Médecins de la Grande Guerre

Abel Chatagnon dit « Gustave ».

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ABEL CHATAGNON dit « GUSTAVE »

Note rédigée par Bernard Roux, son petit-fils, à la demande de Marc Preyat, échevin de la culture à Walcourt et auteur du livre « Nos jours de guerre » consacré à la vie quotidienne dans les entités de Gerpinnes, Florennes et Walcourt, pendant la Première Guerre Mondiale.

      

       Abel Chatagnon était mon grand père maternel.

Il était né le 10 mars 1890 à Archingeay, petite commune du département de Charente-Maritime, à l’époque dénommée « Charente Inférieure », située à environ 25 km de Rochefort et à 25 km de Saintes, où il a effectué son service militaire.

Orphelin de père à 4 ans, il dut quitter l’école avant l’âge de 10 ans pour aller travailler dans diverses fermes.

A un certain moment il eut la chance d’être recruté par un couple sans enfants qui se prirent d’affection pour lui. Il y revint après son service militaire, pour en repartir lors de la mobilisation d’aout 1914, et y retourner définitivement après la guerre et son mariage le 22 octobre 1918.

Il y fut domestique avec son épouse Suzanne, avant d’être métayer puis de pouvoir acquérir la petite ferme au décès des propriétaires sans enfant, dans le milieu des années trente.

Il eut un seul enfant, Marie, qui était donc ma mère.

Il mourut d’une leucémie à 57 ans le 5 novembre 1947.

Comme je suis né en 1949 je ne l’ai donc jamais connu.

       J’ai donc une connaissance indirecte de sa vie par les éléments racontés par ma grand-mère ou mes parents qui s’étaient mariés en 1938.

       J’ai toujours été ému par cette vie commencée par un drame, poursuivie par la guerre et qui se termine un peu trop tôt par la maladie, à côté de laquelle ma propre vie me semble presque miraculeuse.

       A un certain moment j’ai découvert un de ses carnets de guerre, je l’ai parcouru sans bien le comprendre, impressionné surtout par la courte narration de la seule fois où il est sûr d’avoir tué un allemand, évènement qui semble l’avoir hanté toute sa vie selon les dires de ma mère. Il semble qu’il n’en tirait pas gloire mais qu’il se disait en quelque sorte « je ne pouvais pas faire autrement, c’était lui ou moi » ; ce fut sans doute comme un réflexe de survie.

C’est après le décès de ma maman en mars 2012 que j’ai trouvé le carnet de 1914 qui concerne le début de la guerre et son baptême du feu à Walcourt.

Etant en retraite depuis juillet 2012, j’ai pu prendre le temps de transcrire ces deux carnets, en recherchant sur internet les lieux où il était passé, ce qui ne m’a pas empêché de faire des erreurs. Son écriture et son langage ne m’ont pas permis de tout comprendre du premier coup, bien que je reste admiratif qu’un homme ayant si peu fréquenté l’école se soit attaché à faire le récit de ses jours de guerre et à y exprimer ses sentiments du moment.

       Je ne connais donc pas parfaitement le déroulement de sa vie pendant cette guerre.

Il participa aux combats de Verdun et de la Somme, mais je n’en connais pas l’histoire complète.

Je sais qu’il fut plusieurs fois blessé, une fois enterré vivant puis sauvé par ses camarades, mais c’est semble t-il la faiblesse et la maladie qui l’éloignèrent du front à la fin de la guerre, peut être dès 1917.

       Pour éclairer un peu son histoire je vous envoie donc quelques photos, je n’en ai pas beaucoup et certaines sont trop abimées pour être exploitables.


       Cette photo fut prise lors du conseil de révision, probablement en 1910.

On appelait « conseil de révision » l’examen que subissaient les jeunes de 20 ans (les « conscrits ») pour déterminer s’ils étaient bons pour le service militaire ou inaptes.

Après cet examen ils faisaient la fête et ce jour là il y eut une photo.

