Médecins de la Grande Guerre

Oscar Erkens

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Né le 5 septembre 1895 à Anvers
Appelé sous les drapeaux le 23 juillet 1915 pendant qu'il achevait sa deuxième année de noviciat en Angleterre.

Resta dix mois au camp d'Auvours puis envoyé au front et attaché au 1° régiment de chasseurs à pied, qui défendait le dangereux secteur de Dixmude.

Un soir d'octobre 1916, on demande un brancardier de sa compagnie pour se joindre à des soldats qui doivent aller en patrouille. Sans se dissimuler le danger, il part sur le champ. Blessé au visage par un éclat d'obus, il doit être hospitalisé pour un court séjour à l'hôpital l'Océan.

Le trois février 1917, fête de saint Oscar, on signale un blessé à 200 mètres des lignes ennemies. Le P. De Groote aumônier du bataillon, ainsi que Oscar Erkens décide d'aller le chercher. C'est en chantant que les deux jésuites, ayant franchi le parapet, traversent les prairies durcies par la gelée. Ils arrivent au blessé malgré les balles, le déposent sur le brancard et entreprennent de le ramener vers les tranchées. A ce moment le feu des Allemands redouble; à peine les brancardiers ont-ils fait quelques pas, que l'aumônier doit brusquement déposer son fardeau; une balle lui a traversé l'avant-bras. Il charge Oscar Erkens de veiller sur le blessé pendant qu'il va chercher un remplaçant. Un brancardier laïque ne tarde pas à arriver; mais au lieu d'un seul blessé il en trouve deux; Oscar Erkens, atteint d'une balle à la tête, gît, la figure en sang, sur la terre glacée. Le brancardier impuissant retourne alors derrière les tranchées pour chercher du renfort. Le Père De Groote averti décide de retourner seul en avant le bras sommairement bandé. Il trouve Oscar Erkens en prière et lui donne l'extrême-onction. A nouveau il retourne dans les tranchées pour y demander du renfort. Cette fois c'est le séminariste Burton ami d'Oscar Erkens et un aumônier du génie, l'abbé Kerremans qui s'élancent à leur tour auprès des blessés. Le premier blessé est ramené dans les lignes belges et Oscar Erkens est ensuite évacué sans trop de difficultés car, les Allemands, tenant compte cette fois du brassard que porte l'aumônier, ont finalement cesser de tirer. Dans une tranchée de l'arrière, mortellement blessé et entouré par ses amis brancardiers Devoghel et Burton qui allaient malheureusement connaître le même destin, il put en vertu d'un récent privilège prononcer avant de mourir les vœux religieux faisant de lui un Père Jésuite.

(source : « Au service des blessés », E. Laveille, S.J, Éditions Duculot, 1921)


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