a des gens Qui ont la gale, D'autr's mal aux
dents, D'autr 's le nez
sale, y a parmi nous (C'est d'la
déveine) D'ceux qui ont des
poux Qui les suc'nt par
centaines. Mais moi, j'vous
l'dis, J'ai autre chose Qui m'rend flapi Toujours morose, J'ai le cafard Monstre batard C'est un' mascott'
qui n'est pas rose. II. Lorsque je pars Vers les tranchées J'ai un cafard Aux patt' nick'lées Lorsque, pendard, Je r'viens
d'Pantruche, J'ai le cafard Dur comme un' peau
d'autruche. J'ai le cafard Quand j 'vois les
Russes J'l'ai plus,
guignard, Quand j'ai des puces J'ai le cafard. Monstre batard C'est un' mascotte
plein' d'astuce. III. Quel est celui Qui dans cett'
guerre N'a pas en lui L'germe ou
l'ovaire, De c't'indiscret Qui joue et jongle Et qu'on voudrait Tenir entre ses
ongles ? Mais c'est folie, Que je galvaude C' t'une maladie, Qui court et rode, Tous ont l'cafard Pauvres, richards, C'est bien la
Mascotte à la mode ! Extrait de la Revue du 2e
chasseurs à pied. Le Mal de Pécune Air : Mademoiselle
Rose. I. Dès que qu'nous
venons au repos, A la Panne le sac
au dos, . On est à peine
arrivé, Qu'on est déjà
presque crevé. Nous y venons l'cœur
content, Dépenser tout notre
argent Dont l' commerçant
Lapannais, Va bénéficier, On dépense
bêtement, Tout son p'tit
argent, Que l'on gagne ; si
difficil'ment. REFRAIN. Ah ! ce n'est pas
rose, De ne jamais rien
avoir à s'offrir, La solde c'est peu
de chose, Mais ça fait
plaisir. II. Quand je touche
mes. quarante sous, J'en ai bientôt vu
le bout, Je n'ai pas d'luxe
à m'payer, C'est si vite
dépensé. On a pour ach'ter l'tabac, Compagnon de nos
soldats, On est riche un
jour, Puis la dèche six
jours, Nous n'en pouvons
rien, On n' dépense pas
moins, Et je répète mon
p'tit refrain.
Au refrain. Extrait de la Revue du 14e. Le Mot sous Pli. Paroles du Dr Wynand. Air: Mon père, ma mère,
mon oncl', ma tante et mon cousin. I. Personne ne m'a
jamais vu Tellement je suis
modeste De tout le monde je
suis connu Comme quéqu' chose
d'indigeste Le Fromage même de
Brie Se voit sous
l'verre de sa cloche Alors que jamais
Alboche Ne verra le mot
sous pli. REFRAIN. Oscare, Bernare,
Adolphe, Rodolphe Et Ferdinand Nivelles,
Ghistelles, Louvain Et Molenbeek-St-jean Théophile Andoche, Honoré,
Apollinaire Et Barnabé. II. C'est en surplis
qu' l'aumônier Dit tous les jours
sa messe C'est en sous pli
qu' sous l' papier Tous les jours on
m'adresse A tous les
Etats-majors De Steenstraat
jusqu'à Nieuport Pour leur dire
discrètement Que j' m'appelle
communément :
Au refrain. III. Chaque jour le G.
Q. G. Met un mot à ma
place Mais ce qui m' fait
enrager Et qu' tout mon
sang se glace C'est qu'au lieu
d'être gentiment Mad'lon, Mad'leine
ou Suzanne Geneviève, Germaine
ou Jeanne C'est toujours
idiotement :
Au refrain. IV. Comme St-Pierre
jadis le fit, Tout le monde me
renie Chaque matin on me
lit Mais le soir on
m'oublie ; Alors très fort
embêté On s'en va dans un
café, Où le garçon
immédiatement Vous dit
confidentiellement :
Au refrain. Méfiez-vous ! Taisez-vous ! Paroles et musique de Jean Péheu. I. Avec raison le ministère Invite la
population A se méfier et à se
taire C'la dans l'intérêt
de la Nation. Aussi maint'nant
les brav's pip'lettes, Les bavards qui
sav'nt toujours tout, Gard'nt de force et
ça les embête Leur bonn' langu'
pour manger des choux. Bref dans l'métro
ou dans les trains Chacun répète à son
voisin : REFRAIN. Méfiez-vous !
Taisez-vous ! Car les murs, les
murs ont des oreilles ! Méfiez-vous !
Taisez-vous ! Des espions il y en
a partout ! Partout ! Partout !
Partout ! Chut ! Taisez-vous ! II. L'autre jour mon
propriétaire A qui je dois douz'
terrn's ... pas plus Mont' chez moi et
m'dit en colère : Il m' faut d'
l'argent ou rien n'va plus. J'y réponds : j
'vous fais mes excuses Mais j'en ai besoin
autant qu' vous. Alors là-d'ssus
dans ma cambuse Criant, hurlant
v'là qu'il cass' tout, . . D' craint' d'un
scandal' devant c'pétard Pris de peur je lui
dis sans r'tard :
Au refrain. III. Il est sûr qu' la
vie s'ra moins chère Quand ell' sera
meilleur marché, N'ernpêch' que
l'fromage de Gruyère Va paraît-il être
augmenté. Tout augment',
jusqu'a ma voisine, Un' bell' marchand'
de quatr' saisons, Qui l'autre jour
dans sa cuisine A mis au mond' deux
beaux poupons. Et comm' les goss's
criaient déjà A bas les Boch's
ell' dit comm' ya
Au refrain. IV. Tout seul chez moi
la nuit dernière, A côté v'Ià qu'
j'entends des cris, Bien vite en
faisant d' la lumière Je pensais .... que
veut dir' ceci. Et tout en tenant
la chandelle J'en eu bien vit'
l'explication, Chez lui près d' sa
femm' jeune et belle Un Poilu v'nait en
permission ... Comme ils
n'cessaient de s'bécotter J' leur dis ...
j'vous en prie ... finissez ... Au
refrain. V. Bref je n'comprends
pas qu'l'on bavarde, Moi je n'pari'
jamais d'mon prochain ; Tenez, l'régisseur
qui m'regarde Sa femm' le tromp'
... n'en dites rien. Le chef d'orchestre
ador' la dame Qui chant' de si
jolies chansons, Et pour cell-ci
l'marchand d'programmes Est en train de
manger son fonds. Quant au Directeur.
.. il paraît ... Mais revenez d'main
... j'vous l'dirai ...
Au refrain. Editeur : Jean Péheu, 6,
Faubourg St-Martin, Paris. Chanson des Os Paroles de
P. Brohée.
Air
: Espana. 1. Ze vas vos cantaros
aune chan'son rosse Alluros espagnol
très féroces ; C'est oun'
cauchemaros, en histoire grosse N'écoutaré pas : ze
santé fausse ; Z'est la valsas dé
nos os Très celebros et
... colossos ! Pourquoi, Bon Dias,
pour avoir plus d'os, N'bouff' t'on du
Riz ... noceros ? II. Mathiasos,
Teuretos, Pereboom a z'os Nos sommés tous
trois d' pauv'rs gosses ... Si l 'colos nos
ennuis par tas ses notas Nos né férons
jârnai de vieux os ! C'est la valsas de
nos os Qui nos donn'nt des
frous's atroces ; Bon Dias, Surtout quand
Tyberginos Rouspet en' chair
et ... en os ! III. Z'est une obsession
pour les payoros Qui n'sont pas, nom
des os, à la ... noce ! Matiné jusqu'au
soir on n'enteng, sang Dias, Que cette chan'son
impetuos : C'est la valsas de
nos os, Mais afin que j'en
ai' par. .. grosse, Bon Dias, Ze m'en vais, par
les nuitos, Déterrer les
cimtiéros ! Chantée par un Payeur dans la
Revue du 2e Chasseurs à pied. Prends garde à Tchou-Tchin-Tchou. Paroles de Lucien Boyer. Musique de Dave Stamper Arr. par F. Salabert. I. Les chinois sont un
peuple malin, De Shanghaï à
Pékin, Ils ont mis des
écriteaux partout : Prenez garde à
Tchou-Tchin-Tchou ! Est-ce un
malfaiteur? Un cambrioleur ? Non, mais avec
terreur, Aux jeunes
chinoises de quinze ans V'la c'que dis'nt
les mamans. REFRAIN. Prends garde à
Tchou-Tchin-Tchou ! Parlé : Tchou-Tchin-Tchou !