Mon grand père est celui le plus à gauche qui tient le drapeau.


       Cette photo est la photo officielle du soldat Abel CHATAGNON du 6ème régiment d’infanterie, prise à Saintes probablement aux alentours de 1910 également.


       Cette photo est prise en décembre 1914 en un lieu qu’il baptise « Le Perreux » sur la carte postale, il s’agit probablement d’un lieu de convalescence, peut-être Le Perreux sur Marne, maintenant intégré à la banlieue parisienne.

Mon grand père se tient tout à fait à droite.

C’est une carte que mon grand père adressait à ses patrons et dans laquelle il expliquait qu’il restait « encore quatre boutons à sa capote » ! L’accroc proviendrait peut être d’un éclat d’obus qui a transpercé la capote mais sans le toucher dit-il.

Il écrit qu’il a voulu que la photo soit la plus proche de l’état où il se trouvait quand il était au front « avec la barbe et les cheveux longs ».


       Cette photo, prise probablement en 1915, est extraite d’une photo en mauvais état que je ne retrouve pas pour l’instant.

       Elle me parait le portrait le plus proche de la réalité du soldat Abel Chatagnon à cette époque de la guerre.



       Ci-dessus le fascicule de mobilisation du soldat Abel Chatagnon.

Sur la profession « cultivateur », qui désignait à l’époque les professions agricoles, semble indiqué par l’abréviation « cultiv »

       La mention du 1er janvier 1938 veut sans doute signifier que la consigne de mobilisation vaut jusqu’à cette date.



Carnet du soldat Abel Chatagnon.

 

       Sur ce carnet on voit qu’il est passé du service armé au service auxiliaire le 30 mai 1917.

Sur d’autres documents difficilement lisibles il semble être indiqué que mon grand père souffrait de forte anémie et d’une légère difficulté pulmonaire et qu’il a été à un moment jugé trop faible pour repartir au front.

 CARNET DE ROUTE 1914 – 1915 – 1916

Appartenant à Abel CHATAGNON

[1ère partie 1914]

Abel CHATAGNON

6ème régiment d’Infanterie, 6ème compagnie

Saintes

Charente Inférieure

Abel CHATAGNON

« Chez Tranquard »

Commune d’Archingeay

Par Saint Savinien

Charente Inférieure


Présentation

       Ce document retranscrit le carnet original de mon grand-père maternel Abel Chatagnon, dit « Gustave » (1890-1947).

Il servait dans le 6ème régiment d’infanterie basé à Saintes (Département de Charente-Maritime, jadis « Charente inférieure »)

Ce premier carnet a été rédigé au jour le jour de façon non régulière. Il évoque son départ de Saintes, son trajet vers les lieux de combat, ses premiers jours de la guerre occupés à des marches près du front dans l’Est de la France à proximité de combats auxquels son régiment ne participe pas, son arrivée en Belgique jusqu’à son baptême du feu aux environs de Walcourt, premier combat qui sera aussi sa première blessure, son évacuation en charrette, puis sa marche forcée épuisante durant la retraite jusqu’aux environs de Paris où il participera aux combats qui ont stoppé l’avance allemande.

       J’ai retranscrit en tête de chaque page la lecture que je pouvais en faire. Il faut savoir que mon grand père, orphelin de père à 4 ans, avait du quitter l’école assez tôt, probablement avant l’âge de 10 ans. Un des aspects intéressants de ce carnet est d’avoir été écrit par un soldat de base sans ambition d’écrivain ou d’historien qui se contente de décrire la réalité vécue dans son langage parlé habituel.

       Il est à noter que certains mots me sont restés incertains, même après recoupement avec des informations géographiques notamment, et j’ai alors mis entre crochets la lecture que j’en avais fait.

J’ai également mis entre crochets certains compléments non écrits, notamment sur les dates pour faciliter la lecture. Le lecteur pourra rapprocher mes notes des écrits réels pour faire les vérifications qu’il souhaite.

       Abel Chatagnon a vécu le reste de sa vie comme métayer, puis modeste exploitant agricole dans la petite commune d’ARCHINGEAY en Charente Maritime. Je ne l’ai pas connu car il est décédé à 57 ans le 5 novembre 1947, soit deux ans avant ma naissance.

       Bernard Roux

Campagne 1914

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Départ de Saintes 6 août 1914 à 10 h du matin par la ligne de Paris Saint Jean d’Angély passage midi [Epernay ?] passage 2 heures Niort passage 4 heures arrêt prolongé à la gare de Blois 8 heures passage à Tours vers 10 heures arrivée en gare d’Orléans Les Aubrais vers 1 heure après minuit continuons à marcher sur l’Est, nombre de petites stations inconnues passées sans arrêter.

Nouvel arrêt prolongé dans les bois à [Danlilo ?]

On nous apporte le café 8 heures du matin 7 août. Nouvel arrêt à [Troyes ?]


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en Champagne vers midi. Nombreux [hourrah] pluie de fleurs continuons à marcher sur l’Est arrivée près de Neufchâteau arrêt vers 10 heures Alerte deux coups de pétard on croit que ce sont les Allemands c’est un train qui arrive à toute vitesse sur le nôtre il s’arrête à temps 20 mètres du nôtre. Continuons à avancer passage à Neufchâteau vers 11 heures. Descente du train en pleins champs vers une heure du matin 8 aout cantonnement à [Loubec ?]. Deux jours bien tranquilles on fait de l’exercice départ le


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10 août direction Toul. Marche tout le jour sous un soleil de plomb arrêt dans un petit patelin. Départ le lendemain matin. 11 [août 1914] quatre heures. Nouvelle marche forcée chaleur horrible, beaucoup tombent par la chaleur moi-même je n’en peux plus enfin voilà la grande halte cantonnement à la ferme des [3 ?] ormeaux ; réveil 3 heures. 12 août marche dans la direction de Nancy cantonnement Avricourt. Deux jours de repos départ 14 août matin marche sur [Raucourt]. Repos du 15 août messe en plein air.


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Départ 16 août au matin marche pour destination inconnue passage dans un village abandonné 40 kilomètres de Metz. Fusillade terrible du côté de Pont à Mousson. Marche toujours tout le monde est esquinté de fatigue on demande le cantonnement. Enfin on arrive, on suit le long d’un grand fort, cantonnement au pied du fort à Joui Sous les Côtes. Le fort est le fort de Joui. [Dans] cette marche sous une pluie battante repos jusqu’au 18 à midi.

Départ de Joui sous Les Côtes pour une gare dont je [ne ?] peux voir le


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Nom départ de cette gare pour la Belgique à 10 du soir toute la nuit l’on marche arrivée [19 août] à la gare d’Anor à [19 août] midi descente très bien reçus le tabac les cigarettes à foison on se dirige vers la Belgique cantonnement à Trelon le vin la bière à plein seau tout le monde apporte très bien logé deux jours de repos inoubliable village. Départ le 21 août à la 1ère heure cette fois on va sur la Belgique on passe la frontière à 11 heures du matin tout le monde


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chante La Marseillaise reçu à bras ouvert tout le monde crie vive la France nous répondons par le cri vive la Belgique cantonnement à Beaumont quelle bonne petite ville deux jours. 21/22 aout descente à coup de fusil d’un aéroplane allemand arrivée des refugiés qui racontent la tragédie de Charleroi. Départ de Beaumont à la nuit le 22 août pour le feu cette fois on y va ce n’est pas trop tôt on brule de les descendre marche toute la nuit arrivée à Somzée le 23 où la bataille commence


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au point du jour mais notre bataillon est de réserve. Les obus tombent vers le soir ma section est envoyée en avant pour dégager une batterie française criblée d’obus allemands on ne voit pas un allemand les obus tombent c’est effroyable elle éclate sur nous on nous donne l’ordre de rentrer personne n’est resté en arrière personne n’est blessé on n’a pas vu un boche. Retour en arrière continue une heure. Alerte. On va faire des tranchées à 10 heures du matin.