(ter) Il vient à pas de
loup ... Parlé : Tchou-Tchin-Tchou
! (ter) Et vous cambriole
en passant : Ce n'est pas vos
bijoux qu'il vous prend. Non, ce roi des
voleurs, Parlé : Tchou-
Tchin-Tchou ! (ter) S'empare de nos
cœurs... Vous connaissez ce
fripon, Nous l'appelons
Cupidon, Oui mais les
Mandchoux L'appellent
Tchou-Tchin-Tchou ! II. Chez nous quand un
mari doit partir, Avec un gros
soupir, Il dit à sa femme
en s'en allant : Veille bien sur
notre argent. Si parfois tu sors, Cache mon trésor, La clef du
coffre-fort ! Mais le chinois
moins innocent Lui dit en
l'embrassant REFRAIN. Prends garde à
Tchou-Tchin-Tchou ! Parlé : T
chou-Tchin-Tchou ! (ter) Il vient à pas de
loup ... Parlé : Tchou-Tchin-Tchou
! (ter) Et vous cambriole
en passant : Cc n'est pas vos
bijoux qu'il vous prend. Non, ce roi des
voleurs, Parlé : Tchou-Tchin-
Tchou ! (ter) S'empare de vos
cœurs... Prends bien garde à
ce vaurien Ma chère, je t'en
préviens ; Gare à mon
coupe-choux Si tu r'çois
Tchou-Tchin-Tchou ! III. Il a tant d'audace
et tant d'aplomb Que, d'aucune
façon, Il ne faut
s'exposer à ses traits Ni tomber dans ses
filets. C'est un physicien C'est un magicien Sans avoir l'air de
rien, Il vous escamote en
cinq sec, L'cœur et tout
l'reste avec ! REFRAIN. Prend garde à
Tchou-Tchin-Tchou ! Parlé : Tchou-
Tchin- Tchou ! (ter) Il vient à pas de
loup... Parlé : Tchou-Tchin-Tchou
! (ter) Et vous cambriole
en passant : Ce n'est pas vos
bijoux qu'il vous prend. Non, ce roi des
voleurs, Parlé : Tchou-
Tchin- Tchou ! (ter) S'empare de vos
cœurs... Vous riez, mais je
vous plains : Ne faites pas les
malins... On est dans les
choux Quand on voit
Tchou-Tchin-Tchou ! Editions Edouard Salabert, 22, rue Chauchat, Paris. La Défilomanie Air : La
Claquettomanie. REFRAIN. Nous sommes
atteints d'une maladie Qu'on nomme la
défilomanie, Tous les matins
sans s'arrêter On n'fait
qu'défiler, Nous qui étions
abrutis déjà, On avait encore
bien b'soin d'ça Si on n'cesse pas
d'nous faire défiler, On va nous faire
claquer. I. A la Panne à peine
arrivés, Commencent les
défilés, Devant l'Colonel et
même les généraux, Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Et même
l'avant-dernière fois, Ce fut pour la fête
du Roi ! Que l'on fit une
magnifique revue sac au dos, Oh ! Oh ! Oh ! Oh !
Au refrain. II. Le matin, pour
notre santé, L'on nous mène
promener, Ou bien faire un
petit exercice comme il faut, Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Mais quand arrive
l'heure de bouffer, On regagne le
quartier, Mais avant, il y a
l'défilé, c'est rigolo, Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Extrait de la Revue du 14e. Obsession. Paroles du Dr Goossens. Air: La Dame et le Monsieur. I. Quand je partis
pour la guerre, Plein d'émoi, Je croyais que
j'allais faire Des exploits. Je me battis
quelque temps, C'était du délire. Mais ce que j'
fiche à présent Est humiliant à
vous dire : On me fait prendre
un sac à terre } Puis d' la terre et
remplir le sac. } bis. II. Moi qui rêvais,
pauvre poire, D'égaler Les guerriers les
plus notoires Du passé. Je m'aperçois à
présent Avec amertume, Que ma vi' depuis
quatre ans En deux gestes se
résume : Tout d'abord
prendre un sac à terre } Puis d' la terre et
remplir le sac. } bis. III. Pour un' mission de
confiance, L'autre jour, On d'mandait un
homm' d'urgence. Sur le champ, Je me présente
satisfait. Mais vous allez
rire, Car c'est sous
l'sceau du secret Que l' commandant
vint me dire Il s'agit d'
prendre un sac à terre, } Puis d' la terre et
d' remplir le sac ! } bis, IV. Je d' mandai à ma
marraine, Et j'obtins, Qu'ell' m'enverrait
pour étrennes Un bouquin. Le livre vient
d'arriver ; J'ôte l'emballage, Et je manque
d'étouffer, Car son titre
porte, Ô rage ! Des moyens d'
prendre un sac à terre } Puis d' la terre et
d' remplir le sac ! } bis. V. Avec ma p'tit'
bonne amie L'autre jour, Je m' balladais,
mains unies, Plein d'amour. J'étais prêt à
l'embrasser (Car elle n'est pas
prude) Quand mon effet fut
coupé Par cet ordre
plutôt rude : – Eh ! soldat !
prends ce sac à terre } Puis d' la terre et
remplis le sac ! } bis VI. Dans l'espoir de me
distraire L'autr' lundi, A la fête militaire Je m' rendis. Un concours s'organisait J' consens à
m'inscrire, Et l'on me r'met un
billet Sur lequel on
pouvait lire : Règlement : Prenez
un sac à terre } Puis d' la terre et
d' remplir le sac ! } bis. VII. Hier j'entre à
notre cantine Sans entrain. J'avais si piteuse
mine Qu'un copain M' dit: Pour
chasser le cafard, Vieux, que vas-tu
prendre ? Poursuivi par mon
cauch'mar, Je répondis sans
attendre : – Moi, je vais
prendre un sac à terre } Puis d' la terre
et remplir le sac. } bis. VIII. Si mon obsession ne
file, Je suis sûr Que bientôt, pour
un asile Je s'rai mûr. Je me croirai Roi
des Sacs, Et dans mon délire, A travers ou bien à
trac, On pourra
m'entendre dire : – Quel bonheur d'
prendre un sac à terre } Puis d' la terre et
remplir le sac. } bis Chants d'armes[6] Les Jasses. Paroles de Genval. Musique
de J. de Smetsky. I. Qu'était-ce avant que le canon Ne gronde à Boncelle, à Barchon, Qu'un Jasse ? On répétait sur tous les tons : « Ce n'est qu'un soldat de carton. » Le Jasse. Mais tout à coup il a prouvé Que ce carton était blindé Le Jasse ; Et quand il vous dit « Halte-là », On ne passe pas au delà. A moins d'y laisser sa carcasse. Le Jasse. II. Lorsque les soldats du Kaiser Vinrent guindés, la pointe en l'air, Les Jasses Dirent : « C'est ça les lustucrus Qui veulent nous manger tout crus, Nous « Jasses ». Les Flamands dirent : « Potferdek, » On les f'ra profiteie avec » Les Jasses. » Les Wallons d'un air de défi. Dirent : « Nos z'allons f'aredji » D'jusqu'à c' qui bauhè-he ... Ii surface » Des Jasses. » III. Sans Kronprinz et sans Archiduc, A Liège, ils ont battu von Kluck, Les Jasses. Qui fit Aerschot et Budingen ? Qui fut victorieux à Halen ? Les Jasses. Qui brisa l'espoir du Kaiser ? Qui fut le vainqueur de l'Yser ? Les Jasses. Qui chaque jour, d'âme et corps, Combat au boyau de la mort, Pour l'avenir de notre race ? Le Jasse. IV. Il a du courage et le cœur, Aussi vaillant que rouspéteur, Le Jasse. Quand viendra l'heure d'attaquer, Il ne sera pas embusqué, Le Jasse. Je ne crois pas, sous le soleil, Qu'on puisse trouver un pareil, Au Jasse. Mêlez du Poilu, du Tommy, Du « Cosaque » et de l'Alpini ... Et vous aurez vif et tenace, Un Jasse. Les Piott's sont là. Paroles de Genval. Musique
de J. de Smetsky. I. Quand violant parole et promesse, Le Boch' vint chez nous, Sans peur, sans crainte et sans faiblesse. On vit, tout à coup, S'avancer la colonne noire, De nos p'tits soldats. Et chacun s'écria : « Victoire », Les piott's, les piott's sont là. II. Les « Piott's » se battent à Liège Comme des lions ; La soif et la faim les assiègent « Quequ' ça fait, crenon » Quand le monde entier vous regarde. S'arrête-t-on pour ça ? En avant et que Dieu nous garde Les Piott's sont là. III. Ils sont courbés dans la fournaise, Hagards et rageurs Et les yeux durs, que rien n'apaise, Visent droit au cœur. Malheur au Teuton qui s'approche. On ne le rat' pas, Pour « descendre» proprement un Boche Les Piott's sont là. IV. Partout où la bataille gronde, Les Piott's sont là. A Haelen, Aerschot et Termonde, Les Piott's sont là. A Namur, Anvers et Tervate, Les Piott's sont là. A Boesinghe, Pervyse et Steenstraete, Les Piott's sont là. V. Ils sont là les gas blonds de Flandre, Et les wallons fiers. Sous le sol qui vit se répandre, Leur sang chaud et clair. Et quand plus tard, après la guerre, Nous irons là-bas, Nous dirons dans notre prière, Les Piott's sont là. VI. Comme le Roi qui les commande. Ils ont su montrer, Combien leur valeur était grande, Leur courage ancré. Si, plus tard devait se produire, Un autre attentat, Majesté, vous n'aurez qu'à dire, « Mes « Piott's » sont là » Piotjes. Wijze : Pupchen. I. Er was in aIle tijden Een dapperst legioen. Dat eerst was in het strijden En om zijn best te doen : Ik vraag u, is het wonder Dat heden 't groot sucees, Voor 't voetvolk, maar bijzonder Voor de Piotjes is ? Ge keert u waar ge wilt, Dat ge altijd hooren zult : REFREIN. Piotjes, ge zijt een dappér ras. Piotjes, ge kwaamt altoos van pas, Piotjes, als er te vechten Te lijden of te sterven was. Piotjes, ons lot ligt in uw hand, Piotjes, de zege is u verpand, Piotjes van 't Belgisch leger, Ge zijt de roem en de glorie van ons land. II. Ons piotjes waren helden Die streden koen en fel Op honderd eerevelden, De Pruis, hij weet het wel. En werden ze aangevaIlen Dan hielden ze immer stand, Te Luik ofwel te Haelen Of op het Yzerstrand : Ja, op de bres altoos En zonder rust op poos :
Refrein. III. D'Engelsche Missen droomen Van Piotten, nimmer moe. En de Françaisen stroomen Naar de piotjes toe. Te Londen, aan de booten, Te Parijs aan den trein Daar staan ze op lange roten Om meê nen piot te vrijen Want ja, van een piot Zijn al de meiskens zot.
Refrein. Uittreksel der Revue van 't 4e. Chanson de la Charge Air : La Rafle. Depuis de longues heures Au milieu d'un fracas sans nom, Debout rien ne demeure Aux lourds projectiles des canons ; Complètement éventrées On voit les tranchées d' l'ennemi Partout la terre boul'versée N'offre plus un seul abri, Mais la canonnade ardente Partout brusquement a cessé Et sur les troupes dans l'attente La gloire soudain a passé Sur toute la ligne retentit Jeté par nos soldats ce cri : La Charge ! La Charge ! C'est la grenade qui s'avance. Haut les fronts, haut les cœurs A l'assaut les hommes s'élancent Et ces gars-là n'ont pas peur La charge, la charge Vive. Vive le Roi ! Extrait
de la Revue des Grenadiers de 1916. Rosalie. Paroles et musique
de Th. Botrel. Rosalie, c'est ton histoire (bis) Que nous chantons à ta gloire. Verse à boire ! Tout en vidant nos bidons. Buvons donc (chœur). Rosalie est si jolie (bis) Que les galants d' Rosalie. Verse à boire ! Se compteraient par millions, Buvons donc (chœur). Rosalie est élégante (bis) Sa robe-fourreau collante Verse à boire ! La revêt jusqu'au quillon, Buvons donc (chœur). Mais elle est irrésistible (bis) Quand elle surgit terrible, Verse à boire ! Toute nue : baïonnette ... on ! Buvons donc (chœur). Elle adore entrer en danse (bis) Quand pour donner la cadence Verse à boire ! A préludé le canon, Buvons donc (chœur). Au mitan de la bataille (bis) Elle pique et perce et taille. Verse à boire ! Pare en tête et pointe à fond Buvons donc (chœur), Et faut voir la débandade (bis) Des guerriers de Prusse et d' Bade. Verse à boire ! Des Bavarois, des Saxons, Buvons donc (chœur). Rosalie les cloue en plaine (bis) Ils l'ont eue déjà dans l'Aine ... Verse à boire ! Dans l' rein bientôt ils l'auront Buvons donc (chœur). Toute blanche elle est partie (bis) Mais, à la fin d' la partie, Verse à boire ! Elle est couleur vermillon, Buvons donc (chœur). Si vermeille et si rosée (bis) Que nous l'avons baptisée Verse à boire ! « Rosalie » à l'unisson, Buvons donc (chœur). Rosalie ! sœur glorieuse ( bis) De Durandâl et Joyeuse, Verse à boire ! Soutiens notre bon renom ! Buvons donc (chœur). Sois sans peur et sans reproches (bis) Et, du sang impur des Boches Verse à boire ! Abreuve encor nos sillons ! Buvons donc (chœur). Nous avons soit de vengeance (bis) A nos Alliés, à la France Verse à boire ! De la gloire à pleins bidons, Buvons donc ! (chœur). Dans les Cieux. Paroles de L. foret. Musique
de A. Altérac. I. Un jeune enfant qui n'avait plus de mère, Obtint en classe une bell' croix d'honneur, Or, le même jour on décorait son père, Un courageux et vaillant aviateur. Quand sur l' cœur du champion de l'espace, L' goss' vit briller l'emblème du devoir, – Tiens, lui dit-il, toi, tu ne vas pas en classe, Et t'as la croix ; Pourquoi, je veux savoir ? ... Prenant son fils dans ses bras, tendrement, Le père ému lui dit modestement REFRAIN. Je l'ai prise dans les nuages, Tout là haut, là haut dans les cieux, J'en vois beaucoup dans mes voyages, C'est une étoile du Bon Dieu ! II. Dans le ciel bleu, on acclame, on admire, Un aéro filant comme l'éclair ; Des cris s'élèvent dans la foule en délire, Vers l'homme-oiseau qui plane dans les airs. Majestueux, le voici qui s'avance, Chacun tressaille au bruit de son moteur ; Il atterrit... et fêtant sa vaillance, C'est en triomph' qu'on porte l'aviateur ! Mais quand il fut loin des vivats joyeux, Son fils lui dit, des larmes plein les yeux : REFRAIN. Puisque tu vas dans les nuages, Tout là haut, là haut dans les cieux. Il faut dir' que je suis bien sage A maman qu'est près du Bon Dieu. III. Le lendemain, l'aviateur, dès l'aurore, Prit le départ, chargé d'une mission, Il entendit l'enfant lui dire encore : « Petit papa, fais bien ma commission ! ». Dans l'infini, gros comme une hirondelle, Il disparaît. C'est l'immense inconnu. L'oiseau, hélas ! a dû briser ses ailes, Car le héros n'est jamais revenu ! De ses grands yeux fouillant le firmament, Depuis ce jour, l'enfant dit tristement REFRAIN. Petit père est dans les nuages Tout là haut, là haut dans les cieux ! Sans doute qu'il était bien sage, On l'a gardé près du Bon Dieu ! Ohé, là-haut, les Aéros. Poésie de Genval. Musique
de J. de Smetsky. REFRAIN. Ohé, là-haut les
aéros. Ohé, là-haut, les
fiers héros, Des rencontres
phénoménales. Salut, salut, de
tout nos cœurs. Salut, intrépides
vainqueurs De régions
firmamentales. I. Comme une abeille
d'or s'élançant de la ruche L'aéro quitte son
hangar, Baise le gazon
vert, et de l'air sans embûche, Escalade le clair
rempart ; Il monte sans
broncher, droit au soleil qui darde, Se balance, vire,
irréel... Nos couleurs
frémissant dans l'œil de la cocarde Portent notre
espoir vers le ciel.
Au refrain. II. A l'horizon
soudain, l'aigle ennemi se montre, Il va, sans le
moindre remord, Sur le vieillard,
l'enfant, la femme qu'il rencontre Semer la douleur et
la mort, Mais le Nieuport
court sus au semeur d'épouvante, Il l'attaque et
l'abat bientôt, Et la croix qu'il
portait sur son aile sanglante, N'ornera plus que
son tombeau.
Au refrain. III. Salut, cent fois
salut, vaillante sentinelle, Maîtresse du ciel
infini, Veilles, veilles
toujours, ta tâche est grande et belle. Et le peuple entier
te bénit Nous tous, qui
combattons dans cet enfer dantesque, Contre un ennemi
corrompu, En te voyant,
là-haut, nous t'envierions presque Si nous n'avions le
même but.
Au refrain. Hommage à l'Aviation française. Air : Les deux
grenadiers. Point noir mouvant
dans le ciel d'azur Comme une
hirondelle gui passe, Dans un vol
puissant, rapide et très sûr, L'aéro planait dans
l'espace, Alerte et vive
sentinelle de l'air, Alliant le
sang-froid au courage, Isolée là-haut dans
le beau matin clair, Gardien vigilant du
passage, Vainqueur de
nombreux combats émouvants, Jamais n'a refusé
la lutte, Blessant l'ennemi
et souvent Assistant à sa
chute. Quand attaqué de
tous côtés, Que le canon fait
rage, La fumée d'obus
éclatés Lui forme un long
sillage. Près de l'avion
siffle la mort, Mitraille en rafale
sur lui passe. Qu'importe la vie :
« La France d'abord » Il faut que la
mission se fasse Le grand oiseau est
blessé, On le voit qui
succombe. Se cabrant, il
glisse, un instant redressé, Tournoie dans les
airs et puis tombe. Désemparé il vole
encor. Energie sans égale, Il vient dans un suprême
effort Mourir en terre
natale. Gloire à ceux qui
chaque jour, simplement, Donnent et leur
sang et leur vie Pour celle dont ils
sont tous les enfants, La terre française,
leur patrie. Tous sont accourus
entendant son appel, Tombent gardant
l'espérance Qu'ils meurent pour
sa délivrance. Leurs noms
resteront à jamais immortels, Salut aux héros de
la France. Marche des "Petits Mineurs" Paroles de Beaupain.