Le 24 août ordre de


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retraite. Les officiers nous disent tout va bien. On recule pour les attirer plus loin. Grande halte près d’une ferme on attrape les poules, on mange du beurre tout va bien. Départ pour cantonner à Walcourt. Arrivés à Walcourt on nous signale quelques hulans dans les bois on se met en chasse on traverse des bois rien pas un cavalier allemand n’est vu. On arrive sur la crête que l’on a quittée le matin. On s’arrête. Un chasseur français part en éclaireur. Il ne va pas loin. Il revient


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vers nous. Les hulans sont dans le ravin. Il n’a pas fini la parole [ « ziou ziou ?] Les balles nous arrivent ; On se couche. On fait des tranchées. Nous [craignons ?]° pardi. Le cavalier ennemi avance lentement sur la route. Un feu à répétition nous en descendons quatre les autres disparaissent au galop mais ce n’est pas tout l’infanterie arrive il nous faut reculer si on ne veut pas se faire prendre on recule en bon ordre. Les obus s’en mêlent cette fois ça va chauffer la plaine est remplie d’allemands et


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nous ne sommes que le 6ème [régiment] sans artillerie. Que faire ? On ne doit pas abandonner Walcourt. On s’arrête. On fait demi-tour. On attend l’ennemi qui avance. Walcourt [a] été le baptême du feu. Les obus tombent. Une maison prend feu et l’église aussi. Oh quelle horreur. Montez sur cette crête nous crie le lieutenant. On monte. Le premier mort. On suit. Quelques uns tombent.

On se dissimule le mieux qu’on peut. Mon camarade à côté tombe. Derrière que des cris, des râles, des morts. Des [mânes ?] Quelle horrible chose.


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Les allemands sont à cent mètres pas plus. Une balle attrape le petit arbre derrière lequel je suis, lui enlève un grand éclat et va frapper un camarade derrière moi droit au cœur. Nous ne sommes plus nombreux encore quelques uns qui tombent moi je tire toujours. Tout à coup une balle arrive, brise ma baïonnette au canon de mon fusil. Le contre coup part dans la poitrine. Je tombe. On me transporte sur une voiture. Walcourt est


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tout en feu. Je ne me rappelle plus de rien quand je suis revenu à moi j’étais loin sur une voiture. Là seulement j’ai appris que j’avais craché le sang à pleine bouche. Pendant un jour je roule en voiture. C’est la fameuse retraite de Belgique. Les chevaux ne peuvent plus marcher. Je descends mais mon sac y reste. Nous voilà au 27 aout nous voici à [Origny] quelle rude journée. C’est beaucoup de morts mais grâce à dieu toujours indemne. Ce n’est pas que je


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suis plus à l’abri que d’autres. Beaucoup d’amis tombent à mes côtés. Moi-même légère blessure à la jambe un éclat d’obus mais ce n’est rien mais un malheur plus on tue d’allemands plus il y en a encore. Une fois on ordonne la retraite dans le plus grand désordre que l’on puisse s’imaginer et cela jour et nuit sans pain sans sommeil on dort sur la route on mange des pommes vertes des carottes des betteraves et cela


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pendant huit jours jusqu’à Monceaux-les-Provins 5 septembre département de Seine et Marne 80 kilomètres de Paris.