Air
: Tipperary. C'est l'heure, aux
tranchées, Où le soir lentement
descend ; Déjà les fusées S'élancent vers le
firmament. C'est l'heure où le
Génie, En colonne sur les
chemins Rythme avec énergie Un enthousiaste
refrain : REFRAIN. Prends ton outil
sur l'épaule Et va petit mineur
; Si modeste que soit
ton rôle, Travaille avec
ardeur. Car travailler
c'est combattre Pour ton pays, pour
ton Roi. Et si le Boche, en
retraite, un jour doit battre C'est un peu grâce
à toi !.... Extrait de « Là-bas, en
1914-1918 », de J. Petit Mineur. Le 75 Air : Le clairon
de Deroulède, I. Dans la lutte
ardente et noire, L'Yser s'embrase de
gloire. Du sang de nos
enfants ! Sous le choc des
300.000 La petite armée
vacille, Mais se rejette en
avant. II. Sourd, rageur le
canon tonne A l'assaut on
s'époumone, Le fer luit au
soleil. La nuit les tours
s'illuminent Sous les obus et
les mines, Crachant des éclats
vermeils. III. Au 1er
d'artillerie Une meurtrière
pluie Fauche soldats,
chevaux ! D'onze pièces la
mitraille Détruisit jusqu'à l'entraille D'où coula la mort
à flots. IV. Et le soir de la
bataille La dernière encore
de taille Remplit la nuit
d'effroi ! Quand un shrapnel
dans l'espace Cloue les servants
à leur place Sous les roues, les
bras en croix. V. Tandis qu'au bord
des civières L'aumônier dit les
prières Et l'adieu bien
court ! Officiers, major en
tête, Sur l'affût brûlant
se jettent Le 75 tonne
toujours ! .... Extrait de la Revue du 4e
de Ligne, Notre Artillerie Air : Oh ! Oh ! Oh ! I. Quand les Boches
font des manières, En avant nos
artilleurs, Afin de régler leur
affaire, Les soixante-quinze
tonnent en chœur, J'vous prie de
croire qu'ils leur en collent ! Les cochons sont
écrabouillés, Tandis que nos
soldats rigolent, En voyant leur
bazar sauter. REFRAIN. Oh ! Oh ! Oh ! (8
fois) C'est pas
difficile, Le soixante-quinze
est rigolo ! Il. Mais, tout à coup,
quell' déveine, Pour ceux qui sont
d'l'autre côté, Voilà l'120 long
qui s'amène, Crac, encore un
carreau cassé. Toute la nuit, sans
relâche, Il fait d'la chair
à pâté, Avec cette bande de
lâches, Qui sont en train
de soupirer. REFRAIN. Oh ! Oh ! Oh ! (8 fois) Ce qu'on s'fait
d'la bile, Le 120 long est
trop costaud ! III. Ce s'ra vraiment
une bell'fête, Quand le Rhin sera
traversé, Nous en avons qui
s'apprêtent : Ce sont nos gros
obusiers, Faudra qu'ça pète
ou qu'ça craque, Que rien ne reste
debout, On démolira leurs
baraques, Ils l'ont mérité,
ces voyous ! REFRAIN. Oh ! Oh ! Oh ! (8 fois) Partout dans leurs
villes, Nos gros obusiers
cogneront !!! Extrait de la Revue du 14e
de Ligne. Le Crapouillot. Paroles de F. Dewez.
Air : La Madelon. I. La pipe au bec et
les deux mains dans les poches, L'air gouailleur,
dominant les parapets, Le « Crapouillot »
fait la nique à tous les Boches, Qui des «
Lanc'bomb's » connaissent bien les méfaits ! Il est le roi de la
tranchée, A la fois piotte et
artilleur Maniant la pelle et
la cognée Mais surtout son
mortier rageur... Son engin est
mignon, mais n'en est pas moins bon Pour réduire en
bouillie la gueule des Teutons !... REFRAIN. Le Crapouillot
arbore sur sa manche Deux ailes roug's
et de nombreux chevrons ; Rarement on lui
voit les mains blanches Mais sa crasse est
de bon ton ! Sa veste à trous
porte la Croix de guerre, Que lui valut maint
exploit de héros ; Son insign' vaut
une fourragère C'est l'avis de
tous les « Crapouillots ». II. Quand dans l'espace
apparaît une torpille Le « Crapouillot »
s'élance et dit « Je suis là ! » Fier il redresse la
tête et son œil brille, Ce n'est pas encore
aujourd'hui qu'on l'aura ! Il entre aussitôt
dans la danse Il charge, il tire,
il chante, il rit Et toutes les
bombes qu'il lance Font grand dégât
chez l'ennemi ... Et le poilu joyeux,
suant et belliqueux Répond crânement «
Zut ! » au signal « Cessez l'feu ! ».
Au refrain. III. Quand nos poilus
défilent parmi les rues, Faisant de l'œil à
tous les jolis minois, Le torse droit
comme aux grands jours de revues, Sur leur face on
lit l'éclat de leurs exploits. Les embusqués sur
leur passage, Gratte-papiers et
collets bleus S'éclipsent soudain
sans tapage Comme un renard
perdant la queue ... Sans y faire attention,
nos gaillards vers le front S'en vont avec
entrain en chantant « Madelon » !
Au refrain. L'Automobiliste Air : Mariette,
ma petite Mariette. I. Il n'faut pas pour
ta belle, Qui adore un
piou-piou Prendre fusil et
pelle Et être piotte
comme nous. Pour épouser la
Reine Des Armées de
l'Honneur, Soulage un peu sa
peine En restant son
chauffeur ! Que le piotte, qui
t'entend S'écrie en
t'accostant : REFRAIN. L'automobile C'est si facile, Pour retourner à
l'aise au cantonn'ment La guerre d'usure, Il faut que ça
dure, Et l'auto fait
gagner du temps ! II. Quand le long de la
route, Tu rencontres un
poilu. Lorsque son dos se
voûte, Qu'il plie et n'en
peut plus, Ne soit pas
insensible, En lui jetant au
nez : « Mon cher, c'est
impossible, » Regarde mon Q. G. ! » Mais fais lui place
et en passant Ramène le piotte
errant !
Refrain précédent. III. Quand le courage
amène Les poilus au
combat, Souviens-toi de ta
Reine, Et ne l'oublie pas Car, si la poudre
enivre Un piotte a toujours
faim ... Apporte-lui des
vivres Sans perdre ton
chemin ! Un petit obus ne
peut faire peur A un vaillant chauffeur ! REFRAIN L'automobile, Est si utile Car elle soutient
les nerfs des combattants, Si bien venue, Qu'on la salue Comme la force du
régiment ! IV. Quand la relève
chemine, Par les boueux
chemins, N'y lance pas ta
machine Sans bride, à fond
de train... Ne broie pas sous
ta roue Notre excellent
moral, En nous couvrant de
boue Au cœur ça nous
fait mal. Mais calme alors
tes saints transports Tu as le temps
encor !
2e Refrain. V. Si sur le champ de
gloire, Un brave fut
blessé, Qui par la route
noire A tes soins est
confié, Sois comme l'infirmière Et porte ton soldat... Avec des soins de
mère, Vers un rnoëlleux
matelas, Et donne l'exemple
à maint docteur, D'élévation de cœur REFRAIN. L'automobile, Dans l'ombre file, Avec mystère elle
sauve son trésor, Un brave, un père, Epoux ou frère, Qu'elle dérobe à la
mort ! Extrait de la Revue du 4e
de Ligne. Automobielekens. Lied gemaakt aan het front in 1915. Wijze : Mariette,
mijn kleine Mariette. I. Komt een auto gereden Niet ver van de tranchées, Dan roepen de piotten : « 't Zijn allemaal arnbuskés ! » Brengt g'haring, zwarte boontjes, Ze grollen en 't is mis ! Maar, vleesch, wit brood en koffie Da's piotten kerremis ! Ge zijt dan een piottenvriend; Ze zingen welgezind : « Automobielekens, » Op katjoe wielekens, » 't Redt de piotjes van den hongersnood ! » 'k en zou ni et geeren » De autos ontberen, » Of 'k was al lang van honger dood ! » II. Rijdt gij voorbij de rangen Der piotten, in galop, Ge speet ze vol met modder Van teen tot aan den kop : Dan roepen zij en vloeken Lijk duivels in den nacht ! Maar achter op den auto Krijgt ge een piottenvracht Geweer en zak, 't Vliegt in den bak ! En 't piotje wipt op 't dak « Autornobielekens, » Met katjoe wielekens, » 't Is een pleizier te rijden zoo naar 't front. » Laat ze maar tieren ! » Ons beentjes zwieren, » En 't pijpke rookt in onzen mond » III. Rijdt ge naar Kales weder, Zoo ziet ge langs de baan, Piotjes, op hun beste, Die op vakantie gaan : Kunt ge ze niet opladen (Gendarmen staan te dicht), Zoo krijgt ge een hoop woorden, Of meer nog... in 't gezicht, Doch stopt ge vrij, Op een, twee, drij, Zit 't piotjen aan uw zij « Automobielekens, » Met katjoe wielekens » Per auto rijden, ja, dat is een bus ! » Ge maakt een reisken, » Voor een kiein prijsken, » Van Eizendam... naar Orléans ! » IV. Als de piotjes vallen Getroffen in den gracht, Dan brengt ze de auto weder In 't duistere van den nacht : Het bloed vloeit langs de wielen, Ze karmen van de pijn, En zuchten : « Ach ! hoe droevig Zoo per auto te rijen ! » Als de auto wacht Wordt 't piotje zacht Ter ziekenzaai gebracht : « Op maische beddekens, » Liggen ze nettekens, » In lakens blank, geschoren glad en frisch ! » . En de infermièren, » Zullen hun leeren, » Wat of « goed kwetsuurken » is ! » Uittreksel des Revue van
't 4e Linie. Chansons des Embusqués du front[7] Les Cuistots. Paroles de Th. Botrel. Air: Cadet
Rousselle. I Quand les cuistots sont aux tranchées (bis) Sur nos « derrièr's » ils sont niché (bis) Dans des cuisines magnifiques... A l'instar des préhistoriques : Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! II. Leur matériel qui n'est brillant (bis) Que par son absence souvent (bis), , , Est noir comme le cœur du Kaiser ...re, Ou « celui » de la cantinière : Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! III. Jamais l'un deux ne les rata (bis) Le bon bouillon, le bon rata (bis) Quant aux menus, dame !... et pour cause ! Plus ça chang', plus c'est la même chose ! Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! IV. Les « cuistots » sont des
rigolos (bis) Qui vous dégèl'nt par leurs bons mots (bis) C'est peut-être ainsi qu'est dég'lée Par eux la viand' frigorifiée !... Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! V. Comme la premièr' des qualités (bis) Les force à soigner leur santé (bis) Ils s'envoient – soit dit sans reproche – Les meilleurs morceaux d' la galoche Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! VI. Mais voici que 1'heure est venue (bis) D' porter la « tambouille » aux poilus (bis) L'un va devant, l'autre à la suite ; Entre eux se balane' la marmite !... Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! VII. Une heure, au moins, dans les boyaux (bis) Vont baladant leurs aloyaux (bis) Pas moyen d'aller au pas de charge : L'air est pur... mais la rout' pas large ! Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! VIII. Les obus pleuv'nt un tantinet (bis) Mais les « marmit's » ça les connaît ... (bis) S'il leur survient une aventure Les Poilus s' mettront la ceinture ! Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! IX. Dans les « cagnas » et les « gourbis » (bis) Ils sont accueillis par ces cris : (bis) « V'là les « cuistots » : La vie est belle ! Au vent les quarts et les gamelles ! Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! X. « Adieu « cuistots » ! bonsoir chez vous ! (bis) » Adieu, les « pott » et gar' là-dessous ! » (bis) Et les « cuistots », sous l' nez des Boch's, S'en retour'nt les mains dans leurs poches. Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! XI. Comme, entre nous, les brav' s « cuistots » (bis) Sont des rnanièr's de p'tits héros (bis) Au lieu du cordon bleu d'naguère Qu'on leur donn' celui de la croix de guerre ! Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment Les « cuistots » sont de bons enfants ! Doléances sur la Cuisine. Paroles de Beaupain. Air : Agathe, Agathe. I. Comme nous somm's en guerre, Faut pas réclamer Sur les pomm's de terre Ni sur le café ; Dam', c'est très sommaire, Mais quoi qu' vous voulez, Puisqu'un jour viendra Où l'on boira meilleur qu' ça ; Et ce jour là Chacun se réjouira. REFRAIN. Le café n'est pas bathe, pas bathe, pas bathe Mais, à quoi bon rouspéter Il vaut mieux patienter. Car c'est pas d'la faute en somme, en somme, en somme, C'est d' la faute aux homm's De la cuisine. II. La soupe est exquise. Mais manque de poireaux ; C'est avec surprise Qu'on trouve un haricot ; Aussi, faut-il qu' j' vous dise – (C’ est très rigolo) – C'est que l' pauvr' troupier De ses deniers doit les payer. Mais, l' jour viendra Où les Boch's paieront tout ça ! Réponse du Cuisinier. Paroles de Beaupain.
Air: Mariette,
ma petite Mariette. D'puis quelqu' temps je m' désole Quand j 'entends rouspéter Sur les bons « rabatcolles », Les patat's, le café. Mais j'ai trouvé l' système Pour fair' tair' ces « smeerlap » : Je fais quéqu'chose qu'ils aiment, Je leur fabrique du « kip-kap » ; Et, du soir au matin, Je tourne à mon petit moulin. REFRAIN. Boulettes, bonnes boulettes, Tous les jours je fais... des boulettes ; J'estime Qu'à ce régime, Ils red'viendront mûrs Pour le bœuf « nature »… Les Clairons. Paroles de Beaupain. Air : Fermez ça
! I. Lorsque sur la grand' route, Sous un soleil d'enfer, Tout de sueur couverts, On bouff' des gamell' de poussièr, Et qu'on fond goutte à goutte Avec sacs et outils, On envoie des lazzis Aux clairons que l'on abrutit. Et l'on geint Le long du ch 'min Ce gentil p'tit refrain : Fermez-çà, fermez-çà Ce n'est pas l'moment d'souffler des « rabatcolles », Fermez-çà, fermez-çà Si vous n'savez souffler qu'çà Faut fermez-çà. II. Mais, quand on s 'paie sa hure, Le clairon, né malin, Avec son œil d'ancien, Fait la nique à tous ces clampins ; Car si la route est dure Pour qui respire à fond, Ne l'est-ell' pas, crénom, Pour qui crach' l'air de ses poumons ? Et gaiement, Gentiment, Il leur tient c' boniment : Fermez-çà, fermez-çà, Fermez-çà sinon... je perds mon embouchure, Fermez-çà, fermez-çà, Si vous n 'voulez fermez çà Je vous plant' là. Le Cantinier. Paroles de Beaupain, Air : Il s'appelait Boudoubadabouh, I. Messieurs, sans en avoir l'air, Je suis le bouillant Alexandre, Clairon, kwèpi, chantre, clerc, Tchouk-tchouc, barman... je sais m'y prendre Pour élever des spreeuws en cage, Vendre du cirage, Et débiter des tyroliennes, du stout, du saindoux, Puisque c'est mon goût, Je chante partout. REFRAIN. Achetez mes bou ... badabouh, Mes bouchées, mes pralin's, mes cachous, Mes boul' s, mes babas, Mes bâtons d'nougat Et mes truff's en chocolat. J'fais concurrence aux mercantis, En n' tapant les gens qu'à demi, Car je veux surtout Joindre les deux bouts Les deux bouts ... doubadabouh. II. Oui, Messieurs, dans mes rayons, Ou trouve toutes marchandises. Mieux que la fair' de Lyon Mon bazar réserv' des surprises. Je vends de la bijouterie, De l'épicerie, Des figues, des pinsons, du beurre, et des jeun's de chien. Dans mon magasin, Je dis ce refrain. REFRAIN Achetez mes bou... badabouh, Mes boustrings, mes pickels, mes r'moudoux, Ox-tongue, ananas, Cigares, tabacs, Et c'qui fait crever les rats. J' fais concurrence aux mercantis En n' tapant les gens qu'à demi. Mais, j' veux avant tout Aller jusqu'au bout Jusqu'au bout...doubadabouh. Le Facteur. Paroles de Beaupain. Air : Musique
de chambre. I. Y a des gens qui sont partisans De l' « œuvre du flirt aux tranchées », Qui, potferdek, trouv'nt amusant De s' bécotter... par la pensée. Ils rêvent de longs jours entiers Aux beaux yeux bleus de leurs aimées Et, sans s'en douter, font crever Les pauvres facteurs aux armées. II. Cependant, j'étais très heureux D'apporter un peu d'espérance Aux fiancés, aux amoureux, A ceux qui souffrent de l'absence. Mais, depuis que l'on inventa Correspondantes et marraines. Zwittant comme un pauvre forçat, Je trime et m'esquinte à la peine. Chansons des Marraines[8] Le Rondeau de la Marraine. Paroles de Genval. Musique
de J. Smetsky. Une marraine, par ces temps de guerre, Pour le Poilu, qui n'est qu'un grand enfant, C'est une fleur exquise et printanière, Dans le désert de son isolement. C'est un cœur pur, qui, sans souci, se donne ; C'est une main qui se tend sans trembler. C'est l'amitié qui réchauffe et rayonne. Un peu de feu de notre ancien foyer. C'est un problème avec une inconnue, C'est un espoir qui nous laisse songeur. C'est la lettre lue et cent fois relue, La lettre qui nous met du baume au cœur. C'est la bonté de nos mamans lointaines, Comme c'est la pureté de nos sœurs. Croyez-moi, mes amis, une marraine, C'est de la force et c'est de la douceur. Et je ne l'étonnerai pas, j'espère, En vous disant qu'en mon cœur est éclos Un sentiment aussi doux que sincère } Qui va lui dire : « Ma Reine» en deux mots. } (bis) Marraine d'Amour. Paroles et musique
de P. Chapelle. I. C'est un Poilu, très beau garçon Qui n'est pas rich' mais d' bonn' maison ; Ell' c'est une très joli' blonde Dont le père a beaucoup d'écus Et rêve d'un gendre cossu Tel qu'on en voit dans le grand monde. Or, comme un grand journal – Ceci n'est point banal – A donné pour marraine La jeune fille au Poilu, Ils ont correspondu Depuis trente semaines. D'ailleurs voici : Ce qu'il écrit : REFRAIN. Petite Marraine Vous êtes ma reine, Ma reine d'amour ! Si belle et si bonne, De loin je vous donne Mon cœur pour toujours ! J' prie Dieu qu'il me fasse Cette seule grâce D' vous connaître un jour, Car, pauvre ou mondaine Vous êtes ma reine, Petite marraine. II. Or, voici qu'un jour le papa Dit à sa fille : il ne faut pas Poursuivr' cet amour qui commence, Ton âme en ressent trop d'émoi. Et puis, c' jeune homm' n'est pas pour toi. Cessez donc tout' correspondance. Le cœur plein de chagrin, Elle écrit le lendemain Dans une dernière lettre : « Cher filleul, il vaut mieux Que l'on se dise adieu Avant de se connaître ». Alors voici C' qu'il répondit : REFRAIN. Petite Marraine Vous êtes ma reine, Ma reine d'amour ! Mon cœur vous pardonne Et quand même se donne A vous pour toujours. Moi, j' veux vous connaître Et vous s'rez peut-être Moins cruelle un jour, Car, malgré tant d' peine Vous restez ma reine, Petite marraine. III. Un jour il vint en permission Avec un' belle décoration, Vit sa marraine et dit au père : Monsieur, si j' me suis bien battu C'est pour défendre vos écus ; Sans nous, vous n'en auriez plus guère. C'est pourquoi j'ai l'honneur De vous demander l' cœur Et la main de votr' fille. Et le papa charmé Lui dit : c'est accordé, Vous êt's de la famille ! Et l' Poilu dit D'un air gentil : REFRAIN. Petite Marraine Vous êtes ma reine, Ma reine d'amour ! Si belle et si bonne, Ici je vous donne Mon cœur pour toujours. Je l' jur' sur mon âme, Vous serez ma femme Au jour du retour ; Et j' veux qu'ell' devienne Heureus' comme une reine, Ma petit' marraine ! Marraines. Paroles du Dr Goossens. Air: Légende
des Coccinelles. (Delmet) I. Pour chasser l'immonde cafard On a fait ; plutôt au hasard, Cent tentatives toujours vaines. C'est alors qu'en ressort dernier On se décide à demander (C'est à la mode), une marraine. II, Dans les annonces du journal On expose son idéal. Naïvement, en découpure, Entre l'appel des charlatans Et les petits noms alléchants Des masseuses et manucures. III. On vous répond de tous côtés Propos grivois, tendres, posés, C'est vraiment à perdre la tête. On croit si bien qu'on réfléchit Qu'au bout du compte l'on choisit Comme toujours, à l'aveuglette. IV. Bientôt on commence impromptu, Par lettres ou billets menus, Un délicat marivaudage. Et l'on craint simultanément De sembler trop entreprenant Ou bien encore... par trop sage. V. Enfin, l'on obtient un congé Et l'on s'en va le cœur léger Sans trop vouloir laisser paraître Que puisque marraine il y a, On n'est pas plus fâché que ça, Finalement, de la connaître. VI. A la gare on prend une auto Pour aller, subito, presto, Se rendre compte. pauvre hère, Que l'objet de son madrigal N'est qu'un bas bleu sentimental Et largement quinquagénaire. VII. Mais un véritable Poilu N'est jamais pris au dépourvu, Car il favorise sa veine En s'assurant par précaution, Pour éviter les déceptions, Un certain nombre de marraines. VIII. Puis, quand même n'en eût-il pas, Soyez sûrs qu'il inventera Rose, Loulou, Blanche ou Aline, Et que, rentré dans son gourbi, Il jurera urbi orbi : Ah ! mon bon cher ! Elle est divine ! Ma Marotte, c'est l'Piotte. Paroles