Le 6 septembre au matin on nous dit qu’on va reprendre l’offensive quelle joie cette fois l’on marche en avant mais pas longtemps on s’arête dans un bois effroyable bombardement mais cette fois au moins on entend nos canons et les boches n’avancent plus tout le jour on reste dans le bois le soir vers cinq heures attaque marche en avant de toute la


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colonne à travers une immense plaine balayée par les obus allemands ça tombe comme la grêle mais pas beaucoup de morts mon sac est emporté sans m’en apercevoir je n’ai plus rien sur le dos je venais juste de le ramasser vite j’en ramasse un autre il ne manque pas les obus tombent de plus en plus fort c’est horrible nous sommes couverts de mitraille dieu seul peut nous sauver beaucoup de camarades tombent le bombardement augmente cette fois c’est un véritable


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enfer. Un de mes grands amis tombe blessé à côté de moi impossible de le secourir l’on avance toujours un peu plus loin. [ Boune ?] est étendu blessé je ne peux même pas lui parler on avance toujours les obus diminuent. Notre artillerie tire à toute volée [démonte] la batterie allemande avec bonheur. Les allemands ne tirent plus un seul coup de canon, pas une balle. Nous avançons la baïonnette devant nous un village brule mais l’ennemi est parti. On s’arrête sur une crête au lieu de se regrouper


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on fait des tranchées toute la nuit et cette fois pas une miette de pain, pas un biscuit, aucune légume ou pire pas même d’eau on souffre horriblement mais tout le monde travaille avec courage.

Le lendemain au jour nouvelle musique mais pas sur nous enfin à midi on avance un village est devant nous vide d’allemands.

Avance rapide bombardements terribles de nos « 75 » sur les boches qui fuient en déroute nous suivons au pas de charge. Dans un village on délivre des malheureux, femmes enfants vieillards enfermés


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dans une grange par les Allemands. Ils nous sautent au cou. Tout le monde pleure mais ce n’est pas le moment des attendrissements il y a d’autres villages à dégager. Nous repartons sur Montmirail combat de Montmirail charge terrible à la baïonnette. Les allemands s’enfuient cette fois en pleine déroute. La journée a été bien remplie à d’autres l’honneur de la poursuite nous on n’en peut plus.

Depuis deux jours on n’a rien pris. On cantonne dans une ferme on fait la soupe et l’on passe une bonne nuit. Le


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lendemain nouvelle marche en avant mais les Boches sont loin on entend le canon mais bien éloignés. Nous avançons toujours mais encore pas de pains l’on mange des carottes blanches enfin ça ne va pas très bien mais les Boches sont en déroute perdant chevaux morts et des cadavres d’Allemands et de Français. On cantonne enfin une demi-boule de pains mais elle ne va pas loin et puis l’on dort bien. Lendemain nouvelle marche cette fois on va voir les Boches.


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A nouveau mais non ils sont encore partis. Nous traversons Château Thierry tout dévasté et pillé il n’a pas beaucoup souffert des bombardements. Nous prenons quelques Allemands dans les caves. La Marne roule des cadavres on s’est rudement frottés par là. Nous continuons à marcher nouvelle buche pour les boches cette fois. On les a plus revus jusqu’à Pontavert. Nouvelle bataille au 15 septembre. Ils [essayaient] de percer mais inutile. Le 16 nous prenons position à Craonne dans les trous Nous restons sous la


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mitraille pendant [33] jours sous la pluie ou les obus par les Boches qui attaquent chaque jour. Enfin le deux octobre nous sommes relevés [17ème  ?] on se repose juste 24 heures puis on nous fait retourner au pas de gymnastique, le 123ème  vient de céder et les Boches avancent de nouveau. Nous arrivons à les repousser en vitesse on passe encore une quinzaine de jours sur les positions sous les obus qui tombent puis enfin quatre jours de repos à Meurival retour à


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Craonne quatre jours puis l’on s’en va relever les Anglais à Vendresse [Vendresse-Beaulne] quatre jours comme à [Craonne] toujours sous la pluie. Quatre jours de repos à Longival. Quatre jours à [Vendresse-Beaulne] aux tranchées. Repos de la Toussaint à [Pargnan]. Messe sous les obus qui tombent.


(Fin du carnet)

 

 



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