de H. Baguet. Air
: L' quinzaine au Mambourg, I. Je suis émue quand passent les cavaliers, J'aime leur allure, leur belle tournure, J'admire le chic de ces fiers troupiers Caracolant sur leurs fringants coursiers. Mais quand défilent ceux de la Ligne, Je deviens folle et je trépigne Car le « Piotte » je l'aimerai toujours } A lui mon cœur, à lui tout mon amour. } bis. REFRAIN. Traderi, traderi dera, Ma marotte, c'est 1'« Piotte». Traderi, traderi dera, J'en raffole, ma marotte la voilà. II. J'estime beaucoup les braves artilleurs ; Comme mes amies, j'aim' leurs batt'ries. Lorsqu'ils me lancent des regards vainqueurs J'suis subjuguée par ces beaux enjôleurs. Mais, pour ma chèr' Infanterie, Je me sens tout attendrie Car le « Piotte » je l'aimerai toujours } A lui mon cœur, à lui tout mon amour. } bis. III. Je fréquente moins les savants du Génie, J'ignore leurs thèmes, leurs théorèmes, Lorsqu'ils me vantent la géométrie J'leur dis: « Je préfère votre anatomie. Ils me rasent tous vos problèmes, Moi, c'est le fantassin que j'aime. » Car le « Piotte » je l'aimerai toujours } A lui mon cœur, à lui tout mon amour. } bis. IV. En vrais héros combattent nos troupiers Tous je les aime, d'amour extrême, Car, artilleurs, « Piottes », cavaliers, Ils sont tous de valeureux guerriers. Dans la Belgique délivrée Nous acclamerons notr' armée Car nos soldats nous les aimons toujours, } A eux nos cœurs, à eux tout notre amour. } bis. DERNIER REFRAIN. Traderi, traderi dera, La Belgique héroïque Traderi, traderi dera, La Belgique est fière de ses soldats. La Plainte de la Fiancée. Paroles de H. Baguet. Air : Ley'iz-m'
plorer. I. Lorsqu'il partit pour rejoindre l'armée, Mon adoré Mit sur le front de sa chère fiancée Un long baiser, Va, lui dis-je, lutter pour la Belgique Et pour ton Roi. Dans les combats, sois toujours héroïque, En toi j'ai foi. II. Le souvenir d'une horrible bataille M'étreint le cœur. Et, depuis lors, je le sens qui défaille Sous la douleur. Je fus victime de la rage déchaînée Des oppresseurs. Hélas! plaignez la martyre outragée Des insulteurs. III. Lorsqu'un matin me parvint la nouvelle De son trépas, Je maudis la destinée cruelle Qui l'emporta. I! est tombé pour notre belle Patrie Avec bonheur. A tout jamais, en mon âme meurtrie, Gît la douleur. IV. Du haut de ta demeure dernière, Dis, m'entends-tu ? Chaque soir, aimé, je t'adresse ma prière Chez les élus. Souvent alors, mon âme transportée D'un doux émoi, T'entend crier à ta pauvre fiancée: Monte vers moi. Duo de la Marraine. Air: I want to be. Will forgive me I'm loving you } Je n'ai rien compris du tout } bis You are
to beautifull as am King Oyes j'aime beaucoup le plum-pudding. Let me my dearest it telling Will forgive me I'm loving you } Je n'ai rien compris du tout } bis Without you Ishall never be happy Will forgive me l'm loving you Je n'ai rien compris du tout Of you Idreamend sonny Qu'est-ce qu'elle dit, qu'est-ce quelle dit ? Strech your arms come kiss me Pas ici, pas ici. Love my dearling under the three Yes on te si fé aradgi Lit us dance now a little sketch Prinds donc 1i reubleu man d'arretch. Extrait de la Revue du 14e Les p'tites Anglaises. Paroles de Beaupain. Air : Les
petits chagrins. I. Qu'ell' soient au volant d' leur auto, A ch'val, à pied ou en moto, Très à leur aise, Elles vous ont un air gaillard Qui plaît dès le premier regard, Les p'tites anglaises. II. Qui n'a goûté leur cacao, Leur thé, leurs biscuits, leurs sirops Aux prunes, aux fraises, Ne connaîtra la volupté Qu'il y eut d'jouir des bontés Des p'tites anglaises. III. Etiez-vous à court de tabac De cigarett', de chocolat Ou mêm' ... de « pèse », Pourquoi n'alliez-vous pas offrir « Oun' mâgnifiqu' pétit' souv'nir » Aux p'tites anglaises ? IV. Quand il vous pleuvait des obus, Et que l'on ne rigolait plus Dans la fournaise, Qui s'amenait à pas pressés Pour soigner nos pauvres blessés ? Les p'tites anglaises. V. Aussi, chacun se souviendra – Quand, hors du Pays, on bout'ra Poux et punaises – Des pleurs que dur'nt verser souvent, Malgré l' masculin d' leurs vêt'ments, Les p'tites anglaises... Extrait
de « Là-bas en 1914-1918 », par J. Petit Mineur. Chansons " Vestimentaires "[9] Chanson de la Vieille Capote. Air : Je sais que vous êtes jolie. I. Vraiment Monsieur, si vous m'aviez vu alors, Sans me vanter j'étais mis comme un milord, Toutes les femmes amoureuses R'luquaient ma capote gracieuse Quand le dimanche au Baudouin j'allais danser Je sentais vers moi tous les yeux dirigés, Sur toutes les physionomies J’ lisais des regards d'envie Et j'étais là Comme un pacha. REFRAIN. Alors elle était si jolie Avec ses beaux boutons blinquants Alignés sur deux rangs, Doublure de fantaisie, Je l'avais fait découper, Dans elle j'étais moulé. Ma pauv' capote, elle était si jolie. II. Hélas maint'nant c'est fini de fricoter, J' crois même qu'on la refus'rait au vieux marché. Depuis plus de deux ans qu'elle roule Elle est complètement à moule. Quand sur les routes on arrange les accôt'ments Vous savez tous qu'il y drache constamment, Toutes les autos envoient des crottes De boue sur ma pauvre capote. Voyez vraiment N'est-ce pas navrant REFRAIN. Hélas, elle était si jolie, Main'nant elle n'a plus de couleur Et a pris une odeur ; Ce n'est pas l' papier d'Arménie, Mais faudra bien en ach'ter Pour la désinfecter Ma pauvre capote ! Elle était si jolie ! Extrait
de la Revue des Grenadiers de 1916 Chanson des Insignes. Air: Patati, Patata. I. Paraît qu' c'est décidé quand l’ mois sera fini Toute l'Armée belge aura l'uniforme kaki. Ah ! patati, patati, patata. II. Mais il reste à résoudre un délicat problème, C'est d' trouver à chaque corps un différent emblème, Ah ! patati, patati, patata. HI. L'infant'rie, sans effort, a reçu des fusils, Au col des artilleurs des canons l'on a mis, Ah ! patati, patati, patata. IV. Les lanciers ont reçu deux lances entre-croisées, Sans doute pour rappeler qu'elles étaient supprimées, Ah ! patati, patati, patata. V. Pour l'Administration, plus tard, on décidera S'il faut coller un pain ou une boîte de plata, Ah ! patati, patati, patata. VI. Quand au corps médical, moi j' trouve ça ridicule, On voulait au collet leur coudre une canule, Ah ! patati, patati, patata. VII. Pour Messieurs les Gendarmes, on reste hésitant Entre deux saurets croisés ou un filet d'harengs, Ah ! patati, patati, patata. VIII. Au régiment du train il y eut une alerte : On avait par erreur brodé des bacs à m… Ah ! patati, patati, patata. IX. Mais ces kakis venant de différents côtés, L'un tire sur le brun clair, l'autr' sur le brun foncé, Ah ! patati, patati, patata. X. Nos soldats en peu d' temps auront arrangé ça, Et cette couleur kaki d'viendra couleur K. K. Ah ! patati, patati, patata. Onze Nieuwe Helm. Wijzc : Gekend lied. I. Wel hebt ge 't belgisch leger al gezien ? Onze nieuwe hoed Staat hij ons niet goed ? Is 't naar de laatste mode nier misschien ? Mode van « Parys » Doch in Kaki. De Pruis die meende da 't hij had gevonnen, De Kaskapoint, wel 't was maar nen kartonnen. Maar ons helm is kloek en sterk 't Is zuiver ijzerwerk. REFRE1N. En leutig trekken wij nu op Met onzen helm op onzen kop : Eenieder stapt gezwind en fier Lijk ne pompier. Wij stappen zwierig in 't gelid, Geen Pruis die ons nu nog verlet, Met onzen stalen zonneschijn Recht naar Berlijn. II. Hij kost veel geld, maar 't kan toch niemeer
op : 't Is de Pruis die dopt Als hij is geklopt. Elk zet met vreugde zoo een hoedjen op Want dat weegt niet zwaar, En goed voor 't haar. Gelooft me vrij, die kasken zijn gecn prutsen Nen quarant' deux kan ze met moeite blutzen Zoo sterk zijn zij, doch, per malheur Ne kogel vliegt er deur. III. 't Is zoo pratiek, gelooft ge mij dan niet ? Ais de wind nu Huit Geeft die kask geluid. AIs op de patroelje een vuurpijl schiet Blinkt de kask van ver Gelijk een ster. Gelijk een klok zoo klinkt hij in den regen ; Maar wees gerust, hij kan er heel goed tegen En doet g'hem af, en keert g'hem om : 't Is een saladekom. IV. Ziet gij ons zoo door Brugge gaan ? Den dag van 't Heilig Bloed Mee nen stalen hoed. De meiskens, die staan kijken langs de baan, Lachen ons dan uit En roepen luid : Wel ziet dien dikken kaasbol blinken Die maagre graat zal allerzins verzinken. Alzoo nen hoed. Och Heere God, 't Is juist nen koopren pot. Uittreksel der Revue van 't 4ᵈᵉ
Linie. De Ransel. Wijze : Oud lied. I. Ge zult mij somwijlen vragen Waarom de piotjes klagen Over 't wegen van den zak Wist ge maar wat er in stak. Hoort maar eens, in tij d van vree Dan droegen wij met ons mee : Een doos plata, « petits-vivres » Met een pak beschuit, of liever Nen schoenborstcl, een blinkdoos, En een paar « souliers de repos » Een naaizaksken met erin Kam en koker en bobijn, Een hemd en een onderbroek, Eenen hand-en zakneusdoek, Vorket, lepel en gamelle En de rest is niet te tellen, Voegt erbij als complement Nog wat pakjes met ciment. REFREIN. O zijn dat malheuren Zoo nen zak te sleuren. Ge kunt verstaan Hoe dat we zweeten langs de baan. II. Maar hoe langer dat wij vechten Is dat spel nog aan 't verslechten ; Want, bij ieder jaargetij Komt er nog wat ballast bij. 't Was nog niets in tijd van vree Hoort, nu dragen wij nog mee : Een doos plata in réserve, Nog nen pak beschuit, in scherven, Nen schoenborstel, een blinkdoos En een paar « souliers de repos », Nog een paar loodzware schoenen, Nen wollen caleçon, 'neri katoenen Nen roôn buikband van flanel, Twee paar zokken, een gamel, Nen esharp en een paar kloeffen, Met nog vier pakken kardoezen, Van onzen aalmoezenier Nog nen boek in dik papier, Voegt er bij, voldoen 't nog nie' ? Nog een heel kostuum kaki. REFREIN. O zijn dat malheuren Zoo nen zak te sleuren. Ge kunt verstaan Hoe dat we zweeten langs de baan. III. 't Werd gezeid; de goË soldaten Mogen nooit hun zak verlaten, Maar was de retrait' wat vlug Dan schoof 't zakske van den rug : Want wij dragen, buiten kijf, Nog gewicht genoeg aan 't lijf : Ons geweer van zeven ponden (Dat bleef altijd ongeschonden). Nen ceinturon met niet min Als « cent vingt » kardozen in, Nog ncn knapzak, ge kunt peizen Die hier hangt te biezebijzen Met een brood in, een door srneer En den heelen necessair. Nog een schup waarmeê we strakskens 't Vaderland steken op zakskens, Voegt erbij de bajonnet, Een stuk kaas, een paksken vet, Want de boter is te duur, En dan nog ons couvertuur. Een chaufrette die niet kan branden, En ons klaksken in ons handen, Onzen helm op onzen kop : En dan nog neri periskop. Maar 't bij zonderste van al De farneuze rattenval.... REFREIN. O zijn dat malheuren Zoo nen boe! te sleuren. Ge kunt verstaan Hoe dat we zweeten langs de baan. IV. Zegt eens, zult ge nu nog vragen Waarom de piotjes kiagen Als ze gaan naar de trancheên Met dien ransel op hun leên ? 't Kan geen kwaad meer dat de Pruisen Branden af ons dak, ons huizen, Want wij keeren nog terug Met ons huis op onzen rug. Als ons vrouw ons zal zien komen Ginder ver achter de boomen Waar ze ons al zoolang verwacht, Dan zij n haar eerste klacht : REFREIN. O zijn dat malheuren Zoo 'nen zak te sleuren. Nu kan ik verstaan Waarom dat spel zoo traag moest gaan. Uittreksel der Revue van t' 14ᵈᵉ
linie. Chanson du Permissionnaire bien habillé. Paroles de P. Brohée, Air : Titine. I. Lorsque l'on se rend en perme Il faut être propr' surtout, On quitt' les tunnels, les fermes, L' panorama chang' beaucoup ! On fourr' dans un sac à terre Tout son sale fourbi. On r'vête de bell's affaires Et joyeus'ment l'on s' dit : REFRAIN. J' suis chic type Sous mes nippes ; D'un affreux Tircis Je d'viens Adonis ! Je freluque, Je reluque, Car j' suis habillé Comme un z'officier ! II. Mais pour fair', ça se devine, Ce changement de décor, J'ai demandé les bottines Du premier sergent-major ! Ainsi, cette bell' tunique Est à mon adjudant, Et cette culotte unique Appartient au sergent.
Au refrain. III. Mon lieut'nant mêrn' voulut m' faire Don d'une chemis' – je l' proclame ! (J'ai laissé la s'main' dernière La mienne au bain d'Elzendam ... ). De mon chef j'ai les mol'tières, Du fourrier l' ceinturon, J'ai les gants d'un petit frère, L' képi du capiston !
Au refrain. IV. Bref, je suis un' garde-robe, Qui déambule les ru's, Du crépuscul' jusqu'à l'aube, Beau comme un petit Jésus. N'y a qu'une chos' qui m'appartienne, Et encor' ! c'est ma peau ! Mais quand j' remets, l'âme en peine, Mes guenill's, j' dis bien haut : REFRAIN. Quel sal' type Sous ces nippes. D'un bel Adonis, Je r'deviens Tircis. Sur les routes Je dégoutte, Car j' suis habillé Tout comme T….ier ! Les Cloches de la Victoire ![10] Les Cloches de Belgique. Paroles de R. Van Santen. Air : La
Paimpolaise de Th. Botrel. I. Sous la lourde douleur qui pèse La voix de nos pauvres clochers Noicis aux feux de la fournaise Chevrote au-dessus des bûchers. Et les gros bourdons Pleurent leurs chansons. Chantez cloches, mais en sourdine, Chantez aux Belges oppressés Que l'espoir est vertu divine Qui soutient l'âme des blessés. II. C'est l'écho du froid cimetière Au coin du village endeuillé, C'est le voile noir d'une mère ! Un vieux qui s'est agenouillé ! Et la cloche au ciel, Lance son appel. Sonnez cloches, l'oraison fière Qui convient aux tombeaux des forts. Priez pour le coeur de la mère Mais chantez la gloire des morts ! III. Au pied de l'église outragée Résonnent le long des chemins, Les sabres d'une infâme armée Et luisent des casques prussiens. Mais malgré le bruit, La cloche rugit : Chantez cloches, chantez aux traîtres, Qui brisèrent notre traité, Que le Belge ne veut pour maîtres, Que sa loi et sa liberté ! IV. Petites cloches soyez bonnes Puisqu'au loin s'entendent vos chants. Chantez pour les gâs des colonnes Dans le soir bleu vos airs touchants, Dites que l'amour Rêve du retour, L'Angelus, dans sa mélopée, Portera pour chacun des gâs, Le baiser de sa fiancée, Qui fidèle, l'attend là-bas. V. Mais l'ouragan de la bataille A repassé sous nos clochers. C'est le retour de la mitraille, Les rangs ennemis sont fauchés. Serait-ce vraiment La fin du tourment ? Chantez cloches ! Carillon, sonne, La victoire donne l'assaut ; Chantez cloches, la Brabançonne, Sous les plis de notre Drapeau ! Extrait
du « Livre du soldat pour 1918 ». Les Cloches. Paroles de Genval. Musique
de J. de Smetsky. I. A Lampernisse, à Reninghe, à Nieuport, Tous les clochers sont morts. Croulés dans les vieux cimetières... Les coqs dorés, les coqs vermeils, Ne fixerons plus le soleil. Au faîte des églises fières... Et les cloches d'airain meurtries par l'obus. Ne tinteront plus, ne tinteront plus. REFRAIN. Les cloches sont mortes. Hélas, Les cloches sont mortes L'écho redit leur dernier glas Et le vent l'emporte. II. Du haut des tours, les cloches ont sonné Leur appel obstiné, Le jour de l'attaque cynique. Les bras tremblaient, les cœurs vibraient Et les âmes communiaient Pour les Pâques patriotiques, Car Christ ressuscitait dans le soldat grandi. Le soldat est mort, les cloches aussi.
Au refrain. III. Mais comme il est venu, d'autres soldats, Pour les futurs combats, Il viendra de nouvelles cloches, Et celles-là, nous les fondrons Dans le bronze impur des canons Que nous arracherons aux Boches. Et l'airain de la mort sonnera désormais, Comme un repentir, l'angelus de la paix. REFRAIN. Les cloches bientôt sonneront Dans un ciel de gloire. Bientôt les cloches sonneront L'hymne de victoire. Final des Cloches. Air : Beiaardlied. Vienne ce jour de gloire Toutes elles se réveilleront Et sonn'ront la Victoire Les cloches des carillons (bis). Et jetant leur clair appel Chantent, délivrées, un émouvant Noël. Elles f'rent couler des larmes De joie et de fierté, La Belgique par les armes Reconquiert sa liberté (bis). Extrait
de la Revue des Grenadiers de 1916. Divers[11] Het Pijpke van den
Piot. Air : D'où viens-tu beau nuage ? I. Ge zijt zoo ver versleten, Uw kop is afgewreten, Uw steel is doorgebeten O, pijp ge zuigt en zopt, Maar ge zijt warm van binnen, Dus blijf ik u beminnen Zoolang mijn hart je klopt ; Al zijt ge oud en versleten, O pijpje, trouwe maat, Ondankbaar mag ik heeten (bis) Is 't dat 'k u ooit verlaat ! II. Want ja, bij winternachten Als 't vriest hier in ons grachten, Komt gij de kou verzachten, O pijpje, gIoeiend heet ! Alsik bedrukt, u grijpe, Een troksken aan mijn pijpe Verdreven is mijn leed ! O, trouwste van mijn maten, Die in mijn vuist hier gloeit, Nooit hebt ge mij verlaten, Ik ook verlaat u nooit ! III Als ik alleen aan 't peinzen, Uw wolkskens blank zie rijzen Zie wentelen en bijzen Den blauwen hemel in... Dan drijven ook mijn droomen, Heel ver van de Ijzerzoomen, Naar 't landeken van' de min !... O pijpke van mijn harte, Gij, troost van den soldaat, In vreugd en ook in smarte Blijft gij mijn trouwste maat ! IV. Als de kanonnen branden, Als ik, al klappertanden, De dood haar beendrig'handen Zie polsen in ons bloed,... Dan nijpt mijn bevend lipke, Op den steel van mijn pijpke, En 'kput er nieuwen moed ! Bij 't donderen der granaten, En als de kogel schiet, Nooit hebt ge mij verlaten, (bis) Ik ook verlaat u niet. V. Maar komt de dood mij pikken, Dan zal ne' vriend, al snikken, Uit mijn broekzak trekken, U, pijpken, zwart en koud ! Gij zult bij vriend en magen, De laatste kusjes dragen, Die 'k u heb toevertrouwd ! Dan zal ik u verlaten, O pijpke, vroeger nooit ! We zijn gezworen maten Getrouw tot in de dood. Extrait
de la Revue du 4e de Ligne. Le Chien du Soldat Air : Le gâs qui reuicnt de là-bas. I. Quand nous passons, tous, sac au dos, On montre du doigt ce gentil cabot, Et les femmes disent : « Pauvre rat » » Il s'en va là-bas, » Avec nos soldats, » N'a-t-il pas peur, dites Monsieur » Quand le canon tonne sur la ligne, [ sur la ligne de feu? » « Non, Madame, vraiment, » L' chien du régiment, » Est poilu et se fiche des Allemands, » C'est notre petit copain, » Et tous, nous l'aimons bien ». REFRAIN. Ҫa, c est un gâs, Qui r'vient de là-bas, Des tranchées où la vie n'est pas rose, C'est un gaillard, C'est un lascar, Et chacun, amicalement en cause, Les gros obus, Ne l'étonnent plus, Les shrapnells sont pour lui peu de chose, Caressez donc ce p'tit chien là, Car c'est un vrai chien de soldat. II. Quand nous reviendrons au pays, Notre « Yser » sera de la fête aussi, Sur nos boul'vards il défil'ra, Suivant pas à pas, Nos p'tits soldats. Et les charmants petits trottins, Diront en riant d'un air tendre et câlin : « Regarde donc Mimi, Ce joli chéri, Dites Monsieur d'où s'en vient-il ainsi ? » Et le petit soldat Tout ému répondra :
Au refrain. Extrait
de la Revue du 14e La Décoration Air : C'est Paris. I. Parfois l'on voit briller sur les poitrines, Un ruban mauve ou de ciel azuré, Et chacun dit : Voyez la fière mine De ce soldat, de ce chef décoré. Pour obtenir ce ruban qu'on acclame, Et, près de son cœur semble brûler, Il a marché à travers feux et flammes, Et son sang rouge, il l'a peu ménagé, C'est un gâs, Un soldat ! REFRAIN. Quand on le voit passer, On se dit que cet homme intrépide, A marché sans trembler, Sous les balles perfides. Et le petit ruban Ce bijou d'un prix inestimable, Semble gonflé de sang, C'est admirable ! II. Vous qui portez cet insigne de gloire, Vous ressemblez à des drapeaux vivants, Et quand viendra le jour de la victoire, Vous servirez d'exemple à nos enfants, J'en vois plus d'un que trop de modestie, Rendra confus d'être félicité. Mais ils ont tort, la voix de la Patrie, Leur crie à tous : Marchez avec fierté ! Gens de coeur, Gens sans peur ! REFRAIN. Quand on vous voit passer, On se dit : Sous le canon qui tonne, Il va sans reculer Devant personne, Et le petit ruban Ce bijou d'un prix inestimable, Semble gonflé de sang, C'est admirable ! Extrait
de la Revue du 14e. [1] Choisissez votre thème ! [2] I Chansons de marche : Quand Madelon Tipperary (texte anglais) Tipperary (texte flamand) La Marseillaise Marche du Onzième de Ligne Auprès de ma Blonde. Valeureux Liégeois. La Bière Sous l'Etendard de la Belgique Les Poilus de l'Yser Sur les Routes du Kaiser Chœur de Van Artevelde Les Poilus du 4e Bataillon Les Tournaisiens sont là ! Le Doudou Li Bouquet dell' Mariée De Drie Tamboers De Vlaamsche Leeuw [3] II Chansons patriotiques : La Brabançonne. De Brabançonne. Brabançonne de Guerre Vers l'Avenir. Naar Wijd en Zijd. Pourquoi, ô Belge Ce que c'est qu'un drapeau Notre Belgique Beiaardlied Le Soldat de l'Yser. L'Yser . Ons Vaderland . Het Lied der Vlamingen Nos Souverains Les Six Cents Franchimontois O Lidge ! Vi R'vèye Tu Renaîtras . [4] Chansons de sentiment : Ferme tes jolis yeux. Ecoutez les Voix qui chantent. Leyiz-m' Plorer. Le plus joli Rêve. La légende d'un Peuple et d'un Roi. Le petit Jacques. Dors, mon P'tiot. Lettre à la Maman. Moederken alleen. De sa Mère on se souvient toujours. Ik ben een Lied. Prière à la Madone. Il pleut, il pleut des Bombes. A la lueur d'une bougie. .Ring-King. Envoi de Bague . De Koffiemolen . La Chanson des Yeux clos. La Prière des Ruines. [5] Chansons humoristiques : Si la Belgique avait voulu Un Homme de Guerre Cochons ! En passant par ton Berlin La Chanson des Bombes . Dziem-Boum . Sur les Bords de l'Yser Le Cri du Poilu. Op Corvée. Au Travail. Les Corvées Repos Ratten en Muizen Zakskens dragen. Ons Kantonnement . Chanson du Cafard. Le Mal de Pécune . Le Mot sous pli . Méfiez-vous ! Taisez-vous ! Chanson des Os . Prends garde à Tchou-Tchin-Tchou . La Défilomanie . Obsession [6] Chants d'armes : Les Jasses Les Piott's sont là Piotjes Chanson de la Charge. Rosalie Dans les Cieux . Ohé, là-haut, les Aéros Hommage à l'Aviation française Marche des « Petits Mineurs » Le 7,5 Notre Artillerie Le Crapouillot L'Automobiliste Automobielekens. [7] Chansons des Embusqués du front : Les Cuistots. Doléances sur la Cuisine. Réponse du Cuisinier. Les Clairons. Le Cantinier . Le Facteur. [8] Chansons des Marraines : Le Rondeau de la Marraine. Marraine d'amour. Marraines. Ma Marotte, c'est l' Piotte. La Plainte de la Fiancée. Duo de la Marraine. Les p'tites Anglaises. [9] Chansons « Vestimentaires » : Chanson de la Vieille Capote. Chanson des Insignes. Onze Nieuwe Helm. De Ransel. Chanson du Permissionnaire bien habillé |